Trait de Rhénanie

race de chevaux
(Redirigé depuis Trait westphalien)

Trait de Rhénanie
Image illustrative de l’article Trait de Rhénanie
Région d’origine
Région Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Caractéristiques
Morphologie Cheval de trait
Registre généalogique oui
Taille 1,58 m à 1,72 m
Poids Environ 1 000 kg
Robe Généralement bai, alezan ou rouan
Statut FAO (conservation) En dangerVoir et modifier les données sur Wikidata

Le Trait de Rhénanie (allemand : Rheinisches Kaltblut) est une race de chevaux de trait et de chevaux lourds, originaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en Allemagne. Jadis élevé pour le travail agricole, il l'est désormais également pour sa viande.

Histoire modifier

La race est connue sous de plusieurs noms, dont « Rhénan », « Rhénan sang-froid » (Rheinisches Kaltblut), « Rhénan-belge », « Rhénan-westphalien »[1], « trait lourd du Rhin », « rhénan de trait lourd », et « trait westphalien »[2].

La race provient de divers croisements entre des chevaux de race Trait belge, Clydesdale, Shire, Percheron, Suffolk Punch et Boulonnais, avec une influence plus tardive du Brabançon et de l'Ardennais, dont l'apparence reste à ce jour dominante[1].

Le stud-book est ouvert en 1892[1]. La race rencontre le succès durant la première moitié du XXe siècle, avec un effectif record de 25 000 chevaux enregistrés en 1946[1]. Elle subit ensuite un long déclin, particulièrement dans les années 1970, en raison de la motorisation de l'agriculture et des transports[1]. En 1975, il ne reste que 11 juments et deux étalons enregistrés dans le stud-book[3]. En 1993, 557 sujets sont répertoriés au total[4].

Description modifier

 
Trait de Rhénanie en pâture

Taille et poids modifier

Le guide Delachaux indique une taille moyenne de 1,58 m à 1,70 m[2], CAB International donnant une fourchette de 1,62 m à 1,72 m[1], tandis que la base de données DAD-IS fournit une moyenne générale de 1,65 m pour les deux sexes[4]. Le poids est d'environ 1 000 kg, d'après CAB International[1] ; le Guide Delachaux indique une fourchette de poids de 750 à 1 000 kg[2]. le Guinness Book of Pet Records (Livre Guinness des records chez les animaux domestiques) le répertorie comme étant l'un des chevaux les plus grands et les plus lourds au monde[5].

Morphologie modifier

Le modèle du trait de Rhénanie est proche de celui du trait belge[2], avec un aspect massif[6],[7] et exceptionnellement volumineux[8], inscrit dans un carré[7] quoique près de terre[8]. Il s'agit du type de chevaux de trait commun aux plaines de Belgique, de France et d'Allemagne, biotope propice au développement de chevaux massifs[9].

La tête est plutôt grande, dotée d'un profil rectiligne[2]. L'encolure est courte, large et fortement musclée[2]. Le poitrail est très large[2]. Le dos est large et court[2]. La croupe est musclée et large, légèrement inclinée[2]. Le ventre est plutôt rond[2]. Les membres sont terminés par des fanons abondants et de larges sabots[2]. La crinière est double, le toupet est fourni[2].

Robes modifier

La robe est généralement baie, alezane ou rouanne[1]. Les expressions du gène rouan incluent le rouan classique sur base baie avec des extrémités noires, et l'aubère, avec une possibilité de crins lavés[6],[8].

Tempérament et entretien modifier

C'est un cheval particulièrement puissant[8]. Le caractère est réputé calme et volontaire[6]. Ces chevaux sont par ailleurs matures rapidement[6].

Sélection et génétique modifier

La race a fait l'objet d'une étude visant à déterminer la présence de la mutation du gène DMRT3 à l'origine des allures supplémentaire : l'étude de 4 sujets n'a pas permis de détecter la présence de cette mutation chez le trait de Rhénanie, et il ne semble pas exister de chevaux ambleurs parmi la race[10].  

Trois associations gèrent la race, la Deutsche Reiterliche Vereinigung e.V., la Westfälisches Pferdestammbuch, et la Rheinisches Pferdestammbuch e.V.[4].

Trait westphalien modifier

Le trait westphalien est une lignée du trait de Rhénanie, issue du croisement de juments locales et d'étalons ardennais[11]. Il est désormais rare[11].

Utilisations modifier

Il est doté d'une grande puissance de traction, et adapté à l'attelage[2]. Il est également élevé pour sa viande[1].

Diffusion de l'élevage modifier

C'est une race allemande native, indiquée comme rare sur DAD-IS (2018)[4]. L'étude menée par l'université d'Uppsala, publiée en pour la FAO, le signale comme une race locale européenne qui n'est pas menacée d'extinction[12]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de chevaux de trait peu connues au niveau international[13].

Les principaux effectifs se trouvent en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, mais la race est présente dans toute l'Allemagne[4]. Il est menacé d'extinction, d'après CAB International[1], et est listé sur les programmes de protection en Allemagne. En 2016, les effectifs de la race sont de 1 271 sujets dans ce pays[4]. Le Trait de Rhénanie est par ailleurs éligible aux aides financières accordées en Allemagne pour la préservation des races menacées (2015)[14].

Une association de race est active en Amérique du Nord, la Rheinland Pfalz-Saar International[1].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j et k Porter et al. 2016, p. 498.
  2. a b c d e f g h i j k l et m Rousseau 2016, p. 220.
  3. Harbers 2004.
  4. a b c d e et f DAD-IS.
  5. (en) Gerald L. Wood, Guinness Book of Pet Records, Sterling Publishing Company Incorporated, (ISBN 0851122957 et 9780851122953), p. 165.
  6. a b c et d Silver 1991, p. 206.
  7. a et b Churchill 1980, p. 97.
  8. a b c et d Edwards 1979, p. 78.
  9. (en) Jean Power (photogr. Karl de Haan), Sons of the Desert: The Arab Horse in History, Mythology, Poetry, and Pictures, Delta Books, , 128 p. (ISBN 0908387024 et 9780908387021).
  10. (en) M. Promerová, L. S. Andersson, R. Juras et M. C. T. Penedo, « Worldwide frequency distribution of the ‘Gait keeper’ mutation in the DMRT3 gene », Animal Genetics, vol. 45, no 2,‎ , p. 274–282 (ISSN 1365-2052, DOI 10.1111/age.12120, lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b Porter et al. 2016, p. 513.
  12. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 60 ; 68.
  13. (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 63 .
  14. (de) « MBl. NRW. Ausgabe 2015 Nr. 12 vom 15.5.2015 Seite 273 bis 298 | Landesrecht NRW », sur recht.nrw.de (consulté le ).

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • [Churchill 1980] (en) Peter Churchill, The World Atlas of Horses & Ponies, Sampson Low, , 160 p., « Rhineland Heavy Draught », p. 97
  • [Edwards 1979] (en) Elwyn Hartley Edwards (ill. David Nockels), The Larousse Guide to Horses and Ponies of the World, Larousse, coll. « The Larousse Guide Bks », , 238 p. (ISBN 0883321211 et 9780883321218)
  • [Harbers 2004] (de) Annette Harbers, Quellen und Materialien zur Geschichte des Rheinischen Landgestüts Wickrath (1839-1957), INAUGURAL-DISSERTATION zur Erlangung des Grades einer Doktorin der Veterinärmedizin (Dr. med. vet.),
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « Rhineland Heavy Draught », p. 498.   
  • [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Rhénan », p. 220 
  • [Silver 1991] (en) Caroline Silver, Guide to the horses of the world, Chartwell Books, , 223 p. (ISBN 1555216021 et 9781555216023), « Rhineland Heavy Draught », p. 206-207