Wikipédia:Lumière sur/Françoise de Rohan

Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le mardi 12 juillet 2011.


Blason présentant neuf losanges jaunes sur un fond rouge.
De gueules à neuf macles d’or, le blason des Rohan.

Françoise de Rohan, dame de La Garnache, duchesse de Loudun (et parfois aussi duchesse de Nemours), est née vers 1540 et morte en décembre 1591 à Beauvoir-sur-Mer. Descendante des ducs de Bretagne, elle épouse en 1557, sur parole, le duc Jacques de Savoie, mais se retrouve déshonorée par l’abandon de celui-ci et n’a de cesse, pendant plus de vingt ans, d’obtenir la reconnaissance de son mariage. Blanchie de tout soupçon de fornication, puis élevée au titre de duchesse du Loudunois par le roi Henri III, Françoise de Rohan est une de ces femmes dont le sort est évoqué, sans la nommer, dans La Princesse de Clèves.

Cousine de Jeanne d’Albret et du roi Henri IV, qui la nomme communément « sa tante », Françoise de Rohan trouve refuge chez ses amis protestants tandis que le parti Lorrain, épousant la cause de Nemours, ne veut plus la nommer que la « demoiselle » ou la « dame de La Garnache » (du nom d’un de ses fiefs). Tandis que, pour les huguenots, elle demeure la « duchesse de Nemours », elle intente contre le duc un procès, qui dure jusqu’en 1580. Voulant obtenir que son amant infidèle reconnaisse le fruit de leur union, elle mobilise à cet effet trois rois, deux papes et plusieurs séances du parlement de Paris. Son procès, qui défraie la chronique judiciaire, se trouve ballotté par les aléas des guerres de religion, et ne connaît de fin qu’avec la réconciliation d’Henri III et Henri IV, lors de la paix du Fleix. La solution qui met un terme à cette longue procédure est diversement interprétée. Pour les uns, elle est le fruit de la charité d’Anne de Guise, pour d’autres, le résultat d’un accord politique favorable au duc d’Alençon, pour d’autres encore, un compromis réalisé grâce au talent de son ami le maître de requête et mathématicien François Viète