Station scientifique des Hautes-Fagnes

Station scientifique
des Hautes-Fagnes
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Domaine d'activité
Sciences naturelles, sciences de la terre
Siège
Mont-Rigi, Robertville
Pays
Coordonnées
Organisation
Fondateur
Direction
[poste vacant]
Organisation mère
Site web
Carte

La station scientifique des Hautes-Fagnes est une station de recherche de terrain de l'université de Liège, installée sur le plateau des Hautes Fagnes, au Mont Rigi sur la commune de Robertville (Waimes), en Belgique, depuis 1924.

Histoire modifier

 
La Station en 1924 au bord de la RN 68.
 
Léon Fredericq, fondateur de la station scientifique des Hautes-Fagnes

La première station de l'université de Liège sur le plateau des Hautes Fagnes est fondée en 1924 à l'initiative du professeur Léon Fredericq[1] ; cette station est détruite durant la seconde Guerre mondiale par les Allemands, à partir du , puis durant l'hiver 1944-1945 par les Américains pendant l'offensive des Ardennes[2]. Un nouveau bâtiment, toujours en bois, est reconstruit en 1947, par l'équipe du professeur Raymond Bouillenne, avec des matériaux provenant de pavillons abandonnés en fagne par l'armée américaine[2],[3]. En 1963, l'université de Liège décide de construire un nouveau bâtiment en dur ; le chantier entamé en 1972 s'achève en 1975 et l'ancien bâtiment en bois est détruit[4].

En 2001, quatre ans après y avoir fait d'importants investissements, l'université programme la fermeture définitive de la station l'année suivante sous prétexte que les activités scientifiques s'y avèrent très réduites[5],[6], ce que conteste le vice-président de la commission consultative de gestion des réserves naturelles domaniales des Hautes-Fagnes[7]. La fermeture n'a finalement pas lieu et la station fête ses 90 ans en 2014[8].

Les directeurs successifs de la station sont :

Infrastructure modifier

La nouvelle station construite en moellons d'arkose dans le style traditionnel de l'Ardenne belge, selon les plans de l'architecte Jean Englebert[10], comporte un bâtiment destiné au séjour, des laboratoires et un bâtiment technique[4].

Activités scientifiques modifier

Dès sa fondation la station s'est intéressée à la préservation des tourbières du plateau des Hautes-Fagnes[11]. Les travaux qui y ont été réalisés sous l'égide du professeur Raymond Bouillenne ont permis d'aboutir à la création de la réserve naturelle domaniale des Hautes-Fagnes en 1957 et à son élargissement six ans plus tard[12].

Les recherches menées par l'université de Liège sur le plateau des Hautes-Fagnes couvrent de nombreux domaines des sciences de la vie et de la terre et des sciences humaines[13].

Climatologie et météorologie modifier

 
La station météorologique de l'IRM au Mont Rigi

Depuis 1975, la station scientifique des Hautes-Fagnes collabore avec l'Institut royal météorologique de Belgique (IRM) en effectuant des relevés climatologiques et en 2001 une des premières stations météorologiques automatiques de l’IRM y a été mise en service[14],[15]. Depuis l'automatisation complète de la station météo de Botrange, la station du Mont-Rigi est la dernière où une présence humaine est assurée quotidiennement grâce à l'Université de Liège[16]. Une webcam placée sur le mât de la station météorologique fournit des images en direct de la réserve naturelle de la fagne de la Poleur[17].

Séismologie modifier

Une station sismique du réseau permanent de l'Observatoire royal de Belgique y est installée[18].

Qualité des eaux de surface modifier

La Station a développé une expertise en matière d'évaluation de qualité des eaux de surface (analyses chimiques, bioindicateurs — algues et invertébrés)[8] et d'épuration par lagunage[19].

Archéologie modifier

Plusieurs campagnes de fouilles ont permis d'étudier la Via Mansuerisca, de préciser sa structure et de la dater[20].

Écologie appliquée et gestion de la réserve naturelle modifier

Palynologie et paléoécologie modifier

Botanique modifier

Ornithologie modifier

Depuis les années 1960, les chercheurs étudient le Tétras lyre (Tetrao tetrix) sur le plateau des Hautes-Fagnes et surveillent l'évolution de ses populations[21]. Au printemps 2017, dix Tétras lyres (cinq mâles et cinq femelles) capturés en Suède ont été relâchés dans les Hautes Fagnes afin de renforcer la population qui connaît un grave déclin depuis les années 1990[22].

Géomorphologie modifier

Stages et accueil modifier

La Station scientifique des Hautes-Fagnes accueille chaque année quelque 800 personnes : chercheurs, étudiants, naturalistes... Plusieurs programmes de stages sont proposés aux groupes d'étudiants de l'enseignement supérieur ou des dernières années du secondaire[23].

La Station a également assuré des formations de guides-nature[24].

Randonneurs et touristes peuvent obtenir des informations dans le bureau d'accueil de l'asbl Haute Ardenne installé à la station scientifique[25].

Micromusée de Haute Ardenne modifier

La station abrite le Micromusée de Haute Ardenne, un des musées universitaires de l'Université de Liège membre du Pôle muséal et culturel de cette institution.

Publications modifier

  • Documents de la Station scientifique des Hautes-Fagnes : à partir de 1985, des monographies publiées séparément et des articles publiés dans la revue Hautes Fagnes éditée à Verviers par l'asbl les Amis de la Fagne[26] sont numérotés sous ce titre.
  • Miscellanea Faniae : feuille d'information publiée par l'asbl Haute Ardenne installée à la Station scientifique des Hautes-Fagnes[27].

Dans les années 1970, la station apporte son soutien à la publication du Bulletin du Cercle royal Marie-Anne Libert de la région de Malmedy[28].

Notes et références modifier

  1. « Léon Fredericq, artiste et chercheur : Exposition, 23 novembre - 21 décembre 2007 », sur Université de Liège, Service des Collections artistiques, Galerie Wittert, (consulté le )
  2. a et b Guy Lejoly, « Encore à propos des baraquements américains », Mémoires des Hautes Ardennes, vol. 132,‎ , p. 16 (ISSN 0777-7434).
  3. Régine Fabri, « Paul Deuse (1921-1971), botaniste belge méconnu : une page de l'histoire de la recherche scientifique au Rwanda », Systematics and Geography of Plants, vol. 71, no 2,‎ , p. 115-132 (ISSN 1374-7886) p. 118
  4. a et b « Station scientifique des Hautes Fagnes », sur Commune de Waimes (consulté le ).
  5. « L'ULg abandonne le mont Rigi », sur DH.be, (consulté le )
  6. Fabri 2001, p. 130.
  7. « Hautes Fagnes Menacée, la station du Mont Rigi se défend », sur lesoir.be, Belga, (consulté le ).
  8. a et b Dupont 2014.
  9. « SSHF Uliège Contacts », sur sshf.uliege.be (consulté le ).
  10. Pierre Henrion, Jean Englebert, Liège, Musée en plein air du Sart Tilman, (présentation en ligne).
  11. Jean Ramaut, « La station scientifique du Mont Rigi : son rôle dans les problèmes de la préservation des tourbières du plateau de la Baraque Michel », Natura Mosana, vol. 5, no 1,‎ , p. 8-14.
  12. Bouillenne 1966.
  13. Schumacker et Gerrienne 1994.
  14. Pascal Mormal et Christian Tricot, Aperçu climatique des Hautes-Fagnes, Institut royal météorologique de Belgique, coll. « Publication scientifique et technique » (no 36), , 27 p., p. 1
  15. Louis Leclercq, Christian Tricot et Pascal Mormal, « La station météorologique automatique de l'Institut royal météorologique de Belgique (IRM) au Mont Rigi et son utilisation pédagogique », Hautes Fagnes, vol. 2,‎ , p. 18-23.
  16. « Waimes : le Mont Rigi, station météo unique en son genre » [vidéo], sur televesdre.eu, (consulté le ).
  17. « Webcam Mont Rigi », sur meteo.be, IRM (consulté le ).
  18. « Réseau de stations », sur Observatoire royal de Belgique : Section de séismologie (consulté le ).
  19. « Une première dans l’industrie en Belgique : Nouvelle station d’épuration par lagunage chez SCA Hygiene Products à Stembert », Communiqué de presse, sur cobelpa.be, (consulté le ).
  20. V. Renson, N. Fagel, S. Nekrassoff, M. Streel et Fr. De Vleeschouwer, Pourquoi une route pavée (via Mansuerisca ?) au travers des tourbières ? Enfin une hypothèse... qui tient la route, Liège, Département de Géologie, Université de Liège ; Station scientifique des Hautes-Fagnes ; Centre européen d’archéométrie, (lire en ligne)
  21. Service d’Ethologie et de Psychologie animale de l’Institut de Zoologie de l’Université de Liège, « Bilan de trente années d’étude des populations du Tétras lyre (Tetrao tetrix) sur le plateau des Hautes-Fagnes », Cahiers d’Ethologie fondamentale et appliquée, animale et humaine, vol. 17, nos 2-4 (Collection Enquêtes et Dossiers n° 23),‎ .
  22. Koen Stuyck, « 10 tétras-lyres de Suède relâchés en hautes Fagnes dans le but de sauver l'espèce emblématique du Parc naturem », (consulté le ).
  23. « Station scientifique des Hautes-Fagnes (ULg) », sur Portail de la Wallonie : Diffusion des sciences et des techniques (consulté le ).
  24. « Historique de la formation de Guide-nature » (consulté le ).
  25. « Haute Ardenne : Bureau d'information du Mont-Rigi » (consulté le ).
  26. « Les Amis de la Fagne : Histoire » (consulté le ).
  27. « « Miscellanea Faniae » : une revue sur la Haute Ardenne et les Hautes Fagnes », sur Wamabi - Bibliothèques de Waimes et de Malmedy, (consulté le ).
  28. « Le Bulletin », sur Cercle royal Marie-Anne Libert de la région de Malmedy (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • E. Dupont, « Anniversaire : la Station scientifique des Hautes-Fagnes », Miscellanea Faniae, vol. 26,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  • René Schumacker et Philippe Gerrienne, Recherches de l'université de Liège, et laboratoires associés, dans les Hautes-Fagnes et dans le nord du massif ardennais. Une bibliographie (1923-1992), Haute Ardenne asbl, , 36 p., N° dépôt légal D/1994/5224/2
  • Raymond Bouillenne, La Réserve naturelle domaniale des Hautes-Fagnes de Belgique, coll. « Ministère de l'Agriculture, Administration des Eaux et Forêts, Service Réserves naturelles domaniales et Conservation de la nature, Travaux » (no 2), , 42 p.
  • Maxime Metzmacher, La Réserve naturelle des Hautes-Fagnes deviendra-t-elle un observatoire géo-biosphère ? 3. Aperçu de l'évolution de l'avifaune dans la Réserve naturelle des Hautes-Fagnes : le cas de la fauvette des jardins (Sylvia borin) et de la fauvette grisette (Sylvia communis)., vol. 1, coll. « Documents de la Station scientifique des Hautes-Fagnes », , 4 p.

Liens externes modifier