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Manoir de Kervégan (Servel)
Image illustrative de l’article Kervegan4936/Brouillon
Période ou style entre le XVe et le XIXe siècle
Type Manoir
Début construction XVe siècle
Propriétaire initial Famille TERTRES (des)
Destination initiale Résidence privée
Destination actuelle Résidence privée
Protection Porte (cad. C 296) Logo monument historique Inscrit MH (1964)
Coordonnées 48° 44′ 30″ nord, 3° 29′ 38″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région historique Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Commune Lannion
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Manoir de Kervégan (Servel)
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
(Voir situation sur carte : Côtes-d'Armor)
Manoir de Kervégan (Servel)

Le Manoir de Kervégan[1] (alias Ker Guegant[2] puis Kervégant) est situé au lieu-dit de Kerlaouénan dans l'ancienne commune de Servel, rattachée et devenue depuis 1961 quartier de Lannion.

Histoire modifier

Sa première construction date du début du XVe siècle et est historiquement lié à sa seigneurie. La seigneurie de Kervégan est l'une des nombreuses seigneuries de la paroisse de Servel. Elle est limitée à l'Est par la seigneurie de Kervouric (alias Ker Bourric[3] puis Kerbouric), au Nord par celle de Keradrivin, à l'Ouest par celle de Traou Léguer, et au Sud par le fleuve côtier, le Léguer. Elle s'appuie, d'une part, sur la maison manale de Kervégan (domaine & maison noble attesté en 1778 sous le nom « la maison noble de Kervigant »[4]) qui a le « droit de maout » : un moulin existait sur le ruisseau venant de Keradrivin, le « droit de colombier » : le pigeonnier, tout comme le moulin (disparus aujourd'hui), sont encore situé sur le plan cadastral Napoléon de 1826 et trois parcelles portent encore le nom en breton de « Parc ar houldry » et d'autre part, sur une chapelle primitive (fin XIVe) connue sous le nom « chapelle Saint-Nicodème ». Chapelle protégée au titre des MH le 26/11/1964[5], qui aujourd'hui est la propriété de la famille Roquefeuil (de) « d’azur à neuf nœuds de cordelières d'or, 3, 3 et 3 » , depuis en 1976 et magnifiquement restauré par la suite. Il est à noter, que les armoiries lues dans la maîtresse vitre au pignon Est de la chapelle, contre le marchepied de l'autel côté évangile et au-dessus du porche Ouest sous le clocher, attestent des signes honorifiques de Kergariou(de), Boisgelin(du) et Tertres(des).

Le manoir est doté d'un très joli puits (toujours existant) et était doté d'un four à pain sur le pignon Sud- Est (très certainement détruit lors de la restauration de 1815), si l'on se fit aux attaches en pierre encore existantes[6]. N'oublions pas la très belle « Fontaine Saint-Nicodème » à mi-chemin (dans le vieux chemin creux), située au Sud-Est de Kerlaouénan entre les manoirs de Kervégan et de Kervouric. Construite en 1733, et ornée de ses belles inscriptions : « DEDIE A L'HON(neur) DE ST NICODEME PAR ORDRE DE MR LE CHEVALLIER RECT(eur) ICY F(aite) (Par) LE CL DY HVON ET Mie GESLDON 1733 ». Vérification faite : Yves Huon, maître lieutenant de Servel dès 1703 s'est marié le 19 février de la même année à Pluzunet à Marie Geldon et donne naissance à plusieurs enfants à Servel entre 1703 et 1728[7]. Elle fut remise en état par l'ARSSAT[8] en 1970 puis en 1987 après de passage de l'ouragan. On y venait encore il y a quelques années le lundi, prendre de l'eau pour bénir les cochons. Saint-Nicodème était un saint vétérinaire[9].

Les registres des baptêmes-mariages-sépultures, tenus par les différents Recteurs de Servel, ont gardé la trace des Seigneurs de Kervégan(t).Cette seigneurie n'avait pas « droit de justice ». Elles se comptent, principalement, au nombre de trois grandes familles :

1. Les « Tertres(des) » (aussi connus sous l'appellation « du Tertre ») au XVe & XVIe siècle. La famille Tertres (des), sieur de Kervégant et de Crec'hgouriffen (paroisse de Servel), mais aussi, sieur du Roc'hou (paroisse de Lanvézéac) est attestée à Kervégant[10], dès 1426 lors de la réformation des fouages, par Rolland du Tertre, alors propriétaire des lieux[11]. Le domaine s'écrit alors Ker Guegant, la forme Kervégant apparaît dès 1535[12] dans l'expression : « La Motte de Kervégant à le mengouet à Jean du Tertre ». Leur descendante et héritière, Renée du Tertre, dame de Kervégant en Servel (fille de François du Tertre, sieur de Kervégant en Servel et capitaine des arquebusiers de Tréguier & de Marguerite Couffon, héritière de la famille Couffon) décédée en 1612, se marie à François du Boisgelin (fils de Charles du Boisgelin, sieur de Kervégan et de Kerveret en Lanloup & Jacquette de Coattarel, de la maison noble de Kernaudour)[13]

Blasonnement : « de gueules au lambel d'argent »[14]

2. Par ce mariage, les Boisgelin(du), sieur de Kervégan et de Kerveret (paroisse de Lanloup) possèdent dès lors Kervégan[15](paroisse de Servel), jusqu'à Gabriel du Boisgelin (arrière petit fils de François & Renée du Tertre, décédé accidentellement par noyade et sans descendance en 1691), marié le 10 février 1687 à Louannec à Gilonne du Liscoet.

Blasonnement : « écartelé, aux 1 et 4 de gueules à la molette d'argent aux 2 et 3 d'azur plein »[16]

3. Au XVIIIe, Kervégan est du domaine de la famille Kergariou(de), sieur de Kergrist de Coetillio (paroisse de Ploubezre). Par la suite, il semble que Kervégan devienne un convenant. Louis de kergariou, sieur de Coetillio, est marié à Gabrielle Callouet dont la soeur Jeanne est marié à Claude de Boisgelin. Une autre branche de kergariou, branche de kergrist, est sieur de Kervégan (alias Kervéguen plus exactement[17]) en Plouigneau suite à une alliance avec Toulcoet[18].

Blasonnement : « d'argent fretté de gueules; au canton de pourpre, chargé d'une tour d'argent maçonnée de sable »[19]


La « terre » de Kervégan comprenait les fermes du Pouldu, La Motte, Min Coar et Crech Goulifen, entre autres.


Une grosse rénovation fut effectuée au début du XIXe siècle par Vincente Logou, alors propriétaire des lieux. Inscription faite sur l'une des portes de la cour intérieure : « FF PAR VINCENTE LOGOU 1815 »[20]. Malheureusement très abîmé, le manoir fut pillé et amputé de ses trésors d'architecture au XXe (ex : Magnifique cheminée armoriée sur le pignon Sud-Est :« A l’intérieur, la cheminée est composée d’une grande pierre sculptée de deux écussons et au centre d’un grand médaillon ovale avec guirlandes le composant. Cette pierre de 2 m 70 cms au relief suffisamment indiqué et dégrossi, repose sur deux pieds droits de 30 cms à leurs extrémités »[21], porte cochère et piétonne, charpente, sculpture sur granit, etc.).


En ce début de XXIe siècle, c'est par une nouvelle grosse restauration que le propriétaire actuel a entreprit de redonner ses lettres de noblesse à ce patrimoine local et historique.

Blasonnement : « d'or à la barre d'azur, accompagnée en chef de 2 clefs de gueules passées en sautoir, et en pointe d'une losange du même »[22]

Notes et références modifier

  1. « Manoir de Kervégan », sur monumentum.fr, site officiel
  2. H.Tochet « Réformation des Fouages de 1426_Diocèse ou évêchéde Tréguier » 2003
  3. H.Torchet « Réformation des Fouages de 1426_Diocèse ou évêché de Tréguier » 2003
  4. Ogée « Dictionnaire historique et généalogique de la province de Bretagne », 1778, rééditions : 1843, 1979
  5. « Monumentum », sur monumentum.fr, site officiel
  6. Constat fait par Denis-Marie LAHELLEC, Fondation du Patrimoine
  7. AD22 Registre paroissiaux
  8. « ARSSAT »
  9. Louis Harbonville - Article dans le Trégor du 24 avril 1993
  10. Potier de Courcy « Nobiliaire et Armorial de Bretagne » 1846, réédition de 1986, écrit pour cette famille de Kervégan et de Crec'hgouriffen en la paroisse de Servel
  11. H.Tochet « Réformation des Fouages de 1426_Diocèse ou évêchéde Tréguier » 2003
  12. BNF MS 22321 Réformation de Tréguier en 1535, p519
  13. La noblesse de Bretagne devant la chambre de la réformation 1668-1671 - Comte de Rosmorduc, 1896, tomeIII, p. 80-84
  14. Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, J. PLIHON ET L. HERVE,  (tome3, p. 148)
  15. Potier de Courcy « Nobiliaire et Armorial de Bretagne » 1846, réédition de 1986, écrit pour cette famille de Kervégan paroisse de Servel
  16. Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne 1890  (tome1, p. 109)
  17. Y,Botrel « Les justices seigneuriales de l’évêché de tréguier », 2002, pages 98 et 99
  18. Urvoy de Portzamparc « Généalogie et parenté Urvoy » 1998, pages 98 et 99
  19. Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, (tome 2. P. 91)
  20. « Consulter la Base Mérimée, Porte (cad. C 296) »
  21. Rapport Cardon 1948. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
  22. Bibliothèque nationale de France (BnF) : tome 23 de l'armorial du III° Millénaire sous le numéro : DLE-20170208-7682

Lien externe modifier

Articles connexes modifier

Catégorie:Monument historique dans les Côtes-d'Armor