Tameshi giri

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Le terme tameshi giri (試切?) signifie littéralement « test de coupe ». Il s'agit de tester la capacité de coupe, et donc la qualité d'une lame, notamment de katana.

Coupe d'essai (試し斬り).

Au Moyen Âge, les tests se faisaient sur différents supports tels que des barres de fer, des casques de combat, des armures, des cadavres empilés, voire, dans certains cas et en fonction de l'exigence du forgeron ou de son « client », sur des condamnés à mort entravés. Le nombre de corps coupés lors du test était inscrit sur la soie de la lame (nakago) sous la forme de traits de lime. Certains forgerons, sûrs de la qualité de leur ouvrage, allaient jusqu'à revêtir le kimono cérémonial blanc sous leur vêtement au cas où l'échec des tests de leur lame les oblige à faire seppuku.

De nos jours, les tests de coupe se font sur des bottes de paille de riz ou de roseau, parfois renforcées en leur centre d'une tige de bambou, pour restituer la texture d'un cou humain.

Le tameshi giri est fréquemment confondu avec le battōdō, l'art de la coupe qui, associé au iaidō, constitue l'aboutissement de la voie.

Origine modifier

À l'époque d'Edo, seuls les épéistes les plus expérimentés étaient sélectionnés pour tester les sabres, de sorte que l'habileté de l'épéiste ne soit pas mise en doute lorsqu'il s'agissait de déterminer la qualité de coupe du sabre[1]. Les matériaux utilisés pour tester les sabres étaient très variés. Il s'agissait notamment de wara (?, paille de riz), de goza (茣蓙?, nattes tissées faites de roseaux) ou de tatami omote (畳表?, couche supérieure des tatamis), de bambou et de fines plaques d'acier[2].

En outre, une grande variété de coupes étaient utilisées sur les cadavres, et parfois sur les criminels condamnés, de tabigata (coupure à la cheville) à o-kesa (coupe diagonale de l'épaule à la cuisse opposée). Les noms des types d'entailles sur les cadavres indiquent exactement l'endroit du corps où l'entaille a été faite. On trouve encore de vieux sabres dont le nakago (tan) porte des inscriptions telles que « 5 corps avec Ryu Guruma (coupure à la cuisse) ». Une telle inscription, connue sous le nom de tameshi-mei (試る銘?) ou sidan-mei (裁断銘?, signature de coupe), augmentait considérablement la valeur du sabre[3], compensant dans une certaine mesure les importantes sommes d'argent généralement exigées pour un procès[4],[5].

Aujourd'hui modifier

Aujourd'hui, la pratique du tameshi giri se concentre sur l'évaluation des capacités de l'épéiste plutôt que sur la capacité de coupe du sabre[6],[7],[8]. Les sabres utilisés ont tendance à être peu coûteux.

Les pratiquants de tameshigiri utilisent parfois les termes shito (試刀?, test d'épée) et shizan (試斬?, test de coupe, une prononciation alternative des caractères pour tameshigiri) pour distinguer la pratique historique de test d'épée de la pratique moderne de test de la capacité de coupe[9],[10]. La cible la plus couramment utilisée est le tatami omote. Pour pouvoir frapper consécutivement sur une seule cible, ou sur plusieurs cibles en mouvement, il faut être un épéiste très habile.

Notes et références modifier

  1. (en) « 10 Greatest Swordsmen In History », sur eskify.com (consulté le ).
  2. (en) « Tameshigiri – The History And Development Of Japanese Sword Testing », sur markussesko.com (consulté le ).
  3. (en) « Samurai », sur books.google.com (consulté le ).
  4. (en) « Tameshigiri Sword Testing », sur japan-experience.com (consulté le ).
  5. (en) « Tameshigiri », sur kaminarikan.org (consulté le ).
  6. (en) « The Ghastly Samurai Practice of Sword Testing », sur thevintagenews.com (consulté le ).
  7. (en) « Samurai Sword Cutting Experience in Tokyo – Tameshigiri », sur mai-ko.com (consulté le ).
  8. (en) « Tameshigiri - Test Of A Swordsman », sur butaedo.com (consulté le ).
  9. (en) « Tameshigiri », sur senseiaikido.com (consulté le ).
  10. (en) « Tameshigiri Cutting Patterns », sur kobudo-center.ru (consulté le ).