La Tourbière d'aapa ou tourbière minérotrophes structurée est un type de tourbière fréquent aux hautes latitudes (Russie, Fennoscandie, Canada et Alaska). Elles présentent un motif caractéristique avec des lanières perpendiculaires à la pente, formant des buttes d'environ 1 m de haut, constituées de sphaignes et de carex, séparant des dépressions humides, et apparaissant vu d'en haut comme des rayures dans le paysage.

Tourbière d'aapa dans le parc national de Muddus en Suède. On voit dans la moitié gauche de la photo les lanières séparant les mares formant le motif caractéristique des tourbières réticulées.

Noms et structures modifier

Les tourbières structurées doivent leur nom à leur structure caractéristique alternant bandes végétales et dépressions étroites[Q 1]. Dans le cas des tourbières d'aapa, les bandes végétales sont en général appelées lanières ou platières, tandis que les dépressions humides sont appelées flarks (terme d'origine suédoise) ou mares lorsqu'elles atteignent des grandes tailles[Q 1].

Ces tourbières peuvent prendre différents noms en fonction de la forme des structures. Elles sont souvent appelées tourbières ridées, tourbières cordées lorsque les lanières sont parallèles, souvent le long d'une pente[Q 1]. Lorsque les pentes sont faibles, les tourbières deviennent réticulées[Q 1]. En Europe, et en particulier en Scandinavie, on utilise en général le nom tourbière d'aapa, le nom aapa venant du finnois aapasuo. Les tourbières structurées peuvent aussi être concentriques ou excentriques lorsqu'elle forment des structures circulaires (autour d'une butte par exemple), mais ceci est surtout le cas des tourbières ombrotrophes[Q 1].

Répartition modifier

Les tourbières d'aapa se trouvent dans toute la région boréale, en particulier dans la partie centrale et nord (ou haute) de la taïga jusqu'au sud (ou sections basses) de la toundra[1]. On en trouve ainsi en Écosse[2], Suède, Norvège, Finlande, Russie, Canada[3] ainsi qu'aux nord des États-Unis et Alaska[4]. Ils cohabitent au nord avec les tourbière à palses tandis qu'ils forment une transition au sud avec des tourbière ombrotrophes[1]. La transition au sud est due à l'augmentation de l'activité biologique et la formation de couches de tourbes plus épaisse, ainsi qu'à une augmentation de l'évapotranspiration, ces deux facteurs limitant l'écoulement des eaux[5].

Des tourbières minérotrophes structurées ont été découvertes récemment (depuis 1996) en Australie, mais elles ont probablement un processus de formation différents[6].

Formation modifier

L'origine de ces motifs a fait l'objet de nombreuses recherches sans arriver à un consensus[Q 2].

Écologie modifier

Les tourbières d'aapa sont principalement des tourbières minérotrophes.

Références modifier

  • Serge Payette et Line Rochefort, Écologie des tourbières du Québec-Labrador, Sainte-Foy (Québec), Les Presses de l'Université Laval, , 621 p. (ISBN 2-7637-7773-2, lire en ligne)
  1. a b c d et e p. 45-47
  2. p. 363-370
  • Autres
  1. a et b (en) Dan Gafta et John R. Akeroyd, Nature Conservation : Concepts and Practice, Berlin, Springer, , 457 p. (ISBN 978-3-540-47229-2, lire en ligne)
  2. (en) Daniel J. Charman, « Patterned fens in Scotland: evidence from vegetation and water chemistry », Journal of Vegetation Science, vol. 4, no 4,‎ , p. 543–552 (lire en ligne)
  3. (en) C.M. Finlayson et Arnold van der Valk, Classification and Inventory of the World’s Wetlands, , 192 p. (ISBN 978-94-011-0427-2, lire en ligne)
  4. (en) « Patterned Fen », sur Michigan Natural Features Inventory
  5. (en) Peter D. Moore, European Mires, Academic Press, (ISBN 978-1-4832-4368-9)
  6. (en) « A Peaty Archive : The patterned fens of the Great Sandy Region », sur Wildlife Australia,