Wikipédia:Lumière sur/Enceinte gallo-romaine de Tours

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La muraille sud de l'enceinte et la tour du Petit-Cupidon en arrière-plan.
La muraille sud de l'enceinte et la tour du Petit-Cupidon en arrière-plan.

L'enceinte gallo-romaine de Tours est une muraille entourant la ville de Civitas Turonorum (le quartier de la cathédrale de l'actuelle ville de Tours) et construite à l'époque du Bas-Empire romain ; elle est généralement dénommée « enceinte du castrum ». C'est la seule construction gallo-romaine de Tours dont des vestiges soient encore visibles et librement accessibles au public. L'enceinte est partiellement inscrite au titre des monuments historiques depuis 1927.

Elle a été construite dans la première moitié du IVe siècle dans le quartier nord-est de la ville ouverte du Haut Empire, probablement en réponse à l'insécurité qui régnait en Gaule à cette période. De nombreuses cités adoptaient alors des dispositifs similaires. Sa mise en place ne s'est cependant manifestement pas opérée dans l'urgence. Cette enceinte d'un périmètre de 1 245 mètres, édifiée exclusivement au moyen de matériaux de remploi prélevés sur les bâtiments en place, prenait appui sur l'amphithéâtre de Tours qui fut aménagé en porte monumentale au sud de la ville nouvelle ; une quinzaine de tours la renforçaient et elle était percée de plusieurs portes et poternes ; la Loire baignait sa muraille nord. Quand Tours s'agrandit et se dota de nouvelles enceintes au XIIe siècle puis deux siècles plus tard, la muraille du castrum servit de base à la partie est des nouvelles réalisations.

Les fouilles archéologiques minutieuses réalisées de 1974 à 1978 sur le site du château de Tours (appelé « site 3 » par les archéologues), suivies des études exhaustives du début des années 1980, complétées à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, permettent à présent de bien appréhender son architecture. L'incertitude est cependant encore presque totale quant à la structuration de l'espace à l'intérieur de la Cité, les neuf hectares enclos par l'enceinte, le nombre et les caractéristiques sociales de ses résidents ; une hypothèse semble toutefois prendre corps, qui verrait la moitié nord de l'espace habitée par des « civils », dont des représentants du pouvoir administratif, la moitié sud étant réservée aux religieux, autour du pôle épiscopal. Enfin, la ville de Tours du Bas-Empire ne se résolvait certainement pas à ce réduit fortifié, mais l'organisation de l'espace hors-les-murs reste en 2014 une énigme.