Viseu (Portugal)

municipalité et ville du Portugal

Viseu est une ville du Portugal, chef-lieu du district de Viseu dans la région Centre. Avec 25 freguesias, la municipalité (concelho ou município) de Viseu regroupe 99 274 habitants, dont 60 000 dans l'agglomération, sur un vaste territoire de 507,1 km2. Viseu est également siège du diocèse et de la comarque, et regroupe de nombreuses administrations locales.

Viseu
Blason de Viseu
Héraldique
Drapeau de Viseu
Drapeau
Panorama
Administration
Pays Drapeau du Portugal Portugal
Région Centre
Sous-région Dão-Lafões
Ancienne province Beira Alta
District Viseu
Maire
Mandat
Fernando Ruas (PSD)
2021-2025
Code postal 3500-3520
Démographie
Population 99 274 hab. (2011[1])
Densité 196 hab./km2
Géographie
Coordonnées 40° 40′ nord, 7° 55′ ouest
Altitude Min. 200 m
Max. 897 m
Superficie 50 710 ha = 507,10 km2
Localisation
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Viseu
Géolocalisation sur la carte : Portugal
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Viseu
Liens
Site web http://www.cm-viseu.pt

Elle regroupe environ un quart de la population du district, dont elle occupe la position centrale. Viseu est entourée par dix autres communes, parmi lesquelles Tondela à l'ouest et Mangualde à l'est.

Son jour férié local est le 21 septembre, date qui marque la fin de sa foire annuelle, la Feira de São Mateus, la plus anciennes du pays.

Histoire modifier

Les origines de Viseu remontent à l'âge du fer ibérique, marqué par les castros. Avec la conquête romaine, elle gagne en importance, sans doute grâce à la présence d'une voie romaine : il existe autour de Viseu des restes de bornes, qui pourraient marquer une voie venant de Mérida et rejoignant l'axe Olisippo-Cale-Bracara (actuelles Lisbonne, Vila Nova de Gaia et Braga). C'est sans doute cet axe qui a justifié la construction d'une structure défensive octogonale, d'un périmètre de deux kilomètres et délimitant une aire d'une trentaine d'hectares (connue désormais sous le nom de Cava de Viriato). Viseu est en effet associée à Viriate (Viriato en portugais), l'un des chefs lusitanien lors de l'invasion romaine, comme sa possible région natale.

Au VIe siècle, le diocèse est fondé[2] alors que progresse l'invasion wisigothe. Selon la Chronique d'Alfonse III dite ad Sebastianum, rédigée vers 900, c'est à Viseu que se situerait le tombeau de Roderic, le dernier roi wisigoth, tué en , à la bataille du Guadalete, dans la province de Cadix.

En 716[3], Viseu passe sous influence arabe. Lors de la Reconquête, Viseu est au centre d'attaques et contre-attaques entre chrétiens et musulmans. Alphonse V de León, roi de Léon et de Galice, y meurt en 1028 lors du siège de la ville, d'une flèche musulmane tirée des remparts. La ville est reconquise définitivement par Ferdinand Ier de León en 1058[4].

Viseu est partie intégrante du Comté de Portugal et obtient sa première charte (foral) en 1123 par la comtesse Thérèse de León[5]. Son fils Afonso Henriques, devenu Alphonse Ier de Portugal, concède une nouvelle charte qui n'entre en application que sous le règne de son fils Sanche Ier[6] en 1187[7]. Cette charte définit quatre classes parmi la population : les chevaliers, le clergé, les marchands et les paysans. Le fils de ce dernier, devenu le roi Alphonse II de Portugal, entreprend une longue série de confirmations et de révocations des titres accordés par ses prédécesseurs, à la noblesse, au clergé mais aussi aux villes. Cela aboutit à la confirmation de la charte de Viseu en 1217[8].

Viseu est constituée en fief pour la première fois le , date à laquelle Alphonse IV de Portugal l'offre à Constance de Castille, peu avant son mariage avec son fils et héritier Pierre Ier de Portugal. Après la mort de Constance, le roi fait passer la seigneurie à sa propre mère, Béatrice de Castille, le . À la mort de celle-ci en 1359, le fief repasse à la couronne, jusqu'au , quand Ferdinand Ier de Portugal le dote à sa fille naturelle, Isabelle, qui le garde jusqu'en 1383 et la crise dynastique.

Durant la crise dynastique (1383-1385), Viseu est attaquée, pillée et incendiée par les troupes de Castille, puis une seconde fois en 1396[9]. Jean Ier de Portugal ordonne en 1412[10] l'érection d'une muraille défensive tout autour de la ville, dont il reste encore deux des sept portes initiales (Porta dos Cavaleiros et Porta do Soar). Celle-ci ne sera achevée que sous le règne d'Alphonse V de Portugal (d'où elle tire son nom de muraille afonsina) alors que la cité s'étend déjà hors du périmètre de cette muraille.

Le futur Édouard Ier (Duarte I) naît à Viseu le . Son père Jean Ier crée le duché de Viseu en 1415 et nomme son fils l'Infant Don Henri, plus connu comme Henri le Navigateur, premier duc de Viseu en récompense de la conquête de Ceuta. C'est le plus ancien duché du Portugal avec celui de Coimbra, créé pour son frère l'Infant Pierre. Le cinquième duc, Manuel de Beja, est couronné roi sous le nom de Manuel Ier de Portugal en 1495, incorporant le titre de duc à la couronne royale. Celui-ci ne sera plus donné qu'occasionnellement à des infants royaux, sans être héréditaire.

En 1513, Manuel Ier renouvelle la charte et l'étend à l'actuel centre articulé autour du Rossio, qui en peu de temps devient le point de rencontre de la société (il est évoqué dès 1534). C'est au début du XVIe siècle qu'apparaît aussi Vasco Fernandes, considéré comme le plus grand peintre portugais de cette époque, dont on retrouve le musée près de la cathédrale.

Au XIXe siècle, le bâtiment de la Câmara Municipal est construit sur le Rossio, déplaçant le centre de la ville, qui se trouvait auparavant dans sa partie haute, autour de la cathédrale, où l'on trouve encore une bonne partie des commerces et des bâtiments médiévaux.

Géographie modifier

Situation, relief, géomorphologie modifier

Viseu occupe une position centrale dans le district, dominant le Plateau de Viseu. D'une grande superficie (507,1 km2), elle s'étire sur 34 kilomètres selon un axe Nord-Sud et 28 kilomètres d'Ouest en Est. Elle se caractérise par une superficie irrégulière, l'altitude variant de 200 mètres (dans la vallée du Dão au sud) à près de 900 mètres (sur la Serra de São Lourenço, frontalière avec Castro Daire au nord). L'altitude moyenne du territoire de Viseu se situe autour de 400 mètres.

La ville est entourée par un système montagneux, constitué au nord par de nombreuses serras. La plus influente sur le climat est celle de Caramulo à l'ouest, qui s'élève jusqu'à 1 075 mètres d'altitude.

  Serra do Arado Serra de Leomil
Serra de Montemuro
Serra da Lapa  
Serra do Caramulo N
O    Viseu    E
S
Serra do Açor Serra da Estrela

Située dans une zone de transition géographique, la municipalité présente un ensemble de microclimats. La Serra do Caramulo, à l'ouest, assure un rôle de premier plan : elle atténue les influences des masses d'air venant de l'océan, qui pénètrent alors plutôt par la vallée du Mondego au sud. Le climat de Viseu se caractérise ainsi par une grande amplitude thermique, avec des hivers rigoureux et humides, pour des étés chauds et secs.

La plus grande partie du sous-sol de la municipalité est constituée de granit. En plus faibles proportions, on retrouve également des formations de quartzite et de gneiss datant de l'archéen.

La municipalité est traversée par quatre rivières. Le rio Pavia est celui qui traverse la ville, avant de se jeter dans le rio Dão plus au sud. Le Dão passe sur le territoire de Viseu à l'est, faisant entrer les vignes de cette partie de la municipalité dans l'appellation des vins du Dão. Au nord coulent les rios Paiva et Vouga.

Climat modifier

Viseu, située à la limite entre le Nord et le Centre du Portugal, entourée par différentes serras dont Caramulo à l'ouest et Estrela à l'est, possède un climat méditerranéen avec des influences continentales et océaniques. Son climat est caractérisé par des hivers frais (avec des températures moyennes mensuelles entre 6 et °C), humides (le total des précipitations est proche de 500 mm) et relativement venteux, en particulier en janvier. Le printemps est doux, avec quelques précipitations concentrées en avril et mai. Les températures peuvent atteindre les 30 °C en journée, provoquant des nuits assez chaudes (autour de 15 °C), mais les minimales peuvent encore rester fraîches, avec des matins entre 3 et °C. L'été est chaud et sec, avec des maximales oscillant entre 25 et 33 °C et des minimales autour de 12 °C, pouvant monter au-dessus des 20 °C en nocturne les jours de forte chaleur. L'automne est humide et frais, avec de fortes précipitations. La température descend graduellement de septembre à décembre, les minimales passant de 12 à °C et les maximales de 30 à 12 °C.

Relevé météorologique de Viseu
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,2 3,5 4,6 6 8,5 11,5 13,5 13 11,7 8,5 5,3 3,8 7,7
Température moyenne (°C) 6,9 8,4 10,3 11,5 14,3 18,4 21,4 21,1 18,8 14,2 10,2 8,1 13,6
Température maximale moyenne (°C) 11,6 13,2 15,9 17,1 20,2 25,4 29,2 29,2 25,9 19,8 15 12,4 19,6
Record de froid (°C)
date du record
−6,6
1983
−7,3
1983
−5,4
1993
−3,8
1975
−0,5
1982
2
1972
0,6
1998
6
1986
2
1974
−2,8
1974
−3,6
1971
−5
1980
−7,3
16/02/1983
Record de chaleur (°C)
date du record
20
1983
22,5
1987
27,4
1978
30,3
1995
33
1996
39
1981
40,5
1995
40,4
1991
39,6
1988
31,2
1983
24,6
1996
22,5
1985
40,5
24/07/1995
Précipitations (mm) 155,7 133,6 74,8 105,2 95,9 46,1 19,2 17,9 57 133,2 135,9 195,4 1 169,9
Record de pluie en 24 h (mm)
date du record
80
1996
70,3
1985
66,5
1987
50,3
1983
72
1996
66
1998
50,5
1995
30,6
1999
75,2
1993
85,4
1988
65
1974
98,4
2000
98,4
07/12/2000
Nombre de jours avec précipitations 13,1 11,3 10,1 12,4 11,4 6,5 3,4 3 6,8 12,1 11,8 14,2 116,1
Source : Instituto Português do Mar e da Atmosfera, données de la période 1971-2000[11]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
11,6
2,2
155,7
 
 
 
13,2
3,5
133,6
 
 
 
15,9
4,6
74,8
 
 
 
17,1
6
105,2
 
 
 
20,2
8,5
95,9
 
 
 
25,4
11,5
46,1
 
 
 
29,2
13,5
19,2
 
 
 
29,2
13
17,9
 
 
 
25,9
11,7
57
 
 
 
19,8
8,5
133,2
 
 
 
15
5,3
135,9
 
 
 
12,4
3,8
195,4
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Communes limitrophes modifier

Voies de communication et transports modifier

La capitale Lisbonne est située à 292 km au sud de Viseu et Porto est à 133 km au nord-ouest.

Transports urbains modifier

Viseu est dotée d'un réseau de transport urbain, la mobilité urbaine de Viseu, qui a succédé en avril 2019 à l'ancien STUV (Serviço de Transportes Urbanos de Viseu). Il comporte 28 lignes, incluant un funiculaire.

Le funiculaire de Viseu a été inauguré le . Il relie le Largo da Feira de São Mateus au parvis de la cathédrale (qui est atteint par un ascenseur), soit une distance de 400 mètres pour une élévation de 64 mètres (16 % de pente moyenne). Chaque rame possède une capacité de 50 personnes.

Voies routières et autoroutières modifier

Viseu est située à mi-parcours sur l'A25, reliant la côte portugaise (Aveiro) à la frontière espagnole au niveau de la ville frontalière de Vilar Formoso, le parcours espagnol se dirigeant ensuite vers Salamanque. Quatre sorties sont disponibles pour entrer sur le territoire de Viseu : les accès   16 (depuis Aveiro) et   19 (depuis l'Espagne) pour rejoindre le nord de Viseu par l'ancien tracé de l'IP5, quant aux accès   18 et   20 ils permettent de rejoindre Viseu respectivement par le sud et par l'est.

La sortie   17 vient réaliser l'interconnexion avec l'A24 qui passe notamment à Vila Real avant de rejoindre la frontière espagnole au nord du pays, près de Chaves. Elle rejoint en Espagne l'A-52. Vers le sud, le prolongement du tracé a été suspendu du fait de la crise économique que traverse le pays. La liaison vers Coimbra continue de se faire sur l'ancienne IP3.

Le centre-ville de Viseu est entouré d'un boulevard circulaire de deux voies par sens de circulation. Il reçoit le trafic des cinq grands axes amenant vers la ville : l'EN2 au nord (voie alternative à l'A24 depuis Vila Real) et au Sud (qui reste parallèle à l'IP3 vers Coimbra), l'EN229 au nord-est vers Sátão, l'EN16 à l'est vers Mangualde et l'EN231 au sud vers Nelas et Seia. Ce boulevard est coupé par 11 rond-points. L'un d'eux est orné d'une statue de Luís Queimadela[12] de dix mètres de haut en l'honneur de Carlos Lopes, athlète natif de Viseu et premier athlète portugais médaillé d'or aux Jeux Olympiques (marathon, Los Angeles 1984).

Aérodrome modifier

L'aérodrome Gonçalves Lobato de Viseu (AITA : VSE, OACI : LPVZ, orientation 01/19) est situé sur le territoire de la freguesia de Lordosa, à 7 km du centre-ville. La piste asphaltée de 1 200 mètres de long pour 40 de large est la plus grande piste du Centre du pays.

Transport ferroviaire modifier

Viseu, tout comme Bragance au nord, est l'une des deux seules capitales de région ou de district des pays de l'Union européenne des quinze qui ne disposent pas de desserte ferroviaire. Cependant, Viseu a déjà été desservie par le passé par deux lignes à voie étroite : la ligne du Dão (pt), entre Santa Comba Dão et Viseu, fermée en 1988, et la ligne du Vouga (pt), entre Espinho et Viseu, dont le tronçon Sernada do Vouga (Águeda) - Viseu a fermé en 1990. Le bâtiment principal de l'ancienne gare de Viseu fut démoli en 1994.

Actuellement[Quand ?], la ligne de la Beira Alta (pt), principal liaison internationale du Portugal, dessert indirectement le territoire de Viseu par deux stations, à Nelas (distante de 25 km) et Mangualde (à 18 km).

Dans le cadre du projet de liaison à grande vitesse entre Aveiro et Salamanque, il est prévu de construire une gare à côté du parc d'activités de Lordosa.

Urbanisme modifier

Composition urbaine modifier

Viseu est au centre d'un district de 24 municipalités (377 653 habitants en 2011[1]). La municipalité de Viseu regroupe un quart de sa population (99 274 habitants en 2011). Les trois freguesias du centre-ville (Coração de Jesus, Santa Maria et São José) représentent un total de 23 430 habitants, et l'ensemble des freguesias urbaines et périurbaines porte ce total à 72 854 habitants[13].

Logements modifier

Viseu comptabilise 54 144 logements en 2011 répartis dans un total de 36 820 bâtiments[1].

Espaces verts modifier

Viseu comporte plusieurs parcs et jardins, le principal étant le Parc du Fontelo. Autrefois jardins du palais épiscopal, il a été aménagé en parc floral et plusieurs équipements sportifs municipaux y ont été construits, parmi lesquels un stade de football (d'une capacité de près de 15 000 places) et cinq terrains annexes, un gymnase, un pavillon de judo ou encore un complexe aquatique.

Au centre-ville, le petit jardin Tomás Ribeiro se trouve accolé à la mairie. Derrière l'église des Terceiros de São Francisco s'étend le parc Aquilino Ribeiro rénové en 2011.

Viseu s'est également engagé dans une mise en valeur de l'ancienne voie ferrée (pt) vers Tondela et Santa Comba Dão, transformée en véloroute (Ecopista do Dão, inaugurée le [14]). Deux parcs sont créés au départ de Viseu autour du tracé : le parc du Pavia et le parc urbain d'Aguieira.

Les autres espaces naturels de la ville sont la Quinta da Cruz, le mont Sainte-Lucie, le mont du Crasto, la Cava de Viriato, le jardin des Mères, le jardin Santa Cristina et le jardin Santo António.

Freguesias modifier

La municipalité de Viseu regroupe 34 paroisses (freguesia, en portugais), qui peuvent se répartir en deux groupes, les rurales et les urbaines/périurbaines[15] :

 
L'immeuble de la Sécurité Sociale, seul haut bâtiment de la ville, est un marqueur du centre-ville, à la croisée des trois freguesias centrales.
 
Vue Aérienne de Viseu vers le nord-est. L'image couvre la freguesia de Coração de Jesus, depuis l'urbanisation nouvelle de Marzovelos. On observe au fond le dégagement du Largo da Feira de São Mateus et le reste de la freguesia de São José.
 
Vue Aérienne de Viseu vers le sud-ouest. Au premier plan le Largo da Feira de São Mateus et en bas à droite un coin de l'octogone de la Cava do Viriato. La vieille ville (Santa Maria) est à gauche. En haut s'étend la freguesia de Coração de Jesus puis celle de São Salvador.
Freguesias rurales Freguesias urbaines et périurbaines
Barreiros Abraveses
Boa Aldeia Campo
Bodiosa Coração de Jesus
Calde Fragosela
Cavernães Mundão
Cepões Orgens
Côta Ranhados
Couto de Baixo Repeses
Couto de Cima Rio de Loba
Fail Santa Maria
Farminhão São João de Lourosa
Lordosa São José
Povolide São Salvador
Ribafeita Vila Chã de Sá
Santos Evos
São Cipriano
São Pedro de France
Silgueiros
Torredeita
Vil de Soito

Population et société modifier

Viseu est élue pour la deuxième fois consécutive (2007, 2012) « meilleure ville pour vivre » dans une étude publiée par l'association portugaise de défense du consommateur[16],[17]. Sur une échelle de 100 points, elle en obtient 85 pour ses restaurants et 81 pour la propreté. Cependant, la facilité à trouver un emploi (33) est pointée du doigt, et dans une moindre mesure la consommation de drogues (44) et le crime (48)[18].

Administration locale modifier

Chaque freguesia possède son président de la junta de freguesia, qui sont membres de l'assemblée municipale. Celle-ci compte 69 membres et est présidée par le docteur António Almeida Henriques[19].

Le docteur Fernando de Carvalho Ruas est président de la Câmara Municipal depuis 1990. Il est entouré d'un vice-président et de sept conseillers (vereadores).

Démographie modifier

À partir des années 1990, Viseu connaît une importante croissance démographique, qui s'est ralentie après 2004.

Évolution démographique
1801 1849 1900 1930 1960 1981 1991 2001 2004
33 69936 04936 04961 14079 89083 26183 60193 50196 810
2006 2011 - - - - - - -
98 16799 274-------

En 2011[20], Viseu est la 25e municipalité du Portugal et la 3e de la région Centre, derrière Coimbra et Leiria.

Le recensement de l'INE montre également que la population de Viseu se répartit dans 37 052 ménages, soit 2,7 personnes par foyer. 18 639 d'entre eux sont des ménages de 1 ou 2 personnes et 16 055 de 3 ou 4 personnes[13].

En 2011, la population est féminine à 52,74 % (52 359 personnes)[1].

Pyramide des âges modifier

Pyramide des âges à Viseu en 2011 en pourcentage[13].
HommesClasse d’âgeFemmes
16,7 
65 ans ou +
20,3 
55,3 
25 à 64 ans
54,9 
5,7 
20 à 24 ans
5,3 
7,1 
14 à 19 ans
6,1 
4,6 
10 à 13 ans
4,2 
5,6 
5 à 9 ans
4,7 
5,0 
0 à 4 ans
4,3 

Cultes modifier

Culte catholique modifier

Viseu est le siège du diocèse de Viseu. Elle dispose d'un important patrimoine religieux. La ville est dominée par sa cathédrale fortifiée du XIIe siècle. L'église de la Miséricorde, construite au XVIIIe siècle lui fait face. Parmi les autres édifices d'importance, l'église des Terceiros de São Francisco domine le Rossio et l'église du Carmel se trouve au bas de la colline du centre-ville.

Culture modifier

Spectacle vivant modifier

Viseu dispose de trois salles de spectacles.

La scène historique est celle du Théâtre Viriato qui dispose de 350 places. Elle est créée en 1883 sous le nom de Teatro da Boa União avant de prendre son nom actuel en 1898. Après l'ouverture du Teatro Avenida en 1912 (depuis fermé), il perd en attractivité et ferme en 1960. Il rouvre en septembre 1985 et est acquis l'année suivante par la municipalité, mais il faut attendre le mois de mai 1998 pour voir la signature d'un protocole de dynamisation du théâtre, sous l'égide du ministre de la Culture Manuel Maria Carrilho. La compagnie Paulo Ribeiro s'installe alors à Viseu.

Au centre-ville, la petite salle de l'Auditorium Mirita Casimiro (Cine Clube de Viseu), d'une capacité de 250 places, propose une programmation diversifiée (théâtre, cinéma, musique, expositions).

Plus récemment, Viseu s'est dotée d'une salle multi-usages (Pavilhão Multiusos de Viseu) sur le Campo do Viriato, d'une capacité pouvant atteindre 2500 places.

Cinéma modifier

Au-delà du petit ciné-club, deux complexes sont installés à Viseu, tous deux appartenant à la holding ZON Lusomundo. Installés au Palácio do Gelo Shopping et au Fórum Viseu, ils proposent chacun 6 salles.

Musées modifier

Le principal musée de Viseu est celui consacré au Grão Vasco, installé dans l'ancien évêché à côté de la cathédrale. Il expose notamment les peintres de l'école de Viseu. Menée par les deux maîtres Vasco Fernandes et Gaspar Vaz, eux-mêmes influencés par des Flamands tels que Hubert Van Eyck, Quentin Metsys et Francisco Henriques, elle est florissante au début du XVIe siècle. Les peintures reflètent un traitement naturaliste, avec un important traitement des paysages d'arrière-plan. Le traitement de la lumière est directement influencé par l'école flamande.

Le troisième étage contient les chefs-d’œuvre qui ornaient autrefois les retables de la cathédrale. Les œuvres principales du Grão Vasco sont un portrait monumental de Saint-Pierre, une Adoration des Mages et une série de quatorze panneaux sur la vie du Christ (dont certains pourraient être attribués à d'autres artistes de l'école de Viseu). Une représentation de la Cène par Gaspar Vaz est également présentée. Aux étages inférieurs sont présentées des œuvres d'artistes portugais des XIXe et XXe siècles, parmi lesquels Columbano Bordalo Pinheiro.

Viseu possède d'autres musées, parmi lesquels l'ancienne résidence de Francisco António de Almeida Moreira, le fondateur du musée consacré au Grão Vasco (Casa Museu Almeida Moreira), le musée d'art sacré dans la cathédrale ou la Casa da Ribeira, musée sur l'artisanat local où l'on peut voir des démonstrations des savoir-faire de la région. Plusieurs freguesias possèdent un écomusée ou un musée ethnographique : Calde (Casa da Lavoura e Oficina do Linho, maison du lavoir et atelier du lin), Silgueiros, Torredeita et Vila Chã de Sá.

Le musée le plus récent est celui consacré au quartz : il a été inauguré le [21]. Dénommé également Centre d'Interprétation Galopim de Carvalho[22] (du nom de ce géologue portugais[21]), il est construit sur le site de l'ancienne carrière du mont Sainte-Lucie. Il vise à promouvoir le patrimoine géologique de la région, en œuvrant pour sa protection, préservation et valorisation et à être un espace pédagogique et didactique sur la géologie pour tous les niveaux scolaires[23].

Gastronomie modifier

La région de Viseu comprend de nombreux plats régionaux[24]. Parmi ceux-ci, les vins du Dão occupent une bonne place, avec le rancho à la mode de Viseu, qui a son festival chaque année dans les restaurants de la ville.

Enseignement modifier

Enseignement basique modifier

En 2011[25], le réseau éducatif de la municipalité compte 75 établissements ouverts en 1er cycle, pour 4196 élèves inscrits. À ceux-ci s'ajoutent 1562 enfants accueillis dans l'un des 57 jardins d'enfance.

Les établissements sont répartis dans huit regroupements : les Agrupamento de Escolas Dr. Azeredo Perdigão, D. Duarte, D. Luís de Loureiro (Silgueiros), Grão Vasco, Infante D. Henrique, João de Barros (Marzovelos), Mundão, Viso. Tous dispensent les trois cycles de l'enseignement basique, à l'exception de João de Barros (1er et 2e cycles uniquement).

Il existe également trois collèges privés : Colégio da Via Sacra, Colégio da Imaculada Conceição e EBI/S Jean Piaget.

En 2009, les établissements publics de Viseu ont obtenu des résultats honorables à l'échelle du pays, dans un classement dominé par les établissements privés[26].

Enseignement secondaire modifier

À ce niveau, Viseu dispose de trois établissements : les Escola Secundária Alves Martins, Emídio Navarro et Viriato (cette dernière intégrant également un enseignement basique de 3e cycle).

Il est également possible de s'orienter dans l'enseignement professionnel, dans l'un des trois établissements de Viseu : les Escola Profissional Mariana Seixas, de Torredeita et Profitecla.

Enseignement supérieur modifier

Viseu dispose d'un seul établissement d'enseignement supérieur public, l'Institut Supérieur Polytechnique de Viseu, fondé en 1979. Il propose cinq thématiques : éducation, technologie et gestion (1 et 2, un campus étant délocalisé à Lamego), santé et agricole, pour un total de 37 licences[27].

Quatre établissements privés sont également présents sur Viseu : l'École Supérieure d'Éducation Jean Piaget, l'École Supérieure de Santé Jean Piaget, l'Institut Supérieur d'Études Interculturelles et Transdisciplinaires de Viseu et l'Université catholique portugaise.

Santé modifier

 
L'hôpital São Teotónio

Viseu est équipée d'un hôpital central, l'hôpital São Teotónio. Ses nouveaux bâtiments, installés sur 15 hectares dont 21 000 m2 construits, ont été inaugurés le [28]. Le découpage sanitaire du territoire se fait autour de trois centres de santé, dont dépendent différentes antennes d'accueil :

  • Centro de Saúde Viseu I[29]
    • Extension de Santé Silgueiros
    • Unité de Santé Familiale Infante D. Henrique
    • Unité de Santé Familiale Viseu Cidade - Lordosa
    • Unité de Santé Familiale Viseu Cidade - Coração de Jesus
    • Unité de Santé Familiale Viseu Cidade - Bodiosa
  • Centro de Saúde Viseu II[30]
    • Extension de Santé Cepões
    • Unité de Santé Familiale Lusitânia
  • Centro de Saúde Viseu III[31]
    • Extension de Santé Torredeita
    • Unité de Santé Familiale Viriato
    • Unité de Santé Familiale Grão Vasco

La ville est également dotée d'une clinique privée, et une seconde est prévue par le groupe HPP Saúde et le groupe Visabeira près du Palácio do Gelo[32].

Sport modifier

Football modifier

Viseu dispose de deux stades de grande capacité d'accueil. Le stade du Fontelo offre une capacité de près de 15 000 places assises. C'est le stade où joue l'Académico Viseu Futebol Club, le club le mieux classé dans la hiérarchie nationale (en 2012/2013 il évolue au troisième échelon national, la IIª Divisão, dans le groupe Centro, après avoir été champion de la Série C de IIIª Divisão). Le deuxième stade de la ville est le stade des Trambelos, situé à Vildemoinhos (freguesia de São Salvador), d'une capacité de 7 000 places assises. C'est le terrain du Lusitano Futebol Clube de Vildemoinhos, qui joue en Division d'Honneur du District de Viseu. Un autre club de la ville, le Sport Viseu e Benfica, joue également à cet échelon.

Full-Contact modifier

L'un des plus anciens clubs de full-contact du pays a été fondé à Viseu. L'Associação Full-Contact de Viseu, dont les locaux sont Quinta da Carreira (freguesia de São José), a permis de dynamiser la pratique de ce sport dans le district puis dans tout le pays. Suite logique à cet engagement intensif, c'est à Viseu que se trouve le siège de la Fédération Portugaise de Full-Contact.

L'association organisait tous les ans, durant la Feira de São Mateus, une compétition internationale d'Ultimate Full-Contact sous le nom de Trophée (Troféu) Feira de São Mateus Ultimate Full-Contact. La 17e édition a eu lieu en 2011, avant de se déplacer à Peso da Régua, un second round continuant à être organisé durant la foire[33].

Volley-ball modifier

Parmi les autres sports joués à Viseu, le volley-ball est fortement associé au sport scolaire. Il réussit bien dans les compétitions de jeunes, notamment l'équipe du CARDES qui joue au niveau national. Elle s'entraîne et joue au Pavillon du Fontelo.

Culture locale et patrimoine modifier

Monuments modifier

De la période antérieure à l'occupation romaine, quelques vestiges ont été exhumés près de Viseu, notamment un castro sur le mont Sainte-Lucie. Plusieurs dolmens sont également toujours intacts (Anta do Repilau, Anta da Lameira do Fojo). De l'antiquité, il reste quelques vestiges d'anciennes voies romaines mais surtout la Cava do Viriato, grande structure défensive octogonale occupant près de quarante hectares (30,7 ha de surface intra-muros et 38,3 ha en incluant les murs qui à leur base font 35 mètres de large[34]). Attribuée traditionnellement aux Romains, cette thèse a été contredite à partir des années 1990, évoquant une origine arabe au lieu, qui pourrait être une « ville-campement » du IXe siècle[35].

Viseu était entourée de remparts. Une première muraille date de l'époque romaine (vers le IIIe siècle), elle entourait la colline où se trouve l'actuelle cathédrale. Des restes de cette muraille ainsi que d'une tour semi-circulaire ont été trouvés Rua Formosa en et peuvent désormais être vus à travers un sol vitré. Une seconde muraille a été élevée après la crise de 1383-1385, travaux terminés en 1472 tel qu'indiqué sur la Porta do Soar. Les remparts ont été en grande partie démolie au XIXe siècle sur ordre de la Câmara Municipal (décision de 1844). Les murailles et portes encore debout ont été classées Monument National par un décret du .

Viseu possède encore un important héritage architectural, concentré autour de la cathédrale (ou ). Si les restes de l'abside d'une basilique du Haut Moyen Âge (fin du VIe - début du VIIe siècle) ont été trouvés près de la cathédrale actuelle, celle-ci n'a été commencée qu'à partir du XIIe siècle, en style roman. Les travaux s'étirent jusqu'au début du XVe siècle pour livrer un édifice majoritairement de style gothique. Dotée de murs-remparts qui lui confèrent un aspect monumental de l'extérieur, la cathédrale possède trois nefs de trois travées. Elle est enrichie au cours des siècles en fonction des différents courants artistiques : elle se dote au XVIe siècle d'un cloître renaissance ainsi que des peintures du Grão Vasco, puis sa façade est reconstruite à l'époque moderne à la suite de l'effondrement d'une des tours médiévales. Le baroque ajoute un orgue, le retable derrière l'autel et des panneaux d'azulejo dans le cloître.

Face à la Sé, l'église de la Miséricorde présente une façade rococo de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Fondée en 1510, il n'est cependant pas établi que l'actuelle église du XVIIIe se trouve sur l'emplacement originel du XVIe siècle[36].

Héraldique modifier

Les armes, sceau et drapeau de Viseu ont été fixées par un décret de 1940[37]. Les descriptions sont les suivantes[38] :

  • Armes : d'argent à un château de gueules ouvert et ajouré d'or, la tour dextre sommée d'un homme au naturel habillé de sable et jouant de la corne d'or, et la tour senestre par un arbre de sinople futé de sable et fruité d'or. Couronne murale d'argent à cinq tours. Listel blanc avec les mots : « Cidade de Viseu ».
  • Sceau : circulaire, avec au centre les armes, sans indication des émaux. Autour, dans des cercles concentriques, les mots « Câmara Municipal de Viseu ».
  • Drapeau : en quartiers de quatre pièces de jaune et quatre de rouge. Cordon et glands d'or et rouge. Hampe et pointe dorées.

La légende de Dom Ramiro modifier

Une légende accompagne souvent l'explication des armes de la ville[38],[39]. Elle est reprise notamment par le vicomte Almeida Garrett, auteur romantique du XIXe siècle, dans sa romance populaire Miragaia[40]. Elle fait intervenir Dom Ramiro II, probablement Ramire II de León, roi de León et de Galice de 931 à 951.

Dom Ramiro entendit parler de la beauté et bonté de la maure Zahra (ou Zahara ou Sara), sœur d'Alboazar (ou Algozar), un roi maure qui régnait sur de nombreuses terres au Portugal depuis son château de Gaia. Sans respecter les liens qui l'unissaient à son épouse Dona Urraca (ou Aldonça, également surnommée Dona Gaia), il se rendit à Gaia et enleva Zahra. En réponse à l'affront, Alboazar fit enlever l'épouse de Dom Ramiro. Celui-ci, après plusieurs jours de folie, réunit ses meilleurs guerriers et partit en direction du château de Gaia par le Douro. Arrivés à proximité de la forteresse, Ramiro laissa ses hommes cachés à l'ombre d'un pin et, habillé pauvrement, s'allongea auprès d'un puits. Au matin, une servante de Dona Urraca vint chercher de l'eau. Dom Ramiro, prétextant sa faiblesse, lui demanda à boire et en profita pour glisser dans le seau la moitié d'un camée qu'il partageait avec son épouse. Celle-ci, reconnaissant le camée ordonna qu'on aille chercher le mendiant. Mais alors que son mari se présentait à elle, elle le récusa du fait de sa trahison et le fit enfermer. Alboazar rentra peu après en son château. Rapidement, Ramiro fut condamné à mort et mené sur les remparts. Là, il demanda à mourir au son de sa corne. Alboazar lui accorda de sonner une dernière fois sa corne jusqu'à son dernier souffle avant de mourir. Mais c'était le signal qu'attendaient les hommes de Ramiro, qui attaquèrent alors le château. Ramiro tua Alboazar et fit tuer les maures et raser le château. Son épouse Urraca, pétrie de chagrin, fut tuée par le roi en regardant une dernière fois le château. La population lui donna alors le nom de Miragaia en l'honneur de ce dernier regard de la reine Dona Gaia.

Manifestations modifier

Foires modifier

Depuis le XVIIIe siècle, Viseu possède deux foires : l'une a alors lieu tous les premiers mardis du mois (qui se déroule actuellement toutes les semaines, le mardi) et la Feira Franca annuelle. En 1758, un curé de la ville affirme que les productions agricoles de la ville « rendent la terre abondante mais permettent également de nourrir pendant plus de douze jours quatre ou cinq mille personnes qui viennent habiter en ville pendant la période de la Feira Franca »[41].

Sa création est attribuée à Sanche Ier en 1188 et sa légalisation à Jean Ier. Cependant, la foire étant dépendante d'une autorisation royale ou ducale, sa continuité temporelle n'est pas réalisée avant 1501[42]. Elle a alors lieu intra-muros autour de la date du en l'honneur de Saint-Georges, et ce n'est qu'au XVIe siècle qu'elle se déplace sur la Ribeira (aujourd'hui Campo do Viriato ou Largo da Feira de São Mateus) et qu'elle se fixe autour de la date du 21 septembre, jour de la Saint-Matthieu. Actuellement[Quand ?], elle se déroule sur près de 40 jours, entre le 15 août et le 21 septembre.

Semaine académique modifier

La Semana Académica de Viseu se déroule normalement durant la deuxième quinzaine de mai. Plusieurs milliers de personnes se retrouvent pour participer à diverses activités, en famille ou entre étudiants des différents établissements d'enseignement supérieur. Si l'académie de Viseu n'a pas une tradition multi-séculaire comme à Coimbra, Lisbonne, Porto ou Evora, elle promeut de la même façon pour ses presque 11 000 étudiants la Sérénade Monumentale, le Cortège Académique, les Rencontres de Tunas (groupes de musique étudiants) ou la Bénédictions des Pastas (les porte-documents).

Cavalhadas de Vildemoinhos modifier

 
Chars des Cavalhadas 2010 exposés devant le Palácio do Gelo

Tous les ans, dans la matinée du 24 juin, jour de la Saint-Jean, un cortège constitué de dizaines de chars alégoriques, de cavaliers, de fanfares ou encore de majorettes défile dans les rues de la ville, attirant près de 50 000 visiteurs. L'origine de cette fête remonte à 1652, quand fut trouvé un accord pour les meuniers de Vildemoinhos (à l'époque petit bourg à cinq kilomètres du centre, aujourd'hui quartier urbanisé), où le tribunal leur a donné raison dans une querelle relative à l'utilisation des eaux du rio Pavia. Les meuniers, en costumes festifs, montèrent leurs chevaux et partirent en pèlerinage jusqu'à la chapelle São João da Carreira, en amont de la rivière. Le terme de cavalhada (chevauchée) est resté, des chars se joignant aujourd'hui à la fête. Les plus beaux d'entre eux sont ensuite exposés sur les différents rond-points aux entrées de la ville.

Autres attractions modifier

À l'initiative de l'entreprise INATEL, tous les 5 octobre (férié national), un marché de produits traditionnel de la région est recréé, sur le modèle de la foire qui se tenait dans les années 1920-1930 sur la place Dom Duarte. On y trouve de la poterie, des tissus, des outils, ainsi que des fruits et légumes, des châtaignes, saucisses, pain, miel ou encore des vins du Dão.

À l'époque de Noël, la ville s'illumine et un marché est installé sur le Rossio. Tout au long du mois de décembre, des concerts et des animations de rue ont lieu (cantadores de Janeiras). À la Saint-Sylvestre, la Nuit Enchantée offre un spectacle pyrotechnique et musical aux habitants venus sur le Campo do Viriato se souhaiter la bonne année.

Viseu possède également des thermes, à Alcafache, qui proposent des cures et des programmes de bien-être. L'eau sulfureuse d'Alcafache jaillit à plus de 50 °C. Les thermes sont ouverts depuis le milieu du XXe siècle.

Personnages célèbres modifier

  • Afonso Henriques (1109 - 1185), futur Alphonse Ier, premier roi du Portugal, il serait né à Viseu selon la thèse de Almeida Fernandes[43] (mais par tradition on le dit né à Guimarães)
  • Édouard Ier de Portugal (1391 - 1438), onzième roi du Portugal, né à Viseu
  • Vasco Fernandes surnommé le Grão Vasco (vers 1475 - vers 1542), peintre
  • João de Barros (vers 1496 - 1570), historien et pionnier de la grammaire portugaise
  • Gaspar Barreiros (vers 1515 – 1574), religieux et homme de lettres
  • António Barreiros de Seixas (vers 1520 – vers 1590), magistrat royal
  • Francisca de Campos Coelho (1644 – 1708), généalogiste
  • João Victorino de Sousa e Albuquerque (1767 – 1854), député aux Cortes constituantes, premier président de la Câmara Municipal après la révolution libérale
  • Paulo Emílio de Sousa de Lemos e Menezes (1812 – 1870), avocat, journaliste et homme politique
  • Silvério Augusto de Abranches Coelho e Moura (1813 – 1896), homme politique
  • José Victorino de Sousa e Albuquerque (1843 – 1916), médecin militaire (jusqu'au grade de général), essayiste et homme politique (député aux Cortes de 1890 à 1910)
  • Emídio Navarro (1844-1905), homme politique, ministre des Travaux Publics
  • José Telles de Loureiro Cardoso (1848-1918), major du régiment d'infantrie de Viseu, président de la Câmara Municipal
  • Maximiano de Aragão (1853 - 1929), biographe
  • Augusto Hilário (1864 - 1896), auteur et interprète de fado
  • António Gonçalves da Costa (1887 - 1983), entre autres curé, architecte, professeur et agriculteur, figure centrale de la vie de Viseu des décennies 1930 à 1980[44]
  • Henrique Felgar (1893 - 1986), commerçant et industriel
  • António Madeira (1913 - 2002), entrepreneur et philanthrope
  • Armindo Viseu (1916 - 2004), peintre et sculpteur
  • Eduardo Abranches de Soveral (1927 – 2003), professeur, diplomate et philosophe
  • Carlos Lopes (1947), athlète, médaillé olympique
  • Paulo Sousa (1970), footballeur international puis entraîneur
  • João Félix (1999), footballeur international

Médias modifier

Télévision modifier

Viseu possédait une chaîne de télévision locale, Viseu TV[45], qui diffusait sur Internet depuis 2006 avant d'arrêter ses actualisations à la fin de l'année 2011. Le site présentait les informations de la région, mais aussi les activités socio-culturelles, les informations économiques et sportives de Viseu.

La chaîne d'ampleur plus régionale Dão TV[46], également présente uniquement sur Internet, est basée à Viseu. Elle réalise depuis 2009 des reportages sur la région de Viseu et toutes les municipalités parcourues par le Dão.

Radio modifier

Plusieurs stations nationales de la bande FM réalisent des décrochages locaux pour la région de Viseu. Parmi celles-ci, on retrouve Estação Diária (96.8), Rádio Sim Viseu (103.6 et 106.4), RCI - Raimundo Comunicações Independentes (105.5), RFM (91.7 et 104.6) et M80 Penalva do Castelo (95.6).

Presse modifier

Viseu dispose de pages locales dans plusieurs journaux, mais on trouve également des titres édités à Viseu, tels le Diário de Viseu (quotidien) ou le Voz das Beiras (hebdomadaire).

Jumelages modifier

La municipalité de Viseu a signé différents accords de coopération et de jumelage avec d'autres villes dans le monde. Dans le cas des villes d'Espagne et du Portugal, il n'existe pas de jumelage à proprement parler mais de « villes-amies » (cidade-amiga). Dans les listes suivantes, il est fait référence à la première date de signature de l'accord, que ce soit à Viseu ou bien dans la ville concernée.

Jumelages

Villes-amies

Économie modifier

Viseu est un centre administratif, de commerces et de services. Le secteur primaire (agricole) représente à peine 2 % de la population active, principalement dans l'horticulture, les maraîchers (pommes) et la viticulture (vins du Dão et vinho verde du Lafões). Jusqu'aux années 1980, le mont Sainte-Lucie était une zone d'exploration minière pour l'extraction de minerais de tungstène et de quartz pour alimenter l'ENU (Empresa Nacional de Urânio, Entreprise Nationale d'Uranium) et les Fours Electriques de Canas de Senhorim, déactivés depuis.

Le secteur secondaire occupe 16 % de la population, principalement dans des PME. L'industrie du territoire produit essentiellement du textile et du linge de maison, du mobilier, des machines et équipements industriels, de l'agrochimie et des composants automobiles. La construction civile est également présente, à travers le groupe Visabeira.

Le secteur des services emploie quant à lui 83 % de la population active.

Visabeira, l'un des plus importants conglomérats industriels du pays, possède son siège à Viseu. Il est décomposé en cinq sous-holdings, qui lui permettent d'être présent dans de très nombreux secteurs, parmi lesquels les télécommunications, l'énergie, la construction, l'immobilier, le tourisme ou encore les services. On trouve également quelques-uns des plus importants groupes industriels du pays, comme Martifer (construction de structures métalliques de très grandes dimensions, comme des halls d'aéroport ou des toitures de stades, et déployé plus récemment sur le marché solaire) et Soima (grues). PSA Peugeot Citroën est installé dans la municipalité voisine de Mangualde.

Commerce modifier

Viseu dispose d'une importante offre de centres commerciaux. Le groupe Visabeira y a construit son vaisseau-amiral, le Palácio do Gelo Shopping. Complètement refait, il est inauguré le . C'est le 6e plus grand centre commercial du Portugal avec une surface brute de 175 000 m2 dont 75 000 m2 louables et il possède 157 enseignes[47]. Il accueille l'un des plus grands centres de sport du pays (ForLife) incluant un bassin olympique, un bar de glace et une petite patinoire. Visabeira possède également le deuxième centre commercial de la ville (Fórum Viseu), inauguré le , à proximité immédiate du centre-ville le long du Pavia. Deux nouveaux centres commerciaux sont en cours de réalisation, le Viseu Retail Park (sur le territoire de Fragosela, il compte 15 enseignes) et le Viseu Shopping qui devrait accueillir de 40 à 60 enseignes ainsi qu'un troisième cinéma, de 6 salles.

Pour contrer ces nouveaux centres en périphérie, l'association des commerçants du centre-ville (Associação Comercial de Viseu) a lancé l'idée d'un « centre commercial à ciel ouvert »[48], en fédérant les commerçants, fidélisant les clients et en proposant des horaires élargis.


Notes et références modifier

  • (pt) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en portugais intitulé « Viseu » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d (pt)INE, « Résultats définitifs du recensement 2011 », (consulté le )
  2. d'Aragão 1894, p. 99
  3. d'Aragão 1894, p. 110
  4. d'Aragão 1894, p. 172-173. L'année exacte reste discutée, entre les années 1038, 1044, 1048, 1057 ou 1058, cette dernière étant préférée dans la référence.
  5. d'Aragão 1894, p. 189
  6. d'Aragão 1895, p. 1-2
  7. d'Aragão 1895, p. 16
  8. d'Aragão 1895, p. 42
  9. d'Aragão 1895, p. 124
  10. d'Aragão 1895, p. 131
  11. (pt)http://www.ipma.pt/pt/oclima/normais.clima/1971-2000/022/
  12. (pt) http://www.cm-viseu.pt/index.php/viseu-contemporaneo
  13. a b et c (pt)INE, « Résultats définitifs du recensement 2011 - Municipalité de Viseu », (consulté le )
  14. (pt)« Grande caminhada inaugura Ecopista do Dão », (consulté le )
  15. (pt)http://www.cm-viseu.pt/
  16. (pt)DECO, Association portugaise pour la Défense du Consommateur, « Meilleures villes pour vivre », (consulté le )
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  34. d'Aragão 1894, p. 38
  35. (pt)IGESPAR, « Fiche de la Cava do Viriato » (consulté le )
  36. (pt)IGESPAR, « Fiche de la Igreja da Misericórdia » (consulté le )
  37. (pt)Diário do Governo nº135, I série, Portaria nº9:552, publié le 13 juin 1940
  38. a et b (pt)Câmara Municipal de Viseu, « Histoire de l'héraldique de Viseu », (consulté le )
  39. d'Aragão 1894, p. 140-147
  40. (pt)Miragaia by Visconde de João Batista da Silva Leitão de Almeida Garrett, disponible sur le site du projet Gutenberg.
  41. (pt) Dicionário Geográfico, Luís Cardoso, 1758
  42. d'Aragão 1895, p. 175-182
  43. (pt)Viseu, Agosto de 1109 - Nasce D. Afonso Henriques, Almeida Fernandes
  44. (pt)Justification toponymiques, dans les Décisions de l'Assemblée Municipale de Viseu, 1989
  45. (pt)http://www.viseu.tv
  46. (pt)http://www.daotv.pt
  47. (pt)Visabeira, « Présentation du Palácio do Gelo » (consulté le )
  48. (pt)Jornal de Noticias, « Dynamiser le commerce avec un centre à ciel ouvert », (consulté le )

Bibliographie modifier

  • (pt) Maximiano d'Aragão, Vizeu (Apontamentos Históricos), t. I, Viriato Luiz Mauricio e Manoel José da Sousa Amorim,
  • (pt) Maximiano d'Aragão, Vizeu (Apontamentos Históricos), t. II, Manoel d'Almeida e Anselmo d'Almeida,

Liens externes modifier

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