Opéra royal de Wallonie

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Opéra royal de Wallonie
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L'opéra royal de Wallonie en 2014.
Type Opéra
Lieu Liège, Drapeau de la Belgique Belgique
Coordonnées 50° 38′ 36″ nord, 5° 34′ 13″ est
Architecte Auguste Duckers, Julien-Étienne Rémont
Inauguration
Capacité 1 044
Gestionnaire Stefano Pace, directeur général et artistique
Protection Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1999, no 62063-CLT-0362-01)
Site web http://www.operaliege.be

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Opéra royal de Wallonie
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Opéra royal de Wallonie

Résidence

Place de l'Opéra

L’Opéra royal de Wallonie, ou l’Opéra royal[a], est une maison d'opéra située place de l'Opéra, en plein centre de Liège en Belgique. Elle est, avec La Monnaie et le Vlaamse Opera, l’une des trois grandes maisons d’opéra du royaume. Depuis l’origine, l’institution occupe le Théâtre royal à Liège, bâtiment prêté par la ville (inauguré le ).

Sa situation géographique, au cœur de l’Euregio, au carrefour entre l’Allemagne, les Pays-Bas, le Grand-Duché de Luxembourg et la France, attire un large public tant belge qu'international.

Le terme Opéra national de Wallonie peut aussi désigner l'institution qui est domiciliée dans le bâtiment en question[b].

Histoire modifier

En 1816, le roi Guillaume d'Orange cède gracieusement à la ville de Liège le terrain et les matériaux de l'ancien couvent des dominicains, à condition d’y élever une salle de théâtre.

La première pierre est posée le par Mademoiselle Mars[1]. Construit selon le plan de l'architecte Auguste Dukers, le théâtre de style néoclassique est de forme parallélépipédique massive. Sa façade principale est décorée d'une colonnade de marbre[c], limitée par une balustrade et surmontant les arcades du rez-de-chaussée.

Le théâtre royal de Liège est inauguré le .

 
Théâtre de Liège en 1827.

La ville en devient propriétaire en 1854. La statue située devant le bâtiment représente le compositeur liégeois André Grétry et est l'œuvre du sculpteur Guillaume Geefs. Le cœur du musicien a été déposé dans le socle de la statue en 1842. En 1861, l'architecte Julien-Étienne Rémont transforme profondément la salle et le bâtiment qui est allongé de plusieurs mètres à l'arrière et sur les côtés. La nouvelle salle, de style Second Empire, peut alors accueillir plus de 1 500 spectateurs.

La Première Guerre mondiale sera une période difficile : dès , le bâtiment est réquisitionné par l'armée allemande pour servir d'écurie et de dortoir, et il faudra attendre pour sa réouverture. L'Exposition internationale de Liège, en 1930, est l'occasion de l'installation définitive d'un vaste fronton, sculpté en façade par Oscar Berchmans – décor de figures allégoriques. La même année, la ville procède au dérochage des façades qui perdent leur enduit blanc. L'édifice sera épargné lors de la Seconde Guerre mondiale. Il accueillera du public à cette période également, entre autres un « Gala de la Chanson » en juillet 1942 avec à l'affiche Charles Trénet et Claude Lagrange mais aussi Elyane Narcy, Charles Dumont & Georgette Maes, Léon Dubressy et Marie Reyland[2].

C’est en 1967 que la troupe de l'Opéra royal de Wallonie est créée, sur la base de l’ancienne troupe lyrique du théâtre royal de Liège et de celle de Verviers. Il est constitué en association sans but lucratif regroupant, au début, les villes de Liège et de Verviers. Le Ministère de l'Éducation nationale et de la Culture française de l'époque est impliqué financièrement peu de temps après. Lors de la communautarisation, l’Opéra royal de Wallonie passe dans le giron de la Communauté française de Belgique qui compense, dès 1990, l'impécuniosité de la ville, et en est, depuis, le principal bailleur de fonds. Quelques années plus tard[Quand ?], la Ville, la Région wallonne et la Province de Liège reprennent part progressivement à son financement.

Le bâtiment est classé comme monument par la Wallonie par arrêté du .

Rénovation modifier

 
Le bâtiment après la rénovation de 2012.

L’édifice subit une importante rénovation de à , tant extérieure qu’intérieure. Les parties historiques ont été restaurées à l'identique (grand foyer, escaliers d'honneur et salle). Sa salle de spectacle (capacité 1 041 places), à l’italienne et sa machinerie de scène en font un des théâtres les plus modernes au monde[d].

Le bâtiment se voit aussi agrandi. À l'instar de la rénovation de l'Opéra de Lyon par Jean Nouvel une quinzaine d'années plus tôt, une structure ultramoderne a été installée en hauteur dans le but d'augmenter la hauteur de la cage de scène, et est dotée d'une salle dite polyvalente (salle Raymond Rossius) pouvant accueillir tant des spectacles de plus petite forme, que des répétitions ou encore des colloques, des conférences, des stages…

Dès et jusqu'à la fin des travaux, les représentations se donnèrent au « Palais Opéra » : un chapiteau dressé de manière provisoire sur l'espace Bavière[3].

L'Opéra royal de Wallonie rénové est inauguré le , avec une représentation de l'opéra Stradella (1841) de César Franck, monté ici pour la première fois, dans une mise en scène de Jaco Van Dormael, en présence du couple héritier de Belgique, Philippe et Mathilde[4].

Structure modifier

Gestion modifier

En 2006, la subvention de la Communauté française à l'Opéra est de 12 672 000 euros[e], dont près des deux tiers passent en salaires, puisqu'il emploie plus de trois cents personnes[f].

 
L'opéra royal de Wallonie en 2013.

La capacité de la salle est de 1 044 places.

La troupe de l’Opéra royal de Wallonie a eu pour directeurs successifs :

De 2007 à sa mort le 7 février 2021, Stefano Mazzonis di Pralafera a été le directeur général et artistique. C’est lui qui a nommé le directeur musical actuel, Speranza Scappucci[5].

Au fil des années, l'Opéra royal de Wallonie a acquis une solide renommée[6]. Ruggero Raimondi, Juan Diego Florez, Deborah Voigt, José Cura, José van Dam, autant de grands artistes que l'on retrouve, régulièrement, à l'affiche. Mais la vocation de l'Opéra est aussi de faire découvrir des artistes locaux et/ou en devenir.

L'Opéra royal de Wallonie est membre de RESEO (Réseau européen pour la sensibilisation à l'opéra et à la danse) et d'Opera Europa.

Orchestre et Chœurs de l'Opéra royal de Wallonie modifier

L’orchestre et les chœurs s'illustrent dans de nombreux répertoires. Ils se produisent d'ailleurs à l’étranger, comme au Festival international de Balbeeck ou encore au Festival de Santander.

Ballet de l'Opéra royal de Wallonie modifier

Fondé en même temps que la troupe d'opéra, le ballet de l'Opéra royal de Wallonie voit le jour en 1967. Interprétant essentiellement les divertissements dans le répertoire lyrique classique, le ballet s'oriente progressivement vers plus d'autonomie et vers un style néoclassique. Des restrictions budgétaires drastiques obligent le conseil d'administration à dissoudre le ballet en 1997.

Le ballet a eu comme chorégraphes notamment André Leclair, Gigi Caciuleanu et Jacques Dombrowski. Parmi les danseuses étoiles, on peut citer Ambra Vallo, aujourd'hui Principal au Royal Ballet.

Ateliers modifier

Depuis sa création en 1967, une des grandes forces de l'Opéra royal de Wallonie est la particularité de vouloir fonctionner en entité indépendante. C'est pourquoi, les années 1970 voient ainsi la maison se doter de ses propres ateliers de confection de décors et costumes. Les bâtiments qui abritent les différents corps de métiers sont, à cette époque, répartis à divers endroits de la ville.

C’est au cours de la saison 1996/97, lors de la réalisation des décors colossaux et des costumes de La Traviata que de nouveaux besoins se font sentir. Si les ateliers veulent rester à la hauteur de leur réputation, il faut trouver au plus vite une solution au manque de place et de fonctionnalité des locaux existants.

C’est ainsi que l’Opéra royal de Wallonie décide de centraliser ses départements de production en un seul site, à Ans, en . Ce nouvel ensemble architectural s'étend sur 2 660 m2 et groupe alors en un seul lieu les ateliers : décors (menuiserie, ferronnerie, peinture et accessoires), costumes (couture, chaussure, décoration de costumes) et maquillage-perruquerie.

Studio Marcel Désiron modifier

Jusqu'en 2003, l'orchestre répétait dans la sous-salle du Théâtre royal, un local inconfortable et exigu.

En 2002, le transfert des ateliers de fabrications de décors vers leurs nouvelles installations à Ans a libéré les bâtiments de la rue des Tawes à Liège. L’ancien hall de montage des décors présentait un espace idéal par son volume et par sa dissymétrie (murs non parallèles, toiture à pans multiples) caractéristique intéressante du point de vue acoustique.

Une étude acoustique fut commandée et démontra la faisabilité du projet. Après une répétition de l’orchestre organisée afin de « tester » le hall, l'Opéra royal de Wallonie décida d’y aménager une salle de répétition de 240 m2, d’une hauteur de 8 m. L’objectif était de réaliser les travaux afin que les musiciens puissent y répéter dès 2003.

C'est ainsi que depuis la saison 2003-2004, toutes les répétitions d’orchestre se déroulent dans cet espace pouvant accueillir près de cent vingt musiciens. Si ce lieu est prioritairement réservé à la musique, il peut être aussi transformé en studio de mise en scène, si nécessaire.

Foyer de l'Opéra modifier

Depuis le début de la saison 2013-2014, le foyer Grétry accueille le Foyer de l’Opéra, un restaurant avant chaque représentation.

Productions modifier

Saison 2013-2014 modifier

Saison 2014-2015 modifier

Saison 2015-2016 modifier

Saison 2016-2017 modifier

Saison 2017-2018 modifier

Saison 2018-2019 modifier

Saison 2019-2020 modifier

Anecdotes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Quand, employé seul ou suivi de l’adjectif « royal », il est implicite qu'il s'agit précisément de cet opéra, ceci conformément aux conventions typographiques de Wikipédia, cf. le § traitant des monuments et bâtiments publics.
  2. Auquel cas, le nom prend une majuscule initiale au mot « Opéra » et l'on parle de « l’Opéra national de Wallonie », conformément aux conventions typographiques de Wikipédia, cf. le § traitant des noms de sociétés, associations, compagnies, instituts, etc. qui précise que « en français, on mettra uniquement en capitale l’initiale du « premier mot faisant indiscutablement partie de la raison sociale. » Voir l’exemple de la « Banque industrielle du Nord ».
  3. Cette colonnade provient de l'ancienne église des Chartreux à Cornillon.
  4. Selon Stefano Mazzonis, directeur de l'Opéra, l'Opéra dispose « d'un des plateaux les plus performants au monde, de quoi produire les plus grands spectacles et il faut que nous restions à ce niveau ». Cf. Joël Matriche, « Un des meilleurs plateaux au monde », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  5. Montant auquel il faut ajouter une subvention de 174 000 euros, servant de remboursement à l'emprunt contracté par l'institution.
  6. Quelque 210 personnes travaillent à l’Opéra auxquelles il faut ajouter les contrats temporaires, généralement des artistes engagés dans le cadre d’une production particulière : « Tous les visages de l’Opéra », L'Avenir,‎ (lire en ligne)

Références modifier

  1. Robert Ruwet et Albert Cariaux, Liège éternelle : Les traces d'antan dans les rues d'aujourd'hui, Tempus, coll. « Mémoire en images », , 128 p., p. 74
  2. "Gala de la Chanson". La Legia, 7 juillet 1942, p. 4.
  3. Vincianne D'Anna, « Rénovation de l'opéra royal de Wallonie », sur culture.ulg.ac.be,
  4. Jean-Marie Wynants, « Les habits neufs de l'opéra royal de Wallonie », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  5. Luc Roger, « Prochainement à l'opéra de Munich: Lucrezia Borgia et I Capuleti e Montecchi », sur munichandco.blogspot.be,
  6. « Le Théâtre royal pour l'Opéra », sur liege.be

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Patrick Dejarnac, Ballet masques, Liège, Chauveheid,
  • Frédéric Marchesani, Le Théâtre de Liège. Du Théâtre royal à l'opéra royal de Wallonie, Namur, IPW, , 304 p. (ISBN 978-2-87522-086-8, présentation en ligne)
  • Frédéric Marchesani, L'Opéra royal de Wallonie, Namur, Agence Wallonne du patrimoine, coll. « Carnets du patrimoine » (no 105), , 52 p. (ISBN 978-2-87522-108-7)
  • Jules Martiny, Histoire du Théâtre de Liège, depuis son origine jusqu'à nos jours, Liège, Vaillant-Carmanne,
  • Philippe Vendrix, La Genèse d'un opéra. Le Théâtre de Liège en 1820, Liège, Société liégeoise de Musicologie,
  • Serge Martin et Frédéric Marchesani, 200 ans et après, , 120 p.

Article connexe modifier

Liens externes modifier