Stade Montbauron
Généralités
Nom complet
Stade Montbauron
Adresse
24 Allée Pierre de Coubertin
78000 Versailles
Construction et ouverture
Ouverture
(stade actuel)
Architecte
Jean-Michel Legrand et Jacques Rabinel
Utilisation
Clubs résidents
Propriétaire
Ville de Versailles
Administration
Ville de Versailles (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Équipement
Surface
Pelouse naturelle
Capacité
7 545 places[1]
Affluence record
20 000 spectateurs
(, RC Paris - Reims)
Dimensions
110 m x 73 m
Localisation
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Géolocalisation sur la carte : Yvelines
(Voir situation sur carte : Yvelines)
Géolocalisation sur la carte : Versailles
(Voir situation sur carte : Versailles)

Le stade Montbauron est une enceinte sportive située dans le quartier Montreuil de Versailles. Inauguré en 1961, c'est un stade multifonction essentiellement utilisé pour le football et l'athlétisme.

Depuis l'ouverture du stade, son club résident est le Football Club de Versailles 78, successeur du Racing Club de Versailles en 1989. Ayant une capacité initiale de 20 000 places, le stade Montbauron possède actuellement 7 545 places, ce qui en fait le plus grand stade du département des Yvelines.

Histoire modifier

Création du Parc Montbauron modifier

Dès 1935, la municipalité de Versailles souhaite créer un complexe sportif, en plein centre-ville, situé dans un parc de plus de huit hectares : six hectares devant servir à l'édification des installations sportives et deux hectares pour la réalisation d'un programme scolaire pour le quartier Montreuil. La propriété sur laquelle la municipalité jette son dévolu appartient à une famille riche qui refuse alors de céder le terrain. Or, de nombreux clubs sportifs versaillais sont obligés de trouver des stades, qu'ils doivent louer à de forts loyers, dans des communes voisines pour pallier le manque d'infrastructures sportives à Versailles.

En 1941, en pleine Seconde Guerre mondiale, la législation des années de guerre offre l’opportunité à la municipalité d’exproprier les espaces nécessaires à la pratique du sport. Le conseil municipal de Versailles acte donc la décision de construire un grand complexe sportif, comprenant un stade, des terrains de sport et des bassins de natation, sur le plateau Montbauron[2]. Les architectes Pierre Bailly (en) et Pierre Montenot (en) conçoivent alors un projet de grande envergure de plusieurs millions de francs largement subventionné par l'État[3],[4].

Les installations provisoires du parc des sports de Montbauron sont inaugurées le au cours d'une manifestation sportive donnée au bénéfice des prisonniers de guerre de Versailles[5]. Un match de football entre l'ES Versailles et l'AS Police d'État de Seine-et-Oise est notamment disputé lors de cette journée[6].

Le grand stade modifier

Il faut attendre l'arrivée du jeune maire André Mignot, entouré de l'adjoint au maire chargé des sports Jacques Meissonnier et de nombreux collaborateurs, en 1947, pour que la ville de Versailles se penche plus sérieusement sur la mauvaise organisation au niveau des équipements sportifs. De grands projets de rénovation et de construction d'installations sportives voient alors le jour. Parmi ces projets, le parc des sports de Montbauron, qui possède déjà des installations provisoires, est au centre des travaux. Dans un premier temps, au début des années 1950, quelques équipements et une piscine découverte de 50 mètres sont construits dans ce parc des sports[7].

Les autres tranches de travaux s'étalent de la fin des années 1950 aux années 1960. Des terrains de basket, un gymnase ou encore une piscine couverte sont alors construits. Dans une optique de créer un grand club de football versaillais, la municipalité versaillaise décide également de construire un nouveau stade Montbauron d'une capacité de 20 000 places[8]. Ce stade doit comprendre un terrain de football, transformable en un terrain de rugby, et une piste d'athlétisme de 400 mètres comportant sept couloirs. Parallèlement, en 1960, la municipalité crée le Racing Club de Versailles, le nouveau club phare de football versaillais qui occupera le stade[9]. Dans le contexte d'aménagement du parc des sports, la ville de Versailles est sollicitée pour que le nom de Pierre de Coubertin soit attribué au stade mais la municipalité décide de garder le nom historique du site sportif.

 
Le stade Montbauron dans sa configuration de 1961.

Ce nouveau stade Montbauron est officiellement inauguré le en présence du maire de Versailles André Mignot, du préfet de Seine-et-Oise Paul Demange, du président de la Fédération française de football association Pierre Pochonet et du président de la Ligue de football professionnel Antoine Chiarisoli. Devant près de 20 000 spectateurs, cette journée voit se succéder une rencontre du RC Versailles contre une sélection parisienne, une réunion d’athlétisme et un grand match de football professionnel entre le Racing Club de Paris et le Stade de Reims[10],[11].

L'enceinte devient alors le lieu de nombreuses compétitions de football et d'athlétisme. Des rencontres de rugby à XV et de cyclisme (dont le Tour de France 1967[12]) y sont disputées occasionnellement. Devant 8 000 spectateurs, un match de football américain est également joué entre les Newton Nite Hawks (en) et les Lions de Chicago dans le cadre de l'Intercontinental Football League en 1977[13],[14].

En 2003, après les trois matchs du Championnat du monde junior de rugby à XV disputés dans l'enceinte versaillaise, la grande partie supérieure de la tribune Bleue (latérale) est rasée à la suite de la rénovation de la piscine située derrière ces gradins. Cette tribune est largement rabaissée afin d’aménager un solarium, un terrain de sport et un espace pique-nique[15]. La capacité du stade est ainsi fortement réduite, passant de 14 000 places assises à 7 545 places.

En raison des travaux programmés sur son stade Yves-du-Manoir, site olympique en 2024 pour le hockey sur gazon, le Racing Club de France est contraint de disputer douze matchs de National 2 au stade Montbauron lors de la saison 2022-2023[16]. Il profite du déménagement provisoire du FC Versailles au stade Jean-Bouin de Paris en raison de la non-homologation de l'enceinte pour le championnat de National[17].

Structure et équipements modifier

Le stade Montbauron, dessiné par les architectes Jean-Michel Legrand et Jacques Rabinel, a été réalisé par l'entreprise Labalette tandis que la société Oma a été chargée de l'installation des infrastructures sportives. Cette enceinte comprend un terrain d'honneur, une piste d’athlétisme en tartan et quatre tribunes. Le terrain comporte une aire de jeu de 110 mètres de long sur 73 mètres de large dont la surface de 8 030 m2 est en gazon naturel. La pelouse est entourée d'un anneau synthétique de huit couloirs avec un neuvième couloir en ligne droite[18]. L’équipement d’athlétisme possède une piste de 400 mètres avec une rivière de steeple, onze aires de saut dont deux de saut en hauteur, trois de saut en longueur, deux de saut en longueur et triple-saut, et quatre de saut à la perche. Le stade dispose également de trois aires de lancer dont un de lancer de disque et deux de lancer de javelot.

Événements modifier

Football modifier

Match inaugural modifier

Le , la ville de Versailles inaugure son stade à l'occasion d'un match entre le RC Paris et le Stade de Reims, deux équipes de Division 1. Jean Guillot, joueur du RC Paris, est le premier joueur à marquer un but dans cette nouvelle enceinte. Malgré cet avantage, le Racing n'arrive pas à conserver le score et voit Reims renverser la situation dans les vingt dernières minutes de la rencontre grâce aux buts de Léon Glovacki et François Bruant[19].

Date Compétition Équipe 1 Résultat Équipe 2 Affluence
Match amical RC Paris 1 - 2 Stade de Reims 20 000

Matchs internationaux modifier

Date Compétition Équipe 1 Résultat Équipe 2 Affluence
Match amical France   2 - 2[20] Bataillon de Joinville Huis clos
Match amical Guinée   0 - 1   Comores 1 200

Matchs internationaux juniors modifier

Date Compétition Équipe 1 Résultat Équipe 2 Affluence
Euro U18 1963 (éliminatoires) France   3 - 1ap   Portugal 6 000
Match amical U17 France   2 - 0   Suisse -

Coupe de France modifier

Le tableau suivant indique les matchs de la Coupe de France disputés au stade Montbauron en phase finale (hors FC Versailles).

Date Tour Équipe 1 Résultat Équipe 2 Affluence
32e de finale AS Bagneaux-Nemours (D4) 1 - 0 US Boulogne (D2) 891
16e de finale AS Brest (D3) 3 - 2 AS Strasbourg (D3) 2 268
32e de finale Stade saint-germanois (D3) 0 - 0ap CA Mantes-la-Ville (D4) 2 148
16e de finale AS Poissy (D3) 1 - 0 AAJ Blois (D2) 4 937
32e de finale Red Star FC (D2) 2 - 1ap AS Poissy (D2) 2 287
32e de finale AS Poissy (D3) 2 - 0 Toulouse FC (D2) 2 631
32e de finale RC Paris (D1) 1 - 0ap ES Viry-Châtillon (D3) 1 724
32e de finale AS Évry (D6) 1 - 0 SC Toulon-Var (D1) 5 000
32e de finale Stade rennais FC (D1) 4 - 3 CA Mantes-la-Ville (D5) 1 100

Autres compétitions modifier

Date Tour Équipe 1 Résultat Équipe 2 Affluence
38e journée Stade français FC 2 - 1 AS Troyes-Savinienne 2 653
Date Tour Équipe 1 Résultat Équipe 2 Affluence
Finale (phase finale) Gazélec FC Ajaccio 6 - 1 AS Brest 9 358

Rugby à XV modifier

Championnat du monde junior 2003 modifier

Date Tour Équipe 1 Résultat Équipe 2 Affluence
8e de finale, groupe A Nouvelle-Zélande   57 - 11   Namibie 2 000
Quart de finale, groupe A France   43 - 26   Pays de Galles 7 000
Finale 5e place, groupe B Belgique   3 - 33   Espagne 1 000

Athlétisme modifier

Le , sur la nouvelle piste du stade Montbauron, Michel Jazy s'offre le record de France du 2 000 mètres[21].

Le , devant 3 000 spectateurs et des millions de téléspectateurs, le quatuor d'athlètes Michel Jazy, Jean Clausse, Robert Bogey et Michel Bernard y bat le record du monde du relais quatre fois 1 500 mètres (15 minutes 4 secondes 2/10) que la RDA détenait depuis 1958[22].

Concerts modifier

En mai 1967, à l'occasion de la Nuit du scoutisme, le chanteur français Hugues Aufray chante au stade Montbauron devant 10 000 spectateurs.

Le , lors du Body Wishes Tour, un concert du chanteur britannique Rod Stewart y est organisé dans le cadre de la promotion de son nouvel album Body Wishes.

Notes et références modifier

  1. « Fiche de l'équipement TERRAIN DE FOOTBALL N°1 », sur res.sports.gouv.fr
  2. Jean Courtenay, « Versailles rajeunit », Le Journal, no 17696,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  3. « Les Sports à Versailles », Les Nouvelles de Versailles, no 1023,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  4. « Enfin, Versailles va avoir son stade », Le Cri du peuple, no 152,‎ , p. 4.
  5. Le Matin no 21646 du 22 novembre 1943, p. 2 sur gallica.bnf.fr.
  6. « Une belle manifestation sportive », Les Nouvelles de Versailles, no 1096,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  7. « VERSAILLES, en cinq années a résolu le problème de son équipement sportif », Franc-Tireur, no 2610,‎ , p. 7 (lire en ligne).
  8. Robert Ichah, « Versailles a de grands projets dont un stade ultra-moderne », L'Aurore, no 4906,‎ , p. 16.
  9. « DE 1965 À 1970 », sur rugby-versailles.org
  10. « Bonne propagande à Versailles », L'Aurore, no 5180,‎ , p. 16.
  11. « DE 1950 À 1965 », sur rugby-versailles.org
  12. « 54ème Tour de France 1967 - 22ème étape », sur memoire-du-cyclisme.eu (consulté le ).
  13. (en-US) « Intercontinental Football League European Championship 1977 », sur Eirball, .
  14. (en) [vidéo] First Pro Football Game in Europe Versailles, France sur YouTube (consulté le ).
  15. « Projet de la piscine Montbauron », sur versailles.fr (version du sur Internet Archive).
  16. Stéphane Corby, « Football : le Racing Club de France va jouer au stade Montbauron de Versailles », sur leparisien.fr,
  17. Arnaud Detout, « National : Versailles a choisi le stade Jean Bouin à Paris », sur leparisien.fr, (consulté le )
  18. « Le stade de Montbauron », sur athled.kip.free.fr.
  19. « Piantoni permet à Reims de battre le Racing : 2-1 », Le Parisien libéré, no 5181,‎ , p. 17.
  20. Ce match n'est pas reconnu comme « officiel » par la Fédération française de football.
  21. « Bons départs pour Jazy, Bogey et Delecour », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  22. « Un magnifique record du monde pour Clausse, Bogey, Jazy et Bernard (4 x 1 500 m en 15 min. 4 sec. 2/10) », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier