Wikipédia:Lumière sur/Carme Chacón

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Portrait de la personnalité évoquée.
Carme Chacón en 2009.

Carme María Chacón Piqueras est une femme d'État espagnole membre du Parti des socialistes de Catalogne (PSC), née le à Esplugues de Llobregat et morte le à Madrid.

Elle naît en Baix Llobregat, dans la « banlieue rouge » de Barcelone. Elle obtient sa licence en droit et devient professeure de droit constitutionnel à l'université de Gérone en . Elle passe son doctorat dans ce domaine deux ans plus tard. Elle participe ensuite à plusieurs missions d'observation électorale de l'OSCE dans les Balkans.

Membre des Jeunesses socialistes de Catalogne à partir de , elle adhère au PSC sept ans plus tard. Elle est élue conseillère municipale de sa ville natale en , où elle est nommée première adjointe au maire. En , elle remporte un siège de députée dans la province de Barcelone.

Elle participe ensuite au collectif social-libéral Nueva Vía, qui soutient et permet l'élection de José Luis Rodríguez Zapatero au secrétariat général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Elle devient alors secrétaire à l'Éducation du PSOE et secrétaire à la Justice du PSC. Comme responsable des questions éducatives, elle porte l'opposition frontale des socialistes aux réformes de l'enseignement primaire, secondaire et supérieur promu par la ministre de l'Éducation Pilar del Castillo.

Après les élections de , elle est élue première vice-présidente du Congrès des députés. Elle est nommée ministre du Logement en , dans l'objectif de mobiliser la jeunesse et les Catalans pour les élections générales à venir. Elle présente deux mois plus tard un plan, inspiré de celui mis en place en par sa prédécesseure, pour aider les jeunes à devenir locataires, puis instaure des tribunaux spécifiques pour traiter des expulsions locatives. Cette dernière mesure lui sera reprochée pendant la crise des années 2010.

Pour les élections générales de , elle est tête de liste à Barcelone et chef de file du PSC. Avec 46 % des voix et 25 députés, le parti catalan réalise son meilleur résultat depuis . Elle change de portefeuille le mois suivant et devient ainsi la première femme à occuper le poste de ministre de la Défense. Elle gère la participation espagnole à la guerre d'Afghanistan et à la lutte contre la piraterie en Somalie, le retrait du Kosovo, et la réforme du statut des militaires.

De plus en plus populaire dans l'opinion, elle prépare au début de l'année sa candidature aux primaires socialistes en prévision des prochaines élections générales. Soumise aux pressions de l'appareil, elle renonce à postuler et apporte son soutien à l'autre favori, Alfredo Pérez Rubalcaba. À la suite de la déroute électorale du PSOE, elle se présente au congrès de mais s'incline face à Rubalcaba.

Elle continue de siéger au Congrès jusqu'en , puis elle se met en retrait de la vie politique en prenant un poste d'enseignante universitaire aux États-Unis. Elle accepte en d'intégrer la direction du PSOE, sous l'autorité du nouveau secrétaire général Pedro Sánchez, puis d'être tête de liste du PSC aux élections de .

L'impossibilité de former un gouvernement conduit à la tenue d'un nouveau scrutin en , auquel elle renonce à se présenter, puis elle apporte son soutien à Susana Díaz, concurrente de Sánchez, dans la perspective des primaires socialistes de 2017. Elle meurt en des conséquences d'une malformation cardiaque qui aurait dû la tenir éloignée de la vie politique. Son décès à l'âge de 46 ans bouleverse la classe politique espagnole.