Tunisiennes (Lucie Paul-Margueritte)

livre de Lucie Paul-Margueritte

Tunisiennes
Auteur Lucie Paul-Margueritte
Date de parution 1937

Tunisiennes est le titre d'un ouvrage de Lucie Paul-Margueritte publié en 1937.

Contexte modifier

Lucie Paul-Margueritte, déjà titulaire du grand prix littéraire de la Tunisie pour 1936[note 1],[note 2], obtient une bourse de voyage du protectorat français de Tunisie[3]. Elle embarque à bord du Timgad et arrive à Tunis le [4]. Elle y est accueillie, sur proposition du résident général Armand Guillon, dans une famille de la médina et assiste au mariage d'une fille de cette famille[5].

Ouvrage modifier

Elle se rend au cours d'un périple de plusieurs mois à Sousse, Sfax, Gabès, Djerba, Zarzis, Médenine, Matmata, Gafsa, Tozeur, Nefta, Aïn Draham, Tabarka, Dougga, Radès, Hammam Lif, Korbous, Kesra, Makthar, Haïdra, Sbeïtla, Thuburbo Majus et Thibar[6].

Elle en tire la matière de son essai et d'une série de conférences portant sur « l'évolution des musulmanes en Tunisie »[7].

Elle expose les détails du ramadan et décrit les quatre grandes fêtes musulmanes. Elle traite de la polygamie, de la répudiation,et l'éducation des filles. Le port du voile est déjà un problème posé à la société musulmane ; elle rencontre une institutrice, Mme Ben Redjeb[note 3], qui revendique : « Premièrement, que les jeunes filles et les jeunes gens puissent se voir avant de s'épouser. Deuxièmement, que le voile soit supprimé. Nous aurons alors fait un grand pas vers la liberté ». Elle lit une revue nouvelle, Leïla, dans laquelle un article conclut : « Le voile frappe une race à l'endroit le plus vulnérable et le plus vital. Il la frappe dans l'épanouissement de sa jeunesse à laquelle il enlève le ressort essentiel à toute activité humaine, la raison même de tout désir de progrès, de gloire, et de conquête. Il faut mener la guerre contre le voile assassin ».

Éditions modifier

  • Tunisiennes, Paris, Denoël, , 186 p.
  • Tunisiennes, Paris, L'Harmattan, coll. « Autrement mêmes » (no 111), , 184 p. (ISBN 978-2-343-07843-4).

Bibliographie modifier

  • Abdeljelil Karoui, La Tunisie et son image dans la littérature française du 19e siècle et de la 1re moitié du 20e : (1801-1945), Tunis, Société tunisienne de diffusion, , 217 p..
  • Yvonne Knibiehler et Régine Goutalier, La Femme au temps des colonies, Paris, Stock, , 339 p. (ISBN 978-2-234-01806-8).
  • (en) Nadia Mamelouk, Anxiety in the Border Zone : transgressing Boundaries in Leïla : revue illustrée de la femme (Tunis, 1936-1940) and in Leïla : hebdomadaire tunisien indépendant (Tunis, 1940-1941), Charlottesville, Université de Virginie, coll. « French language and literature », .
  • (en) Nadia Mamelouk, « When feminist and nationalist discourses meet in the 1930s : Margueritte´s Tunisiennes and the Tunisian Women's Review Leïla », Expressions maghrébines, vol. 5, no 2,‎ , p. 201-212 (ISSN 1540-0085).
  • Jean-Gérard Mathé, « Un propos sur l'ouvrage Tunisiennes de Lucie Paul-Margueritte (1886-1956) » [PDF], sur sielec.net (consulté le ).

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le prix lui avait été attribué pour son ouvrage Chants berbères du Maroc[1].
  2. Prix décerné par un jury présidé par Armand Guillon et comprenant Gaston Rageot, Jérôme et Jean Tharaud[2].
  3. Elle est alors l'une des deux institutrices musulmanes de Tunisie.

Références modifier

  1. L'Afrique du Nord illustrée, 4 juillet 1936, p. 8 lire en ligne sur Gallica.
  2. Les Annales coloniales, 19 juin 1936, p. 2 lire en ligne sur Gallica.
  3. Mercure de France, 1er juin 1936.
  4. « Elle séjourne quelque temps dans la Régence pour recueillir la documentation nécessaire à la composition d'un ouvrage sur la Tunisie », La Gazette coloniale & l'Empire français, 1er décembre 1936, p. 2 lire en ligne sur Gallica.
  5. Mathé.
  6. L'Afrique du Nord illustrée, 10 mars 1937, p. 15 lire en ligne sur Gallica.
  7. Excelsior, 23 août 1938 lire en ligne sur Gallica.