Vie politique à Manosque

Cet article traite de la vie politique à Manosque, ville des Alpes-de-Haute-Provence.

Le pouvoir municipal modifier

Au xixe siècle modifier

Sous la monarchie de Juillet et encore plus sous la Deuxième République, Manosque se singularise à plusieurs reprises par son tempérament oppositionnel. En 1831, le préfet des Basses-Alpes Dulac note que la « classe des cultivateurs » s'est entendue pour écarter une « grande partie de la classe élevée ». En conséquence, il a bien du mal à choisir un maire et deux adjoints parmi un conseil municipal composé de « notables enclins à l'opposition »[1], véritable « parti populaire »[2] mené par le négociant Elzéar Arbaud et le propriétaire légitimiste Léon de Loth. En 1834 ce parti populaire perd pied et des notables plus conservateurs contrôlent la municipalité, dont Damase Arbaud, maire en 1848. La révolution de 1848 le contraint à la démission ; un Comité républicain s'installe sous la conduite de Buisson, négociant en liqueurs[3].

On a pu parler de « ville rouge » pour décrire l'atmosphère politique de Manosque de 1848 à 1852[4]. En 1849, Buisson est révoqué par le gouvernement, et même traduit devant la cour d'assises. Son remplaçant, Barthélémy, est un républicain tout aussi convaincu qui, en 1850, appelle les électeurs à élire au conseil général son prédécesseur (« Dans les premiers temps de la Chrétienté, les martyrs étaient sanctifiés ; aujourd'hui ils sont élus du peuple. » déclare-t-il). Le gouvernement n'ose pas révoquer Barthélémy jusqu'au coup d'État, de peur que son remplaçant ne soit encore plus problématique[5].

Avec le Var, le sud des Basses-Alpes est un des principaux noyaux de résistance au coup d'état de . Ted Margadant estime que 500 habitants de Manosque prennent alors les armes, sur une population totale de 5900 habitants[6].

Au xxe siècle modifier

1971 marque une date-charnière : l'élection municipale est beaucoup plus politisée que jusqu'alors. Une ferme opposition droite/gauche, qui reproduit le clivage au niveau national, conduit à l'abandon de la culture locale de compromis[7].

Liste des maires modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
an VIII an XII Jean Raffin ... député à la Législative
1847 1848 Damase Arbaud ... ...
1851 .... Joseph Buisson ... ...
  1888 Honde[8]    
mars 1971 mars 1977 Jean Cabane    
mars 1977 août 1980 Robert Honde PRG Vétérinaire
septembre 1980 janvier 1988 Jean Cabane UDF  
janvier 1988[9] juin 1995 Louis Raffalli RPR Médecin
juin 1995 mars 2001 Robert Honde MRG[10] Vétérinaire. Député (1997-2002)
mars 2001 réélu en 2008[11] Bernard Jeanmet-Péralta RPR puis UMP[10]  

Résultats électoraux modifier

Élections législatives de 1981 modifier

André Bellon, élu député de la circonscription, l'emporte nettement à Manosque (52,45 % des suffrages exprimés) ce qui peut surprendre au vu de la victoire très nette de son adversaire Jean Cabanne à l'élection municipale partielle récente d'[12].

Référendum sur le traité de Maastricht de 1992 modifier

Le « non » l'emporte de peu sur le « oui » : sur 8852 suffrages exprimés, 4429 se prononcent pour le non, et 4423 pour le oui. Il y a 287 blancs et nuls, et 3610 électeurs sur les 12749 inscrits ne participent pas au scrutin[13].

Élection présidentielle de 2012[14] modifier

Premier tour
Second tour
Candidat Voix Exprimés Voix Exprimés
Eva Joly 289 2,45 %
Marine Le Pen 2 238 18,96 %
Nicolas Sarkozy 3 294 27,90 % 5 769 50,20 %
Jean-Luc Mélenchon 1 542 13,06 %
Philippe Poutou 121 1,02 %
Nathalie Arthaud 42 0,42 %
Jacques Cheminade 29 0,25 %
François Bayrou 941 7,97 %
Nicolas Dupont-Aignan 188 1,59 %
François Hollande 3 114 26,38 % 5 722 49,80 %
Nombre % des votants Nombre % des votants
Inscrits 15 351 15 335
Votants 12 039 78,42 % 12 156 79,27 %
Abstentions 3 312 21,58 % 3 179 20,73 %
Exprimés
Par rapport au nombre de votants
11 805 98,06 % 11 491 94,53 %
Blancs ou nuls
Par rapport au nombre de votants
234 1,94 % 665 5,47 %

Élections législatives de 2012 (Deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence) modifier

Candidat Parti Premier tour
Second tour
Voix % Voix %
Cyril Belmonte LO 22 0,25
Brigitte Picard NPA 52 0,60
Martine Carriol FG (PCF) 720 8,27
Christophe Castaner PS 3 079 35,36 4 385 51,99
Catherine Berthonnèche EELV 315 3,62
Yamina Guebli AEI 66 0,76
Isabelle Verschuren MoDem 154 1,77
Jean-Michel Rovida AC 90 1,03
Bruno Morin NC 149 1,71
Jean-Claude Castel[15] UMP 2 665 30,61 4 049 48,01
Noël Chuisano DLR 52 0,60
Jean-Claude Diedrich FN 1 343 15,42
Inscrits 15 347 100,00 15 347 100,00
Abstentions 6 544 42,64 6 685 43,56
Votants 8 803 57,36 8 662 56,42
Blancs et nuls 96 1,09 228 2,63
Exprimés 8 707 98,91 8 434 97,37

Élection présidentielle de 2017 modifier

Source : Ministère de l'Intérieur - Manosque

Candidat Premier tour Second tour
Voix % Voix %
Jean-Luc Mélenchon 2 654 22,48
Emmanuel Macron 2 599 22,02
François Fillon 2 554 21,65
Marine Le Pen 2 410 20,42
Benoît Hamon 623 5,28
Nicolas Dupont-Aignan 548 4,64
Jean Lassalle 138 1,17
Philippe Poutou 112 0,95
François Asselineau 96 0,81
Nathalie Arthaud 48 0,41
Jacques Cheminade 23 0,19
Inscrits 16 060 100,00 100,00
Abstentions 4 006 24,94
Votants 12 054 75,06
Blancs 164 1,36
Nuls 85 0,71
Exprimés 11 805 97,93

Notes et références modifier

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Manosque » (voir la liste des auteurs).
  1. Louis Fougère, Jean Pierre Machelon, François Monnier, Les communes et le pouvoir: histoire politique des communes françaises de 1789 à nos jours, Presses universitaires de France, 2002, p. 213
  2. L'expression est de Philippe Vigier
  3. Philippe Vigier, La Seconde République dans la région Alpine: étude politique et sociale, Volume 1, Presses universitaires de France, 1963, p. 191-192
  4. Fougère, Machelon, Monnier, op. cit., p. 213
  5. Ted W. Margadant, French Peasants in Revolt: The Insurrection of 1851, Princeton University Press, 2011, p. 217
  6. Ted Margadant, op. cit., p. 19
  7. Jean-Claude Garnier et Pierre Vergès, « Manosque au regard de l'histoire et de ses groupes sociaux » dans Cahiers de l'observation du changement social, Vol.9, 1982
  8. Jean-Marie Gibelin, L’Histoire des endiguements de la Durance dans le département des Basses-Alpes, Digne-les-Bains, DDE des Alpes-de-Haute-Provence, 1990, p 93
  9. « Le RPR enlève la mairie de Manosque à… l’UDF », article dans Le Monde du 28 janvier 1988.
  10. a et b Emmanuel Saint-Bonnet, « chronologies des Alpes-de-Haute-Provence », L’atlas électoral de la France, consulté le 18 septembre 2012
  11. Site de la préfecture des AHP
  12. Les Elections législatives de juin 1981, publication du Monde, 1981, p. 87
  13. « Site officiel du ministère de l'intérieur »
  14. Source Ministère de l'Intérieur.
  15. Candidats investis ou soutenus par le Conseil national de l’UMP du 28 janvier 2012