Timurtaş Noyan

Noyan et Ilkhan mongol, gouverneur de l'Anatolie
Timurtaş Noyan
Fonction
Gouverneur
Anatolie
à partir de
Biographie
Naissance
Vers 1298
Décès
Activité
Père
Enfant

Timurtaş Noyan[1], Temür Tash ou Demirtaş[2] est le fils de l’émir Chupan représentant du dernier grand Ilkhan de Perse Abu Saïd Bahadur qui a été un temps le véritable détenteur du pouvoir chez les Ilkhanides de Perse. Lors de la chute de son père, il s’enfuit en Égypte où les Mamelouks, dont il avait voulu faire ses alliés, le tuent (1328).

Biographie modifier

Entre 1308 et 1314, l’émir de Karaman, Mahmud se rend maître de Konya. En 1314, Oldjaïtou envoie contre lui l’émir Chupan qui le force à s’enfuir et peu après à venir faire sa soumission (1319)[3]

En 1317, Abu Saïd, n’a que douze ans lorsqu’il succède à son père Oldjaïtou, décédé à Sultaniya le . Abu Saïd va rester le jouet des seigneurs mongols qui gouvernent sous son nom en se disputant le pouvoir et les provinces[4]. Le nouveau sultan confirme Chupan dans ses fonctions « d’amīr al-umarāʾ[5]. » En 1318, Chupan détient le grand sceau (tamga)[6]. Timurtaş est nommé gouverneur d’Anatolie en 1319.

En 1321/1322, Timurtaş tente de se déclarer indépendant[7]. Il fait alliance avec les Mamelouks d’Égypte. Son père est chargé d’écraser cette révolte. Timurtaş est pardonné et maintenu dans ses fonctions de gouverneur.

En 1324, Timurtaş tente de réunifier le domaine anatolien des Mongols pour son propre compte. L’Hamidide Dündar, bey d’Eğirdir en Pisidie subit les attaques de Timurtaş. Dündar est tué, ses fils se réfugient en Égypte[8]. Yunus frère de Dündar, règne sur la principauté de Teke située plus au sud, sur la côte méditerranéenne en Lydie et Pamphylie avec pour capitale Antalya[9]. Timurtaş soumet les deux principautés des Hamidides et des Teke et donne Antalya à Mahmud, un fils de Yunus[10]. La principauté des Sâhipataoğullari fait partie des territoires vassaux des Ilkhanides. Elle est alors réduite à la ville d’Afyonkarahisar et à ses alentours. Nusreddin Ahmed, un fils de Sahip Ata, règne alors sur le beylicat. À l’approche de Timurtaş, il se réfugie dans la famille de sa mère au palais des Germiyanides à Kütahya (pendant le règne de Yakub Bey Ier, avant 1325).

Vers 1326, Timurtaş marche sur Beyşehir capitale des beys d’Eşref. Le bey Süleyman II est tué par Timurtaş qui le jette dans le lac de Beyşehir[11]. Le territoire du beylicat est divisé entre les Karamanides et les Hamidides[12].

En 1327, Chupan, tombé en disgrâce, est tué à la demande d’Abu Saïd. Timurtaş part se réfugier en Égypte chez les Mamelouks. Eretna, qui faisait partie de la suite de Timurtaş, devient son représentant en Anatolie. Eretna se maintiendra dans ce poste jusqu’à la mort d’Abu Saïd en 1335, et fonde la dynastie beylicale des Eretnides.

Dans un premier temps, Timurtaş est bien reçu par le sultan An-Nâsir qui lui offre Alexandrie. Timurtaş refuse et dit : « Je désire seulement des troupes pour combattre Abu Saïd. ». Si An-Nâsir lui envoie un vêtement, Timurtaş donne au porteur du cadeau, un vêtement encore plus beau pour humilier An-Nâsir. Ce dernier excédé finit par faire tuer Timurtaş et envoie sa tête à Abu Saïd[13].

Famille modifier

Epouses et descendance modifier

Ont lui connait trois épouses et quatre fils;

  • Une soeur d'Eretna;
  • Daulat Khatun, une soeur d'Ahi Osman; elle épouse en seconde noces Qara Jari des Hasan Kucek en 1336;
  • Kalturmish Khatun;

Cependant, Al-Safadi ajoute 4 fils supplémentaires à sa progéniture : Jamdegan, Pir Hasan, Shabdun, Tudan[14].

Notes et références modifier

  1. Noyan est un titre militaire mongol équivalent au titre persan d’Amir-e Tûmân, en persan : amīr-e tūmān, امیر تومان, commandant de dix mille (hommes) c'est-à-dire responsable d’une région capable de fournir dix mille soldats. Voir (en) J. Calmard, « Amīr(-e) tūmān », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne).
  2. Temür Tash en turc Demirtaş, bloc de fer.
    Noyan est un titre militaire mongol équivalent au titre persan d’Amir-e Tûmân, en persan : amīr-e tūmān, امیر تومان, commandant de dix-mille (hommes) c'est-à-dire responsable d’une région capable de fournir dix mille soldats. Voir (en) J. Calmard, « Amīr(-e) tūmān », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne).
  3. René Grousset, Op. cit. (lire en ligne), « Règne d’Oldjaïtou. », p. 484 [PDF].
  4. René Grousset, Op. cit. (lire en ligne), « Règne d’Abu Saïd. », p. 486-487 [PDF].
  5. En arabe : ʾamīr al-ʾumarāʾ, أمير الأمراء, émir des émirs.
  6. (en) Charles Melville, « Čobān », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne).
  7. Ibn Battûta, Op. cit., vol. I (lire en ligne), « Du Sultan des deux Irâks et du Khorâçân », p. 374, note 1181 (.pdf).
  8. Ibn Battûta, Op. cit., vol. II (lire en ligne), « Du Sultan d’Akrîdoûr », p. 118 (.pdf) note 195
  9. (en) Clifford Edmund Bosworth, op. cit. (lire en ligne), « The Hamid Oghullarî and the Tekke Oghullarî », p. 226
  10. Ibn Battûta, Op. cit., vol. II (lire en ligne), « Du Sultan d’Anthâlïah », p. 116 (.pdf) note 190
  11. (en) « Esrefogullari Principality »
  12. (en) Encyclopædia Britannica 2007 Ultimate Reference Suite, Chicago, Encyclopædia Britannica, , « Eşref Dynasty »
  13. Ibn Battûta, Op. cit., vol. I (lire en ligne), « Du Sultan des deux Irâks et du Khorâçân », p. 374
  14. Uzunçarşılı, İsmail Hakkı (1967). "Emîr Çoban Soldoz ve Demirtaş". Belleten. 31 (124).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • René Grousset, L’empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Payot, 1938, quatrième édition, 1965, (.pdf) 669 (présentation en ligne, lire en ligne)
  • Ibn Battûta (trad. de l'arabe par C. Defremery et B. R. Sanguinetti (1858)), Voyages (3 volumes), De l’Afrique du Nord à La Mecque, vol. I, Paris, François Maspero, coll. « La Découverte », , (.pdf) 398 (ISBN 2-7071-1302-6, présentation en ligne, lire en ligne), « Du Sultan des deux Irâks et du Khorâçân » et « Mention de ceux qui s’emparèrent de l’empire après la mort du sultan Abou Sa’îd », p. 370-378 (.pdf)
    Introduction et notes de Stéphane Yerasimov
  • Ibn Battûta (trad. C. Defremery et B. R. Sanguinetti (1858)), Voyages, De la Mecque aux steppes russes, vol. II, Paris, François Maspero, coll. « La Découverte », , (.pdf) 392 (ISBN 2-7071-1303-4, présentation en ligne, lire en ligne)