Valentin de Bournonville

Valentin de Bournonville est un compositeur et maître de musique français actif au milieu du XVIIe siècle, né vers 1610 et mort à Paris vers .

Biographie modifier

Amiens modifier

Il est le fils de Jean de Bournonville, et formé par son père dans la maîtrise de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens. Il est prêtre. En 1634 il reprend le poste de maître des enfants de la cathédrale, à la suite d’Artus Aux-Cousteaux, qui lui-même avait succédé à Jean de Bournonville. En 1643 un acte du le montre déposer son aumusse sur le bureau du chapitre en signe d’obédience, comme les autres vicaires et chapelains vicariaux de la cathédrale[1]. En 1646, lorsqu’il publie deux messes chez Robert III Ballard, il est dit chanoine de l’église Saint-Firmin d’Amiens et maître des enfants de l’église cathédrale de cette ville. Il fut aussi doté de la chapelle vicariale de Saint-Quentin[2].

Paris modifier

Valentin de Bournonville part ensuite à Paris, étant nommé le maître de musique de la cathédrale Notre-Dame de Paris, jusqu’au [3], succédant ici à François Cosset. Le , le chapitre lui avait rappelé que les jours de grande fête, seuls un psaume et le magnificat devaient être chantés en musique, et le reste en plain-chant seulement[4]. Le il avait été invité par Pierre Robert, alors maître de musique de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, à y chanter[5]. Le , il est réprimandé lors de la séance capitulaire pour ne pas montrer assez de sévérité envers les enfants de chœur et n’obtenir que des progrès insuffisants[6]. En 1653, le chapitre lui accorde un bénéfice de l'église Saint-Jean-le-Rond.

Chartres modifier

Il succède à Pierre Robert comme maître de musique à la cathédrale de Chartres jusqu'en 1662[7]. Il est parfois sollicité au même titre que Pierre Robert pour attester de la bonne qualité des ouvrages de plain-chant de Guillaume-Gabriel Nivers, cette double approbation étant donnée le . Il signe également l’approbation du Directorium chori de Martin Sonnet en 1656.

Paris modifier

Il réapparaît à Notre-Dame de Paris d’ au 1er décembre suivant, date à laquelle il est remplacé, peut-être en raison de son décès ?

Postérité modifier

Il est encore cité par Annibal Gantez, en 1643 : comme un [Jean de] Bournonville qui est mort maistre de la Saincte Chapelle, et qui a laissé son fils aussi vertueux que luy maistre de l'Église d’Amiens[8].

Œuvres modifier

  • Missa quatuor vocum ad imitationem moduli Salve regina. - Paris : Robert III Ballard, 1646. 2°, 14 f. Manque au RISM, Guillo 2003 no 1646-B.
Édition moderne par Erich Schwandt : Victoria (B.C.), Éditions Jeu, 1981 (Valentin de Bournonville, Complete works).
  • Missa quatuor vocum ad imitationem Videant amici. - Paris, Robert III Ballard, [1646]. 2°, 14 f. Manque au RISM, Guillo 2003 no 1646-C.
Le seul exemplaire connu est incomplet du début. Édition moderne par Erich Schwandt : Victoria (B.C.), Éditions Jeu, 1981 (Valentin de Bournonville, Complete works).

Notes modifier

  1. AD Somme : G 1009.
  2. Durand 1920 p. 103.
  3. Yvon-Briant 1949 p. 322.
  4. Paris AN : LL 297 p. 140, cité d’après Chartier 1897 p. 110.
  5. AD Eure-et-Loir : G. 340, Br., H. p. 29, cité d’après Clerval 1898 p. 84.
  6. Paris AN : LL 23240, cité d’après Yvon-Briant 1949 p. 104.
  7. Clerval 1898 p. 84.
  8. Voir Gantez 1643, Lettre XVIII.

Références modifier

  • François Léon Chartier, L'ancien chapitre de Notre-Dame de Paris et sa maîtrise, d'après les documents capitulaires (1326-1790). Paris : 1897.
  • Jules-Alexandre Clerval, L’ancienne maîtrise de N.-D. de Chartres. Chartres : Selleret, 1898. Reprint : Genève, Minkoff, 1972.
  • Georges Durand, « La musique de la cathédrale d'Amiens avant la Révolution », Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie 29 (1920–1922), p. 329–457. Reprint in La vie musicale dans les provinces françaises : 1 (Genève, 1971).
  • Annibal Gantez, L’Entretien des musiciens. Auxerre : 1643. Réédition par Ernest Thoinan : Paris, 1878.
  • Laurent Guillo, Pierre I Ballard et Robert III Ballard : imprimeurs du roy pour la musique (1599–1673). Liège : Mardaga et Versailles : CMBV, 2003. 2 vol.
  • Denise Launay, La musique religieuse en France du Concile de Trente à 1804, Paris : Société française de musicologie et Éditions Klincksieck, 1993.
  • Jean-Paul Montagnier, The Polyphonic Mass in France, 1600-1780: The Evidence of the Printed Choirbooks, Cambridge: Cambridge University Press, 2017.
  • Erich Schwandt, « Some 17th-century French unica in Canada : notes for RISM ». In Fontes Artis Musicæ 27/3-4 (1980), p. 172-174.
  • Anne-Marie Yvon-Briand, La vie musicale à Notre-Dame de Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles. Thèse de l'École des Chartes, Paris, 1949, 2 vol.