Takahé du Sud

espèce d'oiseaux endémique de l'Île du Sud de la Nouvelle-Zélande

Porphyrio hochstetteri

Le Takahé du Sud (Porphyrio hochstetteri) est une espèce d'oiseaux endémique de l'Île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Cette espèce a longtemps été regroupée avec celle de l'Île du Nord, qui elle est éteinte, Porphyrio mantelli, sous le nom de talève takahē ou takahē.

Description modifier

Cet oiseau est incapable de voler. Il peut mesurer jusqu'à 50 cm et peser jusqu'à 3 kg[1], et possède un bec massif, des ailes réduites et des pattes puissantes. Son bec est particulièrement bien adapté pour arracher la base de la tige des pousses d'herbes dont il se nourrit. L'apparence du mâle et de la femelle est identique, seuls les poussins sont de couleur brune.

Étymologie modifier

Cet oiseau a d'abord été nommé Notornis — d'après les mots grecs anciens νότος nótos (« sud ») et ὄρνις órnis (« oiseau »).

Son nom spécifique scientifique commémore le géologue autrichien Ferdinand von Hochstetter.

Redécouverte modifier

Avant une expédition menée par Geoffrey Orbell en 1948, le takahē du Sud était considéré comme une espèce éteinte par la communauté scientifique internationale. La découverte de spécimens dans le Fiordland, une zone difficile d'accès au Sud-Ouest de la Nouvelle-Zélande, a engendré la création d'un parc naturel de 500 km2 sur le lieu de la découverte.

En 1981, la population était de 120 individus. En 2006, elle était de 313[2] et en 2019 de 418[1].

Le "Takahē Recovery Programme", dirigé par le ministère de la Conservation néo-zélandais, tente de protéger, réintroduire et faire grandir la population de Takahē en Nouvelle-Zélande. La priorité du programme est d'établir 125 paires d'oiseaux dans différents sites protégés des prédateurs.

Régime alimentaire modifier

 
Répartition des takahēs du Sud en 1984 en Nouvelle-Zélande

C'est un oiseau herbivore se nourrissant de diverses plantes que l'on rencontre dans les zones de prairies alpines. Il mange un grand choix de plantes et son régime est semblable à celui du pükeko (poule sultane), le parent le plus proche du takahé du Sud. On peut souvent voir que le takahé du Sud pince une tige d'herbe neigeuse, la prenant dans une griffe et mangeant seulement les parties douces inférieures qui sont son alimentation préférée, le reste étant délaissé.

Comportement modifier

Cet oiseau est territorial. La femelle pond généralement deux œufs dans un nid qu'elle confectionne sous un tronc ou dans les herbes. C'est une espèce bruyante au cri fort. Le taux de survie des poussins est d'environ 75 %.

Reproduction modifier

La saison de reproduction du Takahé du Sud s'étend de début octobre jusqu'à fin décembre. Les couples de Takahés témoignent d'une fidélité inébranlable et défendent farouchement leur nid, pourchassant tout intrus. La parade nuptiale consiste en des frottements de becs et de lissages de plumes[3].

Menaces modifier

La quasi-extinction du takahē du Sud est due à une chasse massive par les Māori (avant l'arrivée des colons européens du fait de la facilité à le capturer), à la réduction de son habitat et à l'introduction de prédateurs tels que les rats, furets, hermines et les chats. Afin de le préserver, il a été introduit dans des îles néo-zélandaises où il n'y a pas de prédateurs, telles que Tiritiri Matangi, Kapiti, Maud, Mana et Rotoroa (en)[1]. Il y existe également des projets de sauvegarde de l'espèce en captivité à Te Anau et au Mt Bruce Wildlife Centre, près de Masterton.

En , au cours d'une opération d'abattage de pukekos, une sous-espèce de poules sultanes jugées trop nombreuses, quatre spécimens ont été accidentellement tués sur l'île Motutapu au large d'Auckland[4].

Voir aussi modifier

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Références taxinomiques modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c (en) Rotoroa Island, « https://www.rotoroa.org.nz/conservation/takahe », sur Rotoroa Island (consulté le )
  2. (en) New Zealand Department of Conservation : Takahé
  3. « Takahé du Sud : tout savoir sur cet oiseau », sur www.autourdesanimaux.com, (consulté le )
  4. « Nouvelle-Zélande. Des chasseurs tuent par mégarde des oiseaux protégés », sur Ouest-France, (consulté le )