Théâtre national de la Colline

théâtre parisien faisant partie des six théâtres nationaux français

Le théâtre national de la Colline, fondé en 1988 et implanté dans le 20e arrondissement de Paris, est l'un des six théâtres nationaux avec la Comédie-Française, le théâtre de l'Odéon, le théâtre national de Chaillot, le théâtre national de l'Opéra-Comique et le théâtre national de Strasbourg[1].

La Colline - théâtre national
Description de l'image Logo TheatreNationalColline.png.
Type théâtre
Lieu 20e arrondissement de Paris
Coordonnées 48° 51′ 52″ nord, 2° 23′ 51″ est
Architecte Valentin Fabre et Jean Perrottet, assistés d'Alberto Cattani
Inauguration 7 janvier 1988
Nb. de salles 2
Capacité 655 (Grand théâtre)
160 (Petit théâtre)
Statut juridique EPIC
Tutelle ministère de la Culture
Direction Wajdi Mouawad
Site web colline.fr

Carte

Consacré aux écritures théâtrales contemporaines et modernes (XXIe et XXe siècles), constituées tant par les textes que par la mise en scène, la Colline est dirigé depuis 2016 par le metteur en scène Wajdi Mouawad.

Historique modifier

Origines du théâtre : 1963-1987 modifier

Le théâtre de la Colline est créé en 1987[2], et officiellement inauguré en présence de François Léotard le , à la suite de la décision de Jack Lang de construire un nouvel édifice rue Malte-Brun à Paris 20e à l’ancien emplacement du théâtre de l'Est parisien. Les bases d'un lieu institutionnel consacré au théâtre rue Malte-Brun ont été jetées dès 1964, lorsqu'a été inaugurée à cette adresse une maison de la culture.

En effet, c’est en 1963 que la Guilde de Ménilmontant, troupe de création théâtrale fondée par Guy Rétoré en 1951 et permanente depuis 1960, s’installe dans un ancien cinéma rénové de Ménilmontant, Le Zénith, racheté par le ministère de la Culture pour y créer le théâtre de l'Est parisien (« TEP »). André Malraux donne dès 1964 au TEP le statut de maison de la culture puis, en mars 1966, celui de centre dramatique national[3] pour consacrer son activité de création.

En 1972, « en reconnaissance [du] travail exemplaire [accompli par Guy Rétoré] au service de tous », en fondant le TEP et en ouvrant « ce théâtre […] à tous les habitants [du 20e] arrondissement »[4], Jacques Duhamel « fait [du TEP] un théâtre national sous forme d'un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) »[3].

En 1983, le bâtiment de la rue Malte-Brun est démoli en vue de la construction du théâtre de la Colline et le TEP s'installe dans son ancienne salle de répétition, avenue Gambetta[3]. Les travaux rue Malte-Brun commencent dès 1985.

1987-2020 : de Jorge Lavelli à Wajdi Mouawad modifier

Le 1er juillet 1987, Jorge Lavelli est nommé premier directeur de la Colline[5]. Il décide « de consacrer exclusivement le théâtre de la Colline à ‟la création et la découverte des expressions de notre siècle” »[6].

À l'issue de son troisième mandat, en , il laisse ce théâtre comme celui, parmi les théâtres subventionnés parisiens, où sont présentés plus spécifiquement les auteurs vivants français et étrangers.

Le , Alain Françon succède à Jorge Lavelli à la tête du théâtre[7].

Le , Stéphane Braunschweig quitte le théâtre national de Strasbourg après avoir été nommé à la direction de la Colline[8].

Le , Wajdi Mouawad est nommé directeur du théâtre, après le départ de Stéphane Braunschweig pour le théâtre de l'Odéon[9].

Lieu modifier

Le bâtiment a été conçu par les architectes Valentin Fabre et Jean Perrottet, assistés d'Alberto Cattani (concepteurs du théâtre de la Ville). Représentatif de l'architecture des années 1980, il se caractérise par un aspect « paquebot », une façade de verre de 12 mètres de haut et des espaces de circulation spécifiques (coursives intérieures, passerelles) et le traitement brut du béton[10]. L’aménagement des espaces intérieurs, réalisé en 1988, est l’œuvre de l'architecte d'intérieur Annie Tribel-Heinz[11].

Le théâtre est doté de deux salles de spectacle, le Grand Théâtre (655 places, partiellement modulable[6]) et le Petit Théâtre (160 places, entièrement modulable[6]). Il dispose également d'un atelier de construction à Noisy-le-Sec ainsi que de plusieurs espaces de répétition : l'un aux dimensions du plateau, situé dans le bâtiment principal, et deux autres non loin du théâtre, rue des Prairies[12].

 
Sur une façade de verre est écrit en italiques dans une couleur orangée : « Le poète ne peut rien, on ne l'écoute que lorsqu'il glorifie le monde, mais non quand il le représente tel qu'il est. » du dramaturge autrichien Hermann Broch, inscrite temporairement sur la façade de verre du théâtre en 2018.

Statuts et activités modifier

En application du décret no 72-460 du portant statut du Théâtre national de la Colline[13], le théâtre est « un établissement public industriel et commercial chargé de la gestion artistique et financière des salles de spectacles dont il dispose. Il est placé sous la tutelle du ministre chargé de la culture » (article 1). Il a pour objet « la présentation d'œuvres théâtrales appartenant au répertoire classique et moderne, français et étranger, ainsi que la création d'œuvres nouvelles enrichissant ce répertoire » (article 2).

Une douzaine de spectacles sont présentés chaque saison : trois à quatre créations, plusieurs coproductions et des spectacles déjà créés[réf. souhaitée].

Le théâtre attire entre 80 000 et 100 000 spectateurs chaque année.[réf. nécessaire]

L'une des particularités du Théâtre national de la Colline est d'accueillir chaque année, en résidence sur dix mois, six jeunes comédiens de moins de 30 ans, formant la « Jeune troupe de la Colline »[14].

Artistes associés modifier

Références modifier

  1. « Théâtres nationaux », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Théâtre de l'Est Parisien », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  3. a b et c « Théâtre de l'Est parisien (TEP). Direction de Guy Rétoré. PUBLICATIONS », sur Archives nationales, (consulté le )
  4. « Hommage de Franck Riester, ministre de la Culture, à Guy Rétoré », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  5. « Théâtre national de la Colline. Direction de Jorge Lavelli. AFFICHES », sur Archives nationales, (consulté le )
  6. a b et c Cour des Comptes, « Rapport public annuel 2016 : ‟Les théâtres nationaux : des scènes d’excellence, des établissements fragilisés” » [PDF], sur Cour des Comptes, , p. 475-476
  7. « Alain Françon », sur L’avant-scène théâtre (consulté le )
  8. Monique Le Roux, « La Colline : d'Alain Françon à Stéphane Braunschweig », La Quinzaine littéraire, no 1006,‎ (lire en ligne  ) :

    « En ce début d’année [2010], Stéphane Braunschweig succède officiellement à Alain Françon à la tête du Théâtre national de la Colline, dans une harmonieuse continuité. »

  9. Gilles Renault, « Wajdi Mouawad au sommet de la Colline », sur Libération, (consulté le )
  10. Office du Tourisme et des Congrès de Paris, « La Colline - Théâtre national - Office de tourisme Paris », sur www.parisinfo.com (consulté le )
  11. « Annie Tribel », sur Camondo Recherche (consulté le )
  12. « Projets – Équipements publics et culturels – Lieu de répétition et de réunion pour le Théâtre national de La Colline à Paris (75) », sur architecture-mg.com (consulté le )
  13. « Décret no 72-460 du portant statut du Théâtre national de la Colline », tel que modifié par les décrets nos 2002-110 du , 2012-1247 du , 2015-1331 du , 2019-798 du et 2022-1121 du , sur Legifrance, 6 août 2022 (dernière maj) (consulté le ) : « article 1 »
  14. Sceneweb, « La Colline lance deux appels à candidatures à destination des jeunes artistes », sur sceneweb.fr, (consulté le ).
  15. a b et c « Archives de La Colline », sur colline.fr.


Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Des années soixante aux années Colline, un parcours en liberté d'Alain Satgé et Jorge Lavelli, PUF, 1996
  • Quittez le théâtre affamés de changement : les douze années d’Alain Françon à la direction du Théâtre de la Colline, collectif, Biro Éditeur, 2009

Lien externe modifier