Ventabren
Ventabren | |||||
![]() Vue générale du village de Ventabren. | |||||
![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Bouches-du-Rhône | ||||
Arrondissement | Aix-en-Provence | ||||
Canton | Berre-l'Étang | ||||
Intercommunalité | Métropole d'Aix-Marseille-Provence | ||||
Maire Mandat |
Claude Filippi 2014-2020 |
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Code postal | 13122 | ||||
Code commune | 13114 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Ventabrennais | ||||
Population municipale |
5 357 hab. (2016 ![]() |
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Densité | 188 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 43° 32′ 20″ nord, 5° 17′ 35″ est | ||||
Altitude | 238 m Min. 59 m Max. 286 m |
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Superficie | 28,5 km2 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : France | |||||
Liens | |||||
Site web | http://www.ventabren.fr | ||||
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Ventabren est une commune française des Bouches-du-Rhône, dont les habitants s'appellent les Ventabrennais.
GéographieModifier
SituationModifier
Cette commune est située :
- à 14 km à l'ouest d'Aix-en-Provence, à 17 km de sa gare TGV ;
- à 21 km au sud-est de Salon-de-Provence ;
- à 30 km au nord de Marseille, à 17 km de son aéroport (situé à Marignane).
Ventabren est un village typiquement provençal, perché au sommet d'une colline dominée par les ruines du château de la reine Jeanne.
ClimatModifier
Le tableau ci-dessous indique les températures et les précipitations pour la période 1971-2000 :
Mois | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D | année |
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Températures maximales (°C) | 11,2 | 12,6 | 15,3 | 17,7 | 22,2 | 26,1 | 29,5 | 29,2 | 25,3 | 20,3 | 14,7 | 12,0 | 19,7 |
Températures moyennes (°C) | 7,1 | 8,3 | 10,7 | 13,1 | 17,4 | 21,1 | 24,1 | 24,0 | 20,4 | 16,0 | 10,8 | 8,1 | 15.1 |
Températures minimales (°C) | 3,0 | 3,9 | 6,0 | 8,5 | 12,6 | 16,0 | 18,7 | 18,7 | 15,5 | 11,6 | 6,8 | 4,1 | 10,5 |
Précipitations (hauteur en mm) | 54 | 44 | 40 | 58 | 41 | 25 | 13 | 31 | 61 | 85 | 51 | 52 | 554,5 |
Source: Météo France[1] / Station de Marignane |
ToponymieModifier
L’origine du nom Ventabren (Ventabran en 1145, Ventabren en 1154) prête à de nombreuses discussions. Plusieurs étymologies sont envisageables :
- L’étymologie la plus "naturaliste" incluant le rapport du Mistral et du blé, mêlant l'occitan vent, le vent, et bren, écraser le blé avec une meule et le battre, afin que le vent emporte l’enveloppe.
- Il a été découvert inscrit sur une tombe découverte au pied du village, en caractères grecs, le mot « Vinitouta » : le toponyme d'origine ?
- Ventabrenum est le nom donné à l’époque romaine à une importante villa qui existait au quartier des Fons-Vicari. le gaulois bren signifie "chef".
- Ventabrenum pourrait aussi signifier : exposition à tous les vents (on en compte ici 13, du grand Mistral au sirocco).
- Ventabrilum : vent de la mer.
- La racine ligure vin(t)- désigne une montagne élevée.
HistoireModifier
8 000 ans av. J.-C., une civilisation particulière à la basse Provence, nommée les Montadiens, fit son camp à Ventabren. Le site se trouve à « l’abri des bœufs » au lieu-dit la Plantade et présente une énorme escargotière (déchets de cuisine) de 20 m de long.
Le « Camp Marius » est un vaste oppidum celto-ligure dont les traces se voient très nettement sur le plateau au-dessus de l’aqueduc de Roquefavour. Des fortifications, dont un mur de 600 m de long protègent les côtés nord et ouest du site, les autres côtés ayant des falaises pour défense naturelle. Ces vestiges ont été identifiés dès 1905 par l'archéologue Henry de Gérin-Ricard. Cet emplacement a été occupé principalement dans la deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C., mais des fouilles archéologiques, conduites de 1975 à 1985, ont permis de trouver des poteries, une fibule, des oboles massaliotes et divers autres objets, traces d’une cité plus ancienne (Ve et IVe siècles av. J.-C.). Le site a été abandonné à la fin du Ier siècle av. J.-C., pour des raisons à la fois politiques et économiques[2].
Au XIIe siècle, les maisons de village se groupent autour du château construit depuis peu. Les Sarrasins dévastent les villes, chassant les indigènes. Ceux-ci cherchent sur les hauteurs une sécurité qu’ils ne trouvent plus dans la plaine. On peut donc situer la naissance du village de Ventabren vers 920-940. À ce moment, Guillaume Ier, comte de Provence, ayant définitivement chassé les Sarrazins, fit distribuer à ses compagnons d’armes les terres libérées. Ces derniers construisent alors des ouvrages fortifiés dont le château de Ventabren, dénommé à cette époque « le château royal ». C’était un imposant ensemble encadré de tours et de remparts, totalement inaccessible du côté du couchant. Il est donc vraisemblable que le village se soit construit à l’emplacement actuel à cette période, en se mettant le plus près possible à l’abri du château. De nombreuses caves témoignent encore par leurs vestiges (piliers, voûtes en plein cintre ou ogives) du passé médiéval.
La possession seigneuriale de Ventabren apparaît dans un document testamentaire de Raymond des Baux en 1170. Le château fort constituait un ouvrage défensif considérable. Son architecture était d’une grande simplicité, ses murs construits avec des matériaux de choix mesuraient une toise d’épaisseur. Son enceinte était flanquée de tours rondes et carrées. Le château n’avait qu’une seule porte du côté du levant. Les autres côtés, bâtis sur des rochers à pic, étaient absolument inaccessibles. À l’intérieur, il y avait des caves et une immense citerne, une chapelle était attenante au château.
La reine Jeanne : reine de Jérusalem et de Sicile, comtesse de Provence, de Forcalquier et de Puymont, fille de Charles d'Anjou-Sicile, duc de Calabre, et petite-fille de Robert d’Anjou, devint reine de Naples à 14 ans.
En tant que comtesse de Provence, chacun de ses actes fut apprécié par les populations. Elle réunit plusieurs fois les états de Provence, afin d’aviser les mesures à prendre pour la défense du pays. C’est à partir de ce moment-là que le château primitif prit de l’importance.
En 1345, à Naples, la reine Jeanne fait assassiner son époux, André de Hongrie, par son amant. Elle épouse ce dernier, mais en danger de mort, elle quitte Naples pour la Provence, fin 1347. Trois galères pavoisées, portant gammes, ors, chamarrures, entrèrent dans le port de Marseille où la ville tout entière l’accueillit sur le quai. Les maisons étaient décorées de branches de buis et de cyprès. Les vivats couvraient les fifres et les tambourins.
En 1349, elle nomme Raymond des Baux sénéchal de Provence, avant de repartir pour Naples. Elle meurt en 1382 à l’âge de 58 ans.
En 1381, son fils adoptif, Louis d’Anjou, fait donation du château à Bertrand d’Agoult, membre d’une puissante famille provençale. Plusieurs familles se succèdent avec des fortunes diverses dans la possession de Ventabren.
En 1425, le château devient propriété des Quiqueran. En 1472, celle des Bardelins. En 1591, il appartient aux Gaillard-Longjumeau qui détenaient leurs terres d’Henri IV. Ce sont les derniers seigneurs de Ventabren. Dès le début du XVIIIe siècle, ils n’habitent plus le château mais leur maison de la Baronne. La forteresse résiste aux guerres et aux temps, mais c’est la République, qui, en 1794, dépêche un nommé Micoulin pour détruire ce château « qui rappelait des souvenirs fâcheux ». Les habitants du village de cette époque, soit par intérêt, soit pour réparer leurs maisons, soit par peur, aidèrent à la démolition. On trouve, à l’heure actuelle, dans les murs de plusieurs maisons, de nombreuses pierres taillées qui manifestent ces événements.
En 1851, on compte 327 maisons dans le village.
Le 31 août 1857, on inaugure l’arrivée du chemin de fer.
Au XIXe siècle, Ventabren compte quelques usines et fabriques. Une usine travaillant le minerai de cuivre, une fabrique de papier, une blanchisserie pour les draps, 4 minoteries, 6 huileries (salle des fêtes, la Recense, galerie VAC, les Brès, Pieulle…).
En 1924, l’éclairage électrique arrive dans le village.
Politique et administrationModifier
Liste des MairesModifier
Rattachements administratifs et électorauxModifier
Elus | Mandat | Étiquette | ||
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Canton | Canton de Berre l'Etang | Christiane Pujol
Jean-Marie Verani |
2015 - en cours | DLF |
Circonscription | 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône | Jean-Marc Zulesi | 2017 - en cours | LREM |
Population et sociétéModifier
DémographieModifier
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[3]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[4].
En 2016, la commune comptait 5 357 habitants[Note 1], en augmentation de 16,51 % par rapport à 2011 (Bouches-du-Rhône : +2,22 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Manifestations culturelles et festivitésModifier
L'Office municipal de la culture (OMC) assure la programmation des manifestations sur la commune.
Manifestations annuelles :
- Exposition des Métiers d'Arts et de l'Artisanat - Expo-Rue des peintres : au mois de mai
- Fête de la Saint-Jean : au mois de juin
- Fête nationale : au mois de juillet
- Fête votive de la Saint-Denis : au mois d'octobre
- Marché de Noël : au mois de novembre
- Illuminations de Noël : au mois de décembre
Personnalités liées à la communeModifier
- Raymond Normand (1919-2000), peintre impressionniste français.
- Édouard Peisson (1896-1963), écrivain français, spécialisé dans le roman maritime.
ÉconomieModifier
Revenus de la population et fiscalitéModifier
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 51 189 €, ce qui plaçait Ventabren au 227e rang parmi les 31 525 communes de plus de 39 ménages en métropole et au second rang du département des Bouches-du-Rhône derrière Saint-Marc-Jaumegarde (59 683 €)[7].
Culture et patrimoineModifier
Télévision
En 1959, Ventabren a été choisi comme lieu de tournage pour l'épisode n°12, intitulé Dans le pétrin de la série télévisée Les Cinq Dernières Minutes avec Raymond Souplex. L'inspecteur Bourrel, en vacances à Saint-Saturnin (Ventabren est ainsi rebaptisé dans l'épisode), mène l'enquête sur une étrange épidémie qui frappe la population. L'épisode a été tourné en décor réel, dans les rues mêmes de Ventabren.
AqueducModifier
Ce village possède sur son territoire le plus grand aqueduc en pierre au monde, classé monument historique[8]. L'aqueduc de Roquefavour a été construit par Jean François Mayor de Montricher, jeune ingénieur de 26 ans, au milieu du XIXe siècle (1842-1847), pour amener l'eau de la Durance à Marseille. La ville de Marseille subissait depuis tous temps des sécheresses mortelles, l'aqueduc de Roquefavour permit aux eaux de la Durance, via le canal de Marseille, de traverser la vallée de l'Arc. L'aqueduc possède trois rangs d'arcades, mesure 393 mètres de long et 82 mètres de haut. En comparaison, le pont du Gard ne mesure « que » 266 m de long et 47 m de haut (mais a été construit 18 siècles avant).
ViaducModifier
Le viaduc de Ventabren sur la LGV Méditerranée est situé sur la commune.
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
RéférencesModifier
- http://france.meteofrance.com/france/climat_france?48043.path=climatstationn%252F13054001
- Panneau explicatif du site, octobre 2013
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- « Indicateurs de structure et de distribution des revenus en 2010 | Insee », sur www.insee.fr (consulté le 10 mai 2019)
- « Aqueduc de Roquefavour (également sur commune d'Aix-en-Provence) », notice no PA13000037, base Mérimée, ministère français de la Culture
Voir aussiModifier
Articles connexesModifier
- Liste des monuments historiques des Bouches-du-Rhône
- Liste des communes des Bouches-du-Rhône
- Gare de Roquefavour (ancienne gare qui desservait la commune)