Steatoda grossa

espèce d'arachnides
Steatoda grossa
Description de cette image, également commentée ci-après
Steatoda grossa
Classification WSC
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Classe Arachnida
Ordre Araneae
Sous-ordre Araneomorphae
Famille Theridiidae
Genre Steatoda

Espèce

Steatoda grossa
(C. L. Koch, 1838)

Synonymes

  • Aranea nocturna Schrank, 1781 nec Linnaeus, 1758
  • Theridium grossum C. L. Koch, 1838
  • Theridion pulchellum Lucas, 1838
  • Theridion fulvo-lunulatum Lucas, 1846
  • Theridion versutum Blackwall, 1846
  • Eucharia zonata Ohlert, 1867
  • Theridion coeliferum L. Koch, 1867
  • Theridium nicoluccii Canestrini & Pavesi, 1868
  • Theridium nitidum Holmberg, 1876
  • Theridium domesticum Holmberg, 1876
  • Steatoda pusulosa Keyserling, 1878
  • Theridion sericum Urquhart, 1886
  • Teutana grossa obliterata Franganillo, 1913
  • Teutana grossa strandi Ermolajev, 1934
  • Steatoda punctilineata Mello-Leitão, 1939
  • Teutana modesta Bryant, 1948

Steatoda grossa, la veuve des villes, est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Theridiidae[1].

Distribution modifier

Cette espèce est originaire de l'écozone paléarctique[1].

Elle a été introduite en Afrique, en Amérique et en Océanie[1], elle est cosmopolite par introduction.

Habitat modifier

Dans la nature, on peut la trouver en zones rocailleuses sombres ou dans des troncs d'arbres.

Espèce courante des habitations humaines, Steatoda grossa affectionne les recoins sombres : trous dans les murs, caves, derrière les meubles ; en particulier dans les angles et près du sol.

Description modifier

 
Steatoda grossa
 
Steatoda grossa

Les mâles mesurent de 5 à 10 mm et les femelles de 6,5 à 10 mm[2].

Le dimorphisme sexuel est peu marqué. L'abdomen volumineux de la femelle en forme de bulbe est de couleur sombre (brun, violacé voire noir). Son apparence évoque sensiblement celle des veuves noires (araignées du genre Latrodectus), en particulier Latrodectus mactans. Cependant, Steatoda grossa ne dispose pas de dessin en forme de sablier rouge sur la face ventrale de l'abdomen.

L'abdomen du mâle est beaucoup plus mince, et peut présenter des motifs en points jaunes à blancs. Ses pattes sont brun clair à translucides.

La durée de vie d'une femelle peut aller jusqu'à six ans, les mâles ne vivant en moyenne qu'un an et demi.

Toile modifier

Comme toutes les araignées du genre Steatoda, la toile est de forme irrégulière, en soie collante ; avec parfois une retraite. Les cocons, contenant de 40 à 100 œufs, sphériques et translucides sont disposés à même la toile et peuvent être facilement observés.

Alimentation modifier

Cette espèce se nourrit de cloportes, de blattes, de coléoptères, de diptères[3].

Comportement envers l'humain modifier

Cette espèce n'est absolument pas agressive et se laisse manipuler sans problème. En cas de menace, la solution privilégiée est systématiquement la fuite[4].

La morsure de Steatoda grossa est extrêmement rare. Elle n'est pas plus douloureuse qu'une piqûre de guêpe et les symptômes d'envenimation sont mineurs : boursouflure, nausée et sensation de malaise pouvant durer quelques jours. Un antivenin prévu en cas de latrodectisme (en l'occurrence, morsure de veuve noire de l'espèce Latrodectus hasselti) s'est avéré efficace dans le traitement des symptômes[5].

Cette araignée ne présente donc aucun danger, mais il reste conseillé d'être attentif dans la manipulation si l'araignée est dans sa toile ; ou lorsqu'il s'agit d'une femelle dont les cocons sont à proximité.

Liste des sous-espèces modifier

Selon World Spider Catalog (version 23.5, 26/06/2022)[6] :

Systématique et taxinomie modifier

Cette espèce a été décrite sous le protonyme Theridium grossum par C. L. Koch en 1838. Elle est placée dans le genre Steatoda par C. L. Koch en 1850[7], dans le genre Teutana par Simon en 1881[8] puis dans le genre Steatoda par Levi en 1957[9].

Eucharia zonata[10] et Teutana modesta[11] ont été placées en synonymie par Levi en 1957[9].

Steatoda punctilineata[12] a été placée en synonymie par Levi en 1962[13].

Theridion sericum[14] a été placée en synonymie par Hann en 1994[15].

Teutana grossa obliterata[16] a été placée en synonymie par Breitling, Bauer, Schäfer, Morano, Barrientos et Blick en 2016[17].

Steatoda grossa dans la culture modifier

 
Steatoda grossa

La docilité de Steatoda grossa, sa globale innocuité et sa ressemblance avec la veuve noire (Latrodectus mactans) en font une actrice de cinéma très appréciée pour figurer une araignée venimeuse. Ainsi, c'est une Steatoda grossa qui est utilisée dans le film Spider-Man de Sam Raimi (2002) pour conférer ses pouvoirs à Peter Parker[18].

Publications originales modifier

  • C. L. Koch, 1838 : Die Arachniden. Nürnberg, Vierter Band, p. 109-144, Funfter Band, p. 1-124 (texte intégral).
  • Ermolajev, 1934 : « Materialen zur Spinnenfauna Westsibiriens. III. Die Spinnen der Stadt Tomsk. » Folia Zoologica et Hydrobiologica, vol. 7, p. 130-148.

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c World Spider Catalog (WSC). Musée d'histoire naturelle de Berne, en ligne sur http://wsc.nmbe.ch. doi: 10.24436/2, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. « Steatoda grossa (C. L. Koch, 1838) », sur Araneae - Spiders of Europe (consulté le )
  3. « La stéatode domestique - Arachnides », sur Quel est cet animal ?, (consulté le ).
  4. Marion Mesbah, « Les 5 araignées les plus présentes dans nos maisons, comment les reconnaitre ? », sur Binette & Jardin, (consulté le )
  5. Graudins, Gunja, Broady & Nicholson, 2002 : « Clinical and in vitro evidence for the efficacy of Australian red-back spider (Latrodectus hasselti) antivenom in the treatment of envenomation by a Cupboard spider (Steatoda grossa). » Toxicon, no 40, p. 767-775.
  6. World Spider Catalog (WSC). Musée d'histoire naturelle de Berne, en ligne sur http://wsc.nmbe.ch. doi: 10.24436/2, consulté le version 23.5, 26/06/2022
  7. C. L. Koch, 1850 : Übersicht des Arachnidensystems. Nürnberg, vol. 5, p. 1-77 (texte intégral).
  8. Simon, 1881 : Les arachnides de France. Paris, vol. 5, p. 1-180 (texte intégral).
  9. a et b Levi, 1957 : « The spider genera Crustulina and Steatoda in North America, Central America, and the West Indies (Araneae, Theridiidae). » Bulletin of the Museum of Comparative Zoology, vol. 117, p. 367-424.
  10. Ohlert, 1867 : Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, Leipzig, p. 1-172.
  11. Bryant, 1948 : « The spiders of Hispaniola. » Bulletin of the Museum of Comparative Zoology, vol. 100, p. 331-459 (texte intégral).
  12. Mello-Leitão, 1939 : « Araignées américaines du Musée d'histoire naturelle de Bâle. » Revue Suisse de Zoologie, vol. 46, p. 43-93 (texte intégral).
  13. Levi, 1962 : « The spider genera Steatoda and Enoplognatha in America (Araneae, Theridiidae). » Psyche, vol. 69, no 1, p. 11-36.
  14. Urquhart, 1886 : « On the spiders of New Zealand. » Transactions of the New Zealand Institute, vol. 18, p. 184-205.
  15. Hann, 1994 : « Descriptions of four Steatoda species (Araneae, Theridiidae) found in New Zealand. » New Zealand Journal of Zoology, vol. 21, p. 225-238.
  16. Franganillo, 1913 : « Arácnidos de Asturias y Galicia. » Brotéria (Ser. Zool.), vol. 11, p. 119-133.
  17. Breitling, Bauer, Schäfer, Morano, Barrientos & Blick, 2016 : « Phantom spiders 2: More notes on dubious spider species from Europe. » Arachnologische Mitteilungen/Arachnology Letters, vol. 52, p. 50-77.
  18. (en) « Star bugs: Steven Kutcher, Hollywood's top bug wrangler, trained the real spiders in Spider-Man », sur findarticles