Wikipédia:Lumière sur/Conseils traditionnels de l'État de Yap

Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le mardi 16 juillet 2019.


Les quatre pouvoirs institutionnels de l'État de Yap.
Les quatre pouvoirs institutionnels de l'État de Yap.

Les conseils traditionnels de l'État de Yap sont deux assemblées, formalisées par la constitution de l'État de Yap, dans les États fédérés de Micronésie, promulguée en 1992, réunissant des chefs traditionnels, le Conseil de Pilung pour les chefs des Îles Yap, et le Conseil de Tamol pour les chefs des îles extérieures de Yap. L'exécutif, le législatif, le judiciaire et les conseils traditionnels sont les quatre pouvoirs institutionnels de l'État de Yap, mais les conseils, à la différence des autres, transcendent le concept de séparation des pouvoirs. Ils sont chargés d'exercer les fonctions qui concernent la tradition et la coutume dont la consignation dans le droit écrit n'est pas obligatoire. Les coutumes et traditions priment sur toute interprétation de la constitution et même sur toute décision judiciaire. Les conseils disposent ainsi d'un droit de veto sur les textes législatifs qu'ils jugent contraires aux pratiques traditionnelles. La constitutionnalité de ces conseils et du droit de veto au regard du droit constitutionnel fédéral pourrait être remise en cause mais ne l'a jamais été jusqu'à présent.

Les chefs des conseils disposent d'une grande influence qui leur permet de pousser à la démission des membres de l'administration qu'ils jugent fautifs et de choisir les candidats admis à se présenter aux élections aux postes de gouverneur et de lieutenant-gouverneur de l'État de Yap. Les conseils se réunissent périodiquement pour débattre de questions relatives aux coutumes et aux traditions, formuler des avis à ceux venus les consulter et obtenir leur approbation, organiser des manifestations à vocation culturelle et patrimoniale. Les chefs traditionnels bénéficient d'un large soutien au sein de la population qui les considère comme les arbitres légitimes de la vérité dans les domaines des traditions et des coutumes, et comme des protecteurs du peuple.