Superbigou (IMOCA)

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Superbigou
illustration de Superbigou (IMOCA)
Superbigou aux couleurs de La Fabrique
avant le départ du Vendée Globe 2016-2017

Autres noms Armor Lux-Foie gras Brizac
Bobst Group-Armor Lux
Cheminées Poujoulat-Armor Lux
Cheminées Poujoulat
We Are Water
7 Seas
Un Vendée pour la Suisse
La Fabrique
Pip Hare Ocean Racing
Medallia
Type monocoque
Classe IMOCA
Fonction course au large
Gréement sloop
Histoire
Architecte Pierre Rolland
Constructeur Bernard Stamm
Fabrication sandwich carbone-airex
Lancement 8 juillet 2000
Équipage
Équipage un, deux ou quatre marins
Caractéristiques techniques
Longueur 18,28 m
Maître-bau 5,70 m
Tirant d'eau 4,50 m
Tirant d'air 29 m
Déplacement 8,12 t
Hauteur de mât 26,50 m
Voilure 290 m2 au près - 550 m2 au portant
Carrière
Propriétaire • Bernard Stamm (jusqu'en 2010)
• Jaume Mumbrú (2010-2012)
• Jaanus Tamme (depuis 2012)
Pavillon Drapeau de l'Estonie Estonie

Superbigou est un voilier monocoque de course au large de classe IMOCA mis à l'eau en juillet 2000, conçu par Pierre Rolland et construit par le skipper lui-même, Bernard Stamm.

Il bat en 2001 le record de traversée de l’Atlantique nord en monocoque et en équipage, puis, en 2002, le record de traversée de l’Atlantique nord en monocoque et en solitaire. Skippé par Bernard Stamm, il gagne deux fois la course autour du monde en solitaire par étapes : en 2003 (Around Alone) et en 2007 (Velux 5 Oceans). En 2005, il remporte la Fastnet Race. Puis il réalise encore trois tours du monde en course : mené par Jaume Mumbrú et Cali Sanmartí dans la Barcelona World Race 2010-2011 ; par Alan Roura dans le Vendée Globe 2016-2017 ; et enfin par Pip Hare dans le Vendée Globe 2020-2021.

Historique modifier

Construction modifier

 
Superbigou à Lesconil, avant sa mise à l'eau.

Pour la Mini Transat 1995, Bernard Stamm avait construit à Lesconil son propre Mini 6.50, Hotel Albana[1], sur un plan Pierre Rolland[2]. Il envisage à présent une participation au Vendée Globe 2000-2001. Ne disposant pas de fonds propres, il décide de construire lui-même son Imoca. Pour les plans, il fait appel à un Pierre Rolland interloqué : « Quand il m'a parlé de construire seul son Superbigou pour le Vendée Globe, avoue l'architecte, je me suis dit que ce type était un peu dérangé. Mais le plus incroyable, c'est qu'il a réussi[3]. »

L'école de voile de Lesconil met un hangar à la disposition du navigateur. Stamm trouve un mécène suisse : Marc-Édouard Landolt[4]. La construction démarre début 1998[4], avec un salarié et des bénévoles[5]. La population locale vient en aide aux travailleurs du chantier[6]. Le , les deux demi-coques sortent du hangar[4]. Du fait d'un budget limité, il faut faire appel à des équipements anciens : « Les safrans et les coinceurs sont procurés par Alain Gautier ; le mât est celui d’Isabelle Autissier ; la bôme et les voiles appartiennent à Éric Dumont ; le moule de dérive est apporté par Thierry Dubois ; les chandeliers et le balcon avant sont fournis par Roland Jourdain ; le moteur vient de Thomas Coville[7]. »

Baptisé Superbigou en hommage à l'héroïne de bande dessinée du même nom, le bateau est mis à l'eau le [8].

Barré par Bernard Stamm (2000-2010) modifier

Pour la première compétition du bateau, Bernard Stamm l'inscrit dans la Transat anglaise, mais, faute de préparation suffisante il ne prend pas le départ, ce qui va l'obliger à participer à une course qualificative pour le Vendée Globe. Il participe donc à la Gijón-Saint-Pierre-et-Miquelon qu'il termine second (sur deux participants), mais se qualifie pour le Vendée Globe[9].

Il trouve in extremis des sponsors. C'est donc sous le nom d'Armor Lux-Foie Gras Brizac qu'il prend le départ du Vendée Globe le . Alors qu'il était 9e après 10 jours de course, il abandonne à la suite d'une avarie de ses pilotes. Il s'arrête à l'île de Sal, dans l'archipel du Cap-Vert. Il fait réparer et repart vers New York, pour tenter le record de l'Atlantique.

Le , en 8 j 20 h 55 min 35 s[10], il bat de trois heures le record de la traversée de l'Atlantique nord en monocoque et en équipage, détenu par Mari-Cha III (un monocoque de 44,7 mètres, skippé par Bob Miller[11]). Bernard Stamm est accompagné de Jean-Baptiste L'Ollivier, Christophe Lebas et François Scheeck[12]. Il est routé par Pierre Lasnier. Il bat en même temps le record de la distance parcourue en 24 heures en monocoque : 469 milles, soit une moyenne de 19,5 nœuds[13].

À la suite de ce record le bateau prend un nouveau nom Bobst Group-Armor Lux. Il participe à Around Alone 2002 qu'il gagne en catégorie IMOCA en gagnant quatre étapes sur cinq et en établissant, le , un temps record en solo : 10 j 55 min 19 s, entre le phare d'Ambrose et le cap Lizard[10].

En 2003 le bateau change de nom pour Cheminées Poujoulat-Armor Lux. Il abandonne dans la Transat Jacques-Vabre à la suite de problèmes de ballast. En 2004 à la suite de problèmes de quille le bateau abandonne dans la Transat anglaise. Armor lux cesse son sponsoring. Il repart sous le nom seul Cheminées Poujoulat.

En 2005, après trois abandons consécutifs Bernard Stamm renoue avec la victoire dans la Fastnet Race. Bien qu'arrivé second, 13 minutes après Jean-Pierre Dick, il bénéficie d'une pénalité de ce dernier pour empocher la victoire[14].

En 2007, Bernard Stamm gagne pour la seconde fois consécutive, sur le même bateau, la Around Alone (devenue la Velux 5 Oceans), en remportant les trois étapes.

Barré par Jaume Mumbrú et Cali Sanmartí (2010-2012) modifier

En 2010, le bateau est acheté par Jaume Mumbrú. Il devient We Are Water[4]. Mumbrú dispute la Barcelona World Race en compagnie de Cali Sanmartí. We Are Water termine 9e et dernier[15]. Au printemps 2012, le bateau est racheté par l'Estonien Jaanus Tamme, qui le renomme 7 Seas[4]. Pendant plusieurs années, Superbigou disparaît du circuit Imoca.

Barré par Alan Roura (2016 et 2017) modifier

 
Alan Roura sur La Fabrique, au départ du Vendée Globe 2016-2017.

Le jeune Suisse Alan Roura a connu Jaanus Tamme sur le circuit Mini. Il se rend en Estonie pour examiner Superbigou : « Il est sur un terre-plein, c'est presque une épave. Il y a un mètre de neige sur le pont. » Le feu de navigation tribord est une bouteille de bière. Le prix demandé pour la location est trop élevé pour Roura. Mais, en août 2015, Tamme propose à Roura de lui louer Superbigou pour un euro symbolique[16], s'il accepte de prendre en charge les frais de remise en état[4].

Roura trouve un sponsor, La Fabrique, une entreprise suisse de biscuiterie fine. Il réussit à remettre La Fabrique à neuf avant le départ du Vendée Globe 2016-2017. Il termine à une 12e place remarquable, compte tenu de son inexpérience et de l'âge du bateau[17].

Projet d'Édouard Golbery (2017 et 2018) modifier

 
Superbigou à Ystad (Suède), en 2017.

Jaanus Tamme loue ensuite Superbigou à Édouard Golbery[18]. Le , celui-ci lance un projet Vendée Globe 2020. Le bateau entre en chantier. Il est remis à l'eau à Lorient le . Il est inscrit à la Route du Rhum 2018[9]. Mais un de ses sponsors se retire avant la course, et Golbery doit renoncer à son projet Imoca[19],[20].

Barré par Pip Hare (2019-2021) modifier

En novembre 2018, Pip Hare loue pour deux ans Superbigou à Jaanus Tamme[9]. En quête d'un sponsor, elle donne d'abord au bateau le nom de Pip Hare Ocean Racing. En août, elle dispute la Fastnet Race, et termine 14e sur 20 Imoca[9]. En 2020, le bateau devient Medallia. Hare s'aligne au départ d'un Vendée Globe 2020 qu'elle va disputer âprement, sur l'un des plus vieux bateaux de la flottille. Elle suscite l'admiration générale. Elle termine 19e. En mars 2021, elle ramène le bateau à son propriétaire, en Estonie[21].

Palmarès modifier

Superbigou (Bernard Stamm) modifier

  • 2000. 2e de la Gijón-Saint-Pierre-et-Miquelon, barré par Bernard Stamm

Armor Lux - Foie Gras Brizac (Bernard Stamm) modifier

Bobst Group-Armor Lux (Bernard Stamm) modifier

Cheminées Poujoulat-Armor Lux (Bernard Stamm) modifier

Cheminées Poujoulat (Bernard Stamm) modifier

We Are Water (Jaume Mumbrú et Cali Sanmartí) modifier

La Fabrique (Alan Roura) modifier

Pip Hare Ocean Racing, puis Medallia (Pip Hare) modifier

Notes et références modifier

  1. « Bernard Stamm et Vincent Riou remportent la Mini-Fastnet », sur letelegramme.fr, 10 août 1996 (consulté le 5 mars 2022).
  2. « Classe Mini - Bernard Stamm, parrain de la Charente-Maritime-Bahia Transat 6,50 2011 », sur scanvoile.com, 24 août 2011 (consulté le 5 mars 2022).
  3. Jean-Louis Le Touzet, « La mer en Suisse », sur liberation.fr, 13 octobre 2006 (consulté le 5 mars 2022).
  4. a b c d e et f Serge Messager, « Superbigou remet le couvert », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, 6 novembre 2016 (consulté le 5 mars 2022).
  5. Olivier Tourchon, « Bernard Stamm, portrait d'un marin simplement humain », sur bateaux.com, 30 décembre 2020 (consulté le 5 mars 2022).
  6. Maxime Leriche, « Medallia, un Imoca construit par une bande de copains au départ du Vendée Globe 2020 », sur bateaux.com, 29 septembre 2020 (consulté le 5 mars 2022).
  7. « Bernard Stamm, le bûcheron des mers », sur bretagne-info-nautisme.fr, (consulté le 5 mars 2022).
  8. « Le Superbigou de Bernard Stamm à l'’eau », sur letelegramme.fr, 10 juillet 2000 (consulté le 5 mars 2022).
  9. a b c et d « Superbigou », sur histoiredeshalfs.com (consulté le ).
  10. a b c et d (en) « Historical list of Offshore Records », sur sailspeedrecords.com, 2022 (consulté le 2 novembre 2022).
  11. Jean-François d'Étiveaud, Jean-Yves Bernot, Jacques Caraës, « Mari-Cha III, 9 jours de folie ! », Voiles et Voiliers, janvier 1999. — (en) Romain Claris, « Mari-Cha III - The record breaker - 55th Sydney Hobart », sur vimeo.com, 2013 (consulté le 4 mars 2022).
  12. (en) James Boyd, « X treme Sailing », Yachting World, février 2001.
  13. Isabelle Musy, « Bernard Stamm bat le record de l'Atlantique et oublie le Vendée Globe », sur letemps.ch, (consulté le ).
  14. (en) « Rolex fastnet race 2005 », sur rolexfastnetrace.com (consulté le ).
  15. (es) « La Barcelona World Race termina con la emotiva llegada del 'We Are Water' », sur lavanguardia.com, 13 mai 2011 (consulté le 6 mars 2022).
  16. Jacques Guyader, « Vendée Globe. Alan Roura : « J'ai toujours tiré le diable par la queue », sur ouest-france.fr, 13 octobre 2019 (consulté le 6 mars 2022).
  17. Grégoire Surdez, « Alan Roura : « C'est beau d'avoir touché le cœur des gens », sur tdg.ch, 3 mars 2017 (consulté le 6 mars 2017).
  18. « La fièvre ne retombe pas sur le marché de l'Imoca », sur tipandshaft.com, 15 janvier 2018 (consulté le 7 janvier 2024).
  19. « Édouard Golbery », sur lasolitaire.com (consulté le 4 janvier 2023).
  20. Margaux Rolland, « Portrait. Solitaire du Figaro. Édouard Golbery, trader, comédien et marin », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, 23 août 2023 (consulté le 7 janvier 2024).
  21. Christophe Favreau, « Vendée Globe. « Au revoir mon vieil ami » : les derniers instants de Pip Hare à bord de son bateau », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, 23 mars 2021 (consulté le 6 mars 2022).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier