Usine d'enrichissement d'uranium de Natanz

installation nucléaire en Iran

Usine d'enrichissement d'Uranium de Natanz
Type d'installation
Domaine Installation nucléaire
Localisation
Pays Drapeau de l'Iran Iran
Coordonnées 33° 43′ nord, 51° 43′ est
Vie de l'installation
Production
Géolocalisation sur la carte : Iran
(Voir situation sur carte : Iran)
Usine d'enrichissement d'Uranium de Natanz

L'usine d'enrichissement de Natanz est une installation nucléaire iranienne destinée à l'enrichissement d'Uranium. L'usine est en 2020 l'une des 7 infrastructures nucléaires supervisées par l'Agence internationale de l'Energie Atomique[1].

Développement modifier

L'usine d'enrichissement de Natanz couvre 100 000 m2 construit à 8 mètres sous terre et protégé par un mur de béton de 2,5 m d'épaisseur, protégé lui-même par un autre mur de béton. En 2004, le toit a été renforcé de béton armé puis recouvert de 22 mètres de terre. Le complexe consiste en deux halls de 25 000 m2 et d'un certain nombre de bâtiments administratifs. Ce site fut l'un des deux sites secrets dévoilés par Alireza Jafarzadeh en 2002.

Le directeur général de l'AIEA Mohamed ElBaradei a visité le site le et a rapporté que 160 centrifugeuses étaient complètes et prêtes à fonctionner, 1000 autres étant en cours de construction sur le site[2]. L'enrichissement officiel d'uranium à 20 % (d'Uranium 235), a commencé le mardi , dans l'usine de Natanz. En 2007, le président iranien Mahmoud Ahmadinejab affirme que le site d'enrichissement de Natanz abriterait environ 3000 centrifugeuses[2].

Un rapport du de l'AIEA, pour l'ONU estimait que 3 964 centrifugeuses étaient en activité à Natanz, que 1 476 autres faisaient l'objet d'essais à vide ou à sec (sans matières nucléaires) et que 125 autres centrifugeuses avaient été installés sans avoir été utilisées[3].

Attaque par un virus informatique modifier

Selon le New York Times, les États-Unis et Israël ont développé un virus informatique avec lequel ils ont attaqué le site de Natanz. Cette attaque aurait permis de ralentir l'avancement du programme nucléaire iranien[4]

Vers , les centrifugeuses, pilotées par un SCADA de Siemens, sont infectées par le virus informatique Stuxnet, ce qui provoque une importante dégradation dans la qualité du produit fini[5]. En , l'Iran a informé l'AIEA de l'installation « de nouvelles centrifugeuses plus rapides pour enrichir l'uranium »[6]. Les anciennes centrifugeuses ne seront plus utilisées car Stuxnet ne peut en être retiré[5].

Incidents modifier

Le , un incident survient dans un bâtiment à proximité récemment inauguré sur le site de l'usine d'enrichissement[7]. L'agence officielle iranienne Tasnim indique « Il n'y a eu aucun mort ni aucun dommage et le site nucléaire fonctionne normalement. »[1]. Le New York Times rapporte que l'explosion qui a détruit un bâtiment en surface, destiné au réglage des centrifugeuses avant leur installation dans l'usine d'enrichissement souterraine, a été causé par un engin explosif, mettant en avant la probabilité de la thèse du sabotage[7]. Le , le New York Times rapporte que l’explosion pourrait avoir été provoquée par les services secrets israéliens[8]. Le gouvernement iranien admet à cette occasion que la destruction du bâtiment pourrait retarder son programme nucléaire de plusieurs mois.

Le 11 avril 2021, un nouvel incident qualifié de "terroriste" par les autorités iraniennes survient[9]. Le porte parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique décrit un « accident dans une partie du circuit électrique de l’usine d’enrichissement [ayant provoqué] une panne de courant ». Le Jerusalem Post rapporte le 12 avril que le Mossad, l'agence de renseignement extérieur israélien, serait responsable de l'attaque, conduite au moyen d'une cyber-attaque[10].

Références modifier

  1. a et b (en) « Iran says Natanz nuclear facility not damaged after "incident" », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) « Natanz (Kashan) » (consulté le )
  3. « France 24 | Iran claims to install 7,000 centrifuges | France 24 » [archive], sur www.france24.com, (consulté le )
  4. « Un virus informatique américain aurait retardé de cinq ans le programme nucléaire iranien » [archive], sur www.france24.com, (consulté le )
  5. a et b (en) Paul Roberts, « Report: Iran Resorts to Rip And Replace To Kill Off Stuxnet », treatpost, Kaspersky Lab,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Nucléaire - L'Iran installe de nouvelles centrifugeuses plus rapides », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en-US) David E. Sanger, William J. Broad, Ronen Bergman et Farnaz Fassihi, « Mysterious Explosion and Fire Damage Iranian Nuclear Enrichment Facility », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. (en-US) Farnaz Fassihi, Richard Pérez-Peña et Ronen Bergman, « Iran Admits Serious Damage to Natanz Nuclear Site, Setting Back Program », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  9. « En Iran, le complexe nucléaire de Natanz touché par un acte de « terrorisme », selon Téhéran », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en-US) « ‘Mossad behind cyberattack on Iran’s Natanz nuclear facility’ », sur The Jerusalem Post | JPost.com (consulté le )