Utilisateur:Alexander Doria/Brouillon Guerre Ossète

Déroulement du conflit modifier

De l'offensive géorgienne à la réplique russe modifier

L'offensive géorgienne modifier

 
Manifestation devant l'ambassade russe à Tbilissi le 8 août 2008.

Les forces géorgiennes lancent une offensive à 1 h 30 du matin (heure de Moscou) et s'emparent d'une partie de Tskhinvali, la capitale de la République autoproclamée d'Ossétie du Sud.

Elles tuent une dizaine de soldats de la force de maintien de la paix russe[1] en pilonnant leur caserne avec des pièces d'artillerie. L'armée géorgienne a également utilisé l'artillerie contre Tskhinvali[2], faisant 1 600 victimes, civiles et militaires confondues, selon les chiffres alors avancés par la Russie[3], et vigoureusement contestés par la Géorgie. Les bilans donnés par la Russie au 3 septembre 2008 parlent de centaines de civils sans autre précision [4].

Grâce aux photos satellite de la ville de Tskhinvali prises le 19 août 2008, l'UNOSAT, une agence de l'ONU, estime les dégâts (bombardements, prise de la ville) dans l'agglomération de celle-ci à 346 bâtiments détruits et 92 gravement endommagés ; le village de Tamarasheni, au nord de la capitale de la province séparatiste ossète, étant de loin le plus affecté[5]. Cinq villages en Ossétie du Sud peuplé de Géorgiens autour de Tskhinvali ont était détruit à 50 % par des milices ossètes entre le 10 et 22 août[6],[7]. l'UNOSAT indique un total de 787 bâtiments détruits et 243 très endommagés.

La réplique russe modifier

Suite à l'incursion des forces militaires géorgiennes dans la région indépendantiste d'Ossétie du nord, la réaction russe ne s'est pas fait attendre.

D'après la diplomatie française, par un dialogue direct à Pékin en marge des JO, le président français Nicolas Sarkozy aurait tenté le 8 août de dissuader Vladimir Poutine de lancer son armée à l'assaut en lui proposant d'obtenir le retrait de l'armée géorgienne en 24 ou 48 heures, proposition que le premier ministre russe aurait refusée.

Le président russe Dmitri Medvedev déclare le même jour que la mort de citoyens russes (plus des deux tiers des Ossètes du sud possèdent la citoyenneté russe) sera sévèrement punie. Il envoie des milliers de soldats et 150 chars de combats et blindés provenant de la 58e armée, stationnée dans le district militaire du Nord-Caucase[8], renforcés par des unités de la 76e division d'assaut aéroportée de la garde et de la 98e division aéroportée[9] et plusieurs avions d'attaque au sol de l'armée russe, le jour même, pour neutraliser les forces armées géorgiennes dans la région. En même temps, les hackers russes mènent une attaque informatique sur les principaux serveurs géorgiens[10],[11]. Entre autres cibles, la base navale et le port commercial de Poti est frappé par l'aviation[12].


La capitale sécessionniste Tskhinvali est reprise au matin du samedi 9 août par la Russie[13].

L'Abkhazie, autre province séparatiste, entre à son tour en guerre, le même jour contre la Géorgie, cherchant à reprendre le contrôle des gorges de Kodori, seul territoire abkhaze resté sous contrôle de Tbilissi, et détruisant la seule route qui relie la province à la capitale géorgienne. La Géorgie décrète alors l'état de guerre, instaure la loi martiale pour quinze jours, et commence à chercher un accord de cessez-le-feu[14]. La mission d'observation des Nations unies en Géorgie a été priée par l'Abkhazie de retirer ses observateurs de la vallée de Kodori[15].

Selon les autorités russes, environ 30 000 réfugiés ont franchi la frontière russe en 36 heures[16].

L'aviation russe a bombardé des cibles militaires dans la banlieue de la ville géorgienne de Gori. L'attaque aurait également fait des victimes parmi les civils[17], ce que la Russie dément[18].

Par contre, laa Géorgie revendique une dizaine d'avions abattus et une trentaine de chars russes hors de combat. Un bombardier Tu-22M, sans doute une version de reconnaissance Tu-22MR[19], et un chasseur Soukhoï Su-25 s'écrasent, selon un bilan de l'armée russe du 9 août[20] ; un des pilotes est capturé.

Des opérations russes en Géorgie au cessez-le-feu modifier

Dimanche 10 août modifier

 
Réfugiée géorgienne venant d'Ossétie du Sud devant le parlement de Tbilissi.

Le ministère géorgien de l'Intérieur annonce que l'armée géorgienne s'est retirée de l'Ossétie du Sud[21], mais le Ministère des Affaires étrangères de la Russie ne confirme pas cette information[22]. La marine russe entre dans les eaux géorgiennes pour instaurer un blocus des ports géorgiens et empêcher la livraison d'armes aux Géorgiens, notamment en provenance d'Ukraine. La marine russe indique dans un communiqué que les navires de guerre russes dépêchés au large de l'Abkhazie séparatiste ont été attaqués au soir par quatre bâtiments géorgiens, dont une vedette lance-missiles qui a été coulée[23],[24].

Les belligérants se livrent à une guerre de l'information, s'accusant mutuellement de « génocide », « crimes de guerre », « destructions », et prétendant l'un et l'autre maîtriser le terrain[25].

Lundi 11 août modifier

La Russie continue son opération militaire, en contestant le cessez-le-feu et le retrait des troupes géorgiennes. La Russie a en outre renforcé sa présence militaire en Abkhazie, et compterait plus de 9 000 hommes et 350 blindés dans cette région, d'après l'agence de presse Interfax. La perte de deux autres Su-25 russes a été confirmée[26]. Le président américain George Bush condamne « fermement » les bombardements hors de l'Ossétie du sud, et Dick Cheney a déclaré que les États-Unis « étaient solidaires de la Géorgie et que l'agression russe, non seulement contre des soldats mais aussi contre des civils, ne resterait pas sans réponse[27] ». Le port de Poti, siège de la marine géorgienne, est pris sans combat par l'armée russe.

En fin de journée, la Géorgie accuse la Russie d'envahir son territoire[28].

Selon le porte-parole de la diplomatie russe Boris Malakhov, « la présence militaire russe en Ossétie du Sud ne sera pas réduite avant le retrait intégral des troupes géorgiennes du territoire sud-ossète[29] ». À l'ONU, un plan de paix préparé par les États-Unis et l'Europe a été rejeté par la Russie, celle-ci expliquant « Nous avons des exigences : le retrait des Géorgiens d'Ossétie du Sud, et l'engagement de non-recours à la force de la part de Tbilissi en Ossétie du Sud ou en Abkhazie[30] ».

Mardi 12 août modifier

Moscou annonça un chiffre de 1 600 victimes civiles en Ossétie du Sud. Plus de 34 000 Sud-Ossètes auraient quitté la région, et 74 soldats de la paix russes ont trouvé la mort[31].

En fin de matinée, le président de la Russie annonce la décision de terminer l'opération militaire comme ayant atteint tous ses objectifs. Les « forces de maintien de la paix » resteront sur le territoire d'Ossétie du Sud pour garantir un cessez-le-feu[32].

Cependant, dans l'après-midi, le gouvernement géorgien affirme que des bombardements continuent en Géorgie et annonce le retrait de son pays de la Communauté des États indépendants[33].

La Fédération de Russie a arrêté son avancée en Géorgie, sur ordre de son président, lequel déclare que son armée a atteint tous ses objectifs. Mais, pour protéger l'Ossétie du sud et l'Abkhazie (toujours selon le président russe), les troupes resteront où elles sont jusqu'à la stabilisation de la situation[34], tandis que la médiation du président français Nicolas Sarkozy pour un plan de paix de l'Union européenne est acceptée par les deux parties[35].

Sarkozy et Medvedev arrivent à formuler un plan de paix en 6 points[36],[37] :

  1. le non-recours à la force armée ;
  2. la cessation des opérations militaires ;
  3. le libre accès à l'aide humanitaire ;
  4. le retour des troupes géorgiennes dans leur lieu de cantonnement habituel
  5. le retrait des troupes russes sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités ;
  6. le lancement de discussions internationales sur le statut de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie et leur sécurité.

Dans la nuit du 12 au 13 août, le point n°6 a été rejeté par le président géorgien, cette modification ayant été acceptée par le président russe[38]. Des phrases de ce plan de paix aux formulations assez ambiguës sont interprétées de manières différentes par les deux parties[39].

Mercredi 13 août modifier

En fin de matinée, les présidents de cinq pays d'Europe de l'Est — la Pologne, l'Ukraine et les trois États baltes — se rendent à Tbilissi pour soutenir la Géorgie[40].

Dans l'après-midi, une rumeur fait état d'une colonne de chars russes faisant route vers la capitale de la Géorgie, Tbilissi, en dépit du cessez-le-feu conclu sous l'égide de Nicolas Sarkozy et de la présence d'unités de l'armée russe à Gori. Cette rumeur a par la suite été démentie par le vice-ministre de l'Intérieur géorgien[41].

La dizaine de navires militaires géorgiens présents à Poti, surtout de petits patrouilleurs, furent sabordés par les forces russes le 13 août. Quatre ont totalement coulé, les autres à moitié. De nombreux équipements furent pris par les Russes[42].

Pour éviter les conflits ultérieurs, Moscou a proposé de rediscuter le statut de ce territoire séparatiste géorgien au niveau international. Mais Tbilissi exclut toute discussion à ce sujet[43].

Les dirigeants d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud signent le plan de paix de six points élaboré par Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev.

Jeudi 14 août modifier

Les républiques séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie approuvent le plan de paix de l'UE[44]. Les forces russes « neutralisent » le matériel militaire géorgien sur plusieurs sites et bases militaires.

Évolution du conflit après le cessez-le-feu modifier

Deuxième semaine modifier

Vendredi 15 août

Le plan de cessez-le-feu est signé par la Géorgie. Cependant, la question de l'Ossétie et celle de l'Abkhazie demeurent ouvertes. Le président géorgien, Saakachvili, s'opposant toujours à ce qu'une « part significative » de son pays reste occupée par la Russie[45].

Samedi 16 août

L'armée russe affirme avoir mis la main sur plus de cent blindés géorgiens, dont 65 chars et cinq véhicules armés de missiles sol-air, dans la « zone de conflit entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud ». Elle reste déployée entre Gori et Tbilissi[46].

Dimitri Medvedev signe l'accord de cessez-le-feu[47].

Un pont ferroviaire stratégique a été détruit à Kaspi à 12 h 20, à environ 45 km à l'ouest de Tbilissi. La Géorgie accuse la Russie de cet acte coupant les liaisons ferroviaires entre l'est et l'ouest de son territoire, l'armée russe dément[48]. En réaction, l'Azerbaïdjan a suspendu ses exportations de pétrole via des ports de la Géorgie[49].

Dimanche 17 août

D'après le quotidien américain The New York Times, l'armée russe aurait déployé des missiles SS-21 en Ossétie du Sud, ce que l'administration américaine interpréterait plus comme une démonstration de force que comme un indice d'une volonté d'invasion[50].

Les diplomaties américaine et européennes argumentent, menacent et « haussent le ton[51] » afin d'obtenir un retrait rapide des forces russes du territoire géorgien, et le président russe a annoncé à Nicolas Sarkozy que lundi 18 août marquera le début du « retrait du contingent militaire envoyé en renfort aux forces de maintien de la paix russes à la suite de l'agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud[52]. »

Lundi 18 août

D'après les autorités russes, le contingent se replie mais des témoins géorgiens et les autorités américaines affirment le contraire. D'après les autorités géorgiennes, les forces russes seraient en train de se fortifier[53].

Mardi 19 août

Les vingt-six ministres des affaires étrangères des pays membres de l'OTAN se retrouvent à Bruxelles, pour une réunion convoquée à la demande de Washington.

La secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, souhaiterait que les pays de l'OTAN réaffirment les perspectives d'adhésion à l'Alliance de la Géorgie et de l'Ukraine, afin d'empêcher Moscou d'atteindre son « objectif stratégique », à savoir l'arrêt de l'élargissement de l'OTAN dans « sa zone d'influence[54] ». Moscou et l'OTAN se menacent de « conséquences ».

La Russie a rejeté le projet de résolution de l'ONU au motif qu'il ne mentionne pas spécifiquement les six points de l'accord de paix accepté par Tbilissi et Moscou. Le président russe a anoncé que le retrait des troupes russes (conforme à l'accord de paix) sera achevé jeudi 21 ou vendredi 22 août[55].

Un premier échange de prisonniers, 15 Géorgiens contre 5 Russes, a eu lieu à une quarantaine de kilomètres de Tbilissi sous la médiation de l'ambassadeur de France[56].

Mercredi 20 août

Moscou annonce que ses troupes se replient, mais d'après le ministère géorgien de l'Intérieur « aucun char, aucun soldat russe n'a quitté la Géorgie », et d'après une dépêche de l'AFP, les militaires russes fortifient leurs positions à l'aide de blocs en béton sur les points de contrôle autour de la ville de Gori[57]. Les Russes quant à eux reprochent à la Géorgie de poursuivre la consolidation de ses forces armées autours de l'Ossétie du Sud[58].

Jeudi 21 août

Un meeting est organisé à Tskhinvali par le président actuel de l'Ossétie du Sud, Edouard Kokoïty. Celui-ci y réaffirme sa volonté d'une Ossétie indépendante qui comprendrait et l'Ossétie du Sud (géorgienne, 70000 habitants) et l'Ossétie du Nord (russe, 300000 habitants), et demande l'accord de Moscou[59]. Par ailleurs, les Russes ont suspendu leur coopération militaire avec l'OTAN[60].

Troisième semaine modifier

Vendredi 22 août

Moscou affirme avoir retiré ses troupes ainsi que le spécifiait le plan de paix, Washington et Paris affirment le contraire. Le porte-parole du ministère de l'intérieur géorgien a déclaré « En ce qui concerne le district de Gori, je peux confirmer que les forces russes ont accéléré le rythme de leur retrait. Malheureusement je ne peux pas dire la même chose au sujet de la Géorgie occidentale, où nous ne voyons aucun repli ». Les forces russes entendraient garder le contrôle « permanent » de certaines « zones tampons » entre l'Ossétie du Sud et la Géorgie, « permanence » qui ne serait pas accéptée par des gouvernements européens[61].

Le vice-ministre géorgien de la défense, Batu Kutelia, a reconnu dans une interview, publiée vendredi par le quotidien londonien Financial Times, que son pays ne s'attendait pas à la réplique militaire de la Russie : « Nous ne nous préparions pas à une telle éventualité. Je ne pensais pas qu'un membre du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'OSCE réagirait de cette manière[62] ».

Samedi 23 août

Moscou d'un côté, Washington, Paris et Londres de l'autre, s'opposent toujours sur la conformité du retrait russe avec le plan de paix[63]. L'OTAN proteste officiellement auprès de la Russie[64].

Dimanche 24 août

La même opposition persiste entre les capitales occidentales et Moscou au sujet du retrait des troupes russes, notamment autour du port de Poti[65]. Moscou accuse la Géorgie de masser des troupes à la frontière de l'Ossétie du Sud, la Géorgie accuse la Russie d'avoir saboté des infrastructures civiles et militaires géorgiennes avant le départ de ses troupes. Arrivée, dans le port géorgien de Batoumi (au sud-ouest), d'un destroyer américain « chargé de matériel humanitaire », ainsi que d'une dizaine d'avions militaires américains acheminant de « l'aide humanitaire[66] ».

Lundi 25 août

Les parlements de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie ont officiellement demandé à Moscou de reconnaître leur indépendance. Réunis lundi en session extraordinaire, le Conseil de la Fédération et la Douma ont approuvé la demande de reconnaissance adressée au président Dmitri Medvedev[67]. La Douma a appelé les pays de l'ONU et les organisations internationales à reconnaître l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud vis-à-vis de la Géorgie[68]. Les États-Unis ont qualifié ce vote d'« inacceptable », et le président Bush a déclaré « J'appelle les dirigeants de la Russie à être fidèles à leurs engagements de ne pas reconnaître ces régions séparatistes[69] ».

Mardi 26 août

Le président russe signe les décrets sur la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. La Géorgie dénonce une « annexion[70] ». Durant son discours, Dmitri Medvedev a déclaré « Tbilissi [capitale de la Géorgie] a fait son choix dans la nuit du 7 au 8 août. Saakachvili a choisi le génocide pour atteindre ses objectifs politiques », puis « Il a ainsi fait une croix sur tous les espoirs de cohabitation pacifique des Ossètes, Abkhazes et Géorgiens dans un même Etat », ainsi que « Nous comprenons qu'après ce qu'il s'est passé à Tskhinvali et ce qui était planifié en Abkhazie, les peuples d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie ont le droit de décider eux-mêmes de leur sort ». Plus tard, après que de nombreuses capitales occidentales (de l'UE et des États-Unis), l'OTAN et l'OSCE eurent condamné cette décision, le président russe a déclaré « Nous n'avons peur de rien, y compris d'une guerre froide. Bien sûr, nous ne la voulons pas. Si les Occidentaux veulent conserver de bonnes relations avec la Russie, ils comprendront les raisons de notre décision[71],[72]. ».

Mercredi 27 août

Dans le Financial Times, Dmitry Medvedev publie une tribune dans laquelle il estime que la reconnaissance de cette indépendance est « fondée sur le droit international[73],[74] ».

Jeudi 28 août

Suite au décret présidentiel russe reconnaissant l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, et à l'article publié la veille par le président russe, Dmitri Medvedev, le président géorgien fait paraître une tribune dans le Financial Times, où il dénonce la tentative russe de « redessiner la carte de l'Europe par la force[75] ».

Les pays membres l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) — la Chine, la Russie et quatre des cinq ex-républiques soviétiques d'Asie centrale : Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan — ont apporté leur soutien à la Russie dans un communiqué signé par leurs présidents au cours d'un sommet régional, en soulignant le « rôle actif » de la Russie dans la « résolution » du conflit avec la Géorgie[76].

Quatrième semaine modifier

Vendredi 29 août

La décision russe, outre les protestations et inquiétudes des pays occidentaux[77],[78], semble embarrasser nombre de pays et aucun membre de l'ONU n'a encore reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud ni de l'Abkhazie[79], certains y verraient un dangereux précédent de scission de leur propre territoire[80].

La Géorgie décide de rompre ses relations diplomatiques avec la Russie, ce que cette dernière déclare regretter, disant qu'alors « il sera difficile de nous informer mutuellement de nos points de vue[81] ».

Dimanche 31 août

Dans une interview diffusée dimanche par les chaînes russes de télévision, le président russe Medvedev a détaillé les « cinq principes » fondateurs de la politique étrangère russe[82] :

  1. « primauté » du droit international ;
  2. « multipolarité » du monde ;
  3. désir « d'éviter les conflits et l'isolement » ;
  4. « défense de la vie et de la dignité des citoyens russes où qu'ils se trouvent ; protection des entrepreneurs à l'étranger » ;
  5. reconnaissance pour la Russie de « zones de ses intérêts privilégiés ».
Lundi 1er septembre

À l'approche de la réunion des dirigeants européens dans l'après-midi, à Bruxelles, appelés à se prononcer sur l'avenir des relations de la Russie et de l'Union européenne (UE) à la lumière de la crise géorgienne, Vladimir Poutine, a déclaré « Si les États européens veulent servir les intérêts de politique étrangère des États-Unis, ils n'y gagneront rien » et a souligné que l'Europe a beaucoup à perdre, soit « le pétrole, le gaz, la pétrochimie, le bois, divers métaux, les engrais chimiques (…) » et que la Russie est un marché « fiable et important » pour les exportateurs européens. Et il a laissé entendre que la Russie pourrait cesser sa coopération sur le dossier du nucléaire iranien. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, aurait écrit dans le journal allemand Handelsblatt : « Nous tiendrons tous les engagements prévus par le plan Medvedev-Sarkozy, dans la forme où ils ont été approuvés, et non pas selon l'interprétation qu'en fait Saakachvili, qui a déclenché cette guerre[82].

Le président russe déclare le soir dans un entretien télévisé ne plus considérer Mikheïl Saakachvili comme le président géorgien en le qualifiant de « cadavre politique[83] ».

À la suite de leur réunion, les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne ont décidé de reporter les prochaines réunions prévues pour négocier un accord de partenariat renforcé avec la Russie « tant que le retrait des troupes [russes déployées en Géorgie] n'aura pas été respecté ». José Barroso et Nicolas Sarkozy, accompagnés du diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, ont annoncé qu'ils se rendraient le 8 septembre à Moscou et Tbilissi pour tenter de progresser vers un règlement du conflit, et tenter notamment d'obtenir un retrait des troupes russes, et ont déclaré : « Il faut donner sa chance à la diplomatie le 8 septembre. Si ça marche, l'UE aura prouvé son efficacité ; si cela ne marche pas, on se réunira et on prendra d'autres décisions, mais il faut graduer les choses[84] ». L'UE s'est dite prête à apporter à la Géorgie une « aide à la reconstruction » qui passerait par une conférence internationale de donateurs, le « renforcement » des relations UE-Géorgie, à travers la facilitation de visas et « la mise en place d'une éventuelle zone de libre-échange ». Le fait que le président en exercice du Conseil européen (Nicolas Sarkozy) ait estimé que la Russie était « dans son droit d'exprimer » le choix d'une reconnaissance des deux régions séparatistes, peut être interprété comme un indice qu'il a fait son deuil d'une marche arrière de Moscou[85].

L'ambassadeur de Russie à Bruxelles, Vladimir Tchijov, a déclaré qu'il ne fallait pas « dramatiser » puis a indiqué : « nous n'avons pas besoin de ces négociations et de ce nouveau traité » de coopération renforcée avec l'UE[86],[87].

Mardi 2 septembre

À la suite du sommet de l'UE, la Russie et la Géorgie affichent leur satisfaction. Vladimir Poutine a affirmé que la Russie va réagir avec « calme, sans aucune hystérie » au renforcement de la présence navale de l'OTAN en mer Noire[87].

Mercredi 3 septembre

Le parlement géorgien lève la loi martiale en Géorgie et décrète l'état d'urgence dans les zones occupées par l'armée russe[88].

George Bush annonce une aide humanitaire d'un milliard de dollars pour la Géorgie[89].

Le Nicaragua reconnaît l'indépendance des républiques séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie[90].

Jeudi 4 septembre

Le vice-président américain, Dick Cheney, après une étape en Azerbaïdjan le jour précédent, vient soutenir à Tbilissi le président géorgien Mikhaïl Saakachvili[89].

  1. Il s'agit d'un contingent réunissant un bataillon russe, un géorgien et un ossète mis en place après le traité de paix de Dagomys mettant fin à la première guerre, sans rapport avec les casques bleus. Il comprenait 3 000 hommes après des renforts arrivés quelques semaines auparavant.
  2. (ru) « Хроника войны в Южной Осетии: день первый », Lenta, 8 août 2008.
  3. (ru) « Посол РФ в Грузии: в Цхинвали погибли как минимум две тысячи человек », Interfax, 9 août 2008.
  4. « Medvedev déplore le silence des Vingt-Sept sur l'agression géorgienne », Ria Novosti, 3 septembre 2008.
  5. (en) [PDF] Satellite Damage Assessment for Tskhinvali, South Ossetia, Georgia, UNOSAT, 22 août 2008.
  6. (en) « Georgia: Satellite Images Show Destruction, Ethnic Attacks », Human Rights Watch, 29 août 2008.
  7. (en) [PDF] Overview of Village Damage Atlas: Kekhvi to Tskhinvali, South Ossetia, Georgia, UNOSAT, 26 août 2008.
  8. (ru) « На Цхинвали движется колонна российских танков », Lenta, 8 août 2008.
  9. (ru) « В Цхинвали вошли подразделения Воздушно-десантных войск », Ministère russe de la Défense, 9 août 2008.
  10. « La Russie cyberpirate la Géorgie », electrosphere, 11 août 2008.
  11. Le 'w York Times fait état d'attaques informatiques depuis le 20 juillet 2008 : (en) « Before the Gunfire, Cyberattacks », The New York Times, 13 août 2008.
  12. « À Poti, le port géorgien frappé par les bombardements de l'armée russe », Le Monde, 16 août 2008.
  13. « La capitale de l'Ossétie du Sud "libérée" (casques bleus) », Ria Novosti, 9 août 2008.
  14. « La Géorgie prête à un cessez-le-feu : Londres presse la Russie d'accepter », AFP, 9 août 2008, 23 h 32.
  15. « Le représentant de la Géorgie appelle le Conseil de sécurité à intervenir sur les fronts diplomatique et humanitaire pour protéger son pays des attaques militaires russes », Conseil de sécurité des Nations-Unis, 5953e séance – matin, 10 août 2008.
  16. « Plus de 30.000 réfugiés ont quitté l'Ossétie du Sud (Moscou) », rtbf.be, 9 août 2008.
  17. (en) « Day-by-day : South Ossetia Crisis », BBC News
  18. « URGENT Bombardements de Gori : les soldats de la paix russes démentent », Ria Novosti, 13 août 2008.
  19. (en) « Russia, Georgia, & Disinformation », IMINT & Analysis, 17 août 2008.
  20. (ru) « Грузия задержала трех сбитых российских пилотов », Lenta, 9 août 2008.
  21. (en) « Georgia offers ceasefire as fighting continues », agence Reuters, 10 août 2008.
  22. (ru)« Затишье в Цхинвали », Interfax, 11 août 2008.
  23. « Combat naval russo-géorgien au large de l'Abkhazie », Ria Novosti, 11 août 2008.
  24. « Une vedette géorgienne coulée », Le Figaro, 10 août 2008.
  25. « Raids russes en Ossétie du Sud, la Géorgie appelle au cessez-le-feu », Le Monde, 9 août 2008.
  26. (ru) « Генштаб России признал потерю еще двух самолетов », Lenta, 11 août 2008.
  27. « La Russie continue les bombardements, les États-Unis haussent le ton », Le Monde, 11 août 2008.
  28. « Le conflit en Géorgie, jour après jour. Lundi 11 août : La Géorgie accuse la Russie de l'envahir », Le Monde.
  29. « L'armée russe restera en Ossétie du Sud jusqu'au retrait des troupes géorgiennes (Moscou) », Ria Novosti, 11 août 2008.
  30. « La Russie rejette le plan de paix proposé par l'ONU », Le Monde, 11 août 2008.
  31. « L'Ukraine pourrait mettre ses soldats de la paix à disposition de la Géorgie », Ria Novosti, 13 août 2008.
  32. (ru) « Хорошая новость для Саркози и всего мира », Interfax, 12 août 2008.
  33. I-Télé, 15 heures, heure française.
  34. « Géorgie : le cessez-le-feu est respecté tant bien que mal », Le Matin, 13 août 2008.
  35. « Comment la France a arraché l'amorce d'une négociation », Le Monde, 13 août 2008.
  36. « Un projet d'accord en six points », Le Monde, le 12 août 2008.
  37. « Ossétie du Sud : le président géorgien signe l'accord sur le cessez-le-feu », RIA Novosti, 15 août 2008
  38. « Comment la France a arraché l'amorce d'une négociation », Le Monde, 13 août 2008.
  39. « Éclairage : l'accord pourrait vite devenir lettre morte », Le Monde, 14 août 2008.
  40. « Les présidents polonais, ukrainien et baltes se rendent à Tbilissi », Le Monde, 13 août 2008.
  41. « Les Russes justifient leur présence à Gori », Le Monde, 13 août 2008.
  42. « À Poti, le port géorgien frappé par les bombardements de l'armée russe », Le Monde, 16 août 2008.
  43. « Quel statut pour l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie ? », L'Express, 13 août 2008.
  44. « Conflits en Géorgie : les dirigeants séparatistes acceptent le plan de paix », Ria Novosti, 14 août 2008.
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