Thiébaut de Bar (mort en 1312)

évêque de Liège

Thiébaut de Bar
Biographie
Naissance vers 1260
Décès
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Prince-évêque de Liège
Autres fonctions
Fonction religieuse
Chanoine de Paris, Beauvais, Reims, Le Mans, Lincoln, Troyes et Liège

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Thiébaut de Bar, né vers 1260 et mort en 1312, est prince-évêque de Liège de 1302 à 1312.

Biographie modifier

Thiébaut de Bar est fils de Thiébaut II, comte de Bar et de Jeanne de Toucy.

Il fut pourvu de nombreux prébendes et canonicats. Il était chanoine en Lorraine de Metz, Toul et Verdun. Il disposait, en outre, de prébendes à Paris, Beauvais, Reims, Le Mans, Lincoln, Troyes et enfin Liège. En 1296, à la mort de Bouchard d'Avesnes, évêque de Metz, il fut l'un des candidats en compétition avec Frédéric de Lorraine, évêque d'Orléans. Finalement, ce fut un troisième religieux, Gérard de Rhéninghe, qui fut choisi.

Le mourut Adolphe de Waldeck, prince-évêque de Liège. Il y avait trois candidats et Guillaume d'Arras fut élu, mais refusa l'élection arguant qu'il n'était pas noble et désigna Thiébaut de Bar comme le plus compétent pour le siège. Celui-ci fut alors élu, élection qui fut confirmée par le pape le . Thiébaut était alors à Rome, mais ne put partir immédiatement, car il devait régler ses dettes.

Il signa un traité d'alliance avec Philippe le Bel, roi de France le . En 1308, son neveu à la mode de Bretagne Henri VII de Luxembourg fut élu roi des Romains, et il fut l'un de ses principaux conseillers. En 1312, Henri VII fit le voyage à Rome pour se faire sacrer empereur et Thiébaut l'accompagna. Le roi Robert Ier de Naples, inquiet de l'autorité du nouvel empereur, l'attaqua dans les faubourg de Rome le . Mortellement blessé, Thiébaut mourut peu après.

C'est à la suite d'une commande de Thiébaut de Bar que Jacques de Longuyon entreprend la rédaction des Vœux du paon (1312-1313)[1], un poème courtois s'inscrivant dans la riche tradition littéraire médiévale élaborée autour de la figure d'Alexandre le Grand. L’œuvre a connu un immense succès en Europe occidentale jusqu'à la fin du Moyen Âge, engendrant traductions, continuations, réécritures et imitations. Il a aussi marqué durablement l'imaginaire chevaleresque en introduisant le motif littéraire et artistique des Neuf Preux et popularisant le rituel des vœux sur un oiseau, dont la manifestation la plus éclatante sera le Vœu du faisan en 1454[2].

Notes et références modifier

  1. François Bonnardot, « À qui Jacques de Longuyon a-t-il dédié le poème des Vœux du Paon ? », Romania, vol. 24, no 96,‎ , p. 576-581 (lire en ligne).
  2. Catherine Gaullier-Bougassas (dir.), Les Vœux du paon de Jacques de Longuyon. Originalité et rayonnement, Paris, Éditions Klincksieck, coll. « Circare », , 320 p. (ISBN 978-2-252-03775-1, présentation en ligne).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Joseph Daris, Histoire du diocèse et de la principauté de Liége pendant le XIIIe et le XIVe siècle, Liège, Louis Demarteau, , 710 p. (lire en ligne), « La principauté et le diocèse sous Albert ».
  • (la) Conrad Eubel, Hierarchia catholica medii aevi, sive summorum pontificum, S. R. E. cardinalium, ecclesiarum antistitum series, ab anno 1198 usque ad annum 1431…, t. I, Regensberg, , p. 302.
  • Georges Digard, Maurice Faucon, Antoine Thomas et Robert Fawtier, Registres de Boniface VIII, 4 vol., Paris, 1884-1935.
  • Georges Poull, La Maison souveraine et ducale de Bar, [détail de l’édition].
  • Christian Limbrée, « THIBAUT de BAR », dans Biographie nationale, t. 42, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, (ISSN 0770-7150, lire en ligne), p. 703-711.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier