Vassili Oulrikh

haut magistrat soviétique
Vassili Vassilievitch Oulrikh
Fonction
Parlementaire du Soviet suprême de l'Union soviétique
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Василий Васильевич Ульрих
Nationalité
Drapeau de la Russie russe → Drapeau de l'URSS soviétique
Allégeance
Formation
Rīgas politehniskais institūts (d) (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Partis politiques
Grade militaire
Colonel général (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Distinctions
Liste détaillée
Ordre du Drapeau rouge
Médaille du Jubilé des « 30 ans de l'Armée et la Marine soviétique » (en)
Médaille pour la Défense de Moscou
Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945
Ordre de l'Étoile rouge
Ordre de la Guerre patriotique de 1re classe
Médaille du XXe anniversaire de l'Armée rouge des ouvriers et des paysans (en)
Ordre de Lénine
Médaille du 800e anniversaire de Moscou (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Vassili Vassilievitch Oulrikh (en russe : Василий Васильевич Ульрих) est un haut magistrat soviétique, né le et décédé le . Président du Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS pendant la majeure partie du régime de Staline, il joua à ce titre un rôle de premier plan dans les Grandes Purges de 1937-1938.

Biographie modifier

Vassili Oulrikh est né à Riga, en Lettonie, alors dans l'Empire russe. Son père était un révolutionnaire letton d'origine allemande et sa mère était issue de la noblesse russe. En raison de son implication dans l'activité révolutionnaire, toute la famille fut condamnée à cinq années d'exil intérieur à Irkoutsk, en Sibérie.

En 1910, le jeune Oulrikh retourna dans sa ville natale de Riga, où il commença à étudier à l'Institut polytechnique. Il en sortit diplômé en 1914, au début de la Première Guerre mondiale. Il fut alors mobilisé dans l'armée et envoyé au front comme officier.

Après la révolution bolchevique, Léon Trotski le fit entrer dans la Tchéka. Oulrikh travailla ensuite dans un certain nombre de tribunaux militaires. Il attira l'attention de Staline, qui, apparemment, appréciait l'efficacité avec laquelle il exerçait ses fonctions ainsi que le style concis, et même laconique, de ses rapports sur l'action de ces tribunaux.

En 1926, Oulrikh devint président du Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS, remplaçant à ce poste Valentin Trifonov. C'est en cette qualité qu'il rendit les sentences fixées à l'avance des procès des Grandes Purges. Oulrikh condamna ainsi Zinoviev, Kamenev, Boukharine, Toukhatchevski, Iejov et bien d'autres. Il assista personnellement à l'exécution de plusieurs d'entre eux, et à l'occasion procédait lui-même aux exécutions.

Pendant la Grande Guerre patriotique, Oulrikh continua de prononcer des condamnations à mort à l'encontre de personnes accusées de sabotage et de défaitisme. Il fut également le juge principal du procès des seize chefs de la Résistance polonaise et de l'Armia Krajowa en .

Après la guerre, Oulrikh présida un certain nombre des premiers procès de la « Jdanovchtchina ». Mais en 1948, il commit l'erreur d'exiler en Sibérie un groupe de paysans ukrainiens au lieu de les condamner à mort[réf. nécessaire]. Staline exigea alors sa démission du Collège militaire. Il fut par la suite affecté au poste de directeur de cours à l'Académie de droit militaire.

Vassili Oulrikh mourut d'une crise cardiaque le . Il est enterré au cimetière de Novodevitchi à Moscou.

Agissant dans le cadre du droit pénal soviétique, le juge Oulrikh pouvait présider des procès secrets et rendre des verdicts fondés sur des preuves secrètes. La priorité qu'il mettait à la gestion efficace de son temps lui permettait de mener un procès complet, énoncé du verdict compris, en quinze minutes. Et il utilisait fréquemment cette capacité. La réputation d'Oulrikh fut attaquée par ses propres compatriotes. Anton Antonov-Ovseïenko, par exemple, le qualifia de « crapaud en uniforme[1] aux yeux larmoyants ».

Distinctions modifier

Articles connexes modifier

Source modifier

Notes et références modifier

  1. En tant que juge militaire, il s'éleva jusqu'au grade de colonel-général.