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30 décembre 1914, soldat français mangeant du Christmas Pudding.

Alimentation dans les armées françaises, 1914-1918.

Situation à la mobilisation modifier

 
Le "pinard".

La guerre de 1870 avait mis en évidence des insuffisances de l'armée française dans un certain nombre de domaines, dont le ravitaillement[1]. Les services de l'Intendance sont totalement réorganisés entre 1876 et 1882. En 1914, le ravitaillement est supervisé par la Direction de l'Arrière, service directement rattaché au GQG[2],[3]. Près de 90 000 hommes sont employés aux tâches de ravitaillement. Il s'agit en majorité de territoriaux et de vieux réservistes. Comptés au nombre des embusqués par les soldats du front, ils occupent des emplois de commis, d'ouvriers d'administration, mais aussi d'officiers d'intendance ou d'administration[4],[5].

La mobilisation amène les armées françaises à équiper et nourrir, au 15 août 1914, 3 580 000 soldats[6]. Tout au long du conflit, ce seront 8 700 000 soldats et marins qui seront mobilisés[4]. Si le système de ravitaillement a été progressivement mis en place après la défaite de 1870 et sera, globalement, efficace tout au long du conflit, il fonctionnera toujours au bord de la rupture.

Organisation des services de ravitaillement modifier

Les denrées nécessaires sont achetées sur l'ensemble du territoire national, ou achetées à l'étranger, puis suivent un parcours pré-établi pour finir à disposition des troupiers. La branche des armées concernée par cette tâche est l'Intendance. Elle est chapeautée par la « Direction de l'Arrière » (DA), directement rattachée au GQG[7]. La DA est informée des opérations militaires prévues et des besoins nécessaires[7]. Elle organise la fourniture et l'acheminement du ravitaillement[7].

Achats modifier

Mis au point par la 5e direction du ministère de la Guerre entre 1885 et 1890, le système du « Ravitaillement national » a la charge de fournir les stocks de denrées pré-positionnées pour assurer le ravitaillement des armées.

Pour renouveler les stocks, chaque département doit fournir un quota de denrées, par achat ou par réquisition[8]. Pour ce faire, un « comité de ravitaillement » présidé par le préfet, est créé en rassemblant les fonctionnaires concernés, des représentants des professions agricoles et des transports, un militaire breveté et un sous-intendant[8]. Le rôle de ce comité est d'établir un tableau des capacités contributives du département pour chaque denrée[8]. Au vu de ces renseignements, la direction de l'Intendance du ministère de la Guerre dresse un plan de ravitaillement[8].

Les départements sont divisés en « circonscription de groupement », disposant d'un « centre de réception », typiquement un centre de foire ou de marché avec gare de chemin de fer ou gare fluviale à proximité[8]. Une « commission de réception » composée de personnalités reconnues localement et de fonctionnaires comme le percepteur assurent la réception des denrées et leur paiement immédiat selon des prix correspondants à ceux du marché[8]. Sa tâche est facilitée par le fait que chacun sait que le président de la commission dispose du pouvoir de réquisition en cas de problème[8].

Approvisionnements modifier

Les denrées achetées ou réquisitionnées sont dirigées sur des « Stations Magasins » (« SM »). 17 ont été prévues avant la guerre. 20 sont en activité en 1914. Ces SM sont chargées d'approvisionner un effectif donné. La plus importante, celle de St Cyr, en région parisienne, doit fournir de quoi assurer la subsistance quotidienne de 300 000 hommes et 70 000 chevaux. La moins importante, celle de Besançon, 45 700 hommes et 18 000 chevaux[9].

Une SM comprend un ensemble de dépôts et de services qui vont de la tonnellerie à la boulangerie, en passant par les centres d'abattage pour les troupeaux qui y sont concentrés.

 
Convoi tiré par une Decauville. Notez les barriques de « pinard ».

Chaque jour, le ravitaillement nécessaire est adressé de la SM à la « gare régulatrice » associée à chaque armée. Pour St Cyr, la gare régulatrice est celle de Noisy-le-sec ; pour Besançon, c'est la gare de Gray. De ces gares, part un train de ravitaillement quotidien (TRQ) à destination de l'un des corps d'armée désigné[10]. Ce train comprend de 20 à 24 wagons[10]. Il est dirigé jusqu'à des « gares de ravitaillement » où attendent les équipages des corps d'armée[10]. Dans certains cas, des lignes de chemin de fer à voie étroite, type Decauville, emmènent le ravitaillement aux plus près des grandes unités (divisions)[10]. Ce sont à ces dépôts que les petites unités (typiquement, compagnies, escadrons,...) viennent chercher de quoi ravitailler le front[10].

Ragueneau estime qu'il circule ainsi chaque jour 180 trains de ravitaillement dont la moitié pour la seule alimentation des hommes et des bêtes[10].

Cheminement des approvisionnements jusqu'en première ligne modifier

  • Centres divisionnaires, de corps ou d'armée
  • Acheminement aux troupes

Autres modes d'approvisionnement modifier

En dehors de l'approvisionnement réglementaire, les troupes disposent d'autres circuits, plus ou moins officiels. Les premiers à intervenir sont des commerçants privés, rapidement désignés sous l"appellation péjorative de « Mercantis ». Pour contrer leur apparition, on verra apparaître les camions-bazar, puis les coopératives régimentaires. Une autre voie sera celle de l'approvisionnement direct, réalisé par un certain nombre de grandes unités.

Mercantis modifier

Sous cette appellation péjorative, sont désignés tous les commerçants qui s'établissent dans la zone des armées.

« Des civils, venus d'on ne sait où, se sont improvisés cabaretiers, marchands de sardines et de camemberts, qu'ils vendent comme ils veulent, bien que les coopératives militaires cèdent à meilleur compte. Mais un aveu s'impose, elles n'ont pas toujours ce que l'on trouve ailleurs, exception faite des rasoirs mécaniques et du papier à lettres...
C'est l'âge d'or des mercantis, que couvre encore l'absence de tout règlement. Sous le sceau du front, ils s'enrichissent scandaleusement.
On est estampés, on le sait, mais le souvenir de la mort frôlée si souvent et qu'on coudoiera encore demain, les privations que l'on a endurées, l'incertitude des lendemains, poussent à dépenser au fur et à mesure l'argent que l'on reçoit, heureux de ses satisfaire un instant[11]. »

Camions-bazars modifier

C'est en réaction à la prolifération des mercantis que l'Armée instaure les camions-bazars dés janvier 1915[12]. Des contrats sont conclus avec des professionnels présentant toutes garanties comme Potin, Damoy[13] ou Olida. Ils équipent des véhicules chargés de produits divers devant être proposés à la vente aux poilus, à des prix relativement bas[note 1]. En novembre 1916, on compte 90 camions chargés de ce service. Potin agira auprès des 1re, 2e et 3e armées, Damoy les 4e, 5e et 6e armées, Olida la 10e armée et la région fortifiée de Dunkerque[12].

Coopératives modifier

Seconde réaction à la prolifération des mercantis dans la zone des armées, les coopératives apparaissent au début de 1916[14]. Les coopératives sont établies à l'initiative des chefs d'unité[14]. Leurs activités sont, au départ, limitées pour ne pas faire de concurrence aux services de l'Intendance[14].

En 1917, il est cependant admis qu'elles puissent s'approvisionner directement à l'intérieur, hors de la zone des armées[14]. La coopérative d'armée se procure les denrées, la coopérative divisionnaire les met à portée des poilus et des ordinaires[14]. Par exemple :

La Coopérative du 18* Corps s'est proposée un double but :

« 1° lutter contre l'élévation exagérée des prix du commerce local en procurant au soldat, dans les meilleures conditions de prix, ce qu'il peut avoir à acheter ;

« 2° faire un bénéfice qui sera versé au boni des ordinaires, de telle sorte que le soldat privé de ressources trouvera son ordinaire amélioré par les bénéfices qu'aura réalisés la coopérative sur ses camarades plus fortunés. »[15]

En octobre 1917, les coopératives sont intégrées au système de ravitaillement[14]. Chaque armée crée et gère un « magasin central d'approvisionnement des ordinaires et des coopératives »[14]. Ces magasins doivent gérer « des succursales nombreuses, le plus près possible des lignes de façon à éviter aux hommes de dépenser en une seule fois leurs indemnités dans leurs cantonnements de repos, au détriment de la discipline et de l'hygiène »[16].

Ces coopératives font des bénéfices qui sont placés dans une caisse de prévoyance ou utilisés « pour améliorer les conditions d'existence des hommes au point de vue matériel et moral »[14]. Dupuich donne l'exemple de la coopérative de la 4e Armée qui, en juillet 1918, réalise un chiffre d'affaires mensuel de 15-20 millions de francs[14].

L'approvisionnement direct modifier

La ration journalière est fournie en grande partie en nature. Mais le reste est versé en numéraire. Ces sommes permettent aux unités d'acquérir des denrées localement. L'exemple le plus simple est celui des légumes verts. Mais ces sommes permettent aussi de parer la déficience des fournitures en nature.

Alimentation du poilu modifier

La théorie modifier

Une « Alimentation rationnelle » modifier

En 1907, une « Commission de révision de l'alimentation des troupes » a été mise en place au Ministère de la Guerre. Elle doit étudier l'intérêt d'appliquer les principes dégagés par la médecine quant à l'alimentation rationnelle des humains, prônée, entre autres, par la Société Scientifique d'Hygiène Alimentaire et de l'alimentation rationnelle (SSHA)[note 2],[17]. De ces travaux, assimilant le fonctionnement du corps humain à celui d'un moteur, on dégage une dépense énergétique qui doit être compensée par un apport calorique adapté[18]. A partir de tables analytiques des aliments on en déduit la composition optimale de l'alimentation journalière, la ration[18].

Repas modifier

Nombre modifier

Si l'on en juge par l'ouvrage Livre de cuisine militaire aux manœuvres et en campagne"[note 3], il est prévu trois repas par jour pour le soldat.

  1. « Le repas du matin qui comprendra généralement le quart de café avec du pain et qui sera, si possible, augmenté d'une soupe cuite la veille de préférence et réchauffée avant le départ ou maintenue chaude toute la nuit » ;
  2. « Le repas de midi pris à la grand'halte ou au cantonnement » ;
  3. « Le repas du soir. Ce repas sera le plus substantiel. On s'efforcera de le faire meilleur et abondant. De lui dérivera en partie le repas de la grand'halte du lendemain ».
Modalités de prise des repas modifier
 
Représentation d'une cuisine roulante, 1916. Dessin de M. Taquoy, paru dans Le Crapouillot.

Contrairement à d'autres armées, comme l'allemande, il n'existe pas de cuisines roulantes en 1914 dans l'armée française[19],[20]. Le débat n'est pas encore tranché entre ceux qui estiment qu'elles permettent d'alléger le fourniment du soldat et de simplifier la prise de repas et ceux qui estiment que la préparation et la prise en commun du repas est un facteur de cohésion des unités et que les roulantes ne pourront suivre d'assez près les unités dans leur marche en avant. Néanmoins, les nécessités du combat les feront apparaître dés le début de l'année 1915.

En 1914, les repas sont préparés au niveau de l'escouade (15 hommes).

Rations journalières modifier

Au début du conflit, le détail de la ration journalière du troupier est fixée par une annexe à l'Instruction du 2 avril 1914. Cette ration est fournie en nature[21].

denrée quantité remplaçable par quantité
pain (biscuité) 700 grammes pain de guerre 600 grammes
viande (fraîche) 400 grammes viande (conserves) 300 grammes
légumes secs 100 grammes riz 100 grammes
sel 20 grammes
sucre 21 grammes
café 16 grammes
lard 30 grammes
potage 50 grammes
gnôle 6,25 centilitres - -
autre - - -

Il existe en fait plusieurs types de rations. La liste donnée ci-dessus est celle de la ration « normale ». Mais le soldat français peut bénéficier d'une « ration avec supplément », d'une ration « forte » ou d'une ration « de réserve ». Pour les deux premières, seule change la quantité fournie, pas la liste des denrées fournies. Elles sont attribuées par le chef de corps, en fonction des missions confiées aux troupes sous ses ordres. La ration normale est celle des troupes en cantonnement. La ration forte est celle qui est due aux troupes en campagne ou en manœuvre.

Le lecteur notera qu'il n'est pas question de fourniture de vin. Celui-ci peut rentrer dans le cadre de la ration liquide journalière.

Pour les troupes « indigènes », la composition et la quantité de denrées varie. On se bornera à quelques exemples. Pour les militaires « indigènes des troupes coloniales »[note 4], le vin est remplacé par une ration journalière de 3 grammes de thé (thé vert), 4 grammes de feuilles de menthe (à défaut, ces dernières sont remplacées par 2 grammes de thé supplémentaires) et 10 grammes de sucre[22]. Pour les soldats de confession musulmane, l'eau-de-vie est remplacée par 3 grammes de thé et 10 grammes de sucre[23].

La composition de la ration journalière du troupier évolue tout au long du conflit, principalement en fonction des difficultés d'approvisionnement rencontrées. À l'automne 1914 apparaît la ration de vin journalière, 25 centilitres, c'est à dire la contenance du gobelet faisant partie de l'équipement de chaque soldat. Le pain, fourni initialement en boules de 2 rations, 1400 grammes, passe en 1916 à 650 grammes par jour et par troupier, le complément étant versé en numéraire (74 centimes) à l'ordinaire[24]. Les substitutions de denrées font l'objet de notification officielles[25]. Pour donner quelques exemples, on peut remplacer les 400 grammes de viande par 300 grammes de tripes « à la mode de Caen », ou par la même quantité de harengs fumés[25]. 100 grammes de riz ou de légumes secs seront remplacés par 120 grammes de fromage à pâte molle, gruyère ou fromage de Hollande[25].

Rôle des ordinaires modifier

L'ordinaire fournit au soldat sa nourriture. Pour ce faire, il gère les denrées reçues du service de l'Intendance, décrites plus bas dans cet article. Il perçoit aussi le numéraire correspondant aux allocations payées en numéraire au soldat mais retenues sur sa solde (exemples en 1914 : prime fixe de 26 centimes par jour pour toutes les dépenses d'alimentation autres que le pain et la viande, prime de viande, indemnité de pain, etc. [26]). Avec cet argent, l'ordinaire peut acheter de quoi compléter la ration fournie.

Organisation modifier

En 1914, les repas sont préparés au niveau de l'escouade. 2 soldats par escouade sont chargés, chaque jour, de leur préparation. Chaque troupier dispose des éléments suivants.
Bidon en fer étamé de 1l, recouvert de drap ; quart réglementaire en fer embouti type 1852, de 25 cl[note 5],[27] ; gamelle, cuiller et fourchette en fer battu (cette dernière ne fait pas partie de l'équipement prévu pour partir en campagne)

Au niveau collectif, l'escouade dispose de plats dit "à quatre", gamelle collective (Bouthéon ou Bouteillon) ; Mais le combustible n'est pas fourni.

4 ouvre-boîtes par escouade ; un moulin à café pour deux escouades.

La pratique : ce qu'on mange modifier

Recettes modifier

Avant le conflit, il existe déjà des ouvrages imprimés de "cuisine militaire"[note 6]. Ils offrent un bon nombre de recettes qui ne sont pas toutes curieuses pour un lecteur du XXIe siècle. Pendant le conflit, des recettes sont fournies aux troupes. Par exemple, le "Bulletin des Armées de la République" fournit dans la majeure partie de ses parutions, des recettes. Le lecteur en trouvera ci-après quelques unes.

Le "riz au gras"[note 7],[28]

« Mettre dans la marmite 500 grammes de saindoux et faire revenir dedans environ un kilo de lard de conserve trempé, égoutté et coupé en petits cubes ainsi que 20 oignons coupés par quartiers. Mouiller autant que possible avec du bouillon gardé du matin ou de la veille (que la marmite soit remplie à la moitié de sa hauteur). Faire bouillir, assaisonner de sel et de poivre, ajouter 6 litres de riz trempé de la veille. remuer le tout et laisser mijoter 2 heures. Veillez de temps à autre à ce que le riz n'attache pas au fond de la marmite et rajouter du bouillon ou de l'eau au fur et à mesure qu'il en manquera car le riz boit beaucoup et et triple de volume surtout quand il a été préalablement trempé... »

Le Bœuf à l'étouffée[29]

« Désosser le bœuf et le diviser en morceaux réguliers ; découper de petits morceaux de lard, les faire fondre et les retirer. Dans le plat de campement, faire fondre, roussir avec le jus du lard, les morceaux de bœuf, quelques oignons et quelques carottes. Ajouter 2 cuillers de farine, laisser blondir, et mouiller avec du vin rouge ; saler, poivrer, épicer si possible. Verser le tout dans la marmite, ajouter un peu de cognac (gnôle), mouiller avec du bouillon ou à défaut de l'eau (1/2 litre environ) et laisser cuire à petit feu deux bonnes heures. La marmite doit être hermétiquement fermée. On peut servir avec des pommes de terre cuites à l'eau. La sauce peut servir à accommoder le macaroni. »

Aliments en conserve modifier

Avant 1914, les conserves alimentaires sont des produits de luxe, peu présentes sur les tables françaises, à l'exemple des sardines en boîte[30]. L'armée a cependant une autre vision du problème. Si la défaite de 1871 a mis en évidence une série de déficiences, celle de l'alimentation des troupes vient parmi les premières. La préparation et la confection de la soupe immobilise plusieurs heures par jour les unités. L'adoption des vivres en conserve permet de ramener ces heures perdues en minutes[31].

L'achat de conserves appertisées commence dés 1872, par importation d'abord puis, à compter de 1896, par le développement des conserveurs français[32]. La France importe chaque année, en moyenne et entre 1881 et 1896, 40 650 quintaux de conserves (boîtes et salaisons)[32]. Ces importations tomberont à 8 162 quintaux pendant la période suivante (1897-1912) avec des achats sur le marché intérieur de 30 000 quintaux[32] (toujours en moyenne annuelle).

L'aliment en conserve ne prend sa place que difficilement ; le soldat est méfiant devant cette nouveauté, désorienté par l'aspect du contenu, voire de l'odeur « de conserve » dégagée. Un autre frein à l'adoption de la conserve est le risque d'intoxication[33]. La guerre des tranchées triomphera de ces réticences ; la conserve devenant fréquemment la seule nourriture disponible en première ligne[34].

Denrées emblématiques modifier

Le singe modifier

Selon le Dictionnaire du Français non conventionnel de Cellard et Rey, l'appellation de "Singe" pour désigner le contenu des boites de Corned-beef, serait née au XIXe siècle, lorsque les soldats français en poste en Côte d'Ivoire en auraient été réduits à manger de la viande de singe[35]. D'aucuns pensent qu'une étiquette de boite de corned-beef représentait l'animal[36]. D'autres encore rappellent qu'un ouvre-boite faisant partie du paquetage réglementaire en 1916-1918 portait la marque « Le singe[37] ».

Georges Esnault ajoute que si le singe désigne le bœuf en boite, le porc en boite est, pour sa part, désigné comme étant du « gorille »[35].

Le singe est l'aliment le plus consommé par les poilus pendant la guerre[38]. On le retrouve dans les vivres de réserve que porte chaque troupier et il est fourni au cuisinier comme substitut à la viande fraiche[38]. Il est consommé froid ou chaud et est la base du « rata », ragoût dans lequel il est préparé avec des pommes de terre[39].

Le pinard modifier
 
Soldat ravitailleur. Il vient soit d'une unité de première ligne, soit des cuisines de deuxième ligne.

En 1914, le vin ne fait pas partie de ce qui est fourni gratuitement au soldat en temps de paix ; mais les chefs de corps sont libres d'en acheter avec les fonds de l'ordinaire[40]. Dés le début des hostilités, le vin est réclamé pour être donné aux soldats[41]. Cette demande tient au statut particulier du vin à l'époque. Il fait partie des « boissons hygiéniques », pas des alcools. Il est paré d'un nombre de vertus, pour l'essentiel agréées par le monde médical[42], et est considéré comme une bonne composante de la ration journalière du travailleur de force[43].

Le ministre de l'Intérieur demande aux préfets de solliciter la profession dans le but d'obtenir des dons de vin. En réponse, les vignerons du midi offrent 200 000 hectolitres[44],[45][note 8]. Devant le succès de ces distributions, le ministre de la guerre, Alexandre Millerand, décide que le vin entre dans la ration journalière[44], pour 25 centilitres soit un quart par jour.

Le vin doit titrer au moins 9° et est vérifié par les services de l'Intendance[46]. Au besoin, il est coupé avec des vins d'Algérie pour remonter son titrage en alcool au niveau requis[45]. Le faible titrage a une conséquence sur sa conservation[46]. Au long du conflit, et en fonction des difficultés d'approvisionnement, seront acceptés des vins titrant 8,5° voire 8°. Le vin recherché est de préférence du vin rouge. Les vins blancs ou rosés sont moins recherchés.

Les vins de champagne, du moins ceux qui ne sont pas tombés aux mains des allemands, seront achetés pour être fournis à certaines occasions comme Noël ou le 14 juillet. Ainsi, pour le 14 juillet 1916, ce seront plus de 800 000 bouteilles, dont 44 150 offertes par les grandes maisons de commerce, qui seront envoyées aux troupes[47].

Évolution des quantités fournies

Si, en 1914, la récolte est conséquente, 66 millions d'hectolitres au total, en cumulant les productions de la Métropole et d'Algérie[48], ce ne sera pas le cas en 1915 où ne seront produits que 20 millions d'hectolitres, ni en 1916, 36 millions[46]. L'armée a besoin de 2,7 millions d'hectolitres par jour pour distribuer les 25 centilitres prévus pour chaque poilu[48]. Pour assurer la fourniture, il faudra se tourner vers des productions espagnoles ou portugaises[49].

La gnôle modifier

Contrairement au vin, l'eau de vie fait partie dés le début du conflit de la ration journalière du soldat. En temps de paix, elle est réservée aux circonstances exceptionnelles comme les grandes manœuvres. La quantité allouée est de 6,25 cl par jour, soit un litre pour 16 troupiers[50].

Cette eau de vie provient de différentes productions. Cela peut venir d'eaux de vie de fruits produites un peu partout sur le territoire national, mais aussi de marcs[51]. Cependant, dans la majeure partie des productions, elle provient de la distillation industrielle de différents produits (résidus de la fabrication de sucre de betteraves, de pommes de terre, de topinambours, etc...), artificiellement aromatisées et coupées d'eau pour ramener à moins de 50° son titrage en alcool[51].

Elle est considérée comme un stimulant utile. Ainsi, dans une lettre du 29 mai 1917, le général Pétain estime que « l'alcool pris à faible dose est un stimulant indispensable »[52]. Comme le signale Jacques Meyer, l'alcool « n'a pas eu seulement le rôle d'excitant distribué les veilles d'attaque, que certains écrivains pacifistes, souvent ignorants de la réalité du front, ont exagéré à plaisir. Elle a souvent été le coup de fouet qui ragaillardissait des pauvres hommes épuisés de fatigue : regain de chaleur animale dans une nature où le froid gelait parfois la soupe et jusqu'au vin »[53].

René-Gustave Nobécourt, dans son ouvrage « Les fantassins du Chemin des dames », précise qu' « ...aux survivants du XVIIIe corps[note 9] il fut alloué deux rations supplémentaires d'eau de vie »... [54].

Le pain modifier

Le pain est pour le soldat, comme n'importe quel français de l’époque, l'aliment principal. En moyenne, dans les années 1900, chaque personne en consomme 328 kilos par an[55]. Il est principalement utilisé dans la soupe.

Le pain est fourni au soldat par les services de l'Intendance. Des boulangeries font partie des Stations Magasins (« SM »)[56], capables de fournir plusieurs dizaines de milliers de rations par jour. On verra ensuite apparaître des « boulangeries d'armée » et des « boulangeries de campagne » au niveau du corps d'armée[56].

Le pain fourni est une boule de 2 rations de 1,4 kilos en 1914[57]. C'est du pain blanc (taux de blutage de 74% qui passera à 80 %)[58], souvent de meilleure qualité que celui qu'ils avaient l'habitude de consommer avant guerre[59]. En 1917, la boule de pain de 2 rations ne fait plus que 1,2 kg[57].

Le pain fourni est considéré comme « frais » s'il date de moins de huit jours depuis sa cuisson. La date de cuisson est gravée sur chaque pain. La durée de conservation de ce pain est estimé à 10-12 jours[60]. Comme le souligne Jean-Jacques Dupuich, il faut compter 7 à 8 jours pour que ce pain atteigne les premières lignes depuis la boulangerie, laissant peu de temps pour une consommation sans avarie[60].

Le pain de guerre est une variante faisant partie des vivres de réserve. Il est assez semblable au biscuit de mer dans sa confection et son aspect. Il est doit être ramolli avant consommation, par trempage dans la soupe, du bouillon, du café, etc., sa dureté le rendant pratiquement immangeable[61]. Il n'est pas fabriqué par les boulangeries d'armée mais acheté à des fournisseurs civils[62]. Initialement, la ration de réserve est prévue pour deux jours et se compose de 12 biscuits carrés de 50 grammes[61]. C'est à partir de 1917 qu'elles deviennent rondes et petites (8 grammes l'unité)[61], afin d'en améliorer la conservation mais aussi parce qu'elles sont constituées alors de farines d'origine et de qualité différentes[63]. En 1918, la ration individuelle est de 100 galettes de 8 grammes dans une boite à vivres[62].

Vivres de réserve modifier

Il s'agit de vivres fournis par l'Intendance, portés par le soldat, et dont la consommation doit être autorisée par l'autorité hiérarchique. Dans la pratique, et selon les témoignages des bonhommes[note 10],[64], ils sont surtout destinés à parer les défaillances du ravitaillement.

En 1914, les vivres de réserve portés par chaque soldat sont : 300 grammes de pain de guerre, 1 boite de viande en conserve (300 grammes), 80 grammes de sucre, 36 grammes de café torréfié en tablettes, 50 grammes de potage salé en poudre et 6,25 centilitres d'eau de vie[note 11],[65],[66],[67]. Au début 1916, la dotation de pain de guerre passe à 500 grammes. On voit aussi apparaître en plus 125 grammes de chocolat[68].

Les colis modifier

Adressés par les familles aux militaires, les colis, de moins de 10 kilos, envoyés en franchise postale, sont, normalement distribués dix jours plus tard à leurs destinataires[69].

Ils améliorent l'ordinaire du poilu. Le service de distribution a eu quelquefois, jusqu'à 350 000 colis à acheminer[70].

Le cuistot modifier

Si, à l'origine, les cuisiniers des unités du front, les "cuistots", sont recrutés parmi les territoriaux, réservistes des classes antérieures à 1900[71], tous les mobilisés ayant quelque compétence affirmée en matière culinaire se retrouvent, généralement, affectés aux cuisines[72]. Les meilleurs, affectés aux popotes des officiers et, par ordre décroissant des compétences, aux popotes des sous-officiers ou à celles de la troupe[72].

Si l'on en juge par les descriptions laissés par les auteurs, les cuistots n'ont pas toujours une image très flatteuse auprès des combattants. Le cuistot fait partie des embusqués ; sa conception de la propreté est approximative ; il vole sur les rations dues aux poilus ; et, en plus, il ne sait pas faire la cuisine. En revanche, il est celui auprès de qui on peut obtenir potins et informations, voire le courrier. Voyez le Bouffioux de Roland Dorgelès[73], le Figueras de Genevoix[74], le XXX d'Henri Barbusse[75]. Mais, à côté, on trouve aussi le Morla[76] ou le Alpech[77] de Louis Barthas.

La pratique : comment on mange modifier

Pendant le premier trimestre de la guerre, la cuisine se fait par escouade. Deux hommes par escouade étaient détachés pour percevoir le ravitaillement, le préparer et le rapporter au début du jour suivant.[78]. Le matériel de cuisine n'est pas fourni, ni le bois de chauffage.

  • Préparation du repas

Avant ou après l'arrivée des cuisines roulantes

  • transport des aliments des cuisines aux premières lignes (d'abord cuistots puis ravitailleurs)
  • Prise du repas
  • Témoignages

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Il leur est interdit de vendre aux civils.
  2. Créée en 1904, elle promeut les théories défendues par des professeurs comme Armand Gauthier ou Charles Richet (fils).
  3. Page 5 ; ce document est consultable sur Gallica.
  4. C'est la désignation utilisée dans les circulaires de l'époque.
  5. Les troupes coloniales disposent d'un quart d'un volume double ; selon les sources, le quart est en aluminium, en fer étamé ou en fer embouti.
  6. Ils sont consultables sur Gallica. Par exemple celui-ci.
  7. Cette appellation peut surprendre le lecteur du XXIe. Il se rassurera en apprenant que cette recette est celle de l'actuelle "riz pilaf".
  8. Il est juste de noter, comme le fait Marcel Lachiver, que la récolte 1914 est exceptionnelle par sa quantité à défaut de l'être par la qualité ; que l'offre est aussi un génial coup de publicité.
  9. Ceux qui sont montés à l'assaut, en mai 1917, du plateau des Casemates et du plateau de Vauclair.
  10. Entre eux les soldats ne se nomment pas "poilu" mais "bonhomme". "Poilu" est un terme utilisé par "l'arrière" pour désigner ceux de "l'avant".
  11. Une coquille dans le livre de Dupuich, page 120, donne à tort 62,5 centilitres.

Références modifier

  1. Soudagne 2009, p. 77.
  2. Porchet, 2004, p.50.
  3. Dupuich, 2012, p. 12.
  4. a et b Porchet 2004, p. 51.
  5. Laouénan 2008, p. 100-101.
  6. Laouénan 2008, p. 100.
  7. a b et c dupuich 2012, p. 12
  8. a b c d e f et g bernède39 2005, p. 39
  9. Dupuich, 2012, p. 100.
  10. a b c d e et f Dupuich, 2012, p=52.
  11. Joseph Varenne, L'aube ensanglantée, récit de guerre d'un poilu, 2004, L'Harmattan, 292 pages, (ISBN 978-2747564878), page 163.
  12. a et b Dupuich, op.cit., pages 12-13.
  13. dupuich 2012, p. 39
  14. a b c d e f g h et i Dupuich, op. cit., pages 33-34.
  15. Les coopératives françaises durant la guerre : 1926-1927, Charles Gide, Association pour l'enseignement de la Coopération, Paris, 1928, 204 pages, page 131.
  16. Ragueneau, pages 582-3, cité par Dupuich, page 34.
  17. Anne Rassmussen, « L'alimentation rationnelle du soldat » : les sciences de la nutrition à l'épreuve de la guerre, in : « Manger et boire entre 1914 et 1919 », 2015, pages 57-58.
  18. a et b Anne Rassmussen, « L'alimentation rationnelle du soldat » : les sciences de la nutrition à l'épreuve de la guerre, in : « Manger et boire entre 1914 et 1919 », 2015, pages 62-63.
  19. dupuich 2012, p. 36
  20. Marie Llosa, « La cuisine de tranchées ou l'art d'accommoder les vivres », in : « Manger et boire entre 1914 et 1918 », page 44.
  21. dupuich 2012, p. 88
  22. dupuich 2012, p. 103-104
  23. dupuich 2012, p. 55
  24. Dupuich, op. cit., page 75.
  25. a b et c Dupuich, op. cit., pages 101-103.
  26. L’infanterie en un volume. Manuel d'instruction militaire à l'usage des élèves-caporaux, sous-officiers, élèves officiers de réserve candidats aux écoles de St Maixent ou de St Cyr. Nouvelle édition refondue et mise à jour, 1915, M. Imhaus et R. Chapelot (Paris), 1136 pages, page 963. Consultable sur Gallica [1].
  27. Gazette des uniformes, 1994, p. 14.
  28. Bulletin des Armées de la République, n° 97, 13-15 mai 1915, page 6. Peut être consulté sur Gallica.
  29. Bulletin des Armées de la République, n° 66, 24-27 janvier 1915, page 6. Peut être consulté sur Gallica.
  30. Bruegel, 1995, p=263.
  31. Bruegel, 1995, p=267.
  32. a b et c Bruegel, 1995, p=270-271.
  33. Bruegel, 1995, p=276.
  34. Bruegel, 1995, p=280-281.
  35. a et b G. Esnault, Le poilu tel qu'il se parle, Paris, Bossard, 1919, réédition 2014, Éditions des Équateurs, page 133, pour une origine similaire.
  36. (en) René James Hérail et Edwin A. Lovatt, Dictionary of Modern Colloquial French, Routledge, 1990, 352 p. (ISBN 0-415-05893-7), p. 481.
  37. Le paquetage du soldat Français en 1916-1918 Ouvre-boite civil le singe
  38. a et b Marie Llosa, « La cuisine de tranchées ou l'art d'accommoder les vivres », in : « Manger et boire entre 1914 et 1918 », page 45.
  39. JJ Dupuich, op. cit., 2012, p=87.
  40. lucand 2015, p. 43
  41. Charles Ridel, L'Ivresse du soldat, pages 34-44.
  42. Charles Ridel, « L'armée française et les boissons alcoolisées entre 1914 et 1918 : des liaisons dangereuses ? », in : « Manger et boire entre 1914 et 1918 », pages 67-68.
  43. Réf. à préciser...
  44. a et b Lachiver, 1988, p=485.
  45. a et b Dupuich, op. cit., page 116.
  46. a b et c JJ Dupuich, op. cit., page 115.
  47. JJ Dupuich, 2012, p=22.
  48. a et b Ch. Lucand, op. cit., page 44.
  49. Ch. Lucand, « Boire et faire boire, l'approvisionnement des troupes françaises en vin durant la Grande guerre », in : « Manger et boire entre 1914 et 1918 », page 85.
  50. Charles Ridel, « L'armée française et les boissons alcoolisées entre 1914 et 1918 : des liaisons dangereuses ? », in « Manger et boire entre 1914 et 1918 », page 68.
  51. a et b Serventi, op. cit., page 59.
  52. Dupuich, op. cit., page 5.
  53. Cité par Dupuich, op. cit., page 6.
  54. Chemin des Dames, mai 1917, cité par R-G Nobécourt, Les fantassins du Chemin des Dames, 1983, Luncray, Bertout, page 201, (ISBN 978-2867430077)
  55. Soudagne, 2009, p=88.
  56. a et b Dupuich, 2012, p=17.
  57. a et b Dupuich, 2012, p=75.
  58. Dupuich, 2012, p=49.
  59. ref à préciser...
  60. a et b Dupuich, 2012, p=74.
  61. a b et c Serventi, 2014, p=24.
  62. a et b Dupuich, 2012, p=76.
  63. Dupuich, 2012,p=76.
  64. Gaston Esnault, Le poilu tel qu'on le parle, 1919, Paris, Bossard, réédition 1914, Éditions Équateurs, page 47, (ISBN 978-2849903254).
  65. Dupuich, 2012, p=120.
  66. Serventi, 2014, p=22.
  67. Cdt F. Chapuis, "L’Instruction théorique du soldat par lui-même", 1914, Paris, Berger-Levrault, page 96. Consultable sur Gallica.
  68. Dupuich, 2012, p=121.
  69. Soudagne, op. cit., page 102.
  70. Soudagne, op. cit., page 101.
  71. Silvano Serventi, La cuisine des tranchées, page 34.
  72. a et b Johanne Berlemont, La popotte du poilu, ravitaillement et alimentation du soldat français, in "Revue 14-18, Hors-série n° 3, Les tranchées au quotidien, de la réalité à la mémoire", page 34.
  73. Dorgelès 1964, p. 306
  74. Genevoix 1950, p. 409
  75. Barbusse et Carnets de guerre 1920, p. 00
  76. Barthas 1983, p. 436
  77. Barthas 1983, p. 332
  78. Soudagne, 2009, p= 79.

Sources modifier

  • Les ouvrages utilisés comme source sont signalés dans la section ci-après à l'aide de ce symbole :  .

Bibliographie modifier

Livres modifier

Ouvrage ancien mais incontournable modifier

  • "Les Armées françaises dans la Grande guerre", tome XI, par le général Ragueneau, Paris, 1933. Le colonel, puis général, Ragueneau était à la tête de la Direction de l'Arrière durant les hostilités.

Ouvrages récents modifier

  • Gérard Canini (dir.), "Les fronts invisibles : nourrir-fournir-soigner", 1984, Presses universitaires de Nancy, 383 pages, (ISBN 978-2864801535)
  • Jean-Jacques Dupuich, "Du singe et du pain KK, abécédaire de l'alimentation du soldat en 14-18", 2012, Ysec, 127 pages, (ISBN 978-2-84673146-1)  
  • Roger Laouénan, "Les bretons dans la Grande Guerre, le poilu des tranchées", 2008, Coop-Breizh, 285 pages, chapitre 11, (ISBN 978-2-84346-384-6)  
  • Christophe Lucand, "Le pinard des poilus, une histoire du vin en France durant la Grande Guerre (1914-1918)", 2015, Éditions Universitaires de Dijon, 170 pages, (ISBN 978-2-36441-131-9)  
  • Jacques Meyer, "Les soldats de la Grande Guerre", 1966, Hachette, réédition 1996, 373 pages, (ISBN 978-2-01-235252-0)  
  • Jean Nicot, "Les poilus ont la parole, lettres du front : 1917-1918", 1998, Éditions Complexe, 592 pages, (ISBN 978-2-87027-728-7)  
  • Charles Ridel, L'ivresse du soldat, l'alcool dans les tranchées, 1914-1918, 2016, Vendémiaire. 426 pages, (ISBN 978-2363582423)  
  • Silvano Serventi, "La cuisine des tranchées, l'alimentation en France pendant la Grande Guerre", 2014, Éditions Sud Ouest, 190 pages, (ISBN 978-2-8177-0327-5)  
  • Jean-Pascal Soudagne, "Le quotidien des soldats dans les tranchées", 2009, SOTECA, 14-18 Éditions, 191 pages, (ISBN 978-2-9163-8507-5)  
  • Gérard Uziel, "Le ravitaillement d’une armée pendant la Grande guerre (1914-1918)", mémoire de maîtrise, Paris-Sorbonne, 1971.

Témoignages modifier

De nombreux poilus ont laissé des témoignages sur la période. La plupart donnent des détails sur la question de l'alimentation des combattants. Certains ouvrages sont particulièrement riches en informations sur le sujet. On citera, entre autres :

  • Louis Barthas, * "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918", préface de Rémy Cazals, première édition : Maspero, 1977; rééditions Éditions La Découverte, 1997 et 2003, 600 pages, (ISBN 978-2-7071-7752-0).
  • Paul Cazin, "L'humaniste à la guerre", Paris, 1920, Plon.
  • Pierre Chaine, "Mémoires d'un rat", 1916, réédité en 1917, 1923. Réédité en 2008, Tallandier, collection Texto, 236 pages, (ISBN 978-2-84734-539-1).

 

  • Maurice Genevoix, Ceux de 14, Paris, Flammarion,

catalogue modifier

  • Caroline poulain (dir.), Manger et boire entre 1914 & 1918, 2015, Gand, Snoek, 207 pages, (ISBN 97894-6161-278-6).

Périodiques modifier

Revue « 14-18 magazine », SOTECA.
  • n° 17, décembre/janvier 2004, Alain Porchet, "Plus de huit millions d'hommes à nourrir", pages 50-55.  
  • n° 59, novembre/janvier 2013, Frederick Hadley, "La grande guerre de Maggi", pages 66-73.
  • Hors série n° 2, 2005, "1914, les armées de la République entrent en guerre", pages 37-42.  
  • Hors série n° 3, 2015, "Les tranchées au quotidien, de la réalité à la mémoire", pages 28-41   Ce numéro est un partenariat avec le Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux. L'article concerné, "La popotte du poilu, ravitaillement et alimentation du soldat français", est signé par J. Berlemont, responsable des collections du musée.
Guerres mondiales et conflits contemporains.
  • n° 222, 2006/2, François Cochet, "1914-1918 : l’alcool aux armées. Représentation et essai de typologie", pages 19-32.
Revue Historique
  • n° 585, janvier-mars 1993, Martin Bruegel, "Un sacrifice de plus à demander au soldat : l'armée et l'introduction de la boite de conserve dans l'alimentation française, 1872-1920", pages 259-284.  
Matériaux pour l'histoire de notre temps
  • n° 91, 2008/3, Marie Llosa, "La conserve alimentaire au service du soldat : une production de guerre ?", pages 80-83.  
Gazette des uniformes
  • Hors série n° 3, 1994, Laurent Berrafato (dir.), "Le fantassin de la grande guerre 1914/1918", vol. 1, pages 9-44.  

Liens modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier