Templeuve-en-Pévèle

commune française du département du Nord
(Redirigé depuis Templeuve (Nord))

Templeuve-en-Pévèle
Templeuve-en-Pévèle
Ancienne mairie de l'architecte Louis Bonnier.
Blason de Templeuve-en-Pévèle
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Lille
Intercommunalité Communauté de communes Pévèle-Carembault
Maire
Mandat
Luc Monnet
2020-2026
Code postal 59242
Code commune 59586
Démographie
Gentilé Templeuvois
Population
municipale
6 705 hab. (2021 en augmentation de 13,07 % par rapport à 2015)
Densité 423 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 31′ 38″ nord, 3° 10′ 33″ est
Altitude Min. 26 m
Max. 54 m
Superficie 15,84 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Templeuve-en-Pévèle
(ville-centre)
Aire d'attraction Lille (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Templeuve-en-Pévèle
(bureau centralisateur)
Législatives Sixième circonscription
Localisation
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Templeuve-en-Pévèle
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Templeuve-en-Pévèle
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Templeuve-en-Pévèle
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Templeuve-en-Pévèle

Templeuve-en-Pévèle, précédemment nommée Templeuve[1], est une commune française située dans le département du Nord en région Hauts-de-France.

Géographie modifier

Localisation modifier

Situé à 18 km au sud-est de Lille.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Communes limitrophes modifier

Voies de communication et transports modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 698 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cappelle-en-Pévèle à 2 km à vol d'oiseau[4], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 736,6 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Statistiques 1991-2020 et records CAPPELLE-EN-PEV (59) - alt : 51m, lat : 50°29'39"N, lon : 3°10'42"E
Records établis sur la période du 01-01-1962 au 31-12-2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,3 1,5 3,3 5,3 8,6 11,4 13,4 13,2 10,7 7,7 4,4 2 6,9
Température moyenne (°C) 3,8 4,5 7,3 10,4 13,8 16,7 18,8 18,7 15,6 11,6 7,3 4,4 11,1
Température maximale moyenne (°C) 6,4 7,5 11,3 15,5 18,9 22 24,3 24,3 20,6 15,5 10,1 6,8 15,3
Record de froid (°C)
date du record
−19,5
14.01.1982
−13,5
07.02.1991
−10,5
07.03.1971
−4,1
11.04.03
−1,3
05.05.1996
−3
02.06.1962
3,5
01.07.1984
5
28.08.1978
2
25.09.1979
−4,4
24.10.03
−8,3
26.11.1989
−13
18.12.10
−19,5
1982
Record de chaleur (°C)
date du record
15,4
18.01.07
18,8
26.02.19
23
29.03.1968
28,2
15.04.07
31,3
12.05.1998
35,8
27.06.11
41,9
25.07.19
37,4
10.08.03
34,8
15.09.20
29,2
01.10.11
20,7
12.11.1995
15,6
07.12.00
41,9
2019
Précipitations (mm) 59,5 49,9 52,6 41,4 57 65,7 70,2 71,6 57,6 63,3 72,5 75,3 736,6
Source : « Fiche 59129001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base


Urbanisme modifier

Typologie modifier

Templeuve-en-Pévèle est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Templeuve-en-Pévèle, une agglomération intra-départementale regroupant 5 communes[11] et 16 296 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[14],[15].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (76,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (54 %), zones urbanisées (18 %), zones agricoles hétérogènes (13,5 %), forêts (9,4 %), mines, décharges et chantiers (2,6 %), prairies (2,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,2 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le nom de Templeuve viendrait de Templum Jovis signifiant Temple de Jupiter. En effet, un temple romain aurait existé à l’emplacement de l’église Saint-Martin, située sur la place Charles-de-Gaulle, cependant aucune trace de ce temple n’a jamais été retrouvée. Templeuve est également signalé en 877 sous le nom de Templovium[17].

En , le conseil municipal vote un projet de changement du nom de la commune en « Templeuve-en-Pévèle »[1] qui permet de la distinguer de Templeuve, localité belge homonyme située à une vingtaine de kilomètres.

Le changement de nom fait l'objet d'un décret le , paru au journal officiel du [18].

Histoire modifier

L'Abbaye d'Anchin achète à Arnould, seigneur de Cysoing, tous ses biens de Templeuve ainsi que ceux de Saint-Nicholas par lettre de pour la somme de 350 livres parisis[19].

Marguerite de Flandre confirme en par des diplômes de aux habitants de Templeuve et quelques autres villages le droit pâture dans les marais voisins moyennant une charge annuelle.

Le , avec la signature du traité d'Arras, les provinces catholiques reconnaissent Alexandre Farnèse, duc de Parme comme gouverneur, elles renoncent à leurs aspirations d’indépendances en échange de plus grandes garanties au terme des hostilités. Ce succès diplomatique est suivi, le de la conquête de Maastricht, et en le Duc de Parme pose son camp à Templeuve.

Le , une habitante de Templeuve de 43 ans fait sensation : elle met au monde son 25e enfant[20].

En , les archéologues de l’INRAP exhument de riches caveaux funéraires romains datant des XIe et XIIe siècles, sur le terrain de Justine Elibrik. C'est une découverte inédite dans le Nord de la France. Les pièces prélevées des tombes sont alors envoyés au centre scientifique de Villeneuve-d’Ascq, où trois spécialistes vont se pencher sur la composition et la provenance des céramiques, des bronzes et du verre. Cela permettra d'avoir des renseignements sur les échanges commerciaux dans la région à cette époque[21],[22].

Politique et administration modifier

Tendances politiques et résultats modifier

Liste des maires modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Gaston Dubus[25]   Directeur de la Sécurité sociale
Charles Olivier    
Jules Doignies    
Jean Crinquette    

(démission)
Robert Vandelanoitte UDR puis RPR Médecin généraliste
Député du Nord (6e circ.) (1968 → 1973)
Conseiller général de Cysoing (1967 → 1998)
mars 2001 Jean-Pierre Félix RPR Expert-comptable
En cours Luc Monnet RPR puis UMP
puis DVD
Chef d'entreprise
Conseiller général de Cysoing (1998 → 2015)
Conseiller départemental de Templeuve-en-Pévèle (2015 → )
Co-président de l'Union pour le Nord (UPN)
Réélu pour le mandat 2020-2026[26]

En 2014, Luc Monnet est 998e (sur les 1 057 maires des villes de 5 000 à 10 000 habitants) dans le traditionnel classement L'Internaute des maires de France, avec une note de 9,54/20 (dont 7,11/20 en « budget et fiscalité »)[27].

En 2016, il soutient Nathalie Kosciusko-Morizet lors de la primaire de la droite et du centre[28].

Instances judiciaires et administratives modifier

La commune relève du tribunal d'instance de Lille, du tribunal de grande instance de Lille, de la cour d'appel de Douai, du tribunal pour enfants de Lille, du tribunal de commerce de Tourcoing, du tribunal administratif de Lille et de la cour administrative d'appel de Douai.

Jumelages modifier

Population et société modifier

Démographie modifier

Ses habitants sont appelés les Templeuvois et leur nom jeté est les sots.

Évolution démographique modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[30].

En 2021, la commune comptait 6 705 habitants[Note 3], en augmentation de 13,07 % par rapport à 2015 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 6902 6192 7642 7552 7522 8863 0243 1803 143
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
3 0513 1143 0682 9662 9492 9972 9623 0053 054
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
3 0512 9613 0692 9583 1973 3823 4043 5283 645
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
3 8794 1175 0855 2895 3715 7785 8035 7655 786
2015 2020 2021 - - - - - -
5 9306 4696 705------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges modifier

La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 25,8 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 2 988 hommes pour 3 208 femmes, soit un taux de 51,78 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,77 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[33]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,4 
90 ou +
1,3 
6,0 
75-89 ans
8,7 
17,0 
60-74 ans
18,1 
22,6 
45-59 ans
21,6 
19,1 
30-44 ans
17,8 
16,9 
15-29 ans
16,0 
18,1 
0-14 ans
16,5 
Pyramide des âges du département du Nord en 2020 en pourcentage[34]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ou +
1,4 
5,1 
75-89 ans
14,6 
60-74 ans
16 
19,2 
45-59 ans
18,6 
19,5 
30-44 ans
18,7 
20,6 
15-29 ans
19,1 
20,5 
0-14 ans
18,2 

Économie modifier

La ville est très commerçante. Elle compte notamment un hypermarché. L'entreprise de filature est désormais fermée. La ville trouve aussi son originalité par la présence de deux salles de cinéma, fait assez rare pour une ville de cette taille. À noter la présence d’un office notarial, membre du réseau NotaLis.

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

L'église Saint-Martin modifier

 
L'église Saint-Martin

Bâtie au XIe siècle, l'église est donnée en 1101 à l'abbaye d'Anchin par l'évêque de Tournai, Baudric[35].

En 1767, les travées occidentales de la nef sont élevées dans le même style que les autres et les arcades sont construites en briques. De 1880 à 1883, l'église connaît de grands travaux d'agrandissement sous la direction de l'architecte Paul Destombes, qui transforme le chœur du XVIe siècle en hallekerque flamande. Le clocher est achevé en 1883[36]. Au XIXe siècle des transformations radicales sont opérées. La nef centrale est surélevée et garnie de fausses baies dans les voûtes en plâtre, les anciens berceaux en bois des trois chœurs sont recouverts d'enduit en 1846 et les vitraux sont remplacés à la fin du siècle. Quelques tableaux des XVIe et XVIIe siècles sont toutefois conservés. C'est notamment le cas du Sacre de saint Martin, peint par Jehan Bellegambe en 1517, pour le retable du maître-autel[36].

Le moulin de Vertain modifier

 
Tête de la course au Secteur pavé du Moulin-de-Vertain.
 
Le moulin de Vertain

Moulin tour et pivot unique en France. Il est mentionné pour la première fois en 1328 dans des documents officiels. Incendié par fait de guerre en 1616, il est entièrement reconstruit. Il cesse son activité en 1908. Pendant la Première Guerre mondiale, il est endommagé par la population qui vient récupérer le bois. Sa restauration débute en 1980 et ses ailes lui sont rendues en 1985. Il est désormais ouvert aux visites.

Le Moulin de Vertain, à Templeuve (Nord de la France) L'origine du premier moulin de Templeuve remonte à une époque très ancienne puisqu'il est déjà mentionné en 1328 dans les rentes de l'Abbaye d'Anchin, sous le nom de « Moulin de Viertain ».

Le , un violent ouragan couche plusieurs moulins de la région dont un à Templeuve[37].

Il passa successivement aux mains des familles De la Porte dit d'Espierres, Robert, Jacops d'Aigrement avant la Révolution. Il devint ensuite la propriété de la famille Havet et enfin celle de la famille Baratte. Le moulin, dont la tour fut érigée à la fin du XVIIe siècle, resta en activité jusqu'au décès du meunier Monsieur Jean-Baptiste Houze le . Sa veuve acheva de moudre les derniers sacs de grains et le moulin fut abandonné.

Sous l'impulsion de Jean Bruggeman, président de l'Association Régionale des Amis des Moulins, la municipalité de Templeuve décide d'acquérir le moulin, totalement délabré, en 1973. Les travaux de restauration entrepris à partir de 1975 s'achèvent le par son inauguration en présence de Robert Vandelanoitte, maire de Templeuve, et d'Alphonse Dhelin, adjoint aux affaires culturelles.

Site classé en 1978, le Moulin de Vertain tire son originalité de sa conception architecturale. Le mécanisme intérieur et sa toiture, reposant sur un pivot, sont simplement maintenus au second étage par un chemin de roulement. L’ensemble en bois (mécanisme, toiture, planchers, escaliers) pivote lorsque l’on oriente les ailes.

 
Le moulin de Vertain

La course cycliste du Paris-Roubaix emprunte le Secteur pavé du Moulin-de-Vertain passant ainsi à proximité de ce dernier.

Il n’existe aujourd'hui, plus de moulin identique à celui-ci.

Matériaux utilisés
  • Tour : Hauteur : 10,20 mètres ; Diamètre intérieur : 5,10 mètres ; Épaisseur des murs : 1,25 mètre à la base - 1,12 mètre au sommet
  • Ailes : 24 mètres d'envergure
  • Mécanisme : Deux paires de meules ; Le grand rouet : 2,90 mètres de diamètre ; Le petit rouet : 2 mètres de diamètre
Bois utilisés
  • Chêne, orme, iroko
  • Pour le mécanisme : bardeaux de châtaignier

Le château Baratte modifier

 
Le château Baratte.

Baptisé à l'origine château de Bellevue à sa construction en 1853, il prend ensuite le nom de son bâtisseur. Occupé par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale, il est récupéré par la famille Baratte à la fin de la guerre. Abandonné en 1938, il est récupéré par des Britanniques pendant la drôle de guerre. À la suite de la débâcle de 1940, il est pillé et les archives sont brûlées. Utilisé pour loger des familles sans abri après la guerre et jusqu'en 1950, il est vendu en 1960 par la famille Baratte à la municipalité.

Détérioré par les années sans habitant, il est racheté puis restauré par la mairie et abrite désormais ses services administratifs depuis 2002.

La brasserie-malterie Lambelin modifier

 
l'ancienne tour de la brasserie Lambelin

Une première brasserie-malterie est construite vers 1850. En 1865 elle est rachetée par M. Lambelin, qui la fait agrandir en 1870, en même temps qu'il fait bâtir le logement patronal. Après-guerre, vers 1925, on construit une malterie, et après 1930 un magasin industriel. La fabrication cesse en 1963. La brasserie est alors convertie en dépôt de boissons. En 1946, la brasserie produisait 20 000 hectolitres de bière de fermentation haute. Elle employait environ 15 personnes avant sa fermeture.

La brasserie-malterie Lambelin est détruite en 1999.

Templeuve, ville des sorcières modifier

Templeuve est surnommé « la ville des sorcières », dû à son histoire liée aux nombreux procès en sorcellerie qui s'y sont déroulées. Dans la Pévèle, le village est dès l'époque moderne surnommé « Templeuve aux chorchires » (en picard, « Templeuve aux sorcières »). Au XVIIe siècle, de nombreux hommes et femmes y sont en effet jugés, condamnés et exécutés pour sorcellerie[38]. Marie Navart, exécutée en 1656, est la plus célèbre d'entre eux. Depuis 2015, une école de la commune porte son nom[39].

Chaque année, y est organisé le salon des songes et sortilèges, tandis qu'y est célébrée la fête du village, dite « des sorcières ». Un rond-point porte également ce nom, de même que le marché, organisé chaque lundi[39].

Histoire de Marie Navart modifier

Au milieu du XVIIe siècle, six personnes sont exécutées pour sorcellerie : les époux Catherine Vartel et Guillaume Dengremont, parents de trois enfants ; Allard Dengremont — frère de ce dernier —, brûlé en 1635 ; Marie Navart — la plus célèbre — ; Jehan Darras — probablement le beau-frère d'Allard Dengremont et le filleul du père de Marie Navart — et Sainte Vauquier — belle-sœur de Catherine Duretz, elle-même marraine du fils de Jehan Darras[38].

Ces familles, étroitement liées par des liens de sang et d'amitié, sont connues dans la région pour leur influence et leur proximité avec le clergé. Fait exceptionnel, le curé Du Riez est même le parrain d'un fils de Marie Navart et d'un neveu de Jehan Darras[38].

Les Vaucel sont une famille aisée, comptant notamment parmi eux Philippe, seigneur de la Gruerie, beau-frère de Jehanne Navart, sœur de Marie. La famille de cette dernière est connue pour le grand nombre et la qualité de ses alliances. Elle-même épouse Martin Heddebault en , à six heures du matin « afin d'éviter les sorts des sorciers » car « à cette heure, [ils] sont épuisés par le sabbat [...] et leurs pouvoirs sont diminués ». Ils ont ensemble trois enfants, nés entre et . Bénéficiant d'une situation sociale enviable, un ouvrier du nom d'Antoine Bonnier travaille pour eux. Celui-ci est marié à une certaine Catherine Heddebault, probablement une sœur de Martin[38].

En , Bonnier accuse sa patronne — et belle-sœur ? — de l'avoir ensorcelé avec un craquelin. Accusée de vouer un culte à Satan, Marie est condamnée et brûlée vive le , sur ordre des tribunaux civils. Cette affaire de sorcellerie est donc très probablement lié à un cas de jalousie au sein d'un même clan familial[38]. Pour Alain Plateaux, il s'agit probablement d'une « cabale de la part des gens qui voulaient s’emparer de ses biens »[39].

Les lieux « ensorcelés » de Templeuve modifier

À l'époque où la place publique de Templeuve était encore un cimetière, entre la rue d'Orchies et le presbytère, se trouvait une pierre rectangulaire, marquée d'un tau. Elle était appelée pierre aux sorcières. On y exposait les sorciers avant de les mener à l'exécution. Ce serait une pierre de sacrifice, destinée à recueillir le sang des victimes. Elle se trouve aujourd'hui derrière le monument aux morts.

Le lieu d'exécution, appelé aussi lieu patibulaire, est situé au lieu-dit des Solières près de la rue de Lille. Une sorcière subsiste encore en ces lieux sous la forme d'une girouette placée sur le toit d'une des maisons de l'endroit.

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

Templeuve
  Blason
Écartelé: aux 1er et 4e contre-écartelé aux I et IV d'argent, fretté de sable au chef d'or chargé de trois merlettes de sable, aux II et III d'or au lion d'azur couronné, lampassé et armé de gueules, aux 2e et 3e d'azur semé de fleurs de lis d'argent et au cerf de même, brochant, sur le tout d'azur à la lettre capitale T d'or[42].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
 
Alias du blason de Templeuve
D'azur au nom de Templeuve d'argent mis en bande, entre deux doubles cotices d'or[41].

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  • Charles Bonnier, Templeuve en Pévèle. Histoire d’un village, Liverpool, 1907.
  • Charles Bonnier, L’occupation de Templeuve par les Allemands et ses suites racontée par trois témoins, Liverpool, 1921.
  • Noële Barbot-Ooghe, En passant par Templeuve en Pévèle..., Lille, 2004.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a et b Marie Vandekerkhove, « Templeuve : les élus votent le changement de nom de la commune à l’unanimité! », sur le site du quotidien La Voix du Nord, .
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Templeuve-en-Pévèle et Cappelle-en-Pévèle », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Cappelle-en-Pev » (commune de Cappelle-en-Pévèle) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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