Utilisateur:Roucas/brouillons 1

En Allemagne modifier

Dans la population modifier

Les rapports de la Gestapo et du Sopade sont concordants : la purge rencontre un très large soutien dans l'opinion publique, même dans des villes ou régions qui ne sont pas acquises au nouveau régime[1]. « Deux traits saillants caractérisaient surtout l'image de Hitler dans les esprits. [...] Il était l'agent d'une justice naturelle [...] et le défenseur de la moralité publique »[2].

La presse allemande, y compris des journaux qui n'ont pas encore été « nazifiés », comme la Kreuz Zeitung ou la Deutsche Allgemeine Zeitung, approuve la purge et reprend à son compte les arguments d'Hitler, à l'exception de la Frankfurter Zeitung (Gazette de Francfort), qui met en doute la réalité d'une alliance entre Röhm, von Schleicher et Gregor Strasser[3]. Le discours d'Hitler du devant les membres du Reichstag est acclamé par les milliers de personnes massées à l'extérieur de l'opéra Kroll, où se tiennent les séances du parlement depuis son incendie[4].

« À ce moment, j'étais responsable du destin de la nation allemande et donc son juge suprême. [...] J'ai donné l'ordre d'exécuter les principaux coupables de cette trahison. J'ai en outre donné l'ordre de brûler ces abcès qui empoisonnaient nos sources de vie et de cautériser les plaies jusqu'à ce que l'on atteigne la chair vive. La nation doit savoir que son existence ne saurait être impunément menacée par qui que ce soit et que son existence est garantie par l'ordre intérieur et la sécurité. Chacun doit savoir dans l'avenir que, s'il lève la main contre l'État, son seul destin est la mort[5]. »

Quelques rares protestations sont le fait de certains membres du clergé catholique, notamment dans la région de la Ruhr ou à Münster : dans cette ville, lors de la procession du , l'évêque Clemens August von Galen est ovationné par la foule après avoir affirmé publiquement qu'en cas d'arrestation, « il faudrait le mener, vêtu de tous ses ornements sacerdotaux, la crosse au poing, à pied, à travers la ville, jusqu'aux bureaux de la Gestapo »[6].

Dans l’Armée modifier

 
Walther von Reichenau en 1934

En Allemagne, à la quasi-unanimité, l'armée applaudit la « nuit des Longs Couteaux », malgré la mort de deux de ses généraux, Kurt von Schleicher et Ferdinand von Bredow[7]. Le président Paul von Hindenburg adresse au Führer un télégramme de félicitations : « D'après les rapports que je viens de recevoir, je constate que par votre esprit de décision et votre courage personnel, vous avez étouffé dans l'œuf les intentions des traîtres. Je vous exprime par ce télégramme ma profonde reconnaissance et mes remerciements très sincères »[8] ; dans un ordre du jour à l'armée, von Blomberg va encore plus loin : « Le Führer a attaqué et écrasé les mutins avec la décision d'un soldat et un courage exemplaire. La Wehrmacht, en tant que seule force armée de l'ensemble de la nation, tout en restant à l'écart des luttes de politique intérieure, lui témoignera sa reconnaissance par son dévouement et sa fidélité »[8]. Le général Walther von Reichenau va même jusqu'à donner publiquement du crédit au mensonge selon lequel von Schleicher avait comploté pour renverser le gouvernement. Le soutien de l'armée à la purge a des conséquences importantes. La SA humiliée ne constitue plus une menace, mais, en se ralliant à la purge, l'armée s'est étroitement liée au régime nazi[9]. Le capitaine à la retraite, Erwin Planck résume clairement cette situation en déclarant à son ami, le général Werner von Fritsch : « Qui approuve une telle action, comme vous l'avez fait vous-même, sans intervenir, sans tenter d'arrêter le carnage, risque de subir tôt ou tard un sort semblable»[10].

Toutefois, malgré les ordres formels de von Blomberg, le général Kurt von Hammerstein, démis de ses fonctions de commandant de l'armée de terre depuis le mois de février en raison de son antipathie pour les nazis, Hans Oster, l'adjoint de l'amiral Canaris à l'Abwehr et le maréchal August von Mackensen se rendent aux funérailles de Kurt von Schleicher[11]. Ils sont les seuls est le seul autre officier supérieur à protester contre les meutres de Schleicher et de Bredow[12], [N 1].


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