Thérapeutique ciblée

médicaments qui ciblent spécifiquement un mécanisme de la tumeur
(Redirigé depuis Thérapie ciblée)

Une thérapeutique ciblée, ou thérapie ciblée, est un médicament anticancéreux ou un micro-organisme qui cible un récepteur ou un mécanisme précis de la tumeur, et a moins d'effets secondaires qu'une chimiothérapie[1]. Elle interagit avec des cibles moléculaires spécifiques nécessaires à la carcinogenèse et à la croissance tumorale et se distingue ainsi des médicaments qui inhibent ou détruisent simplement les cellules se divisant rapidement, comme le font les molécules de la chimiothérapie traditionnelle.

La protéine EGFR peut être la cible d'une thérapie par Panitumumab ou Géfitinib.

On en distingue deux grands types : les anticorps monoclonaux et les inhibiteurs enzymatiques[2].

Une thérapie ciblée particulière permet de stopper la multiplication des cellules cancéreuses (en cas de présence d'une addiction oncogénique), de diminuer la vascularisation de la tumeur (action anti-angiogénique), ou de stimuler la réaction immunitaire de l'organisme contre les cellules cancéreuses, voire d'induire leur apoptose[2]. La thérapie doit être re-évaluée périodiquement, à partir d'une nouvelle analyse génomique, car les cellules cancéreuses mutent au cours du temps[3].

Exemples modifier

Petites molécules modifier

Petites molécules conjuguées modifier

  • Vintafolide

Anticorps monoclonaux modifier

Bactéries tumoricides modifier

Des stratégies thérapeutiques à base de bactéries tumoricides (ou bactéries carcinolytiques) sont des thérapies ciblées connues depuis longtemps pour certaines, et encore expérimentales pour la plupart. Lorsque des bactéries de ce type sont administrées dans le corps, elles migrent vers les tissus cancéreux et commencent à se développer, puis déploient leurs mécanismes respectifs pour détruire les tumeurs solides. Chaque espèce de bactérie utilise un processus différent pour éliminer la tumeur.

Les bactéries tumoricides courantes comprennent notamment Salmonella, Clostridium, Bifidobacterium, Listeria et Streptococcus[4]. Les premières recherches sur ce type de bactéries ont été mises en évidence en 1813 lorsque les scientifiques ont observé que les patients atteints de gangrène gazeuse, une infection causée par la bactérie Clostridium, pouvaient engendrer des régressions tumorales[5].

Une souche génétiquement modifiée de Salmonella (TAPET-CD) a terminé les essais cliniques de phase 1 pour les patients atteints d'un cancer métastatique de stade 4[6]. Des vaccins anticancéreux à base de Listeria sont actuellement produits et font l'objet de nombreux essais cliniques[7]. Des essais de phase I de la souche Clostridium appelée Clostridium novyi (C. novyi -NT) pour les patients atteints de tumeurs réfractaires au traitement ou de tumeurs qui ne répondent pas au traitement sont actuellement en cours[8].

Références modifier

  1. Inserm, « Thérapie ciblée », sur www.inserm.fr (consulté le )
  2. a et b Olivier Bleichner, « Thérapie ciblée : une révolution médicale ? », sur Ligue contre le cancer,
  3. YouTube, « La prise en charge clinique du cancer du poumon, Dr Philippe Joubert, 56 min », sur www.inserm.fr (consulté le )
  4. (en) Mai Thi-Quynh Duong, Yeshan Qin, Sung-Hwan You et Jung-Joon Min, « Bacteria-cancer interactions: bacteria-based cancer therapy », Experimental & Molecular Medicine, vol. 51, no 12,‎ , p. 1–15 (ISSN 2092-6413, PMID 31827064, PMCID 6906302, DOI 10.1038/s12276-019-0297-0, résumé).
  5. (en) Shibin Zhou, Claudia Gravekamp, David Bermudes et Ke Liu, « Tumor-targeting bacteria engineered to fight cancer », Nature Reviews. Cancer, vol. 18, no 12,‎ , p. 727–743 (ISSN 1474-175X, PMID 30405213, PMCID 6902869, DOI 10.1038/s41568-018-0070-z).
  6. (en) C. Cunningham et J. Nemunaitis, « A phase I trial of genetically modified Salmonella typhimurium expressing cytosine deaminase (TAPET-CD, VNP20029) administered by intratumoral injection in combination with 5-fluorocytosine for patients with advanced or metastatic cancer. Protocol no: CL-017. Version: April 9, 2001 », Human Gene Therapy, vol. 12, no 12,‎ , p. 1594–1596 (ISSN 1043-0342, PMID 11529249, résumé).
  7. (en) John C. Flickinger, Ulrich Rodeck et Adam E. Snook, « Listeria monocytogenes as a Vector for Cancer Immunotherapy: Current Understanding and Progress », Vaccines, vol. 6, no 3,‎ , p. 48 (ISSN 2076-393X, PMID 30044426, PMCID 6160973, DOI 10.3390/vaccines6030048, résumé).
  8. (en) Verena Staedtke, Nicholas J. Roberts, Ren-Yuan Bai et Shibin Zhou, « Clostridium novyi-NT in cancer therapy », Genes & Diseases, vol. 3, no 2,‎ , p. 144–152 (ISSN 2352-4820, PMID 30258882, PMCID 6150096, DOI 10.1016/j.gendis.2016.01.003, résumé).