Théorème de Routh

En géométrie euclidienne, le théorème de Routh exprime le rapport entre l'aire d'un triangle et celle du triangle formé par trois céviennes.

Énoncé modifier

Soit un triangle ABC. Trois céviennes issues des trois sommets coupent les côtés opposés en D, E, F, et découpent un triangle PQR.

Si l'on pose :  ,  ,  , alors l'aire du triangle PQR est donnée par la formule :  

 
Théorème de Routh

Démonstration modifier

On applique le théorème de Ménélaüs au triangle ABD, coupé par la droite (CF) :  . D'où  .

L'aire du triangle AQC vaut  

Par permutation circulaire, on obtient   et   .

L'aire du triangle PQR vaut donc :  

Ou encore  

Origine modifier

Ce théorème porte le nom du mathématicien anglais Edward Routh, professeur à l'université de Cambridge, plus connu pour ses travaux sur la stabilité des systèmes d'équations différentielles (cf. le critère de Routh-Hurwitz[1]).

Routh donne ce théorème en 1891 dans A Treatise of Analytical Statics[2], puis le reprend dans son édition de 1896[3], édition plus répandue à laquelle les mathématiciens se réfèrent.

Cependant, ce problème apparaît dès 1879 dans Solutions of the Cambridge Senate-House Problems and Riders for the year 1878[4], recueil d'exercices et de problèmes mathématiques destiné aux étudiants de Cambridge. La correction, donc la preuve du théorème, est due à J. W. L. Glaisher[5].

Autres démonstrations modifier

Ce problème a donné lieu à de nombreuses démonstrations, dont on trouvera des exemples et une bibliographie dans l'article de Murray S. Klamkin et A. Liu " Three more Proofs of Routh's Theorem" dans Crux Mathematicorum[6], , pages 199 et suivantes.

En 2011, Ayoub B. Ayoub publie une nouvelle preuve dans l'article "Routh's theorem revisited", Mathematical Spectrum [7].

Notes et références modifier

  1. « CAZIN, « OSCILLATEURS  », Encyclopædia Universalis [en ligne] », sur universalis.fr (consulté le ).
  2. (en) A Treatise on Analytical Statics, (lire en ligne), p. 89.
  3. (en) A Treatise on Analytical Statics, (lire en ligne), p. 82.
  4. (en) Solutions of the Cambridge Senate-House Problems and Riders for the year 1878, (lire en ligne), p. 33, solution vii.
  5. Selon les indications données p. 29.
  6. (en) « Three more proofs of the Routh's theorem », sur Crux mathematicorum, (ISSN 0705-0348, consulté le ).
  7. (en) « Routh's theorem revisited », Mathematical spectrum, vol. 44, no 1,‎ , p. 24 - Chemin d'accès au document par Google Drive Folder.

Bibliographie modifier

  • (en) Murray S. Klamkin et A. Liu, « Three more proofs of Routh's theorem », Crux Mathematicorum, vol. 7, no 7,‎ , p. 199–203 (lire en ligne).
  • H. S. M. Coxeter (1969) Introduction to Geometry, énoncé p. 211, démonstration pp. 219–20, 2nd édition, Wiley, New York.
  • (en) J. S. Kline et D. Velleman, « Yet another proof of Routh's theorem », Crux Mathematicorum, vol. 21, no 2,‎ , p. 37–40 (lire en ligne)
  • Routh's Theorem, Jay Warendorff, The Wolfram Demonstrations Project.
  • (en) Eric W. Weisstein, « Routh's Theorem », sur MathWorld
  • Routh’s Formula by Cross Products sur MathPages
  • Ayoub, Ayoub B. (2011/2012) «Routh's theorem revisited», Mathematical Spectrum 44 (1): 24-27.