Transports en Algérie

(Redirigé depuis Transport en Algérie)

Les transports en Algérie sont diversifiés en raison de l'étendue de l'échelle géographique de l'Algérie, en relation avec la superficie de son territoire estimé à 2 381 774 km². L'Algérie est dotée d'un réseau routier structurant qui s'étend sur une longueur totale de 129 000 km, équipé de 4 815 ouvrages d'art.

Un réseau important qui reste dans un sens plus significatif, déterminant pour l'économie du pays et donc essentiel également pour permettre les voies de communication entre les villes et les villages en vue de réduire au maximum le désenclavement des régions lointaines. Le secteur des travaux publics lié au développement du réseau routier est en pleine expansion, et donc porteur de croissance économique car dans ce contexte, le Ministère des Travaux Publics (MTP) algérien a confié à l’Organisme National de Contrôle Technique des Travaux Publics (CTTP) l’amélioration des performances de gestion et d’entretien du réseau routier. Même si quelques régions algériennes demeurent encore isolées en raison de l'absence d'infrastructure routière, le réseau routier demeure l'un des plus denses du continent africain si la longueur des routes goudronnées s’étend sur plus de 108 450 km.

L'Algérie compte également un réseau ferroviaire, aérien et maritime.

Situation du réseau de transport modifier

Tableau général sur la situation du réseau de transport en Algérie[1].
Indicateur Valeur
Routes 118 306 km : Nationale, Départementales et Communales
Autoroutes 2 451 km (2011)
Nombre d’aéroports 35 dont 13 internationaux (2009)
Voies ferrées 4 200 km en service, 6 300 km en cours de construction (estimation fin 2014) soit un total de 10 500 km
Nombre de ports 40, 11 mixtes, 2 destinés aux hydrocarbures
Nombre de voitures 6,5 millions (2019)
Source: Présidence de la République Algérienne et CIA World Factbook

Transport terrestre modifier

Réseau routier modifier

 
Autoroute Est-Ouest à 3 voies.
 
Nouvelle autoroute Est-Ouest reliant l'Algérie sur une distance de 1216 km.

Un des plus importants réseaux du Maghreb et d'Afrique, d'une longueur de 108 302 km, répartit sur 76 028 km de routes nationales / départementales et 32 274 km de routes secondaires, le réseau routier est en plein développement, grâce au programme de modernisation des transports routier et ferroviaire qui prévoit la réalisation de l'Autoroute Est-Ouest de (1 216 km) l'autoroute des hauts plateaux de (1 330 km), et la réalisation de 19 000 km de route, ainsi que la finition de la route transsaharienne Nord-Sud.

L’Algérie sera traversée du Nord au Sud par la route transsaharienne. Celle-çi est promue par le gouvernement pour accroître le commerce entre les six pays traversés : Algérie, Mali, Niger, Nigeria, Tchad et Tunisie.

- Projet d'autoroute des hauts plateaux :

  • Longueur : 1330 km
  • Début des travaux 2009, achèvement en 2013
  • Coût du projet : quelque 11 milliards de dollars

- Rocades et voies express :

  • Raccordements des autoroutes Est-Ouest, hauts-plateaux, transsaharienne Nord-Sud, routes du littoral...)
  • Début des travaux 2009, achèvement en 2013.

Autobus modifier

 
AutoBus de l'ETUSA, de la ligne 66 Place du 1er mai - Bachdjarrah (par Cité Amirouche), Alger.
 
Autocar de tourisme dans le Sud de l'Algérie

Dans la majorité des villes, les autobus privés et de l'État possèdent des lignes qui desservent la plupart des quartiers. Ainsi à Alger la compagnie nationale Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA) éprouve des difficultés face à la demande des citoyens[2]. Des mégabus ont été ajoutés au transport pour améliorer les services[3].Il existe dans les grandes villes comme Alger ou Oran de petits Minibus blancs qui relient les différents quartiers entre eux.

Taxis modifier

 
Un taxi radio à Batna.

En Algérie, il existe des taxis individuels et des taxis collectifs, ces derniers effectuant des trajets prédéfinis et les horaires n'étant pas fixes. Pendant les heures de pointe, il est indispensable de partager le taxi avec d’autres personnes. Il existe aussi dans les gares routières des grandes villes des taxis inter-wilayas reliant les grandes villes.

Transport ferroviaire modifier

Chemins de fer modifier

 
La gare d'Oran.
 
Rame automotrice Diesel ZZ 2202 CAF de la SNTF à Sidi Bel Abbès.

Le réseau ferroviaire est estimé à 4 200 km en 2011, il connaît depuis peu une électrification au niveau de certains tronçons, ce qui doit conduire incessamment à l'installation de trains à grande vitesse qui devraient relier les villes les plus importantes du pays[4]. Le trafic du réseau ferroviaire est géré par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Ce réseau s'étend sur 4 209 km et doté de plus de 200 gares couvrant surtout le Nord du pays. Il est constitué de 2 888 km de voies normales dont :

  • 299 km de voies électrifiées
  • 305 km à doubles voies.
  • 1 085 km de voies étroites.

Il connaît depuis 2004 une électrification au niveau de certains tronçons, ce qui doit conduire incessamment à l'installation de trains à grande vitesse qui devraient relier les villes les plus importantes du pays (Zéralda-Birtouta, Bordj Bou Arréridj-Khemis Miliana, Boumedfaa-Djelfa, Touggourt-Hassi Messaoud, Oued Tlilat- frontières marocaines, Relizane-Tiaret-Tissemsilt, Oued Sly-Yellel, Alger-Annaba, Alger-Sétif-Tizi Ouzou, Alger-Oran, Oran-Tlemcen, etc.).

Parmi les projets ferroviaires en cours figurent notamment l'électrification de 1 000 km de voies ferrées, et la réalisation de 3 000 km de voie ferrées.

Le réseau algérien est le deuxième en kilomètres du continent africain[5].

Métro modifier

 
Rames du métro d'Alger

L'ouverture du métro d'Alger le 31 octobre 2011, reliant la Tafourah - Grande Poste à Haï El Badr d'une longueur de 9 km et desservant 10 stations, fait d'Alger, la première ville du Maghreb à être équipée d'un métro souterrain. Son exploitation est assurée par RATP El Djazaïr filiale de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) pour un contrat de huit ans avec l’Entreprise du métro d’Alger[6].

Les travaux d’extensions de la ligne 1 du métro d'Alger ont été achevés en 2015 et mis en service le 5 juillet 2015[7]. Il s'agit de la première extension de la ligne 1 du métro d'une longueur de 4 km reliant station Hai el Badr vers El Harrach. D'autres extensions ont été inaugurés en avril 2018, telles que la 2e extension de la ligne 1 d'une longueur de 3,7 km reliant Station Haï El Badr à Station Ain Naâdja, et la 3e extension de la ligne 1 reliant Tafourah - Grande Poste vers la Place des Martyrs d'une longueur de 1,9 km[8].

L'Algérie vient de lancer un autre projet phare dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, qui est le métro d'Oran. Un avis d'appel d'offres national et international a été lancée par l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), le 12 septembre 2010 pour la désignation d'un bureau d'études pour la réalisation du métro d'Oran[9]. Un bureau d'études espagnol, en l'occurrence SENER, a été retenu le 8 juillet 2012 pour la réalisation du métro d'Oran. Le tracé de la ligne partira de Haï Bouamama jusqu’au pôle universitaire de Belgaïd soit d'une longueur de 17 km et desservira 20 stations[10].

Tramway modifier

 
Rame du Tramway d'Oran.

Dans le cadre d'un plan quinquennal (2010-2014), l'Algérie a lancé un autre plan de développement et de modernisation du transport urbain ou interurbain avec le tramway.

Le tramway d'Alger est un système de transport en commun desservant l'agglomération d'Alger. En 2012, il comprend une ligne de 16,2 km pour 28 stations, et devrait s'étendre sur 23 km pour comprendre à terme 38 stations[11]. Le tramway de Constantine est un projet de transport en commun desservant l'agglomération de Constantine, en construction depuis 2008. Les premiers essais techniques du tramway de Constantine ont été effectués le  ; son tracé comprend une ligne de 9 km et 10 stations[12]. Le tramway d'Oran est un autre projet de transport en commun desservant l'agglomération d'Oran ; il est le plus long du pays, avec une distance globale de 48 km[13], et est en service depuis mai 2013. Le tramway de Sidi Bel Abbès a été inauguré en juillet 2017, celui d'Ouargla en mars 2018, celui de Sétif le 8 mai 2018 et celui de Mostaganem en 2022. En 2018, six villes d'Algérie disposent d'un tramway.

Plusieurs villes comme Batna et Annaba se doteront de lignes de tramway ; il a été procédé dernièrement[Quand ?] à l'élaboration d'études techniques de projets concernant ces villes. D'autres études appropriées seront entamées pour des projets de tramways dans d'autres wilayas[14]. Un accord de partenariat a été signé le 14 novembre 2010 par l’entreprise du métro d’Alger (EMA), l’entreprise Ferrovial et le groupe français Alstom, pour l'assemblage de rames au niveau du complexe Ferroviaire d'Annaba[15].

Transport aérien modifier

Aéroports modifier

 
Aéroport d'Alger - Houari Boumédiène, Alger.

L'Algérie compte 35 aéroports, dont 13 internationaux qui sont tous gérés par l'Établissement de gestion de services aéroportuaires. Le plus important est l'Aéroport d'Alger avec une capacité, depuis 2019, de 22 millions de passagers par an.

Compagnies aériennes modifier

 
Avion Airbus A330 de la compagnie Air Algérie.
 
Avion Dash8-Q400 de la compagnie Tassili Airlines.

La compagnie aérienne nationale Air Algérie domine quant à elle le marché du transport aérien qui compte depuis son ouverture à la concurrence Huit (08) autres compagnies privées. Elle s'occupe de plusieurs lignes vers l'Europe, l'Afrique, le Canada, la Chine, le Moyen-Orient. Plusieurs compagnies aériennes étrangères ont des vols vers l'Algérie (Tunisair, Royal Air Maroc, Air France, Alitalia, ASL Airlines France, Vueling, Lufthansa, Turkish Airlines, British Airways, etc.).

Depuis octobre 2011, le ministère des transports a autorisé la compagnie aérienne algérienne Tassili Airlines filiale de la compagnie pétrolière Sonatrach à effectuer des vols grand public[16], en plus de ces vols réguliers domestiques et le transport des ouvriers vers les gisements de pétrole et de gaz du Sahara algérien.

Transport maritime modifier

La Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) et Algérie Ferries sont des acteurs du transport maritime en Algérie. Plusieurs ferries font la liaison des passagers vers les côtes européennes ainsi que le transport de marchandises à travers le monde[17].

Le trafic maritime de marchandises modifier

La quasi-totalité du commerce international est réalisé par la voie maritime, via onze ports de commerce : Alger, Oran, Annaba, Skikda, Arzew/Bethioua, Béjaïa, Mostaganem, Ghazaouet, Jijel, Ténès et Dellys. À l'exception des terminaux gaziers et pétroliers, il y eut très peu de travaux d'aménagements des infrastructures portuaires. Il n'y a pas de transport maritime en cabotage, ni pour les marchandises - à l'exception du gaz - ni pour les passagers, malgré quelques tentatives de courtes durées et des projets inachevés.

La CNAN est créée en 1964, qui se voit attribuer le monopole du transport maritime de marchandises, passagers et hydrocarbures, ainsi que le remorquage, la manutention portuaire et les activités annexes au transport maritime : consignation maritime, avitaillement de navires, etc.. À cette époque les ports sont gérés par un organisme d'État unique : l'Office National des Ports (ONP). Au milieu des années 1980, la CNAN est divisée en trois compagnies : la SNTM/CNAN chargée du transport des marchandises, l'ENTMV chargée du transport maritime de passagers qui prendra plus tard le label d'Algérie Ferries et la SNTM/HYPROC qui est chargée du transport maritime des hydrocarbures et produits chimiques.

Le remorquage est attribué aux ports, la manutention et l'accostage portuaire de tous les ports sont dévolus à la Société nationale de manutention (SONAMA). Les ports deviennent des Sociétés par actions (SPA) autonomes, qui prendront aussi en charge la manutention et le remorquage. La Consignation maritime est dévolue quant à elle, à l'Entreprise nationale de consignation et d'activités annexes au transport maritime (ENCAATM), qui prendra plus tard le nom de Générale Maritime (GEMA) et qui gardera le monopole de son activité jusqu'en 1997. La Société nationale de transit et de magasinage (SONATMAG) dont l'activité est clairement définie dans son appellation prendra plus tard le nom de la Maghrébine de transport et auxiliaire (MTA).

Transport maritime des voyageurs modifier

Les pouvoirs publics avait la main-mise sur le transport maritime de voyageurs entre l'Algérie et la France par le biais de l'entreprise publique Algérie Ferries. Cependant, à la suite du boom migratoire des années 2000, ses capacités se sont révélées insuffisantes et les autorités publiques ont dû ouvrir leur ports à des concurrents. La flotte de la compagnie Algérie Ferries compte trois ferries récents : El Djazaïr II, Tariq Ibn Ziyad, Tassili II et Elyros, et les ports desservis par la compagnie sont: Alger, Oran, Mostaganem, Béjaïa, Skikda, Annaba en Algérie Marseille en France, Alicante, Valence et Barcelone en Espagne et Gênes en Italie. L'Algérie va acquérir trois navires en 2014 afin d'augmenter sa part sur le marché international[18].

Transport par câble modifier

Téléphériques modifier

L'Algérie a accordé un intérêt particulier au transport par câble vu que c’est un mode de transport écologique, sécurisé et touristique. Elle possède deux systèmes de transport par câble, la télécabine et le téléphérique à Alger, Constantine, Skikda, Annaba, Tlemcen, Blida, Oran et Tizi Ouzou. Certains téléphériques et télécabines ont fait l’objet d’une rénovation technologique comme les téléphériques d'Alger à El Madania, le Mémorial du martyr, celui de Bologhine et la Télécabine de Constantine.

L’Algérie sera doté, au fil des années à venir, d’un programme de projets neufs, de modernisation et de maintenance de tous les téléphériques du pays. En effet, beaucoup d'ouvrages viendront renforcer le moyen de transport en commun par câble du pays[19].

Notes et références modifier

  1. (fr) - http://www.elmouradia.dz/, site de la présidence de la République algérienne.
  2. BTCCTB
  3. Algérie dz
  4. Trains à grande vitesse en Algérie
  5. « Le marché des transports ferroviaires et urbains ferrés en Algérie 2013 », Ubifrance
  6. Abdelaziz Bouteflika inaugure le métro d'Alger, Mélanie Matarese, Le Figaro, le 31 octobre 2011
  7. Sellal en visite de travail à Alger - APS - 04 juillet 2015
  8. « aps.dz/fr/algerie/72361-le-pre… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  9. Le métro d'Oran bientôt en chantier , D.T. , Le Maghreb, le 13 septembre 2010.
  10. Métro d’Oran L’espagnol Sener retenu , Reguieg-Issaad. K., Journal Liberté, le 7 juillet 2012.
  11. Un 2e tronçon du tramway d’Alger en service le 15 juin, La rédaction, El watan, 26 mai 2012
  12. La mise en service prévue pour le premier trimestre 2013, Ratiba. B, El watan, 2 mai 2012
  13. Tramway d’Oran : Dernière ligne droite, M. Koursi, El Moudjahid, 27 mai 2012
  14. « Lancement prochain de 14 projets de tramways »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), S.H., S.H., 29 mai 2010
  15. Alstom créé une filiale commune avec Ferrovial pour assembler les tramways algériens, Frédéric Dubessy, Econostrum.info, 15 novembre 2010
  16. Algérie: Tassili Airlines se lance dans les vols grand public. Site internet d'Air Journal. Consulté le 5/10/2011.
  17. Algérie Ferries
  18. , Transport maritime L’Algérie va acquérir trois navires en 2014, Rédaction Nationale, Journal Liberté, 20 juillet 2014
  19. Algérie - Mise à niveau des téléphériques et projets en cours, Synthèse de l'article - Équipe Algerie-Monde.com, D'après El Watan. www.elwatan.com. Par M. Tchoubane , Le 3 décembre 2008.

Annexes modifier

Article connexe modifier