Volcanalia

fête religieuse romaine, le 23 aout
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Volcanalia
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Les Volcanalia ou Vulcanalia sont une fête religieuse romaine célébrée à Rome en l'honneur de Vulcain, divinité du feu, à la fin de l'été, le . Elle marquait la fin de la période de Canicule. Un rite des Volcanalia consistait à jeter des petits poissons vivants dans le feu.

Déroulement modifier

 
Reproduction du calendrier des Fasti Antiates maiores Ier siècle av. J.-C. Fêtes notées sur le mois de Sextilis (ancien nom du mois d'août) : VOLK (Volcanalia).

La date des Volcanalia, le dixième jour avant les calendes de septembre (soit le ), figure sur plusieurs calendriers, dont certains nous sont parvenus, plus ou moins fragmentaires : diverses inscriptions lapidaires et les Fasti Antiates maiores[1]. Les Volcanalia marquent le fin de la période de la Canicule qui commençait avec la fête des Neptunalia, le . Après ce mois de fortes chaleurs, la nature est desséchée et les récoltes sont engrangées, le risque d'incendie est grand, la fête des Volcanalia est là, selon Dumézil, pour conjurer les risques d'incendie[2].

Un rituel insolite est indiqué par Varron « Volcanalia, fête de Vulcain, pendant laquelle le peuple jette des animaux dans les flammes pour obtenir la protection du dieu[3] ». Le rapprochement avec une définition de Festus Grammaticus, quoique peu compréhensible et peut-être lacunaire, permet de préciser que ces animaux sont des poissons pêchés dans le Tibre, destinés à l'area Volcani « parce que cette sorte de petits poissons vivants est offert à ce dieu à la place d'âmes humaines[4] ».

Ce rituel de sacrifice de poissons est exceptionnel à Rome, plusieurs explications ont été proposées pour l'expliquer. William Warde Fowler rappelle qu'un poisson nommé maena est offert à la déesse du silence Tacita et aux esprits lors des fêtes funéraires de Parentalia, ce qui serait similaire à l'offrande faite à Vulcain[5]. Jérôme Carcopino et Jules Toutain[6] voient Vulcain comme le dieu du Tibre ou comme une divinité aquatique, qui recevrait naturellement des victimes aquatiques. Mais Vulcain n'est ni un dieu des morts, ni un dieu du Tibre[7].

Le comparatiste Georges Dumézil rapproche cette immolation de poissons par le feu d'un épisode du védisme indien, dans lequel le dieu du feu Agni, équivalent de Vulcain, est dénoncé par un poisson alors qu'il se cachait dans les eaux, et le maudit « que les gens te tuent par n'importe quel moyen ». Le Mahabharata contient un épisode similaire, où un dieu du feu caché dans l'Océan est dénoncé par les poissons. Le récit indien unissant eau, feu et poisson, semble avoir un écho à Rome, et permet d'imaginer le sens d'un mythe, s'il a existé, que les Romains ne connaissaient plus[8].

Une autre coutume est signalée par Paulin de Nole (mort en 431), qui qualifie de superstition blâmable une coutume des petites gens, qui pendent des vêtements (ou des tissus) au soleil lors des Volcanalia[9].

Notes et références modifier

  1. Inscritions trouvées à Rome CIL VI, 02294 et CIL VI, 02297.
  2. Dumézil 1975, p. 64.
  3. Varron, de lingua latine, VI, 3, 20.
  4. Festus Grammaticus, De la signification des mots, II, PISCATORI LUDI, [1].
  5. Warde Fowler 1899, p. 209.
  6. Toutain 1931, p. 139.
  7. Dumézil 1975, p. 41 et 71, note 3.
  8. Dumézil 1975, p. 69-71.
  9. Dumézil 1975, p. 68.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Robert Turcan, « Compte-rendu de lecture de l'ouvrage ci-dessus », Revue de l'histoire des religions, t. 191, no 1,‎ , p. 94-97 (lire en ligne).

Articles connexes modifier

Lien externe modifier