Têtes coupées

film sorti en 1970
Têtes coupées

Titre original Cabezas cortadas
Réalisation Glauber Rocha
Scénario Glauber Rocha
Ricardo Muñoz Suay
Acteurs principaux
Sociétés de production Filmscontacto
Mapa Filmes
Profilmes
Pays de production Drapeau de l'Espagne Espagne
Drapeau du Brésil Brésil
Genre Drame
Durée 94 minutes
Sortie 1970

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Têtes coupées (Cabezas cortadas) est un film coproduit par l'Espagne et le Brésil, réalisé par Glauber Rocha et sorti en 1970.

Synopsis modifier

Le film s'appuie sur le matériau fictionnel de Terre en transe (1967). On est encore dans une contrée imaginaire appelée l'Eldorado. Díaz II en est aussi le souverain. Mais c'est un despote finissant. Le réalisateur dresse, en voix off, un rapide panorama de l'histoire du pays dans lequel sont allusivement évoquées les menées d'une mystérieuse "Compagnie d'Exploitation Internationale", dirigée par un milliardaire américain. Díaz n'a plus toute sa raison, et nous sommes en pleine apocalypse. Il perçoit la menace d'un soulèvement de ses anciennes victimes : les Indiens, les paysans pauvres... tandis qu'un berger/ange de la mort, faiseur de miracles et coupeur de têtes tout à la fois, fascine son imagination et terrorise sa conscience. Le monarque enlève alors une belle paysanne, symbole de pureté, et organise au château une cérémonie aux allures de funérailles. Mais, le berger tranche la tête du roi et libère la paysanne.

Fiche technique modifier

Distribution modifier

Commentaires modifier

« Dans Têtes coupées tout le mal émane de Díaz (Francisco Rabal), maintenant ex-dictateur moribond en plein exil », fait remarquer Ismail Xavier qui ajoute : « Et contrastant avec sa décomposition qui paraît tout contaminer autour de lui, le bien et la régénération apparaissent avec le personnage du saint faiseur de miracles (Pierre Clémenti) qui incarne le pouvoir et le mystère de l'énergie populaire [...]. »[1]

Mais, peut-être, faut-il voir dans ce berger/ange de la mort « l'incarnation, ou la pure figuration, du nécessaire renoncement aux illusions rationnelles (le pouvoir peut en être une) qui préoccupait tant Glauber Rocha vers 1970. »[2] Au sujet de Cabezas cortadas, ce dernier déclarait en 1979 : « C'est un film qui doit être vu à partir de symboles et de signifiants. Il s'agit d'un film structuraliste. J'ai réduit toute l'histoire au signifiant. [...] Chaque fois que je vois ce film, je lui trouve de nouvelles explications. Il y a tout un arc de suggestions. [...] Je crois qu'on pourrait définir le film ainsi : un voyage borgésien à travers l'œuvre de Shakespeare. »[3]

Références modifier

  1. I. Xavier in : Le cinéma brésilien sous la direction de Paulo Antônio Paranaguá, Éditions du Centre Georges Pompidou, Paris, 1987.
  2. Sylvie Pierre in : Glauber Rocha, Cahiers du cinéma, coll. Auteurs, Paris, 1987.
  3. Déclaration recueillie par Cicero Sandroni in : Jornal do Brasil, 8/06/1979.

Liens externes modifier