Traumatisme majeur

blessure susceptible de causer une invalidité prolongée ou la mort

Un traumatisme majeur est une blessure qui peut entraîner une invalidité permanente ou la mort[1]. Il existe de nombreuses causes de traumatismes majeurs comme les chutes, les accidents de la route, les blessures par arme blanche et les blessures par balle. La prise en charge nécessite de la rapidité et le transport en urgence vers un établissement médical spécialisé (appelé trauma center). L'évaluation initiale nécessite de connaître le mécanisme de la blessure; cette évaluation implique aussi un examen clinique qui sera le plus souvent complété par l'utilisation d'outils d'imagerie pour déterminer le type de blessure avec précision, et ainsi procurer le traitement adéquat.

Traumatisme majeur
Description de cette image, également commentée ci-après
Infirmiers américains intubant un patient blessé par balle.

Traitement
Spécialité Médecine d'urgenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 T79
CIM-9 900-957
DiseasesDB 28858
MedlinePlus 000024
eMedicine
trauma
MeSH D014947

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

À des fins de recherche, la définition est souvent basée sur un score de gravité des blessures supérieur à 15, le score ISS[2].

Classification

modifier

Les blessures sont généralement classées selon la gravité et la localisation des blessures[3]. Les traumatismes peuvent également être classés par groupe démographique, comme l'âge ou le sexe[4]. Les blessures peuvent également être classées selon le type de force appliquée au corps, comme un traumatisme contondant ou un traumatisme pénétrant.

Différentes échelles existent pour mesurer la gravité des blessures. La valeur peut être utilisée pour trier un patient ou pour une analyse statistique. Les échelles mesurent les dommages aux parties anatomiques, les valeurs physiologiques (tension artérielle, etc.), les comorbidités ou une combinaison de celles-ci. L'ISS (injury severity score) et l'échelle de Glasgow sont couramment utilisées pour quantifier les blessures dans le but de les trier et permettre à un système de surveiller ou de « suivre » l'état d'un patient dans un contexte clinique[5]. Les données peuvent également être utilisées dans des enquêtes épidémiologiques et à des fins de recherche[6].

Environ 2% de ceux qui ont subi un traumatisme important ont une lésion de la moelle épinière[7].

Le traumatisme peut être classifié selon la zone affectée du corps[8]:

  • La fracture, lésion par rupture d’un os ;
  • L'entorse, lésion des ligaments d'une articulation ;
  • La plaie, rupture de la barrière cutanée ;
  • La brûlure, causée par un excès de chaleur ou un excès de froid ;
  • L'ecchymose, lésion sans rupture de la peau d'une partie molle de l'organisme entraînant un amas de sang sous la peau ;
  • Les traumatismes psychiques (blessure morale - description succincte) : il y a traumatisme quand une blessure (psychique) est bloquée par une représentation négative. Il ne suffit donc pas d'un « simple » vécu douloureux pour dire qu'il y a traumatisme. La représentation négative va « enkyster » la blessure, bloquer sa guérison.

Les causes

modifier

Les blessures sont causées par des forces externes qui agissent physiquement contre le corps[9]. Les principales causes de décès traumatique sont les traumatismes contondants, les collisions de véhicules à moteur et les chutes, suivis des traumatismes pénétrants tels que les coups de couteau ou les objets empalés[10].

À des fins statistiques, les blessures sont classées comme intentionnelles (suicide) ou non intentionnelles (accident). Les blessures intentionnelles sont une cause fréquente de traumatismes[11].

Un traumatisme pénétrant est causé lorsqu'un corps étranger tel qu'une balle ou un couteau pénètre dans les tissus corporels, créant une plaie ouverte. Aux États-Unis, la plupart des décès causés par des traumatismes pénétrants surviennent dans les zones urbaines et 80% de ces décès sont causés par des armes à feu[12]. Une blessure par explosion est une cause complexe de traumatisme car elle comprend généralement à la fois un traumatisme contondant et pénétrant, et peut également être accompagnée d'une brûlure. Un traumatisme peut également être associé à une activité particulière, telle qu'une blessure professionnelle ou sportive[13].

Physiopathologie

modifier

Le corps réagit à une blessure traumatique localement au site de la blessure mais aussi sur le plan systémique[14]. Cette réponse systémique à pour but de protéger des organes vitaux tels que le foie en permettant une duplication cellulaire supplémentaire et de guérir les dommages[15]. Le temps de guérison d'une blessure dépend de divers facteurs, notamment le sexe, l'âge et la gravité de la blessure[16].

Les symptômes d'une blessure peuvent se manifester de différentes manières, notamment[17] :

Divers systèmes d'organes répondent aux blessures pour restaurer l'homéostasie en maintenant la perfusion du cœur et du cerveau[18]. L'inflammation après une blessure se produit afin d'éviter d'autres dommages et afin de déclencher le processus de guérison. Une inflammation prolongée peut provoquer un syndrome de défaillance multiviscérale ou un syndrome de réponse inflammatoire systémique[19]. Immédiatement après une blessure, le corps augmente la production de glucose grâce à la néoglucogenèse et à la consommation de graisse via la lipolyse. Ensuite, le corps essaie de reconstituer ses réserves énergétiques en glucose et en protéines via l'anabolisme. Dans cet état, le corps augmentera temporairement ses dépenses maximales dans le but de guérir les cellules blessées[16],[20].

Diagnostic

modifier
 
Radiographie d'une blessure au genou par un fusil de courte portée. La chevrotine est visible à l'intérieur et autour de la rotule brisée, du fémur distal et du tibia proximal.

L'évaluation initiale est essentielle pour déterminer l'étendue des blessures et le traitement.

Examen clinique

modifier

Un examen clinique primaire est effectué afin d'identifier les blessures vitales, après quoi l'examen clinique secondaire est effectué. Cela peut se produire pendant le transport ou à l'arrivée à l'hôpital. L'examen secondaire consiste en une évaluation systématique des zones abdominale, pelvienne et thoracique, une inspection complète de la surface du corps pour identifier toutes les blessures et un examen neurologique. Les blessures qui peuvent se manifester plus tard peuvent être manquées lors de l'évaluation initiale, par exemple lorsqu'un patient est amené aux urgences d'un hôpital[21]. Généralement, l'examen clinique est effectué d'une manière systématique afin de ne rien oublier.

Imagerie

modifier
 
Radiographie du corps entier des blessures traumatiques notables pour les fractures des deux fémurs (os de la cuisse), indiquant un traumatisme majeur

Les personnes ayant subi un traumatisme majeur ont souvent des radiographies du thorax et du bassin[22] et, selon le mécanisme de la blessure et la présentation, une évaluation ciblée avec échographie à la recherche d'hémorragie interne (FAST écho : focused assessment with sonography for trauma). Pour ceux qui ont une pression artérielle, une fréquence cardiaque et une saturation en oxygène relativement stables, les tomodensitogrammes sont utiles. Les tomodensitogrammes du corps entier, appelés body-scan, améliorent le taux de survie de ceux qui ont subi un traumatisme majeu[23],[24]. Ces scanners du corps entier (ou body-scan) utilisent des injections intraveineuses par produit de contraste (agent radioactif)[25]. On craint que l'administration de produit de contraste intraveineux dans des situations de traumatisme sans confirmation d'une fonction rénale adéquate puisse endommager les reins, mais cela ne semble pas être significatif[26].

Aux États-Unis, la tomodensitométrie ou l'IRM sont effectuées sur 15% des personnes ayant subi un traumatisme dans les services d'urgence[27]. Lorsque la pression artérielle est basse ou que la fréquence cardiaque augmente  — probablement à cause d'un saignement dans l'abdomen  — une intervention chirurgicale immédiate en contournant un scanner est recommandée[28]. Les tomodensitogrammes modernes à 64 coupes peuvent exclure, avec un haut degré de précision, des blessures importantes au cou après un traumatisme contondant[29].

Techniques chirurgicales

modifier

Les techniques chirurgicales, utilisant un cathéter pour drainer les épanchements péritonéaux ou péricardiques, sont souvent utilisées en cas de traumatisme contondant grave à l'abdomen ou à la poitrine, en particulier lorsqu'une personne présente des signes précoces de choc. Chez les victimes en choc, en raison d'une hémorragie dans la cavité abdominale, une laparotomie d'urgence est indiquée.

La prévention

modifier

En identifiant les facteurs de risque présents dans une communauté et en créant des solutions pour réduire l'incidence des blessures, les systèmes d'orientation en traumatologie peuvent aider à améliorer la santé globale d'une population[30]. Les stratégies de prévention des blessures sont couramment utilisées pour prévenir les blessures chez les enfants, qui constituent une population à haut risque[31]. Les stratégies de prévention des blessures impliquent généralement d'éduquer le grand public sur des facteurs de risque spécifiques et d'élaborer des stratégies pour éviter ou réduire les blessures[32]. La législation destinée à prévenir les blessures concerne généralement les ceintures de sécurité, les sièges d'auto pour enfants, les casques, le contrôle de l'alcool et l'application accrue de la législation[33]. D'autres facteurs contrôlables, comme la consommation de drogues, y compris l'alcool ou la cocaïne, augmentent le risque de traumatisme en augmentant la probabilité de collisions routières, de violence et d'abus[22]. Les médicaments sur ordonnance tels que les benzodiazépines peuvent augmenter le risque de traumatisme chez les personnes âgées.

Les soins aux personnes gravement blessées dans un système de santé publique nécessitent la participation de témoins, de membres de la communauté, de professionnels de la santé et des systèmes de soins de santé. Il englobe l'évaluation et les soins préhospitaliers des traumatismes par le personnel des services médicaux d'urgence, l'évaluation des services d'urgence, le traitement, la stabilisation et les soins hospitaliers pour tous les groupes d'âge[34]. Un réseau de système de traumatologie (trauma center) est également un élément important de la préparation aux catastrophes communautaires, facilitant la prise en charge des personnes qui ont été impliquées dans des catastrophes qui causent un grand nombre de victimes, telles que les tremblements de terre[30].

La gestion

modifier
 
Un personnel de santé de la Marine écoute au stéthoscope le bon emplacement de la sonde d'intubation sur une victime traumatisé intubé lors d'un exercice de recherche et de sauvetage
 
Salle de traumatologie typique

Préhospitalière

modifier

L'utilisation préhospitalière de techniques de stabilisation améliore les chances de survivre au voyage vers l'hôpital le plus proche. Le service d'aide médicale urgente (SAMU) déterminent, par le biais de la régulation médicale, quelles personnes ont besoin d'un traitement dans un centre de traumatologie (trauma center) et si besoin, le service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR), fournit une stabilisation primaire en vérifiant et en protégeant les voies respiratoires, la respiration et la circulation, ainsi qu'en évaluant d'autres blessures[21].

Le maintien en rectitude de la colonne vertébrale en fixant le cou avec un collier cervical et en plaçant la personne sur un matelas coquilles sont d'une grande importance dans le cadre de la médecine préhospitalière afin de prévenir les lésions secondaires de la moelle épinière. Il est important de contrôler rapidement les saignements sévères avec une pression directe sur la plaie et de mettre rapidement en place un pansement compressif hémostatique et un ou des garrots si le saignement persiste[35]. Des conditions telles qu'une obstruction des voies respiratoires, un volumineux hématome cervical ou une perte de conscience nécessitent une intubation. En France, il existe un bénéfice à l'intubation en préhospitalier car des médecins formés à l'intubation sont présents à bord du service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR).

Le transport rapide des patients gravement blessés améliore le pronostic du traumatisme[22],[21]. Le transport par hélicoptère réduit la mortalité par rapport au transport terrestre chez les patients traumatisés adultes[36]. Avant l'arrivée à l'hôpital, l'assistance respiratoire avec intubation n'améliore pas considérablement l'issue des traumatismes majeurs par rapport à l'administration d'une assistance vitale de base[37],[38]. Les preuves ne sont pas concluantes pour déterminer le bénéfice du remplissage vasculaire pré-hospitalière, alors que certaines preuves ont montré qu'elle peut être nocive[39]. Les hôpitaux dotés de centres de traumatologie désignés ont de meilleurs résultats par rapport aux autres hôpitaux ainsi les résultats peuvent s'améliorer lorsque les personnes qui ont subi un traumatisme sont transférées directement dans un centre de traumatologie[40].

À l'hôpital

modifier

La prise en charge des personnes traumatisées nécessite souvent l'aide de nombreux spécialistes de la santé, notamment des médecins, des infirmières, des kinésithérapeutes et des travailleurs sociaux. La coopération permet de mener à bien de nombreuses actions à la fois. En règle générale, la première étape de la gestion des traumatismes consiste à effectuer une enquête primaire qui évalue les voies respiratoires, la respiration, la circulation et l'état neurologique d'une personne[41]. Ces étapes peuvent se produire simultanément ou dépendre du problème le plus urgent tel qu'un pneumothorax compressif ou un saignement artériel majeur. L'enquête primaire comprend généralement une évaluation du rachis cervical avec une imagerie du rachis cervicale si nécessaire. Une fois que le pronostic vital est écarté, la personne est soit transférée au bloc opératoire pour une intervention chirurgicale immédiate afin de traiter les blessures, soit une enquête secondaire est effectuée, qui consiste en une évaluation plus détaillée de la personne de la tête aux pieds[42].

Les indications d'intubation comprennent l'obstruction des voies respiratoires, l'incapacité à protéger les voies respiratoires et l'insuffisance respiratoire[43]. Des exemples de ces indications comprennent un traumatisme cervical pénétrant, un hématome cervical en expansion ou une perte de conscience. En général, la méthode d'intubation utilisée est une intubation à séquence rapide suivie d'une ventilation. Mais l'intubation en état de choc hémorragique peut conduire à un arrêt cardiaque et devrait être effectuée après une certaine réanimation chaque fois que possible. La réanimation traumatologique comprend le contrôle des saignements actifs. Lorsqu'une victime est amené en salle de déchocage, les signes vitaux sont vérifiés, un ECG est effectué et, si nécessaire, une voie vasculaire centrale est posée. D'autres tests doivent être effectués pour obtenir une mesure de base de leur biochimie, comme les gaz du sang artériel ou une thromboélastographie[44]. Chez ceux qui sont en un arrêt cardiaque dû à un traumatisme, les compressions thoraciques sont considérées comme futiles, mais toujours recommandées[45]. Corriger la cause sous-jacente comme un pneumothorax ou une tamponnade péricardique, le cas échéant, peut sauver le patient.

Une FAST échographie (Focused assessment with sonography for trauma) peut aider à évaluer les saignements internes. Dans certains traumatismes, tels que les traumatismes maxillo-faciaux, il peut être avantageux d'avoir un médecin oto-rhino-laryngologiste disponible pour protéger les voies respiratoires[46] et un médecin réanimateur pour la ventilation.

Remplissage vasculaire

modifier

Traditionnellement, des solutés intraveineux à haut volume étaient administrés aux personnes qui avaient une instabilité hémodynamique en raison d'un traumatisme[47]. Ceci est toujours approprié dans les cas de traumatisme isolé des extrémités, de traumatisme thermique ou de traumatisme crânien[48]. Cependant, donner un volume important de solutés intraveineux semble augmenter le risque de décès[49]. Les preuves scientifiques actuelles recommandnte la limitation de l'utilisation de solutés pour les traumtismesa thoraciquse pénétrant et les blessures abdominales; cela correspond à l'hypotension permissive[4]. Les cibles sont une pression artérielle moyenne (PAM) de 60 mmHg, une pression artérielle systolique (PAS) de 70 à 90 mmHg[50] ou le rétablissement des pouls périphériques et un état de conscience satisfaisant. Une solution saline hypertonique a été étudiée et s'est avérée peu différente de la solution saline isotonique[51].

Comme aucun solutés intraveineux utilisés pour la réanimation initiale ne s'est avéré supérieur, la solution de Ringer lactate réchauffée reste la solution de choix[47]. Si des produits sanguins sont nécessaires, une plus grande utilisation de plasma frais congelé et de plaquettes au lieu de seulement des culots de globules rouges concentrés améliore la survie et réduit l'utilisation globale des produits sanguins[52]; un rapport de 1/1/1 est recommandé[50]. C'est-à-dire 1 plasma frais congelé / 1 culot des plaquettes / 1 culot de globules rouges. Le succès des plaquettes a été attribué au fait qu'elles peuvent empêcher la coagulopathie de se développer[53]. La récupération cellulaire et l'autotransfusion peuvent également être utilisées.

Des substituts sanguins tels que les transporteurs d'oxygène à base d'hémoglobine sont en développement; cependant, depuis 2013, il n'y en avait aucun de disponible pour un usage commercial en Amérique du Nord ou en Europe[47],[54],[55]. Ces produits ne sont disponibles que pour une utilisation générale en Afrique du Sud et en Russie.

Médicaments

modifier

L'acide tranexamique diminue la mortalité chez les personnes qui présentent des hémorragies, ainsi que celles qui présentent un traumatisme crânien léger à modéré et des signes de saignement intracrânien au scanner cérébral[56],[57],[58]. Cependant, il ne semble être bénéfique seulement s'il est administré dans les trois premières heures suivant le traumatisme[59].

Pour les saignements sévères, en raison de troubles de la coagulation, le facteur VIIa recombinant (une protéine qui aide à la coagulation du sang) peut être approprié[22],[48]. Bien qu'il diminue la consommation des facteurs de coagulation, il ne semble pas diminuer le taux de mortalité[60]. Chez ceux qui n'ont pas de déficit antérieur en facteur VII, son utilisation n'est pas recommandée en dehors des situations d'essai[61].

D'autres médicaments peuvent être utilisés en complément d'autres procédures afin de stabiliser la victime[4]. Bien que des médicaments inotropes positifs tels que la noradrénaline soient parfois utilisés en cas de choc hémorragique à la suite d'un traumatisme, il existe un manque de preuves de leur utilisation[62]. Par conséquent, à partir de 2012, ils n'ont pas été recommandés aux États-Unis[51]. Autoriser une pression artérielle basse peut être préférable dans certaines situations[63].

Chirurgie

modifier

La décision d'effectuer une intervention chirurgicale est déterminée par l'étendue du dommage et la localisation anatomique de la blessure. Les saignements doivent être contrôlés avant qu'une réparation définitive puisse survenir[64]. La chirurgie de contrôle des dommages (damage control surgery) est une doctrine de soins utilisée pour gérer un traumatisme grave dans lequel survient la triade létale avec un cycle d'acidose métabolique, d'hypothermie et d'hypotension pouvant entraîner la mort, si elle n'est pas corrigée[22]. Cette doctrine est mise en œuvre dans un contexte dégradé, lorsque les moyens sont insuffisants pour prendre en charge de manière complète le patient, notamment dans un hôpital de campagne (médecine de guerre) ou en cas d'afflux massif de victimes, par exemple à l'occasion d'une catastrophe (naturelle, industrielle, ferroviaire, aérienne, carambolage) ou d'une tuerie de masse ou d'un attentat. Typiquement, le blessé reçoit les soins chirurgicaux minimaux : sécurisation des voies aériennes (notamment drainage thoracique, intubation), arrêt des grandes hémorragies, parage des plaies (nettoyage, ablation mndes tissus nécrosés), alignement des fractures et mesures générales de réanimation. Des procédures moins critiques sont laissées pour plus tard en attendant que la victime soit plus stable.

Environ 15% de toutes les personnes traumatisées ont des blessures abdominales, et environ 25% d'entre elles nécessitent une chirurgie exploratoire. La majorité des décès évitables dus à un traumatisme résultent de saignements intra-abdominaux non reconnus[65].

Pronostic

modifier

Les décès par traumatisme surviennent à un stade immédiat, précoce ou tardif. Les décès immédiats sont généralement dus à une apnée, à une grave lésion cérébrale ou médullaire élevée, ou à une rupture cardiaque ou de gros vaisseaux sanguins. Les décès précoces surviennent en quelques minutes à quelques heures et sont souvent dus à des hémorragies dans la couche méningée externe du cerveau, des artères déchirées, du sang autour des poumons, de l'air autour des poumons, une rate rompue, une lacération du foie ou une fracture pelvienne. Un accès immédiat aux soins peut être crucial pour éviter la mort des personnes victimes de traumatismes majeurs. Les décès tardifs surviennent plusieurs jours ou semaines après la blessure[21] et sont souvent liés à une infection[66]. Le pronostic est meilleur dans les pays dotés d'un système de traumatologie dédié où les blessés ont un accès rapide et efficace à des installations de traitement appropriées[22].

Le pronostic à long terme est souvent compliqué par la douleur chronique; plus de la moitié des patients traumatisés ont des douleurs modérées à sévères un an après la blessure[67]. Beaucoup connaissent également une qualité de vie réduite des années après une blessure[68]; 20% des victimes souffrant d'une forme d'incapacité[69]. Un traumatisme physique peut entraîner le développement d'un trouble de stress post-traumatique (TSPT)[70]. Une étude n'a trouvé aucune corrélation entre la gravité du traumatisme et le développement du TSPT[71].

Épidémiologie

modifier
 
Décès par traumatismes pour 100 000 habitants en 2004[72]
  • no data
  • < 25
  • 25–50
  • 50–75
  • 75–100
  • 100–125
  • 125–150
  • 150–175
  • 175–200
  • 200–225
  • 225–250
  • 250–275
  • > 275
  •  
    Incidence des accidents par activité au Danemark

    Les traumatismes représentent la sixième cause de décès dans le monde, entraînant cinq millions de décès chaque année ce qui fait aussi 10% de tous les décès annuels. Il s'agit de la cinquième cause d'invalidité importante[73]. Environ la moitié des décès par traumatisme surviennent chez des personnes âgées de 15 à 45 ans et les traumatismes sont la principale cause de décès dans ce groupe d'âge[74]. Les blessures touchent plus d'hommes; 68% des blessures surviennent chez les hommes[75] et les décès dus à un traumatisme sont deux fois plus fréquents chez les hommes que chez les femmes, cela s'explique par le fait que les hommes sont beaucoup plus disposés à s'engager dans des activités à risque. Les adolescents et les jeunes adultes représentent le groupe le plus à risque de blessures[76]. Alors que les personnes âgées sont moins susceptibles d'être blessées, elles sont plus susceptibles de mourir de blessures subies en raison de différences physiologiques car avec la vieillesse le corps à davantage de difficultés à compenser les blessures. Les principales causes de décès traumatique sont les lésions du système nerveux central et les pertes de sang importantes. Diverses échelles de classification existent pour les traumatismes afin de déterminer la gravité des blessures. Ces échelles sont utilisées pour déterminer les ressources à utiliser et, pour la collecte statistique.

    Histoire

    modifier

    Les restes humains découverts sur le site de Nataruk à Turkana, au Kenya, présenteraient des signes de traumatisme majeur - à la fois contondant et pénétrant - au niveau de la tête, du cou, des côtes, des genoux et aux mains, qui a été interprété par certains chercheurs comme établissant l'existence d'une guerre entre deux groupes de chasseurs-cueilleurs il y a 10 000 ans[77]. Les preuves d'un traumatisme contondant à Nataruk ont cependant été contestées et l'interprétation selon laquelle le site représenterait un premier exemple de guerre a été remise en question[78].

    Société et culture

    modifier

    Économie

    modifier

    Le coût financier du traumatisme est double avec à la fois le montant d'argent dépensé pour le traitement du traumatisme et à la fois la perte de gain économique potentiel en raison de l'absence du travail. Le coût financier moyen du traitement des traumatismes aux États-Unis est d'environ 334 000 $ par personne, ce qui le rend plus coûteux que le traitement du cancer et des maladies cardiovasculaires[79]. L'une des raisons du coût élevé du traitement des traumatismes est la possibilité accrue de complications, ce qui conduit à la nécessité de recourir à davantage d'interventions[80]. Le maintien d'un centre de traumatologie est coûteux car il est ouvert en permanence et maintient un état de préparation pour recevoir des patients, même s'il n'y en a pas[81]. En plus des coûts directs du traitement, il y a aussi un fardeau sur l'économie en raison de la perte de salaire et de productivité, qui en 2009, représentait, aux États-Unis, environ 694 milliards de dollars[82].

    Pays en développement

    modifier

    Les citoyens des pays en développement ont souvent des taux de mortalité par traumatisme plus élevés. Ces pays représentaient 89% de tous les décès dus à des blessures dans le monde[75]. Beaucoup de ces pays n'ont pas accès à des soins chirurgicaux suffisants et beaucoup n'ont pas de système de traumatologie en place. En outre, la plupart des pays en développement ne disposent pas d'un système de soins préhospitaliers, ce qui fait que la plupart des blessés sont transportés par des véhicules privés. De plus, leurs hôpitaux manquent d'équipement approprié, de ressource organisationnelle et du personnel formé[83],[84].

    Populations spécifiques

    modifier

    Enfants

    modifier
    Cause Décès par an
    Accident de la route 260 000
    Noyade 175 000
    Brûlures 96 000
    Chutes 47 000
    Les toxines 45 000

    En raison de différences anatomiques et physiologiques, les blessures chez les enfants doivent être abordées différemment de celles des adultes[85]. Les accidents sont la principale cause de décès chez les enfants de 1 à 14 ans[69]. Aux États-Unis, environ seize millions d'enfants se rendent chaque année aux urgences en raison d'une blessure. Les garçons sont plus fréquemment blessés que les filles dans un sex-ratio de 2:1. Les cinq blessures non intentionnelles les plus courantes chez les enfants, dans le monde en 2008, sont les accidents de la route, les noyades, les brûlures, les chutes et les intoxications[86].

    L'estimation du poids est un élément important de la gestion des traumatismes chez les enfants, car le dosage précis du médicament peut être essentiel pour les efforts de réanimation[87]. Il existe un certain nombre de méthodes pour estimer le poids, y compris le ruban Broselow, la formule de Leffler et la formule de Theron[88].

    Grossesse

    modifier

    Le traumatisme survient dans environ 5% de toutes les grossesses[89], et est la principale cause de décès maternel. De plus, les femmes enceintes peuvent présenter un décollement placentaire, un travail prématuré et une rupture utérine. Il y a des problèmes de diagnostic pendant la grossesse; Il a été démontré que les rayonnements ionisants provoquent des anomalies congénitales[4] bien que les doses utilisées pour les examens typiques soient généralement considérées comme sûres. En raison des changements physiologiques normaux qui se produisent pendant la grossesse, le choc hémorragique peut être plus difficile à diagnostiquer[90]. Lorsque la femme est enceinte de plus de 23 semaines, il est recommandé de surveiller le fœtus pendant au moins quatre heures par cardiotocographie.

    Un certain nombre de traitements au-delà des soins traumatologiques typiques peuvent être nécessaires lorsque la patiente est enceinte. Étant donné que le poids de l'utérus sur la veine cave inférieure peut diminuer le retour du sang vers le cœur, il peut être très bénéfique de coucher une femme en fin de grossesse sur son côté gauche[89]. Il est également recommandées d'administrer les immunoglobulines anti-D chez les celles rhésus négatives et les corticostéroïdes chez celles qui sont entre 24 et 34 semaines et qui sont sur le point d'accoucher naturellement ou non. Ce traitement et le même pour celles qui subissent une césarienne à cause d'un arrêt cardiaque.

    Recherche

    modifier

    La plupart des recherches sur les traumatismes ont eu lieu pendant la guerre et les conflits militaires en raison de l'augmentation des dépenses de recherche sur les traumatismes afin de prévenir les décès liés au combat[91]. Certaines recherches sont en cours sur des patients qui ont été admis dans une unité de soins intensifs ou un centre de traumatologie et qui ont subi un traumatisme qui a entraîné un changement négatif dans leur qualité de vie liée (anxiété, dépression...)[92]. De nouveaux produits sanguins conservés font également l'objet de recherches pour une utilisation dans les soins préhospitaliers; il n'est pas pratique d'utiliser les produits sanguins actuellement disponibles en temps opportun dans les régions éloignées, rurales ou sur les théâtres de guerre[93].

    Notes et références

    modifier
    1. « Glossary », National Highway Traffic Safety Administration (consulté le )
    2. Palmer, « Major trauma and the injury severity score—where should we set the bar? », Annual Proceedings of the Association for the Advancement of Automotive Medicine, vol. 51,‎ , p. 13–29 (PMID 18184482, PMCID 3217501)
    3. Moore 2013, p. 77
    4. a b c et d J Marx, Rosen's emergency medicine: concepts and clinical practice, Philadelphia, Mosby/Elsevier, , 243–842 p. (ISBN 978-0323054720)
    5. Moore 2013, pp. 77–98
    6. « Discussion document on injury severity measurement in administrative datasets » () (lire en ligne, consulté le )
    7. Ahn, Singh, J, Nathens, A et MacDonald, RD, « Pre-hospital care management of a potential spinal cord injured patient: a systematic review of the literature and evidence-based guidelines », Journal of Neurotrauma, vol. 28, no 8,‎ , p. 1341–61 (PMID 20175667, PMCID 3143405, DOI 10.1089/neu.2009.1168)
    8. « (en) Marx J, Rosen's emergency medicine: concepts and clinical practice 7th edition, Mosby/Elsevier, 2010, 243–842 p. (ISBN 9780323054720) », book,‎
    9. Moore 2013, p. 2
    10. PA DiPrima Jr., EMT-Basic, McGraw-Hill, , 227–33 p. (ISBN 978-0071496797)
    11. Jeff Garner, Greaves, Ian, Ryan, James R. et Porter, Keith R., Trauma care manual, London, Hodder Arnold, (ISBN 978-0340928264)
    12. Introduction to Emergency Medicine, Philadelphia, Lippincott Williams & Willkins, , 393–431 p. (ISBN 978-0781732000)
    13. Kannus, Parkkari, Jarvinen et Jarvinen, « Basic science and clinical studies coincide: active treatment approach is needed after a sports injury », Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports, vol. 13, no 3,‎ , p. 150–54 (PMID 12753486, DOI 10.1034/j.1600-0838.2003.02225.x)
    14. Boffard, Kenneth, Manual of Definitive Surgical Trauma Care, London, England, Hodder Arnold Publishers, (ISBN 978-0340947647)
    15. Winterborn et Cook, « The Pathophysiology of Severe Trauma », Surgery, vol. 21, no 9,‎ , p. 240a (DOI 10.1383/surg.21.9.240.16923)
    16. a et b Sutin, Kenneth M et Marino, Paul L., The ICU book, Hagerstwon, MD, Lippincott Williams & Wilkins, (ISBN 978-0781748025)
    17. Pietzman 2002, p. 21
    18. Pietzman 2002, p. 17
    19. Pietzman 2002, p. 19
    20. « Pathophysiology of polytrauma », Injury, vol. 36, no 6,‎ , p. 691–709 (PMID 15910820, DOI 10.1016/j.injury.2004.12.037)
    21. a b c et d American College of Surgeons Committee on Trauma, ATLS: Advanced Trauma Life Support Program for Doctors, Chicago, , 8e éd. (ISBN 978-1880696316)
    22. a b c d e et f Bonatti et Calland, « Trauma », Emergency Medicine Clinics of North America, vol. 26, no 3,‎ , p. 625–48 (PMID 18655938, DOI 10.1016/j.emc.2008.05.001)
    23. « Effect of whole-body CT during trauma resuscitation on survival: a retrospective, multicentre study », Lancet, vol. 373, no 9673,‎ , p. 1455–61 (PMID 19321199, DOI 10.1016/S0140-6736(09)60232-4)
    24. Jiang, Ma, Jiang et Ye, « Comparison of whole-body computed tomography vs selective radiological imaging on outcomes in major trauma patients: a meta-analysis », Scandinavian Journal of Trauma, Resuscitation and Emergency Medicine, vol. 22, no 1,‎ , p. 54 (PMID 25178942, PMCID 4347587, DOI 10.1186/s13049-014-0054-2)
    25. « Computed tomographic scanning without oral contrast solution for blunt bowel and mesenteric injuries in abdominal trauma », J Trauma, vol. 56, no 2,‎ , p. 314–22 (PMID 14960973, DOI 10.1097/01.TA.0000058118.86614.51)
    26. « Contrast-induced nephropathy in elderly trauma patients », J Trauma, vol. 68, no 2,‎ , p. 294–97 (PMID 20154540, DOI 10.1097/TA.0b013e3181cf7e40)
    27. « Use of advanced radiology during visits to US emergency departments for injury-related conditions,1998–2007 », JAMA, vol. 304, no 13,‎ , p. 1465–71 (PMID 20924012, DOI 10.1001/jama.2010.1408)
    28. « Over reliance on computed tomography imaging in patients with severe abdominal injury: is the delay worth the risk? », J Trauma, vol. 70, no 2,‎ , p. 278–84 (PMID 21307722, DOI 10.1097/TA.0b013e31820930f9)
    29. Kanji, Neitzel, A, Sekhon, M et McCallum, J, « Sixty-four-slice computed tomographic scanner to clear traumatic cervical spine injury: systematic review of the literature. », Journal of Critical Care, vol. 29, no 2,‎ , p. 314.e9–13 (PMID 24393410, DOI 10.1016/j.jcrc.2013.10.022)
    30. a et b Hoyt et Coimbra, « Trauma systems », Surgical Clinics of North America, vol. 87, no 1,‎ , p. 21–35, v–vi (PMID 17127121, DOI 10.1016/j.suc.2006.09.012)
    31. Walker, Bonnie, Injury Prevention for Young Children: A Research Guide, Greenwood, (ISBN 978-0313296864, lire en ligne), 2
    32. CDC Injury Fact Book, Atlanta, Georgia, National Center for Injury Prevention and Control Centers for Disease Control and Prevention Atlanta, Georgia, , 35–101 p.
    33. Greaves, Porter, Ryan, Garner 2008, p. 6.
    34. « Centers for Disease Control and Prevention Injury Prevention and Control: Injury Response: Acute Injury Care » [archive du ] (consulté le )
    35. Moore 2013, pp. 154–66
    36. Sullivent, Faul, M et Wald, MM, « Reduced mortality in injured adults transported by helicopter emergency medical services », Prehospital Emergency Care, vol. 15, no 3,‎ jul–sep 2011, p. 295–302 (PMID 21524205, DOI 10.3109/10903127.2011.569849, lire en ligne)
    37. « The OPALS Major Trauma Study: impact of advanced life-support on survival and morbidity », CMAJ, vol. 178, no 9,‎ , p. 1141–52 (PMID 18427089, PMCID 2292763, DOI 10.1503/cmaj.071154)
    38. « Prehospital trauma care: what do we really know? », Curr Opin Crit Care, vol. 13, no 6,‎ , p. 691–96 (PMID 17975392, DOI 10.1097/MCC.0b013e3282f1e77e)
    39. « Clinical effectiveness and cost-effectiveness of prehospital intravenous fluids in trauma patients », Health Technol Assess, vol. 8, no 23,‎ , iii, 1–103 (PMID 15193210, DOI 10.3310/hta8230)
    40. « Scoop and run to the trauma center or stay and play at the local hospital: hospital transfer's effect on mortality », J Trauma, vol. 69, no 3,‎ , p. 595–99; discussion 599–601 (PMID 20838131, DOI 10.1097/TA.0b013e3181ee6e32)
    41. Moore 2013, p. 160
    42. Moore 2013, p. 163
    43. Nemeth, Maghraby, N et Kazim, S, « Emergency airway management: the difficult airway. », Emergency Medicine Clinics of North America, vol. 30, no 2,‎ , p. 401–20, ix (PMID 22487112, DOI 10.1016/j.emc.2011.12.005)
    44. Moore 2013, p. 161
    45. « Part 12: cardiac arrest in special situations: 2010 American Heart Association Guidelines for Cardiopulmonary Resuscitation and Emergency Cardiovascular Care », Circulation, vol. 122, no 18 Suppl 3,‎ , S829–61 (PMID 20956228, DOI 10.1161/CIRCULATIONAHA.110.971069)
    46. « Maxillofacial trauma patient: coping with the difficult airway », World Journal of Emergency Surgery, vol. 4,‎ , p. 21 (PMID 19473497, PMCID 2693512, DOI 10.1186/1749-7922-4-21)
    47. a b et c Cherkas, « Traumatic Hemorrhagic Shock: Advances In Fluid Management », Emergency Medicine Practice, vol. 13, no 11,‎ , p. 1-19; quiz 19-20 (PMID 22164397, lire en ligne [archive du ])
    48. a et b « Intravenous fluid resuscitation for the trauma patient », Curr Opin Crit Care, vol. 16, no 4,‎ , p. 283–88 (PMID 20601865, DOI 10.1097/MCC.0b013e32833bf774)
    49. Wang, Hsieh, WH, Chou, HC et Huang, YS, « Liberal Versus Restricted Fluid Resuscitation Strategies in Trauma Patients: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials and Observational Studies », Critical Care Medicine, vol. 42, no 4,‎ , p. 954–61 (PMID 24335443, DOI 10.1097/CCM.0000000000000050)
    50. a et b Tintinalli, Judith E., Emergency Medicine: A Comprehensive Study Guide (Emergency Medicine (Tintinalli)), New York, McGraw-Hill Companies, (ISBN 978-0071484800), p. 176
    51. a et b Kobayashi, Costantini, TW et Coimbra, R, « Hypovolemic shock resuscitation », The Surgical Clinics of North America, vol. 92, no 6,‎ , p. 1403–23 (PMID 23153876, DOI 10.1016/j.suc.2012.08.006)
    52. « New developments in massive transfusion in trauma », Curr Opin Anesthesiol, vol. 23, no 2,‎ , p. 246–50 (PMID 20104173, DOI 10.1097/ACO.0b013e328336ea59)
    53. « In Medical Triumph, Homicides Fall Despite Soaring Gun Violence », Wall street Journal (consulté le )
    54. « UpToDate Inc. » (consulté le )
    55. « Artificial O2 carriers: status in 2005 », Curr. Pharm. Des., vol. 11, no 31,‎ , p. 4099–114 (PMID 16378514, DOI 10.2174/138161205774913354, lire en ligne [archive du ])
    56. « Effects of tranexamic acid on death, vascular occlusive events, and blood transfusion in trauma patients with significant haemorrhage (CRASH-2): a randomised, placebo-controlled trial », The Lancet, vol. 376, no 9734,‎ , p. 23–32 (PMID 20554319, DOI 10.1016/S0140-6736(10)60835-5)
    57. « Tranexamic acid for trauma patients: a critical review of the literature », The Journal of Trauma, vol. 71, no 1 Suppl,‎ , S9–14 (PMID 21795884, DOI 10.1097/TA.0b013e31822114af)
    58. (en) CRASH-3 trial collaborators, « Effects of tranexamic acid on death, disability, vascular occlusive events and other morbidities in patients with acute traumatic brain injury (CRASH-3): a randomised, placebo-controlled trial », The Lancet, vol. 394, no 10210,‎ , p. 1713–1723 (ISSN 0140-6736, PMID 31623894, PMCID 6853170, DOI 10.1016/S0140-6736(19)32233-0, lire en ligne)
    59. Napolitano, Cohen, Cotton et Schreiber, « Tranexamic acid in trauma: how should we use it? », The Journal of Trauma and Acute Care Surgery, vol. 74, no 6,‎ , p. 1575–86 (PMID 23694890, DOI 10.1097/ta.0b013e318292cc54)
    60. « Results of the CONTROL trial: efficacy and safety of recombinant activated Factor VII in the management of refractory traumatic hemorrhage », J Trauma, vol. 69, no 3,‎ , p. 489–500 (PMID 20838118, DOI 10.1097/TA.0b013e3181edf36e)
    61. Simpson, Lin, Y, Stanworth, S et Birchall, J, « Recombinant factor VIIa for the prevention and treatment of bleeding in patients without haemophilia », Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 3, no 3,‎ , p. CD005011 (PMID 22419303, DOI 10.1002/14651858.CD005011.pub4)
    62. Senz et Nunnink, L, « Review article: inotrope and vasopressor use in the emergency department », Emergency Medicine Australasia, vol. 21, no 5,‎ , p. 342–51 (PMID 19694785, DOI 10.1111/j.1742-6723.2009.01210.x)
    63. « Vasopressor and Inotrope Usage in Shock », Department of Surgical Education, Orlando Regional Medical Center, (consulté le )
    64. Andrew B., MD Peitzman, Andrew B. Peitzman, Michael, MD Sabom, Donald M., MD Yearly et Timothy C., MD Fabian, The trauma manual, Hagerstwon, MD, Lippincott Williams & Wilkins, (ISBN 978-0781726412)
    65. J.E.F. Fitzgerald et Mike Larvin, Clinical Surgery: A Practical Guide, CRC Press, , 192–204 p. (ISBN 978-1444109627), « Chapter 15: Management of Abdominal Trauma »
    66. Moore 2013, p. 330
    67. « Prevalence of pain in patients 1 year after major trauma », Arch Surg, vol. 143, no 3,‎ , p. 282–87; discussion 288 (PMID 18347276, DOI 10.1001/archsurg.2007.61)
    68. « Quality of life 2–7 years after major trauma », Acta Anaesthesiol Scand, vol. 52, no 2,‎ , p. 195–201 (PMID 18005377, DOI 10.1111/j.1399-6576.2007.01533.x)
    69. a et b The Trauma Manual, Philadelphia, Lippincott Williams & Wilkins, , 499–514 p. (ISBN 978-0781762755), « Pediatric Trauma »
    70. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Washington, USA, American Psychiatric Association, , 424–29 p., « 309.81 Posttraumatic Stress Disorder »
    71. Feinstein et Dolan, « Predictors of post-traumatic stress disorder following physical trauma: an examination of the stressor criterion », Psychological Medicine, Cambridge University Press, vol. 21, no 1,‎ , p. 85–91 (PMID 2047509, DOI 10.1017/S0033291700014689)
    72. « Death and DALY estimates for 2004 by cause for WHO Member States » [xls], World Health Organization, (consulté le )
    73. Søreide K, « Epidemiology of major trauma », The British Journal of Surgery, vol. 96, no 7,‎ , p. 697–98 (PMID 19526611, DOI 10.1002/bjs.6643)
    74. Major trauma, Oxford, 1. publ., (ISBN 978-0199543328), p. 2
    75. a et b « Injuries », The New England Journal of Medicine, vol. 368, no 18,‎ , p. 1723–30 (PMID 23635052, DOI 10.1056/NEJMra1109343)
    76. Moore 2013, p. 23
    77. Lahr, Rivera, Power et Mounier, « Inter-group violence among early Holocene hunter-gatherers of West Turkana, Kenya », Nature, vol. 529, no 7586,‎ , p. 394–98 (PMID 26791728, DOI 10.1038/nature16477, lire en ligne)
    78. Stojanowski, Seidel, Fulginiti et Johnson, « Contesting the Massacre at Nataruk », Nature, vol. 539, no 7630,‎ , E8–E10 (PMID 27882979, DOI 10.1038/nature19778)
    79. PHTLS: Prehospital Trauma Life Support, Mosby/JEMS, (ISBN 978-0323065023)
    80. « Real money: complications and hospital costs in trauma patients », Surgery, vol. 144, no 2,‎ , p. 307–16 (PMID 18656640, PMCID 2583342, DOI 10.1016/j.surg.2008.05.003)
    81. « The cost of trauma center readiness », American Journal of Surgery, vol. 187, no 1,‎ , p. 7–13 (PMID 14706578, DOI 10.1016/j.amjsurg.2003.06.002)
    82. « Injury Facts », National Safety Council (consulté le )
    83. « Care of the injured worldwide: trauma still the neglected disease of modern society », Scandinavian Journal of Trauma, Resuscitation and Emergency Medicine, vol. 20, no 1,‎ , p. 64 (PMID 22980446, PMCID 3518175, DOI 10.1186/1757-7241-20-64)
    84. « Strengthening the prevention and care of injuries worldwide », Lancet, vol. 363, no 9427,‎ , p. 2172–79 (PMID 15220042, DOI 10.1016/S0140-6736(04)16510-0)
    85. Emergency Care, Englewood Cliffs, New Jersey, , 11e éd., 848–52 p. (ISBN 978-0135005248)
    86. (en) « UN raises child accidents alarm », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
    87. « Comparison of Broselow tape measurements versus physician estimations of pediatric weights », The American Journal of Emergency Medicine, vol. 29, no 5,‎ , p. 482–8–8 (PMID 20825816, DOI 10.1016/j.ajem.2009.12.002)
    88. « Evaluation of the accuracy of different methods used to estimate weights in the pediatric population », Pediatrics, vol. 123, no 6,‎ , e1045–51 (PMID 19482737, DOI 10.1542/peds.2008-1968)
    89. a et b Tibbles, « Trauma In Pregnancy: Double Jeopardy », Emergency Medicine Practice, vol. 10, no 7,‎ (lire en ligne)
    90. Campbell, John Creighton, Basic trauma life support for paramedics and other advanced providers, Upper Saddle River, N.J, Brady/Prentice Hall Health, , 239–47 p. (ISBN 978-0130845849)
    91. Gulland A, « Emergency Medicine: Lessons from the battlefield », BMJ, vol. 336, no 7653,‎ , p. 1098–100 (PMID 18483051, PMCID 2386631, DOI 10.1136/bmj.39568.496424.94)
    92. « Outcome after injury: memories, health-related quality of life, anxiety, and symptoms of depression after intensive care », J Trauma, vol. 66, no 4,‎ , p. 1226–33 (PMID 19088550, DOI 10.1097/TA.0b013e318181b8e3)
    93. « New trends in resuscitation », Current Problems in Surgery, vol. 48, no 8,‎ , p. 531–64 (PMID 21718901, PMCID 3128790, DOI 10.1067/j.cpsurg.2011.04.002)

    Bibliographie

    modifier
    • Jeff Garner, Greaves, Ian, Ryan, James R. et Porter, Keith R., Trauma Care Manual, London, England, Hodder Arnold, (ISBN 978-0340928264)
    • Feliciano, David V., Mattox, Kenneth L. et Moore, Ernest J, Trauma, Seventh Edition (Trauma (Moore)), McGraw-Hill Professional, (ISBN 978-0071663519)
    • Andrew B., Peitzman, Michael, MD Sabom, Donald M., MD Yearly et Timothy C., MD Fabian, The trauma manual, Hagerstwon, MD, Lippincott Williams & Wilkins, (ISBN 978-0781726412)

    Lectures complémentaires

    modifier
    • Emergency War Surgery, Washington, , 3e éd. (lire en ligne)
    • Textbook of Military Medicine, Part IV: Surgical Combat Casualty Care, vol. 1: Anesthesia and Perioperative Care of the Combat Casualty, Washington, Borden Institute, (lire en ligne)

    Liens externes

    modifier