Tente de purification dans l'Égypte antique

La tente de purification (en égyptien ancien : ibou, jbw ou ȝbw) est une construction permettant de procéder aux étapes de l'embaumement et de la momification des défunts. Le corps arrive par un débarcadère et accède à la tente de purification par une rampe d'accès.

Usage modifier

La momification d'un défunt dure soixante-dix jours. Le jour du décès, la famille confie le corps aux embaumeurs qui le placent dans la « tente de purification » pour le laver et l'oindre.

À la Basse époque, ces lieux provisoires d'embaumement ont été remplacés par des édifices permanents en briques appelés, dans les textes de l'Ancien Empire, Ouâbet (la Place pure = la salle d'embaumement), puis à la fin de l'Ancien Empire, un deuxième lieu nommé Per-nefer (la Belle Maison) ayant exactement la même fonction que l'ouâbet.

Dans certaines représentations, les premières phases de la momification se déroulaient sous la « tente de purification », puis le corps du défunt à traiter était transporté à Per-nefer une fois la déshydratation dans le bain de natron achevée.

Le soixante-dixième jour, la momification est achevée et le corps est de nouveau déposé dans la « tente de purification », où il subit le rituel de l'ouverture de la bouche. Le jour suivant, le corps est déposé en procession dans le caveau funéraire.

Découvertes modifier

Selim Hassan a découvert, à l'angle nord-ouest du temple de Mykérinos, un puits creusé dans le roc, dont les parois étaient renforcées par des blocs de calcaire qu'il a identifié comme étant la « tente de purification » de la reine Khentkaous.

Représentations modifier

Mouhamadou Nissire Sar, dans son livre Funérailles et représentations dans les tombes de l'Ancien et du Moyen Empire égyptiens[1] décrit plusieurs représentations de tentes de purification :

  • Dans le tombeau de Mérérouka[2], la tente de purification y est représentée ; le cortège funéraire semble traverser le Nil pour s'y rendre.
  • Dans le tombeau d'Ânkhmahor[2], la représentation de l'jbw est détruite ; seule la fin de l'arrivée du cortège a été conservée.
  • Dans le tombeau de Qar[3], au-dessus des porteurs du sarcophage, on peut lire « aller en paix à la tente de purification, pour purification » alors qu'au-dessus de la structure est inscrit « besoin pour la tente de purification, un repas pour l'art ou le métier du prêtre-lecteur ».
  • Dans le tombeau de Pépiânkh[4], partant de l'ouest du Nil, le cortège dirigé par le prêtre-lecteur se rend à la maison de purification. Viennent ensuite les porteurs du sarcophage. Les funérailles représentées dans la tombe de Pépiânkh laissent croire à un retour dans la tente de purification après un repas servi à la suite des cérémonies de momification. C'est lors de ce retour qu'avait lieu la cérémonie d'ouverture de la bouche.

Notes et références modifier

  1. Mouhamadou Nissire Sar, Funérailles et représentations dans les tombes de l'Ancien et du Moyen Empire égyptiens, cas de comparaisons avec les civilisations actuelles de l'Afrique Noire, Hamburg, Lit, 2001, (ISBN 3-8258-5825-1).
  2. a et b M. N. Sar, Funérailles…, p. 31.
  3. M. N. Sar, Funérailles…, p. 32.
  4. M. N. Sar, Funérailles…, p. 33.

Bibliographie modifier