Usul (vidéaste)
Genre | Podcast vidéo |
---|---|
Naissance |
Louviers |
Nationalité | Français |
Vidéos populaires |
3615 Usul Mes chers contemporains Ouvrez les guillemets |
Nombre d'abonnés |
185 000 (Usul2000, décembre 2022) 166 000 (Usul Master, décembre 2022) |
Chaîne |
YouTube : Usul2000 et Usul Master Twitch : Usul2000 |
Usul (/yzyl/), né le à Louviers, est un vidéaste web et chroniqueur français.
Il se fait connaître par sa web-série 3615 Usul, qui aborde jeux vidéo et politique, diffusée de 2011 à 2014 sur Jeuxvidéo.com, série écrite par lui et Dorian Chandelier. Dans le même temps il anime, toujours avec Dorian, Radio Usul sur Twitch. Il se tourne ensuite vers la vidéo politique — orientée à gauche —, d'abord de manière indépendante comme analyste dans Mes chers contemporains de 2014 à 2016. Puis il rejoint Mediapart en 2016 en tant que chroniqueur avec l’émission l’Air de la campagne. Avec son acolyte Ostpolitik, il anime Ouvrez les guillemets, Ouvrez l'Élysée (depuis 2017), les Confinautes (pendant le confinement de 2020 en indépendant), puis lance, en septembre 2021, Les Portraits pour Blast. Il est chroniqueur chez Backseat depuis sa création en 2021.
BiographieModifier
JeunesseModifier
Usul naît en 1985 à Louviers, dans l'Eure, dans une famille populaire, « socialiste sans conviction ». Sa mère est secrétaire dans le milieu médico-social et son père est ouvrier[1],[2]. Après un baccalauréat littéraire, il commence des études aux beaux-arts[3], qu'il quitte rapidement et où il remarque que le jeu vidéo a du mal à trouver sa place, étant considéré « pas assez noble »[4].
Il est militant de la Ligue communiste révolutionnaire[2] pendant son adolescence,
Il choisit le surnom « Usul » en référence à un personnage de Dune, Paul Atréides, qui porte lui-aussi ce nom secret[5].
Chroniques de jeux vidéoModifier
Usul commence à publier des vidéos de retrogaming en 2008 sur Dailymotion, puis part sur YouTube à partir de 2011 pour lancer la chaîne « Usul Master » où est diffusée la chronique 3615 Usul en collaboration avec Jeuxvideo.com qui le rend célèbre en tant que critique de jeux vidéo[6]. Plus que simple chroniqueur de jeux vidéo, il s'attache à analyser les thèmes, les mécanismes ou les techniques du milieu vidéoludique[7]. Il cherche à montrer qu'il existe de nombreuses passerelles entre l'art et les jeux vidéo et tend ainsi à en démonter les clichés les plus tenaces[4].
Il est proche de l'équipe de vidéastes gravitant autour de l'équipe Nesblog, dont font notamment partie le Joueur du Grenier et Karim Debbache.
En , le rédacteur en chef de Jeuxvideo.com le repère et lui propose d'intégrer son équipe de blogueurs vidéo. Usul réalise des vidéos comportant un nombre croissant de références aussi bien littéraires que numériques. Il multiplie peu à peu les analyses sociologiques et politiques, dérivant aux marges du jeu vidéo jusqu'à tenir un discours politique[7].
Chroniques politiquesModifier
Il est classé politiquement à gauche[8],[9],[10], voire à l'extrême gauche[1]. Il se revendique régulièrement marxiste[11]. Lui-même indique, en interview à l'édition lyonnaise de Rue89, l'influence de Pierre Bourdieu sur sa pensée politique[2]. C'est le succès d'Alain Soral sur Internet qui le motive à lutter contre l'influence des discours d'extrême droite en expérimentant de nouvelles formes de médias[12].
En , il met fin à son émission consacrée aux jeux vidéo 3615 Usul ainsi qu'à sa collaboration avec Jeuxvideo.com[3], expliquant vouloir « retrouver un peu plus de liberté »[13]. La même année, en , il lance — sous le pseudonyme « Usul2000 » — une nouvelle série de vidéos intitulée Mes chers contemporains[14], dans laquelle il brosse le portrait de personnalités contemporaines avec un regard politique critique[7].
De à la fin des élections présidentielle et législatives de 2017, il réalise des chroniques vidéos bimensuelles pour Mediapart intitulées L'air de la campagne, dans lesquelles il analyse des stratégies de communication politique[15].
Le , Usul commence avec son acolyte Ostpolitik une nouvelle série hebdomadaire intitulée Ouvrez les guillemets, toujours sur Mediapart. Cette série a pour objectif de parler de politique de manière très générale en répondant à l'actualité dans certains épisodes. À partir du mois de septembre 2021, l'émission est renommée Ouvrez l’Élysée, dans le contexte de la campagne de l'élection présidentielle française de 2022[16], et son format passe en quinzomadaire.
Le , Usul rejoint en tant que chroniqueur la nouvelle émission politique Backseat, animée par le streamer Jean Massiet et diffusée en direct sur la plate-forme Twitch[2],[17]. Il renouvelle sa participation pour la saison 2 qui débute en janvier 2023.
La même année, Usul et Ostpolitik lancent une chronique mensuelle appelée « Les Portraits » chez le média indépendant Blast. Ils y dressent le portrait de personnalités politiques ayant marqué la Ve République[18].
Prises de positionModifier
En , lorsqu'éclate l'affaire dite du Doritosgate, Usul dénonce l'absence de réelle déontologie et les nombreux conflits d'intérêts existant dans le milieu de la presse spécialisée jeu vidéo[19]. Il finira cette critique avec sa dernière vidéo réalisée pour Jeuxvideo.com en , dans laquelle il précise un peu plus sa position sur les médias vidéoludiques.
En , il annonce renoncer au financement publicitaire pour réaliser sa nouvelle série Mes chers contemporains, en recourant uniquement au financement participatif via la plateforme de dons Tipeee[20].
En , Usul publie une vidéo consacrée à l'essayiste français Étienne Chouard dans laquelle il réfute les accusations de collusion avec les milieux fascistes et antisémites. Il se rétracte le lendemain même, jugeant qu'il a « raté le coche » et que les liens de Chouard avec des personnalités comme Alain Soral vont au-delà des « erreurs pardonnables »[21].
À partir de 2016, en adéquation avec son militantisme[22], il est un des membres fondateurs du collectif #OnVautMieuxQueÇa, lancé en réaction contre l'avant-projet de réforme du Code du travail porté par Myriam El Khomri et visant à libérer la parole sur des problèmes de société[23].
Usul est également régulièrement invité à des conférences en rapport avec les sujets traités dans sa série Mes chers contemporains, notamment à l'Institut d'études politiques de Lyon, à celui de Rennes, ou à l'Université libre de Bruxelles[réf. nécessaire].
En 2018, il déclare ne plus voter depuis le référendum de 2005 et dit apprécier Jean-Luc Mélenchon[1].
En , des internautes le reconnaissent dans une vidéo pornographique amateur postée sur PornHub[1]. Il s'agit d'une vidéo tournée avec sa compagne, la camgirl Olly Plum – qualifiée par Libération de « féministe prosexe »[1] – et que le couple a décidé de mettre en ligne[24]. Usul explique : « Je suis en train d'essayer ça. C'est un milieu qui m'intéresse. J'ai pas du tout honte de ce que je fais […] [Le porno] est une pratique qui n'est toujours pas acceptée. […] Et je pense même que si ça peut ouvrir un débat, ça peut même être intéressant[11]. » La réalisatrice Ovidie soutient Usul et Olly Plum dans leur démarche, mais juge cependant « contradictoire de se revendiquer du marxisme et de publier ses ébats sur Pornhub », plateforme qui a recours à de nombreux montages fiscaux[24]. La vidéo provoque une vague de commentaires moralisateurs et insultants dans les milieux réactionnaires et d’extrême droite[24].
En , Usul est l'un des initiateurs du « Stream reconductible », une chaîne de streaming de jeu-vidéo hébergée par la plateforme Twitch[25]. L'objectif d'Usul et de la dizaine d'autres membres est de récolter des fonds pour les caisses de grève établies dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2019-2020[25]. Du au , la chaîne récolte environ 110 000 euros[25]. Le , la vidéo-diffusion s’arrête après 470 h de direct et plus de 150 000 euros récoltés[26].
Usul fait partie des personnalités soutenant la candidature de Jean-Luc Mélenchon lors de l'élection présidentielle de 2022[27]. Il fait ensuite campagne dans sa ville de Lyon lors des élections législatives de 2022 pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES). Il est présent comme invité à un meeting de la candidate Marie-Charlotte Garin, en compagnie de l'eurodéputée Marie Toussaint[28].
Critique par Conspiracy Watch en 2018Modifier
Le journaliste Yann Barte estime, dans un article publié dans la rubrique « Analyse et décryptage » du site web Conspiracy Watch, que « dans son entreprise consistant à nourrir une offre politique alternative à Soral et « une critique si possible fertile des discours dominants » (sic), Usul semble paradoxalement emprunter les mêmes chemins tortueux que ceux qu’il dit vouloir combattre ». Il lui reproche notamment de s'orienter « vers des sources d’information alternatives, très douteuses », comme Jacques Sapir ou Reporterre, et considère également qu'il « flatte la nébuleuse identitaire, d’extrême gauche comme d’extrême droite », en « [soutenant] les thèses décoloniales ouvertement racistes du Parti des Indigènes de la République (PIR) » ou en « [dédouanant] de tout antisémitisme l’écrivain d’extrême droite Marc-Édouard Nabe ». Il lui reconnaît néanmoins une bonne analyse de certains discours conspirationnistes, comme celui de François Asselineau[12].
RéalisationsModifier
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- 2011-2014 : 3615 Usul, avec Jeuxvideo.com
- 2012-2013 : Radio Usul sur Twitch
- 2014-2016 : Mes chers contemporains
- 2016-2017 : L'Air de la campagne, avec Mediapart
- depuis 2017 : Ouvrez les guillemets, avec Mediapart, en 2021 : Ouvrez l'Élysée
- 2020 : Les Confinautes puis Les Déconfinautes
- Depuis 2021 : Backseat
- Depuis 2021 : Les Portraits, avec Blast
Notes et référencesModifier
- Quentin Girard, « Olly Plum et Usul, jouir en ligne », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Usul, le youtubeur de Lyon devenu chroniqueur pour Médiapart », sur Rue89Lyon, (consulté le ).
- Adrien Sénécat, « Usul, le clap de fin d'un gamer lettré », sur lexpansion.lexpress.fr, .
- Adrian de San Isidoro, « Usul, le mec à la pipe qui "frague" les clichés sur les jeux vidéo », sur rue89.nouvelobs.com,
- Alice Maruani, « Usul met Marx à la sauce Youtube (et inversement) », sur rue89.nouvelobs.com,
- Carole Boinet, « Usul, la nouvelle star de la critique de jeu vidéo », sur lesinrocks.com,
- « Usul : du jeu vidéo à la politique », RTBF Culture, (lire en ligne, consulté le )
- « Les youtubeurs de gauche renouvellent le discours militant », sur L'Humanité, (consulté le ).
- « Usul, le youtubeur en guerre contre la fachosphère », sur Les Inrocks (consulté le ).
- « Les YouTubeurs de gauche mènent la contre-attaque », sur Télérama.fr (consulté le ).
- Robin A., « C'est quoi le #UsulGate ? », sur liberation.checknews.fr, (consulté le ).
- Yann Barte, « Usul : du combat contre la ‟mythologie républicaine” à la tentation complotiste », sur Conspiracy Watch, (consulté le ).
- la rédaction, « Usul: une "saucisse" pour sa dernière sur Jeuxvideo.com », sur arretsurimages.net, .
- Lady Dylan, « Usul se lance hors du jeu vidéo », sur madmoizelle.com, .
- Usul chronique L'air de la campagne. Gauche et droite sont-elles savon ou assurance ? sur Mediapart, le 3 novembre 2016.
- Donatien Huet, « Ouvrez l’Élysée », sur Mediapart, (consulté le )
- « Jean Massiet lance Backseat, l'émission d'actu politique sur Twitch », sur Rotek, (consulté le ).
- Simon Avon, « Abbé Pierre : une vidéo revisite les engagements d’une « icône » », sur La Croix, (consulté le ).
- Baptiste Peyron, « Usul: "la presse jeu vidéo est un milieu consanguin" », sur ragemag.fr,
- Alexandre Hervaud, « Un Youtuber à succès qui refuse la pub, c'est possible », sur mouv.fr,
- Vincent Coquaz, « Dédiaboliser? Usul défend Chouard, et se ravise », sur arretsurimages.net,
- Mathieu Dejean, « Usul, le youtubeur en guerre contre la fachosphère », sur Les Inrocks (consulté le )
- « "On vaut mieux que ça": quand la France qui galère trop prend la parole », sur Marianne (consulté le )
- Juliette Deborde, « #UsulGate : peut-on être de gauche et publier ses ébats sur Pornhub ? », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
- William Audureau, « ‟Le Stream reconductible”, un marathon de jeu vidéo pour soutenir les grévistes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Emmanuel Forsans, « Meet-up #Recondustream : Jouer pour lutter », sur le site de l’agence française pour le jeu vidéo, (consulté le ).
- « Les influenceurs politiques : pourquoi tant de radicalité ? », sur lejdd.fr (consulté le )
- (en) « Législatives : à Lyon, la Nupes en « meeting autrement » | RCF Lyon », sur www.rcf.fr (consulté le )
Liens externesModifier
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) IMDb