La taille au marc est la quantité ou nombre de pièces de monnaie taillées dans un marc d'alliage au titre (ou aloi) légal[1],[2].

Le rapport entre le nombre de pièces taillées dans un marc et le titre, est appelé pied de monnaie.

Explication modifier

Sous l'Ancien Régime, le marc monétaire est une unité de poids en rapport avec une masse de métal, ici précieux (or et argent). L'étalon utilisé pour les monnaies royales était le « marc de Paris » et équivalait à 244,752 g (moins d'un quart de notre kilogramme) et se déclinait en poids de marc. Dans le cas d'un marc de Paris d'or, on a en principe 100 % d'or contenu dans le lingot monétaire, mais dans la pratique des ateliers de frappe, au fil des siècles, les choses ne se passaient pas ainsi. Par ailleurs, la valeur numérique ou le poids d'une monnaie ne sont, à cette époque, que rarement indiquée sur la pièce[3].

Exemple modifier

En France, sous l'Ancien Régime, la taille au marc du louis d'or est fixée en 1640 à 36 ¼, c'est-à-dire que l'on obtient 36 louis et qu'il en reste une petite partie qui va être refondue pour la prochaine frappe. Mais cette taille obéit à un décret-loi qui fixe non seulement le nombre de pièces à tailler, mais également la valeur de l'unité de compte, ici la livre tournois, par son équivalent en poids d'or[4]. Ce poids est en 1640 de 0,620 g d'or pur par livre. Autrement dit, si l'on prend le poids du marc parisien, soit 244,752 g et qu'on lui retire le poids des 36 louis pesant chacun 6,753 g, on obtient un reliquat de 1,68 g. Le louis d'or fabriqué à partir de la fin du règne de Louis XIII forme un alliage d'une grande pureté, soit 920 millièmes d'or par carat (92 % d'or pur). Au cours des décennies suivantes, le taille diminue ou augmente en fonction des circonstances financières, et a varié jusqu'en 1785. Portée à 30 en , elle est fixée à 40 en puis à 25 en et à 37 ½ en . Ramenée à 30 en , elle est fixée à 32 en [5].

Notes et références modifier

  1. John Munro, « Monnayage, monnaies de compte et mutations monétaires au Brabant à la fin du Moyen Âge », dans John Day (éd.), Études d'histoire monétaire : XIIe – XIXe siècles (monographie), Lille, Presses universitaires de Lille (publié avec le concours de l'universié Paris-VII (Paris-Diderot) et le Centre national des lettres), coll. « Histoire », (1re éd. (présentation en ligne), p. 264 [lire en ligne (page consultée le 21 mai 2016)].
  2. Jean-François Lassalmonie (préf. de Philippe Contamine), La boîte à l'enchanteur : politique financière de Louis XI (monographie, texte remanié de la thèse de doctorat en histoire préparée sous la direction de Philippe Contamine et soutenue en à l'université Paris-IV (Paris-Sorbonne) sous le titre Politique financière de Louis XI), Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France (Institut de la gestion publique et du développement économique), coll. « Histoire économique et financière / Moyen Âge », (1re éd.) (présentation en ligne) [[Google livres lire en ligne] (page consultée le 21 mai 2016)].
  3. « Pied de monnaie », définition, sur Dossiers pédagogiques : Le Franc de la Bibliothèque nationale de France.
  4. Déclaration... portant que toutes les espèces d'or et d'argent de poids qui ont à présent cours, seront exposées en la manière accoustumée, comme aussi l'or et l'argent au marc ; le tout, suivant le dernier règlement du mois de septembre 1641, avec défenses d'y apporter aucune difficulté, sur les peines y mentionnées, imprimé à Paris, par Sébastien Cramoisy, le 3 septembre 1641 — sur Gallica.
  5. Guy Antonetti, « Du louis à l'assignat », conférence de M. Guy Antonetti, professeur émérite à l'université Paris-II (Panthéon-Assas), donnée au ministère de l'Économie et des Finances (MINÉFI) le [PDF], sur sacra-moneta.com (consulté le ).