Syndrome pieds-mains-bouche

maladie infectieuse
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Syndrome pieds-mains-bouche
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Vésicules péribuccales chez un nourrisson atteint du syndrome pieds-mains-bouche
Symptômes ExanthèmeVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Spécialité InfectiologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 B08.4
CIM-9 074.3
DiseasesDB 5622
MedlinePlus 000965
eMedicine 1132264
MeSH D006232
Patient UK Hand-foot-and-mouth-disease-pro

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Le syndrome pieds-mains-bouche ou maladie pieds-mains-bouche (ou mains-pieds-bouche) est une maladie infectieuse pouvant être causée par plusieurs virus du genre Enterovirus, appartenant majoritairement à l'espèce entérovirus A. La maladie atteint principalement les enfants et se caractérise par la présence de vésicules au niveau des mains, des pieds et de la bouche. Cette pathologie est le plus souvent bénigne et a une évolution spontanée vers la guérison. Le traitement est uniquement symptomatique.

Agent pathogène modifier

Cette maladie est causée par des virus appartenant aux espèces du genre Enterovirus pouvant infecter l'humain (espèces A, B, C et D). Plusieurs sérotypes sont en cause, comme les virus coxsackie A16, A4, A5, A9, A10, B2 ou B5, ou l'entérovirus 71[1]. En France, les virus les plus souvent retrouvés sont les coxsackievirus A16, A6 et A10, plus rarement l'entérovirus 71[2],[3] ; ces sérotypes appartiennent à l'espèce entérovirus A[4].

La transmission se fait par contact direct avec les sécrétions. Le virus pénètre par voie digestive ou respiratoire. Il peut persister une à quatre semaines au niveau du pharynx, et peut être retrouvé pendant quatre mois dans les selles[3].

La maladie touche principalement les enfants[5] au cours de l'été et l'automne sous forme de cas sporadiques (isolés) ou de petites épidémies régionales. Les formes frustes ou inapparentes sont les plus nombreuses[6].

Clinique modifier

 
Vésicules de la main droite
 
Vésicules de la main gauche et des genoux

Après une période d'incubation de trois à cinq jours[3], le syndrome pieds-mains-bouche se caractérise par la survenue d'une atteinte buccale à type de stomatite vésiculeuse associée à des lésions vésiculeuses cutanées au niveau des mains et des pieds. D'autres symptômes sont possibles, comme la fièvre, des vomissements et de la diarrhée[7],[8],[1]. On retrouve parfois des adénopathies cervicales et sous-mandibulaires.

Dans la grande majorité des cas, la maladie est bénigne et guérit en trois à six jours[6]. Rarement, des complications peuvent survenir lorsque l'entérovirus 71 est en cause, avec un encéphalite, une méningite, une atteinte d'allure poliomyélitique, un œdème pulmonaire ou une myocardite[9]. Exceptionnellement survient le décès, lié à une atteinte pulmonaire le plus souvent[1],[9].

Diagnostic modifier

Le diagnostic du syndrome pieds-mains-bouche est clinique dans l'immense majorité des cas devant une éruption caractéristique et une évolution bénigne. Il reste cependant possible d'isoler le virus en culture cellulaire ou de mettre en évidence son ARN par PCR, par un prélèvement des sécrétions pharyngées, des selles ou du liquide cérébrospinal (ponction lombaire)[6].

Traitement modifier

Le traitement du syndrome pieds-mains-bouche est uniquement symptomatique, essentiellement axé sur la douleur buccale.

Il est conseillé d'éviter les plats trop chauds, trop épicés ou encore les boissons acides lorsqu'il existe des lésions buccales[10]. L'hydratation est à favoriser.

Un traitement médicamenteux par du paracétamol peut être utilisé pour soulager la douleur ou la fièvre. Un traitement local est à considérer pour les ulcères buccaux douloureux.

L'éviction systématique de la collectivité n'est pas conseillée[3].

Prévention modifier

La prévention repose sur l'observation des règles d'hygiène classiques comme le lavage des mains. Certains vaccins sont en développement, mais ne protègent pas contre tous les virus capables de provoquer la maladie[9].

Histoire modifier

Le syndrome pieds-mains-bouche a été décrit pour la première fois en 1958 à Toronto au Canada, où il a été attribué au virus coxsackie A16 (qui était déjà connu), puis en 1960 à Birmingham au Royaume-Uni, où il a été nommé en anglais « hand-foot-and-mouth disease » [11],[12],[13].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Maladie mains-pieds-bouche liée à l'entérovirus 71 », sur phac-aspc.gc.ca, Agence de la santé publique du Canada (consulté le ).
  2. Point sur les infections à entérovirus au 7 août 2013, sur le site de l'Institut de veille sanitaire
  3. a b c et d [1] sur le site du ministère de la Santé française, 2010
  4. Enterovirus A sur le site Picornavirus home
  5. (en) Lauren J Stockman et al., « Notes from the Field: Severe Hand, Foot, and Mouth Disease Associated with Coxsackievirus A6 - Alabama, Connecticut, California, and Nevada, November 2011-February 2012 », Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR), vol. 61, no 12,‎ , p. 213-4 (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c Collège des maladies infectieuses et tropicales, E. Pilly, 2008, chapitre 98 : « Infections à entérovirus »
  7. pamela.toman, « Comprendre la maladie pieds-mains-bouche », Hopital de Montreal pour enfants,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « La maladie pieds-mains-bouche » (consulté le ).
  9. a b et c (en) S. Aswathyraj, G. Arunkumar, E.K. Alidjinou et D. Hober, « Hand, foot and mouth disease (HFMD): emerging epidemiology and the need for a vaccine strategy », Medical Microbiology and Immunology,‎ , p. 1–11 (ISSN 0300-8584, DOI 10.1007/s00430-016-0465-y, lire en ligne, consulté le )
  10. « Hygiène et prévention de la maladie pied-main-bouche », sur infobebes.com (consulté le ).
  11. (en) C. R. Robinson et al., « Report of an Outbreak of Febrile Illness with Pharyngeal Lesions and Exanthem: Toronto, Summer 1957—Isolation of Group A Coxsackie Virus », Can Med Assoc J, vol. 79, no 8,‎ , p. 615-621 (PMCID PMC1830188)
  12. (en) J. Alsop et al., « “Hand-Foot-and-Mouth Disease” in Birmingham in 1959 », Br Med J, vol. 2, no 5214,‎ , p. 1708-1711 (PMCID PMC2098292)
  13. (en) D. A. J. Tyrrell, « Clinical Clues in Virus Infections », Br Med J, vol. 1, no 5329,‎ , p. 493-496 (PMCID PMC2123438)

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