Theta Columbae

étoile de la constellation de la Colombe
θ Columbae
(Elkurud)
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 06h 07m 31,6328s[1]
Déclinaison −37° 15′ 10,509″[1]
Constellation Colombe
Magnitude apparente 5,02[2]

Localisation dans la constellation : Colombe

(Voir situation dans la constellation : Colombe)
Caractéristiques
Type spectral B8 IV[3]
Indice B-V −0,11[2]
Astrométrie
Vitesse radiale +45,3 ± 1,8 km/s[4]
Mouvement propre μα = +0,391 mas/a[1]
μδ = +0,121 mas/a[1]
Parallaxe 4,173 1 ± 0,069 4 mas[1]
Distance 239,630 ± 3,985 pc (∼782 al)[5]
Magnitude absolue −1,72[6]
Caractéristiques physiques
Masse 4,13 ± 0,09 M[7]
Luminosité 472 L[8]
Température 9 916 K[8]
Rotation 249 km/s[3]
Âge 237 × 106 a[9]

Désignations

Elkurud, θ Col, HR 2177, HD 42167, HIP 29034, CD−37 2609, CPD−37 855, FK5 2468, SAO 196514[5]

Theta Columbae (θ Columbae / θ Col), également nommée Elkurud, est une étoile de la constellation australe de la Colombe. Elle est visible à l'œil nu comme une faible étoile de magnitude apparente 5,02[2]. Il s'agit d'une étoile sous-géante de type B, en train de sortir de la séquence principale, environ 4 fois plus massive que le Soleil et qui tourne rapidement sur elle-même.

Astrométrie et environnement stellaire modifier

θ Columbae présente une parallaxe annuelle de 4,17 ± 0,07 mas mesurée par le satellite Gaia, ce qui signifie qu'elle est distante de 239,6 ± 4,0 pc (∼781 al) de la Terre[1]. Considérant sa distance, sa magnitude visuelle est diminuée par un facteur d'extinction de 0,11 en raison de la poussière interstellaire présente sur le trajet de sa lumière jusqu'à la Terre[9]. θ Columbae s'éloigne du système solaire avec une vitesse radiale de +45 km/s[4]. Elle était au plus proche du Soleil il y a environ 4,7 millions d'années ; sa distance était alors de seulement environ 3,33 pc (∼10,9 al)[4].

C'est une étoile solitaire, sans compagnon connu[10]. Elle forme une double optique avec l'étoile géante de septième magnitude HD 42138, située à environ 4 minutes d'arc au nord-est de θ Columbae[11].

Propriétés modifier

θ Columbae est une étoile sous-géante bleu-blanc de type spectral B8 IV[3]. Âgée de 237 millions d'années[9], elle a récemment quitté la séquence principale[7] et a démarré son évolution au terme de laquelle elle deviendra une géante rouge.

L'étoile tourne rapidement sur elle-même avec une vitesse de rotation projetée de 249 km/s[3]. Elle est 4 fois plus massive que le Soleil[7]. Elle est 472 fois plus lumineuse que l'étoile du système solaire et sa température de surface est de 9 916 K[8].

Nomenclature modifier

θ Columbae, latinisé vers Theta Columbae, est la désignation de Bayer de l'étoile[5].

Les premiers poètes arabes désignaient un groupe d'étoiles dont ils ne précisaient pas l'identité sous le nom الفرود (al-furūd), c'est-à-dire « les solitaires ». Ultérieurement, les astronomes arabes ont tenté de relier ce nom à un groupe d'étoiles en particulier, qu'ils ont localisé dans les constellations modernes du Centaure et de la Colombe. Allen (1899) a donné la même étymologie que celle actuellement acceptée, mais il a suggéré que al-furūd pourrait provenir d'une vieille erreur de transcription du terme القرود (al-qurūd), soit « les singes », qu'il a retranscrit « Al Ḳurūd »[12]. Cependant, son hypothèse n'a jamais été confirmée par les sources universitaires plus récentes[13].

Le , le Groupe de travail de l'Union astronomique internationale sur les noms d'étoiles a officialisé le nom « Elkurud » pour désigner l'étoile et elle figure désormais dans la liste des noms d'étoiles officiellement reconnus par l'UAI. Le nom historique « Furud » a été quant à lui attribué à ζ Canis Majoris[14].

En astronomie chinoise, θ Columbae est connue sous le nom 孫二 (Sūn èr), c'est-à-dire la « seconde étoile du Petit Fils ». Elle fait partie de l'astérisme de Sūn (en chinois ), qui comprend κ Columbae en plus de θ Columbae[15],[16].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f (en) A. Vallenari et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 3 : Summary of the content and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 674,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/202243940, Bibcode 2023A&A...674A...1G, arXiv 2208.00211). Notice Gaia DR3 pour cette source sur VizieR.
  2. a b et c (en) H. L. Johnson et al., « UBVRIJKL photometry of the bright stars », Communications of the Lunar and Planetary Laboratory, vol. 4, no 99,‎ (Bibcode 1966CoLPL...4...99J)
  3. a b c et d (en) F. Royer et al., « Rotational velocities of A-type stars in the northern hemisphere. II. Measurement of v sin i », Astronomy & Astrophysics, vol. 393,‎ , p. 897–911 (DOI 10.1051/0004-6361:20020943, Bibcode 2002A&A...393..897R, arXiv astro-ph/0205255)
  4. a b et c (en) C. A. L. Bailer-Jones, « Close encounters of the stellar kind », Astronomy & Astrophysics, vol. 575,‎ , p. 13, article no A35 (DOI 10.1051/0004-6361/201425221, Bibcode 2015A&A...575A..35B, arXiv 1412.3648)
  5. a b et c (en) * tet Col -- Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  6. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  7. a b et c (en) J. Zorec et F. Royer, « Rotational velocities of A-type stars. IV. Evolution of rotational velocities », Astronomy & Astrophysics, vol. 537,‎ , article no A120 (DOI 10.1051/0004-6361/201117691, Bibcode 2012A&A...537A.120Z, arXiv 1201.2052)
  8. a b et c (en) I. McDonald, A. A. Zijlstra et M. L. Boyer, « Fundamental Parameters and Infrared Excesses of Hipparcos Stars », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 427, no 1,‎ , p. 343–57 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2012.21873.x, Bibcode 2012MNRAS.427..343M, arXiv 1208.2037)
  9. a b et c (en) G. A. Gontcharov, « Spatial distribution and kinematics of OB stars », Astronomy Letters, vol. 38, no 11,‎ , p. 694–706 (DOI 10.1134/S1063773712110035, Bibcode 2012AstL...38..694G, arXiv 1606.09028)
  10. (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878)
  11. Voir les objets présents dans un rayon de 5' centré sur θ Col, sur la base données SIMBAD du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  12. (en) R. H. Allen, Star Names : Their Lore and Meaning, New York, Dover Publications Inc, (réimpr. 1963) (1re éd. 1899) (ISBN 0-486-21079-0, lire en ligne), p. 168
  13. (en) Paul Kunitzsch et Tim Smart, A Dictionary of Modern star Names : A Short Guide to 254 Star Names and Their Derivations, Cambridge, Massachusetts, Sky Pub, , 2e éd., 66 p. (ISBN 978-1-931559-44-7)
  14. (en) « Naming Stars », sur IAU.org, Union astronomique internationale (consulté le )
  15. (zh) 中國星座神話, écrit par 陳久金. Édité par 台灣書房出版有限公司, 2005, (ISBN 978-986-7332-25-7).
  16. (zh) AEEA (Activities of Exhibition and Education in Astronomy) 天文教育資訊網 2006 年 7 月 16 日

Liens externes modifier