Temple de Diane d'Aix-les-Bains

monument d'Aix-les-Bains
Temple de Diane d'Aix-les-Bains
Le temple de Diane d'Aix-les-Bains.
Présentation
Destination initiale
Temple ou monument funéraire
Destination actuelle
Musée
Style
Antique
Architecte
Inconnue
Construction
IIe siècle ?
Hauteur
15,42 m. (hauteur maximale)
Occupant
Musée archéologique d'Aix-les-Bains (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Commune d'Aix-les-Bains
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Adresse
Square du Temple de DianeVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
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Le temple de Diane d'Aix-les-Bains est un monument romain situé en France sur la commune d'Aix-les-Bains, dans le département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'identification comme temple de Diane a toutefois suscité des réserves chez les historiens comme Camille Jullian et Pierre Wuilleumier[1], et demeure incertaine.

Classé au titre des monuments historiques depuis 1875[2],[3], le temple de Diane d'Aix-les-Bains est aujourd'hui un musée[4].

Localisation modifier

 
Plan schématique de la place Maurice-Mollard en 2015.

Situé dans le centre historique de la ville, sur la place Maurice-Mollard, le temple est accolé à l'hôtel de ville d'Aix-les-Bains.

Histoire modifier

Une fouille archéologique à la fin du XXe siècle (entre 1988 et 1989) pour l'établissement d'un parking souterrain a mis en évidence des séquences stratigraphiques permettant de situer la date de construction de l´édifice. Celle-ci se situerait dans la première moitié du IIe siècle de notre ère.

Durant l'année 1868, la ville racheta le temple de Diane à la famille de Seyssel. En 1882, le musée Lepic, créé en 1874 dans le château de l'hôtel de ville, fut transféré dans le temple.

Ce musée fut supprimé en 1939, et remplacé après la Seconde Guerre par le musée archéologique[5].

Description modifier

Construit en grandes pierres régulièrement disposées[1] (grand appareil), le bâtiment a conservé trois côtés et sa forme massive d'ensemble : 17,20 mètres de longueur, 13,65 mètres de largeur et 16 mètres de hauteur. L'arrière, tourné vers l'ouest, présente un fronton triangulaire, tandis que l'entrée était à l'est, vers le secteur qui a été identifié comme celui de l'ensemble thermal antique. Les décors architectoniques ont souffert de l'intégration du monument dans l'ancien château. Peu de décors subsistent, qui semblent le rapprocher des temples édifiés au IIe siècle sur le Forum Romain[6].

L'attribution à la déesse Diane est conjecturale : elle repose uniquement sur la découverte lors des fouilles du parking d'une statue acéphale de belle qualité représentant une femme en péplos. L'identification à Diane est incertaine, A. Canal a suggéré Hygie en raison de la proximité des thermes, puis une statue honorifique d'impératrice. Ce pourrait aussi être une copie romaine du modèle dit Perséphone de Corinthe[6].

Interprétation modifier

Selon Canal et Tarpin, ce monument fait partie des trois temples intégralement conservés en France, avec la Maison Carrée de Nîmes et le Temple d'Auguste et de Livie à Vienne[4]. Ils remarquent toutefois que le plan et les proportions du monument ne correspondent aux canons définis pour un temple romain, et qu'il manque la délimitation par une enceinte ou un péristyle de l'espace sacré dévolu à un temple[7].

Leveau suggère que le supposé temple pourrait être un monument funéraire, selon une mode qui se développe à partir des années 130-160. La découverte de vestiges d'inhumation à proximité et l'identification de la statue comme Perséphone, reine des Morts, étayent cette interprétation. Toutefois, la forme même du tombeau-temple, connue à Rome et à Ostie, n'a été que très peu répertoriée en Gaule, ce qui conférerait un caractère exceptionnel au monument[8].

Notes et références modifier

  1. a et b Wuilleumier 1939, p. 301
  2. Notice no IA73001294, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Temple romain dit de Diane », notice no PA00118173, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. a et b « Le Temple de Diane. », sur Office de tourisme - Aix-les-Bains. (consulté le )
  5. Prieur (J.). « Aix-les-Bains dans l'Antiquité. Guide du Musée archéologique », Revue belge de philologie et d'histoire, 1982, vol. 60, n° 1, p. 254 [1]
  6. a et b Leveau, Odenhardt-Donvez et Fauduet 2007, p. 282
  7. Canal et Tarpin 2002, p. 156
  8. Leveau, Odenhardt-Donvez et Fauduet 2007, p. 283-284

Bibliographie modifier

  • Philippe Leveau, Isa Odenhardt-Donvez et Isabelle Fauduet, « Aix-les-Bains et son tombeau-temple : « ruralité » et « urbanité » d’un vicus allobroge », Gallia, t. 64,‎ , p. 279-287 (lire en ligne)
  • A. Canal et Michel Tarpin, « Le temple romain d'Aix-les-Bains (Savoie) », Les Allobroges. Gaulois et Romains du Rhône aux Alpes, Grenoble, Gollion,‎ , p. 152-158
  • Pierre Wuilleumier, « Aix-les-Bains à l'époque romaine », Les Études rhodaniennes, vol. 15, nos 1-3,‎ , p. 299-302 (lire en ligne)

Articles connexes modifier

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Lien externe modifier