Vera Nimidoff

artiste lyrique (mezzo-soprano)
Vera Nimidoff
Portrait par Jean Reutlinger
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Opéra de Paris (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Maîtres

Vera Nimidoff (Odessa, 1879 - Suresnes, [1]) est une artiste lyrique née dans l'Empire russe, qui s'est produite à l'Opéra de Paris en 1900-1903 et a ensuite tenu un salon littéraire avec son mari Louis Bour.

Biographie modifier

Vera Nimidoff étudie au conservatoire de Milan[2]. Elle vient à Paris pour terminer ses études musicales à l'école de chant d'Eugénie Vergin-Colonne en 1899[3], puis avec Désirée Artôt.

Elle fait ses débuts à l'Opéra de Paris, le , dans le rôle de Stéfano dans Roméo et Juliette de Gounod[4], puis Siebel dans Faust de Gounod en octobre 1900. Elle y chante le rôle de Cléanthis dans la première d'Astarté de Xavier Leroux en 1901[5] et Waltraute dans La Walkyrie de Wagner en avril 1903.

Après avoir quitté l’opéra de Paris, elle chante dans les concerts du soir à Ostende en 1903. Elle est la protagoniste féminine dans La Fille de Roland d'Henri Rabaud au casino de Vichy en juillet 1904. Elle chante aussi au casino de Dieppe en 1904, à l'opéra de Nice en 1905. Elle est engagée comme membre de la troupe du Grand-Théâtre municipal de Lyon pour la saison 1905-1906[6] où elle chante le rôle de Hilda dans Sigurd en .

Elle épouse le psychiatre Louis Bour[note 1] et tient un salon littéraire, 46 avenue Foch[7], salon que fréquentent Louis Barthou, le prince Pierre de Polignac et la reine des Belges, mais aussi des écrivains de l'entre-deux-guerres : François Mauriac, Henry Bordeaux, Anna de Noailles et Léon-Paul Fargue[8], Jean Cocteau, Henri de Régnier, Abel Bonnard, mais aussi Georges Henri Rivière, Émile Borel.

Le salon de Véra Bour est un des plus importants du point de vue médico-littéraire. C’est Léon-Paul Fargue qui y introduit Paul Valéry en 1923 ; Louis Bour et sa femme deviennent donc rapidement des amis proches de Valéry mais aussi des mécènes. Valéry consulte Louis Bour sur ses ennuis de santé et Véra, souvent en compagnie de la femme du poète, est une auditrice régulière des leçons de Paul Valéry au Collège de France[9]

Sa sœur Sonia Liédine Nimidoff est aussi une artiste lyrique qui chante à Paris. Son frère est tué à l'âge de 18 ans par les cosaques lors des massacres d'Odessa en 1905.

Modèle modifier

Elle sert de modèle à :

Références et notes modifier

Notes
  1. Louis Bour (1876-1944) cofondateur de l’une des plus sélectes cliniques de l’Ouest parisien, « le Sanatorium La Malmaison » à Rueil-Malmaison.
    Référence : Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, Volume 175, numéro 2, février 2017, Pages 187-198
Références
  1. Registre journalier des inhumations au cimetière de Montmartre, vue 11/31, avec la mention marginale « Venant de Suresnes ».
  2. Le Figaro, 24 décembre 1898 sur Gallica
  3. « Nouvelles diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 48 (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Notes et informations », Le Monde artiste, no 11,‎ , p. 171 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Alfred Bruneau, « Les Théâtres », Le Figaro, no 47,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Province », Le Monde artiste, no 39,‎ , p. 616 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Paul Valéry, Œuvres, Tome 2, Le Livre de Poche, , 1104 p. (ISBN 978-2-253-19297-8, lire en ligne)
  8. Paul Valéry, L'Oeuvre, t.I, Le livre de poche, .
  9. Thomas Augais, « Paul Valéry, Henri Mondor, Ludo Van Bogaert : approche des lieux de sociabilité médico-littéraires (1918-1945) », COnTEXTES [En ligne], 19, (consulté le ).

Sources modifier

Liens externes modifier

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   Portrait de la mezzo-soprano Vera Nimidoff, signé H. Gervex, huile sur toile, 126 x 107 cm, ovale