Suuwassea emiliae

Suuwassea est un genre éteint de dinosaures sauropodes diplodocoïdes, de la famille des Dicraeosauridae. Il vivait au cours du Jurassique supérieur dans le Montana où il a été découvert dans la formation géologique de Morrison.

Une seule espèce est rattachée au genre, Suuwassea emiliae, décrite par Jerald D. Harris (d) et Peter Dodson en 2004[1]

Étymologie modifier

Le nom de genre Suuwassea est un mot de la langue Crow, celle d'une tribu amérindienne, les Crows, sur le territoire de laquelle le fossile a été découvert. Le mot est dérivé du terme suuwassa de cette langue, formé des mots suu, « tonnerre » et wassa, « ancien », peut se traduire par le « premier coup de tonnerre du printemps »[1].

Le nom spécifique de l'espèce, emiliae, a été choisi en l'honneur d'Emilie deHellebranth (1914–2001) qui a généreusement financé les expéditions de 1999 et 2000 durant lesquelles a été découvert le spécimen[1].

Découverte modifier

 
Crâne de Suuwassea emiliae.

Les restes fossiles de l'animal ont été découverts dans le comté de comté de Carbon dans le Montana. Les fossiles ont été trouvés lors de campagnes de fouilles en 1999 et 2000. Il s'agit d'un squelette partiel, désarticulé, incluant des séries incomplètes de vertèbres et de membres.

Description modifier

 
Photos des vertèbres cervicales n°1 à 4.

Suuwassea est un sauropode d'une longueur estimée à environ 21 mètres pour une masse de 24 tonnes selon Thomas Holtz en 2011[2]. Son crâne et ses vertèbres présentent des caractères à la fois présents chez les Dicraeosauridae et les Diplodocidae , deux familles en groupe frère au sein des Diplodocoidea.

Classification modifier

La description originale de Suuwassea en 2004 le place comme Flagellicaudata incertae sedis, les auteurs n'ayant pu trancher entre une attribution aux dicraeosauridés ou aux diplodocidés[1].

En 2008, une étude phylogénétique de David M. Lovelace et ses collègues en font un diplodocidé de la sous-famille des Apatosaurinae[3].

En 2011 puis 2015, les analyses phylogéniques suivantes le placent dans la famille des Dicraeosauridae (J. A. Whitlock en 2011[4], et Emanuel Tschopp et ses collègues en 2015[5]).

En 2010, Galiano et Albersdörfer[6] l'ont renommé Amphicoelias emilieae[7]. Plusieurs études n'ont pas retenues ce nouveau nom, notamment : L. M. Ibiricu, G. A. Casal, M. C. Lamanna, R. D. Martínez, J. D. Harris and K. J. Lacovara (2012)[8], E. Tschopp and O. Mateus (2013)[9] et bien d'autres[7]. Dans leur étude publiée en 2021, G. J. Windholz, M. A. Baiano, F. Bellardini and A. Garrido[10] ont corrigé le point de vue de Galiano et Albersdörfer et l'ont à nouveau renommé officiellement Suuwassea emilieae[11].

Cladogramme modifier

Le cladogramme ci-dessous, limité aux Dicraeosauridae, est issu de l'analyse phylogénétique des Diplodocoidea réalisée par Emanuel Tschopp, Octavio Mateus et Roger B.J. Benson en 2015[5]. Suuwassea y apparaît comme le plus basal des dicraeosauridés après Dyslocosaurus, le seul autre genre nord-américain de cette famille :

Dicraeosauridae

Dyslocosaurus polyonychius





Suuwassea emilieae



Dystrophaeus viaemalae





Brachytrachelopan mesai




Amargasaurus cazaui



Dicraeosaurus hansemanni






Publication originale modifier

Voir aussi modifier

Références taxinomiques modifier

(en) Référence Paleobiology Database : Suuwassea Harris & Dodson, 2004

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Notes et références modifier

Références modifier

  1. a b c d e et f Harris et Dodson 2004, p. 197–210
  2. (en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
  3. (en) Lovelace, David M.; Hartman, Scott A.; Wahl, William R. (2008). "Morphology of a specimen of Supersaurus (Dinosauria, Sauropoda) from the Morrison Formation of Wyoming, and a re-evaluation of diplodocid phylogeny". Arquivos do Museu Nacional 65 (4): 527–544
  4. (en) Whitlock, J.A. (2011). "A phylogenetic analysis of Diplodocoidea (Saurischia: Sauropoda)." Zoological Journal of the Linnean Society, Article first published online: 12 Jan 2011. doi:10.1111/j.1096-3642.2010.00665.x
  5. a et b (en) Emanuel Tschopp, Octavio Mateus & Roger B.J. Benson (2015), « A specimen-level phylogenetic analysis and taxonomic revision of Diplodocidae (Dinosauria, Sauropoda) », PeerJ 3:e857; DOI 10.7717/peerj.857 https://peerj.com/articles/857/
  6. (en) « The elephant in the living room: Amphicoelias brontodiplodocus », sur Sauropod Vertebra Picture of the Week, (consulté le )
  7. a et b « Amphicoelias emilieae », sur paleobiodb.org (consulté le ).
  8. (en) Lucio M. Ibiricu, Gabriel A. Casal, Matthew C. Lamanna et Rubén D. Martínez, « The southernmost records of Rebbachisauridae (Sauropoda: Diplodocoidea), from early Late Cretaceous deposits in central Patagonia », Cretaceous Research, vol. 34,‎ , p. 220–232 (ISSN 0195-6671, DOI 10.1016/j.cretres.2011.11.003, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Emanuel Tschopp et Octávio Mateus, « Clavicles, interclavicles, gastralia, and sternal ribs in sauropod dinosaurs: new reports from Diplodocidae and their morphological, functional and evolutionary implications », Journal of Anatomy, vol. 222, no 3,‎ , p. 321–340 (ISSN 1469-7580, PMID 23190365, PMCID PMC3582252, DOI 10.1111/joa.12012, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Guillermo J. Windholz, Mattia A. Baiano, Flavio Bellardini et Alberto Garrido, « New Dicraeosauridae (Sauropoda, Diplodocoidea) remains from the La Amarga Formation (Barremian–Aptian, Lower Cretaceous), Neuquén Basin, Patagonia, Argentina », Cretaceous Research, vol. 117,‎ , p. 104629 (ISSN 0195-6671, DOI 10.1016/j.cretres.2020.104629, lire en ligne, consulté le )
  11. « G. J. Windholz et al. 2021 », sur paleobiodb.org (consulté le ).