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Une Église particulière (en latin : Ecclesia particularis) est une juridiction ou circonscription qui est comme une réalisation particulière de l'Église catholique, pendant qu'on peut analogiquement comprendre l'Église catholique comme une communion de toutes ces Églises particulières[1]. Chaque Église particulière est régie par un Ordinaire (canon 134 §1)[2]. Au 31 mai 2018, l'Église catholique comptait 3184 Églises particulières.

L'expression « Église particulière » a deux sens différents pour désigner deux ensembles distincts :

Certaines circonscriptions ecclésiastiques ne sont pas des Églises particulières :

  • les paroisses[6] et leurs groupements particuliers, tels les vicariats forains[7];
  • les provinces et régions ecclésiastiques.

Le titre d'une Église particulière peut être supprimée et être établi comme un des 2103[5] siège titulaire ou être relevé par une autre Église particulière[8].

Les 24 Églises sui iuris modifier

Le décret Orientalium Ecclesiarum[9] du concile Vatican II (1962-1965) employa le terme d'Église particulière dans son premier sens en parlant d'« Églises particulières ou rites », dont l'Église catholique veut « sauvegarder dans leur intégrité les traditions. Ces Églises particulières, aussi bien d'Orient que d'Occident, diffèrent pour une part les unes des autres par leurs rites, c'est-à-dire leur liturgie, leur discipline ecclésiastique et leur patrimoine spirituel, mais elles sont toutes confiées de la même façon au gouvernement pastoral du Pontife romain qui, de par la volonté divine, succède à saint Pierre dans la primauté sur l'Église universelle[10]».

Pour régir ces 24 Églises sui iuris, l'Église catholique utilise deux Codes canoniques [11]:

Les Églises locales modifier

Chaque Église particulière est régie par un ordinaire (canon 134 §1)[2]. Dans les diocèses et les éparchies, il s'agit d'un évêque diocésain. Les chefs des Églises particulières sont juridiquement égaux.

Selon Lumen Gentium 23:1[12]: « les évêques sont, chacun pour sa part, le principe et le fondement de l’unité dans leurs Églises particulières; celles-ci sont formées à l’image de l’Église universelle, c’est en elles et par elles qu’existe l’Église catholique une et unique ».

Églises particulières locales dans l'Église latine modifier

Dans l'Église latine, il existe six types d'Églises particulières, dont la plus fréquente, le diocèse[13], juridiction confiée à un évêque. Le diocèse correspond à l'éparchie des Églises catholiques orientales. Les cinq autres types d'Églises particulières ne peuvent être créées qu'« à cause de circonstances spéciales »[14] ou « particulières »[15], « pour des raisons tout à fait spéciales et graves »[16]. Elles sont assimilés et équivalentes au diocèse, à savoir :

Églises particulières locales dans les Églises catholiques orientales modifier

Dans les 23 Églises catholiques orientales, régies par le Code des canons des Églises orientales, les Églises particulières sont les éparchies[17]. C'est la seule mention dans ce Code d'Églises particulières. Par analogie avec le Code de l'Église latine on peut soutenir qu'aux éparchies sont assimilés les exarchats, mais les canons traitant de ceux-ci ne le déclarent pas[18].

Titres particuliers modifier

Certaines juridictions portent un titre particulier tel que patriarcat, archidiocèse, archéparchie ou diocèse suburbicaire.

Patriarcat modifier

Un patriarcat (en latin : patriarchatus) est un diocèse qui confère à son évêque le titre de patriarche (patriarchus).

Les quatre diocèses de l'Église latine qui portent le titre de patriarcat sont ceux de Venise, de Lisbonne, et des Indes orientales ainsi que celui de Jérusalem, dont le titre complet est patriarcat latin de Jérusalem. Les trois autres patriarcats latins d'Alexandrie, d'Antioche et de Constantinople ont été supprimés.

Les six patriarcats des Églises orientales catholiques sont : le patriarcat d'Alexandrie, patriarcat de l'Église catholique copte ; le patriarcat d'Antioche à Beyrouth, patriarcat de l'Église catholique syriaque ; le patriarcat d'Antioche, patriarcat de l'Église maronite ; le patriarcat d'Antioche, patriarcat de l'Église grecque-catholique melkite ; le patriarcat de Babylone à Bagdad, patriarcat de l'Église catholique chaldéenne ; et celui de Cilicie à Beyrouth, patriarcat de l'Église catholique arménienne.

Archidiocèse ou archéparchie modifier

Un archidiocèse (en latin : archidioecesis) est un diocèse qui confère à son évêque le titre d'archevêque. Une archéparchie (archieparchia) est une éparchie qui confère à son éparque le titre d'archéparque.

Archidiocèse majeur modifier

Un archidiocèse majeur est la juridiction d'un métropolite qui est à la tête d'une Église orientale de droit propre plus grande qu'une Église métropolitaine mais non revêtue du titre patriarcal[19].

Archidiocèse métropolitain modifier

Diocèse suburbicaire modifier

Les sept diocèses suburbicaires sont ceux d'Albano, Frascati, Palestrina, Porto-Santa Rufina, Sabina-Poggio Mirteto et Velletri-Segni ainsi que celui d'Ostie. Il s'agit des diocèses suffragants du diocèse de Rome et qui forment, avec lui, la province ecclésiastique de Rome.

Nom des Églises particulières modifier

Le nom officiel d'une Église particulière est son titre de curie en latin. Il comprend au moins le type d'Église particulière suivi d'un adjectif qui correspond au nom latinisé du siège de l'église.

Noms alternatifs modifier

Certaines Églises particulières ont deux noms alternatifs. Ils sont séparés par seu (ou). Par exemple, le titre de curie du diocèse de Rome est dioecesis Urbis seu Romana (littéralement, le diocèse de la Ville ou diocèse romain).

Relations des Églises particulières modifier

Le droit canonique distingue trois types de relations entre les Églises particulières : la suffragance, l'exemption et l'union.

Suffragance modifier

Est suffragante, l'Église particulière qui relève d'une église métropolitaine. L'ensemble formé par l'église métropolitaine et ses suffragants est une province ecclésiastique.

Exemption modifier

Est exempte, l'Église particulière qui ne relève d'aucune église métropolitaine et n'appartient à aucune province ecclésiastique.

En pratique, les abbayes territoriales sont exemptes. Celle de Montevergine fait seule exception : elle est suffragante de l'archidiocèse de Bénévent, siège métropolitain. L'abbaye territoriale du Mont-Cassin et celle de Subiaco ne font pas exception : elles ne sont pas suffragantes du diocèse de Rome, bien qu'elles relèvent de la région ecclésiastique du Latium.

S'agissant des autres Églises particulières, sont exempts, les diocèses et archidiocèses dont le territoire couvre l'intégralité de celui d'un État. C'est le cas, par exemple, du diocèse de Copenhague, qui couvre le Danemark ; de celui d'Helsinki, qui couvre la Finlande ; de celui de Reykjavik, qui couvre l'Islande ; de Chişinău, qui couvre la Moldavie ; ou encore de Stockholm, qui couvre la Suède. C'est aussi le cas, par exemple, de l'archidiocèse de Vaduz, qui couvre le Liechtenstein ; de celui de Luxembourg, qui couvre le Luxembourg ; de celui de Monaco, qui couvre Monaco ; ou encore de celui de Bar, qui couvre le Monténégro.

D'autre part, sont exemptes, les Églises particulières des États dépourvus de siège métropolitain. C'est le cas, par exemple, des huit Églises particulières en Suisse, à savoir : les six diocèses de Bâle, Coire, Lausanne, Genève et Fribourg, Lugano, Saint-Gall et Sion et les deux abbayes territoriales d'Einsiedeln et de Saint-Maurice d'Agaune. C'est aussi le cas, autre exemple, en Norvège, dont le territoire est réparti entre le diocèse d'Oslo, la prélature territoriale de Tromsø et celle de Trondheim.

L'exemption de certaines Églises particulières peut s'expliquer par le fait qu'elles couvrent un territoire contesté entre deux ou plusieurs États. C'est le cas, par exemple, du diocèse de Gibraltar qui couvre le territoire britannique d'outre-mer de Gibraltar, revendiqué par l'Espagne.

L'exemption d'autres Églises particulières peut s'expliquer par le fait qu'elles couvrent un territoire soumis à un régime particulier. C'est le cas, par exemple, en France, de l'archidiocèse de Strasbourg et du diocèse de Metz sur le territoire desquels le régime concordataire est maintenu en vigueur.

Union modifier

Deux ou plusieurs Églises particulières peuvent être unies. Le droit canonique distingue trois types d'unions : l'union aeque principaliter, l'union in persona et l'union plena.

Union in persona modifier

L'union in persona est une union personnelle. Les Églises particulières unies in persona restent distinctes mais ont le même ordinaire.

Union aeque principaliter modifier

L'union aeque principaliter est une union réelle. Les Églises particulières unies aeque principaliter restent distinctes mais l'ensemble de leurs organes sont communs.

Par exemple, en France, depuis 1966, l'archidiocèse de Chambéry, le diocèse de Maurienne et celui de Tarentaise sont unis aeque principaliter.

Union plena modifier

L'union plena est une fusion d'Églises particulières. Une nouvelle Église particulière est substituée à celles qui sont unies plena.

Suppression d'Églises particulières modifier

Le titre d'une Église particulière supprimée peut être rétabli comme siège titulaire ou relevé par une Église particulière. L’Annuario pontificio du Saint-Siège (2010) a donné une liste de près de 2 000 sièges titulaires.

Statistiques modifier

Au 31 mai 2018, l'Église catholique comptait 3160 3119 Églises particulières (elles sont répertoriées dans la liste des diocèses catholiques):

Églises particulières Sous-total Total
Églises sui iuris (24) Église latine (1) Églises catholiques orientales (23) 24 3184
Église locale Titres diocèse éparchie
2195
46

11

86

38

9

Titres particuliers patriarcat (3) patriarcat (6) 9
patriarcat titulaire (2) patriarcat titulaire (2) 4
archidiocèses majeurs (4) 4
archidiocèse à siège métropolitain archéparchie à siège métropolitain 550
archidiocèses archéparchie 77
diocèse suburbicaire 7
exarchat (de) 17
ordinariats pour les fidèles du rite oriental 8
ordinariats militaires 36
ordinariats personnels 3
prélature personnelle 1
exarchats patriarcaux (de) 9
exarchat archiépiscopal 3

Les huit missions sui juris et les cinq territoires dépendant de patriarches, qui comptent comme étapes préliminaires, sont semblables mais pas égales aux Églises particulières.

Ecclésiologie modifier

La relation entre l'Église particulière et l'Église universelle est décisive sur le plan ecclésiologique. Le canon 368[20] du Code de droit canonique affirme que les « Églises particulière dans lesquelles et à partir desquelles (in quibus et ex quibus) existe l'Église catholique une et unique ».

Le terme communio explique la structure de l'Église dans la relation des Églises particulières avec l'Église universelle [21] :

(1) L'Église est une "communio Ecclesiarum".
(2) L'Église existe dans les Églises particulières.
(3) L'Église est constituée d'Églises particulières.

Notes modifier

  1. Congrégation pour la doctrine de la foi, Communionis notio, 8–9
  2. a et b « Code de Droit Canonique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le )
  3. Ignace Ndongala Maduku, Pour des Églises régionales en Afrique (Karthala Éditions 1999 (ISBN 978-2-86537917-0)ISBN 978-2-86537917-0)), p. 173
  4. « Définition : Eglise particulière », sur Église catholique en France (consulté le )
  5. a et b au 31 mai 2018
  6. CIC, c. 374 § 1 : « Tout diocèse ou toute autre Église particulière sera divisée en parties distinctes ou paroisses ».
  7. CIC, c. 374 § 2 : « Pour favoriser l'exercice de la charge pastorale par une action commune, plusieurs paroisses voisines peuvent être unies dans des regroupements particuliers comme les vicariats forains ».
  8. Après la Révolution Française, certains sièges épiscopales qui ont été supprimées ont été rattachés à un autre siège épiscopale.
  9. « Orientalium ecclesiarium », sur www.vatican.va (consulté le )
  10. Concile Vatican II, Décret Orientalium Ecclesiarum, 3
  11. D. Salachas, "L'appartenza giuridica dei fedeli a una Chiesa orientale sui iuris o alla Chiesa latina" en Periodica de re morali, canonica, liturgica, LXXXIII (1994).1
  12. « Lumen gentium », sur www.vatican.va (consulté le )
  13. a b c d e et f CIC, c. 368 : « Les Églises particulières dans lesquelles et à partir desquelles existe l'Église catholique une et unique sont en premier lieu les diocèses auxquels sont assimilés, sauf s'il s'avère qu'il en va autrement, la prélature territoriale et l'abbaye territoriale, le vicariat apostolique et la préfecture apostolique, ainsi que l'administration apostolique érigée de façon stable ».
  14. CIC, c. 370.
  15. CIC, c. 371 § 1.
  16. CIC, c. 371 § 2.
  17. CCEO, c. 177 § 1 : « L'éparchie (…) constitue une Église particulière (…) ».
  18. CCEO, cc. 311-313.
  19. Voir Code de canons des Églises orientales, canons 150–154
  20. « Code de Droit Canonique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le )
  21. Ludger Müller, Christoph Ohly: Katholisches Kirchenrecht.