Tunnel ferroviaire du Somport

tunnel ferroviaire entre la France et Espagne

Tunnel ferroviaire du Somport
Image illustrative de l’article Tunnel ferroviaire du Somport
Entrée du tunnel du Somport, côté espagnol.

Type Tunnel ferroviaire (jusqu'en 1970)
Tunnel routier de secours (depuis 2003)
Géographie
Pays Drapeau de la France France - Drapeau de l'Espagne Espagne
Itinéraire Ligne de Pau à Canfranc (1928-1970)
Traversée Pyrénées
Coordonnées 42° 48′ 21″ nord, 0° 33′ 28″ ouest
Exploitation
Mode de transport Uniquement urgences
Trafic Réservé
Caractéristiques techniques
Longueur du tunnel 7 874 m
Nombre de tubes 1
Nombre de voies par tube 1
Construction
Début des travaux 1908
Fin des travaux 1915
Ouverture à la circulation 1928
Fermeture 1970, fin de la circulation des trains
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Atlantiques)
Tunnel ferroviaire du Somport
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tunnel ferroviaire du Somport

Le tunnel ferroviaire du Somport est un tunnel ferroviaire frontalier, construit entre 1908 et 1915, qui permettait de relier la France et l'Espagne par la ligne Pau - Canfranc. Il a une longueur de 7 874 mètres (dont 3 160 en France), une largeur de 4,75 mètres et une hauteur de 6 mètres et se situe à une altitude de plus de 1 100 mètres. Il jouxte le tunnel routier du Somport dont il est maintenant le tunnel de secours. Les trains ne l'empruntent plus depuis 1970 et la destruction accidentelle du pont de l'Estanguet suite à déraillement. De nombreux opposants au tunnel routier militent pour la réouverture de la ligne de chemin de fer afin de diminuer le nombre de camions et d'accidents les impliquant dans la vallée d'Aspe. Des projets sont en phase de réflexion, les deux régions frontalières ayant manifesté en 2016 leur volonté de rouvrir la ligne.

Le tunnel fait l’objet d’une inscription à l'inventaire des monuments historiques depuis le .

Histoire modifier

Les travaux de percement débutent en octobre 1908, le 10 coté français aux Forges d'Abel dans le haut de la vallée d'Aspe avec un travail 24 heures sur 24 en 3 x 8 et un creusement en deux galeries superposées à l'aide de perforatrices à air comprimé et de dynamite et le côté espagnol.

 
Photo des travaux.

En , une arrivée d'eau à 2 500 m de la tête de tunnel arrête les travaux pendant quinze jours. Un an plus tard, le , la jonction entre les deux équipes est faite. Le tunnel est officiellement achevé et réceptionné le . La frontière franco-espagnole est marquée à l'intérieur du tunnel par deux bornes en pierre de taille encastrées dans les parois, dont l'emplacement est régi par une convention spécifique entre les deux pays[1].

En 1928, la gare internationale de Canfranc est achevée et le 19 juillet, treize ans après l'achèvement du tunnel, la ligne de chemin de fer Pau - Canfranc est inaugurée par Louis Barthou[2], ministre des Travaux publics et originaire de Pau, et le premier train passe par le tunnel.

Le , le pont de l'Estanguet est détruit à cause d'un déraillement d'un train, entraînant l'arrêt de l'exploitation de la section de Bedous à Canfranc. Depuis, la voie a été déposée dans le tunnel et sert de voie de secours au tunnel routier du Somport.

Le tunnel fait l’objet d’une inscription à l'inventaire des monuments historiques depuis le [3],[4].

En 1986, le tunnel ferroviaire du Somport est investi par des installations de recherches scientifiques (LSC) du laboratoire de physique nucléaire et hautes énergies de l'université de Saragosse consistant en trois laboratoires distincts destinés à « étudier la matière noire [...] et [...] comprendre le fonctionnement des neutrinos »[5],[6],[2].

Le , le tunnel routier du Somport est inauguré et le tunnel ferroviaire sert désormais comme tunnel d'évacuation de secours pour celui-ci.

Le , pour le centenaire de la jonction dans le tunnel, Luisa Fernanda Rudi, présidente d'Aragon et Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine ont inauguré un plaque à l'entrée du tunnel[2].

En 2016, la région d'Aquitaine et la communauté d'Aragon réaffirment leur volonté de rétablir la liaison ferroviaire[7].

En , à la demande du gouvernement d'Aragon, alors dirigée par la gauche, et du ministère des transports espagnols, l'ADIF, responsable du réseau ferré espagnol, a fait enlever au-dessus de l'entrée du tunnel coté espagnol, une partie du bas relief qui représentait un bouclier orné de l'aigle de Saint Jean, symbole de l'Espagne franquiste, ne laissant plus que les deux lions[8] Un écusson héraldique aux armes du roi Alphonse XIII, qui inaugura la gare de Canfranc le , devrait remplacer le bouclier enlevé[8].

Galerie photos des entrées du tunnel modifier

Notes et références modifier

  1. Texte de la Convention pour fixer la délimitation de la frontière entre la France et l'Espagne à l'intérieur du tunnel du Somport sur Wikisource
  2. a b et c Cathy Lafon, « Dans le rétro : le 10 octobre 1908, les premiers coups de pioche du tunnel du Somport », Sud Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Inscription aux monuments historiques du tunnel du Somport », notice no PA00084537, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. « Inscription aux monuments historiques du tunnel de Pau-Canfranc », notice no PA00084536, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Canfranc Underground Laboratory.
  6. "Le laboratoire souterrain du tunnel du Somport" sur le site Le Transpyréneen du Somport
  7. Mathieu Houadec, « Ligne ferroviaire Pau-Canfranc : tout ce qui reste à faire », La République des Pyrénées,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b « Somport : un symbole franquiste retiré à l’entrée du tunnel ferroviaire », La République des Pyrénées,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Paul Génélot, Thierry Leleu, Juan-Jo Olaizola et al. (trad. et dir. Charles-Gérard Vaillant, préf. Jacques Fournier, postface Julian Garcia Valverde, Adapt. Pascal Bejui), Histoire du rail transpyrénéen, Chanac, La Régordane, , 192 p., 31 cm (ISBN 2-906984-08-6).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier