Transport collectif en site propre de Martinique

ligne de bus à haut niveau de service en Martinique, France

Transport collectif en site propre de Martinique
Image illustrative de l’article Transport collectif en site propre de Martinique
BHNS (Bus à haut niveau de service) arrivant au terminus de Fort-de-France – Almadies.

Réseau Mozaïk (lignes A et B)[1]
Terminus Almadies Bô Kannal
Carrère
Mahault
Communes desservies 2
Histoire
Mise en service
Exploitant RTM (Régie des transports de Martinique)[2]
Infrastructure
Conduite (système) Conducteur
Exploitation
Matériel utilisé Van Hool ExquiCity 24
Dépôt d’attache Lareinty
Points d’arrêt 18
Longueur 13,9 km
Temps de parcours environ 30 min
Distance moyenne entre points d’arrêt 800 m
Jours de fonctionnement LMaMeJVSD
Schéma de la ligne
uSTR+l uBHFq uSTR+r
Almadies Bô Kannal
(lignes A et B)
uSTRf uSTRg
uSTRl uABZ+lr uSTRr
BOOT uBHF
Pointe Simon
uSTR+l uABZlr uSTR+r
uSTRf uBHF(L)g
Félix Éboué
BOOT uBHF(R)f uSTRg
Caraïbes
BOOT uSTRf uBHF(L)g
François Mitterrand
uSTRl uABZ+lr uSTRr
uHST
Maurice Bishop
uHST
Croisée Manioc
uHST
Kerlys
uSTR+l uABZlr uSTR+r
uSTRf RA+l uSKRZ-Au RACONTfq
Autoroute A1
uSTRf RA uBHF(L)g
Morne Calebasse
uBHF(R)f RA uSTRg
Dillon
uBHF(R)f RA uBHF(L)g
Chateauboeuf
uBHF(R)f RA uBHF(L)g
Californie
uBHF(R)f RA uBHF(L)g
Acajou
uBHF(R)f RA uSTRg
Mangles
uABZgl uSKRZ-Auq uKRZol uKBHFeq
Mahault (ligne B)
uBHF(R)f RA uBHF(L)g
Lézarde
uABZg+l uSKRZ-Aoq uSTRr
FLUG uHST RA
Aéroport
uSTRl uSKRZ-Aoq uSTRq uKBHFeq
Carrère (ligne A)
RACONTf
Autoroute A1

Le Transport collectif en site propre (TCSP) de Martinique est une ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) mise en exploitation commerciale le entre Fort-de-France et Le Lamentin[3].

Il est exploité par la Régie des Transports de la Martinique et fait partie du réseau de bus Mozaïk desservant l’agglomération de Fort-de-France. Il a pour objectif de décongestionner Fort-de-France et le sud de l’agglomération (Aéroport international et Le Lamentin)[4] en permettant et en favorisant les déplacements sans voiture. D'une longueur de 13,9 km, il comporte 18 stations et deux lignes (A et B). Ses trois terminus sont pensés comme des pôles d'échange multimodaux, avec des correspondances bus et des parkings relais. Une autre ligne, vers Schœlcher au nord, est aussi prévue, ainsi que, dans un deuxième temps, une ligne vers Le Robert à l'est et une ligne vers Ducos au sud.

Un partenariat public-privé (PPP) entre le Conseil régional de la Martinique (via le SMTCSP) et le groupe Vinci a été signé le pour une durée de 22 ans et une valeur de près de 100 millions d'euros[5]. Les bus sont 14 Van Hool ExquiCity hybrides de 24 mètres de long.

Origines du projet modifier

En réponse à la saturation du réseau routier, les collectivités locales envisagent la création d'un transport collectif en site propre dans l'agglomération foyalaise dès les années 1990. Le est créé le Syndicat Mixte du Transport en Commun en Site Propre (SMTCSP) pour assurer la maîtrise d'ouvrage de ce projet. En 2003 est adopté le projet de création de deux lignes entre Fort-de-France et Le Lamentin pour une mise en service envisagée en 2011[6].

Les élus du Conseil régional décide la réalisation d'une expertise du projet en qui conclut à des manquements et des retards importants dans le projet[7]. Il donne lieu à une révision en profondeur du projet de 2006 avec pour objectif une mise en service en 2015.

Financement modifier

Le volume total d'investissement estimé est de 380 millions d'euros (dont 254,5 millions d'euros de financements Région Martinique et 87,5 millions d'euros de fonds européens (FEDER)) sur la période 2003-2015, dont plus de 200 millions d'euros de travaux à réaliser de 2013 à 2015 :

  • 93 millions d'euros (Partenariat public-privé) : centre de maintenance, pôles d'échanges de Carrère et de Mahault, traversée de l'Aéroport international de Martinique-Aimé-Césaire, les 18 stations TCSP, l'acquisition des 14 BHNS, des systèmes électroniques et informatiques.
  • 40 millions d'euros (Région Martinique) : franchissement de Gaigneron au Lamentin, avec création de deux ponts 2x2 voies de 80 mètres de long.
  • 34,7 millions d'euros (Région Martinique) : réaménagement de l'Avenue Maurice Bishop à Fort-de-France, avec élargissement de la chaussée (de 16 à 32 mètres), expropriations, dévoiement des réseaux (eau, assainissement, télécoms, etc.), création (en axial) de deux voies TCSP (site propre), réalisation de giratoires.
  • 29,6 millions d'euros (Région Martinique): réaménagement de l'échangeur de la Pointe des Sables au Lamentin, avec création de deux tunnels au Sud et de trois viaducs aériens au Nord (dont un viaduc TCSP de 210 mètres de long).
  • 12,5 millions d'euros (Région Martinique) : réaménagement de certaines zones du centre-ville de Fort-de-France, avec notamment une profonde réorganisation du front de mer (suppressions de parkings, élargissement de trottoirs, création de giratoires et de voies dédiées au TCSP, modification des entrées/sorties de la Gare multimodale de la Pointe Simon.
  • 6,9 millions d'euros (Région Martinique) : mise à trois voies de la section "Echangeur de Carrère à Echangeur de l'Aéroport", au Lamentin.
  • 5,2 millions d'euros (Région Martinique) : réaménagement de l'échangeur de Dillon, à Fort-de-France.
  • 3,8 millions d'euros (Région Martinique) : réaménagement de l'échangeur de la Lézarde, au Lamentin.

Historique des travaux et la mise en service modifier

En sont terminés les travaux de la première phase relatifs à l’élargissement de l'autoroute A1 et de la RN1[8].

En , alors que les travaux sont très en retard au point qu'il y a un risque de retrait des fonds européens, le Conseil régional de la Martinique signe via le Syndicat Mixte du Transport en Commun en Site Propre (SMTCSP) un partenariat public-privé (PPP) avec la société Caraïbus, filiale du groupe Vinci afin de terminer le chantier avant la fin 2015[9] et les élections territoriales.

La mise en service était initialement prévue pour décembre 2015. Repoussée une première fois à mars 2016, elle l'est une seconde fois en septembre 2016, puis une troisième fois en juin 2017.

En février 2017, il est annoncé que la mise en service aurait lieu en juin 2017[10] après des essais. Le , devant l'ultimatum que l'Union Européenne avait mis aux différents acteurs en menaçant de récupérer son investissement de 80 millions d'euros, la marche à blanc a commencé[11]. Elle se poursuit chaque jour de la semaine, à raison de 4 véhicules quotidiens.

La nouvelle majorité au sein de l'Assemblée de Martinique dissout le SMTCSP en juillet 2017 alors que le TCSP n'est toujours pas en service[12]. Dans le même temps Alfred Marie-Jeanne, le président du conseil exécutif de Martinique, refuse de payer Vinci et sa filiale Caraïbus et menace de dénoncer le PPP signé par la précédente majorité[13].

En , la marche à blanc est terminée. Les bus roulent au centre de maintenance[14].

Début , les reports successifs de mise en service du TCSP font l'objet d'un billet critique dans Le Canard enchaîné qui précise que la Commission européenne donne au préfet de Martinique pour ultime délai la fin janvier pour la mise en service[15]. Quelques jours après, Louis Boutrin du Conseil exécutif de Martinique s'engage pour une mise en service le , puis à la fin du mois de janvier sans parvernir à tenir cet engagement[16].

Fin , une nouvelle marche à blanc est lancée en vue de la future mise en exploitation avec une augmentation des tarifs et une baisse de la fréquence et de l'amplitude horaire par rapport au projet initial[17]. Après une nouvelle série d'annonces non tenues, le président de Martinique Transport, Alfred Marie-Jeanne, annonce qu'un accord a été trouvé notamment pour payer une année de marche à blanc et pour le lancement commercial[18].

Le : lancement commercial du TCSP Martinique (ligne Fort-de-France ⇔ Lamentin)[19].

Fin 2018, le projet d’extension vers Schoelcher par liaison téléphérique est approuvé par les martiniquais et fait l’objet d’un appel d’offres concernant sa faisabilité par la CTM[20],[21].

Exploitation commerciale modifier

L’exploitation commerciale de 2019 est marquée de plusieurs problèmes : des grèves provoquent des interruptions du service notamment en février et en avril[22],[23], des dysfonctionnements de feux de circulation sont à l'origine d'accidents en juin[24], en fin d’année le service est restreint « à cause de problème de batteries déficientes »[25], puis la délégation de service public (DSP) attribuée à la CFTU est retirée par Martinique Transport le , avec effet au [26], ce qui donne lieu à un nouveau conflit social avec l'arrêt de tous les véhicules, dont les TCSP, du [27] au [28].

Les deux lignes TCSP constituent les lignes A et B du réseau Mozaïk[29]. Elles sont exploitées par la RTM, Régie des Transports de Martinique (régie de transport à personnalité morale et autonomie financière, constituée sous la forme d’un Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC)) créée par Martinique Transport[30].

Projets d’extension modifier

Depuis l’origine du projet, d’autres lignes étaient envisagées[31].

Mi-février 2021, une concertation est lancée afin que les Martiniquais se prononcent sur les projets d’extension du TCSP, « vers le Nord Atlantique (Le Robert), le Sud (Rivière Salée) et l’Ouest (Schoelcher) »[32].

Moyens humains et matériels modifier

Matériel modifier

L'exploitation est assurée avec 14 autobus bi-articulés Van Hool ExquiCity 24, dotés d'une chaîne de traction hybride (diesel / électrique). Un centre de maintenance spécifique situé au Lamentin, leur est dédié[33].

Le groupe Vinci est chargé de la maintenance des infrastructures (stations, pôles d’échanges et centre de maintenance) jusqu’en 2035[34].

Moyens humains modifier

Une soixantaine de chauffeurs issus des rangs de la CFTU, ont été formés à la conduite des BHNS martiniquais[35].

Tracé modifier

Le bus à haut niveau de service relie la Pointe Simon (Fort-de-France) à Carrère pour la ligne A et Mahault pour la ligne B (Le Lamentin)[36]

Service A modifier

 

Service B modifier

 

Galerie photos modifier

Notes et références modifier

  1. plan du réseau Mozaïk, mozaik, consulté le 5 mai 2021
  2. L’organisation de la reprise du réseau Centre martiniquetransport, consulté le 5 mai 2021
  3. « C'est parti pour les BHNS du TCSP entre le Lamentin et Fort-de-France ! », Martinique La Première,‎ (lire en ligne)
  4. revues.org, Les enjeux territoriaux du TCSP de la Martinique
  5. « VINCI signe le contrat de partenariat du Transport Collectif en Site Propre de la Martinique », sur Vinci,
  6. Les enjeux territoriaux du TCSP de la Martinique Colette Ranély Vergé-Dépré, « Les enjeux territoriaux du TCSP de la Martinique », Revue Géographique de l'Est [En ligne, vol. 52 / 1-2 | 2012, mis en ligne le 16 octobre 2012, consulté le 23 juin 2018]
  7. Réponse du SMTCSP sur le projet d'insertion destiné à figurer dans le rapport public annuel de la Cour des Comptes, SMTCSP, 17 décembre 2018
  8. « Le conseil régional de la Martinique a terminé, pour 6,3 millions d'euros, l'élargissement de l'autoroute A1 et de la RN1, entre l'échangeur du Dillon (Fort-de-France) et la place Mahault (Lamentin)«  LeMoniteur - 24 décembre 2004
  9. « TCSP : Une phase décisive est entamée », Martinique La Première,‎ (lire en ligne)
  10. « Test grandeur nature pour le TCSP », Martinique La Première,‎ (lire en ligne)
  11. Joseph Nodin, « TCSP : les bus sortent enfin du hangar ! », Martinique La Première,‎ (lire en ligne)
  12. Alain Livori et Jean-Claude Samyde, « Le TCSP prend une nouvelle voie », Martinique La Première,‎ (lire en ligne)
  13. Jean-Marc Pulvar, « L'avenir du TCSP menacé par un conflit financier entre la CTM et Vinci », RCI,‎ (lire en ligne)
  14. Constance Daire, « Couacs administratifs : en Martinique, des bus flambant neufs… qui ne démarrent pas ! », Capital,‎ (lire en ligne)
  15. Anne-Sophie Breleur, « TCSP : « les bus fantômes de la Martinique », épinglés par Le Canard enchaîné », Mediaphore,‎ (lire en ligne)
  16. Peggy Pinel-Fereol, « Début du TCSP d'ici à la fin janvier ? », Martinique La Première,‎ (lire en ligne)
  17. « Les bus sont à l'essai avant une mise en service...dès la prochaine rentrée des classes », Martinique La Première,‎ (lire en ligne)
  18. Guy Etienne et Peggy Pinel-Féréol, « Les bus du TCSP attendent les premiers passagers le 13 août 2018 », Martinique La Première,‎ (lire en ligne)
  19. TCSP : Embarquez-vous ! C’est officiel ! Les premiers passagers du TCSP ont pris la route à bord des BHNS lundi 13 août 2018. - Site de Martinique Transport - consulté le 19 février 2019
  20. Extension du TCSP vers Schœlcher : Les résultats du sondage - site de martinique transport
  21. La Collectivité Territoriale de Martinique a lancé un appel d'offres pour une étude de faisabilité d'une liaison téléphérique entre Fort-de-France et Schoelcher - RCI - 29/10/2018
  22. Les bus du réseau Mozaïk et le TCSP sont à l'arrêt !
  23. Le TCSP de nouveau en circulation
  24. TCSP et Bus : reprise progressive du trafic
  25. TCSP : 6 bus sur 14 en service !
  26. Louis Boutrin : « la délégation de service public attribuée à la CFTU a été retirée pour faute », montraykreyol, 18 décembre 2019
  27. « Les chauffeurs de la CFTU manifestent leur mécontentement sur l'autoroute », sur www.rci.fm (consulté le )
  28. CFTU : les grévistes suspendent le mouvement
  29. Les lignes du réseau MOZAÏK, mobilys, 31 août 2020
  30. Qui exploite le réseau Mozaïk ? : La Régie des transports de Martinique, mozaik, consulté le 5 mai 2021
  31. Les enjeux territoriaux du TCSP de la Martinique, openedition - Revue Géographique de l’Est, 2012
  32. Les Martiniquais invités à échanger sur les projets d'extension du TCSP, francetvinfo, 13 février 2021
  33. Fort-de-France : mise en service du TCSP, Olivier Meyer, transmis.org, 13 octobre 2018
  34. Vinci concessions, consulté le 02 janvier 2020
  35. [La mise en service du TCSP n’est pas prévue avant septembre, Martinique 1ère, France Télévisions, 06 avril 2016]
  36. TCSP : En 2015 les martiniquais prendront le Bus à Haut Niveau de Service

Voir aussi modifier

 

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Article connexe modifier