Saint-Tite

ville en Mauricie (Québec, Canada)
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Saint-Tite
Saint-Tite
Église catholique et presbytère, rue Notre-Dame
Blason de Saint-Tite
L’Union dans l’Action
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Mauricie
Subdivision régionale Mékinac (Chef-lieu)
Statut municipal Ville
Mairesse
Mandat
Annie Pronovost
2021-2025
Code postal G0X 3H0
Constitution
Démographie
Gentilé Saint-Titien, ienne
Population 3 672 hab. ()
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 43′ 37″ nord, 72° 33′ 52″ ouest
Superficie 9 312 ha = 93,12 km2
Divers
Langue(s) Français
Fuseau horaire UTC−05:00
Indicatif +1 418, +1 581
Code géographique 2435027
Devise L’Union dans l’Action
Localisation
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Saint-Tite
Liens
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Saint-Tite, ville francophone de 4 000 habitants, adossée aux contreforts des Laurentides, entre Grandes-Piles et Saint-Adelphe, dans la MRC mauricienne de Mékinac. Une importante nappe d'eau, le lac Pierre-Paul, baigne la partie nord-est du territoire[1].

Histoire modifier

Au début de la colonisation, il s’agissait surtout d’un territoire habité par des Algonquins, des Innus et des métis qui vivaient dans des camps de fortune près du lac Kapibouska dont la permanence ou la durée dépendait des possibilités qu’offraient la chasse, la pêche, la qualité des sols à cultiver, car plusieurs faisaient aussi un peu de jardinage, et le commerce des fourrures. Toutes les tentatives françaises pour sédentariser les Algonquins avaient échoué[2],[1],[3].

À la suite de l'installation de François-d'Assise Cossette en 1833, le lieu est connu sous le nom de Lac-à-Cossette. Au début des années 1830, des chantiers forestiers sont en pleine expansion sur la rivière des Envies. En 1851, la mission de Saint-Juste-de-Kapibouska s'y installe. En dehors des visites des missionnaires, les colons doivent parcourir plusieurs kilomètres pour atteindre l'église de Saint-Stanislas. Une première chapelle-presbytère est édifiée dans les années 1850. Un premier prêtre résident arrive en 1859[4].

Le nom de la paroisse de Saint-Tite est attesté en 1859. Le vaste territoire au nord de la plaine du Saint-Laurent, avec son ouverture sur l'immensité du Bouclier canadien, suscite des rêves grandioses, en 1878, la St. Laurence, Lower Laurentian & Saguenay obtient l'autorisation de construire une voie ferrée, entre Trois-Rivières et le Saguenay-Lac-Saint-Jean par Saint-Tite[5],[6].

Tradition catholique : dès le début de la colonisation, il est probable que la cueillette de l'eau de Pâques est pratique courante parmi les membres de la communauté chrétienne. En 1995, la première cueillette organisée et la bénédiction de l'eau de Pâques se déroulent à la source du Curé Boutet. Les fidèles se mouillent les pieds, se salissent de boue, certains tombent sur des plaques de glace. La sécurité et l'accessibilité expliquent la construction de décor temporaire.

Le dimanche de Pâques, nous aurons la célébration de l'eau de Pâques à 4h30 avant le lever du soleil à la source du Curé au bout de la rue du Couvent. Ensuite, nous nous rassemblerons comme une grande famille pour un déjeuner fraternel (Fèves au lard, sirop d'érable et petits pains, servi par des membres du Conseil de Pastorale) à la salle du Club des Ainés[7] vers 5h30 du matin. Source : Le feuillet paroissial de la communauté chrétienne de la paroisse de Saint-Tite, le 12 avril 1998[8].

Aujourd'hui, dans l'ensemble du Québec, cette pratique est devenue de plus en plus rare, pour devenir un rassemblement social ou même une activité touristique[9].

Toponymie modifier

Le nom de la paroisse de Saint-Tite est attesté en 1859 et s'implantera grâce à l'érection canonique et civile survenue en 1863 par suite de son détachement de Sainte-Anne-de-la-Pérade et de Saint-Stanislas-de-la-Rivière-des-Envies. Le bureau de poste, ouvert en 1859, et la municipalité de paroisse, établie en 1863, reprendront l'appellation paroissiale qui célèbre un compagnon de saint Paul de Tarse, qui l'a converti au Ier siècle en lui confiant la charge d'organiser l'Église d'Éphèse[1].

  • Kapibouska : d'origine algonquienne, ce nom a pour sens « lieu de campement où il y a des roseaux », kapi, « lieu de campement », baska ou bouska « joncs »,  « roseaux »[1].

Géographie modifier

 
Dans la MRC : Mékinac.

Une composante de la Batiscanie, Saint-Tite est située à 30 km au nord-est de Shawinigan. Le territoire de 92,53 km2 qui compose la municipalité est situé dans la région de la Mauricie et la MRC de Mékinac. Elle partage ses limites avec la municipalité de Sainte-Thècle, la municipalité du village de Grandes-Piles et les municipalités des paroisses de Hérouxville, Saint-Adelphe et Saint-Séverin.

La ville est située dans les basses-terres du Saint-Laurent favorisant ainsi l'agriculture. Le relief y est généralement plat avec quelques collines et buttes. Le nord-ouest marque la limite avec les Laurentides. L'altitude dans la municipalité va de 110 à 309 m. Le sous-sol est composé de gneiss datant du Précambrien[10].

À Saint-Tite, l’unité paysagère des Laurentides se situe à l'extrémité sud de la province de Grenville, elle suit des affluents de la rivière Batiscan : les rivières Rivière des Envies|des Envies et Pierre-Paul. Ce paysage est influencé par l'agriculture et les exploitations forestières. Le festival Western de Saint-Tite favorise la présence d'élevage bovin et équestre[11].

Les milieux humides sur les rives des sinueuses rivières des Envies, Mékinac du Nord et Mékinac du Sud, en amont de Saint-Tite, sont des milieux humides sensibles.

Cinq-cents-quatre lacs (504) sont classés comme milieux sensibles. De ce nombre, se trouvent les lacs Brûlé, Huron, Pierre-Paul[12].

Municipalités limitrophes modifier

Inondations modifier

À Saint-Tite, lors des crues printanières ou de grandes pluies, les risques d'immersion sont élevés sur 3,4 km2 de terrain. Les deux secteurs inondables correspondent au ruisseau des Prairies (l'un des tributaires de la rivière des Envies) et à la zone de l'ancien lac Kapibouska (côté sud-ouest de la ville). Les inondations affectent particulièrement les terres agricoles, des terrains inutilisés et des emplacements résidentiels[13].

Transports modifier

Les routes 153 et 159 traversent Saint-Tite. La 153 la relie à Shawinigan et Lac-aux-Sables, la 159 à Saint-Roch-de-Mékinac et Sainte-Anne-de-la-Pérade. Saint-Tite est aussi desservi par le service de train de passagers Via Rail Canada, la gare de Saint-Tite (quai de gare) se situe au 310 de la rue Marchildon[6].

Logo et armoiries modifier

Le blason de la ville fut adopté en 1954 par le conseil municipal[14].

 
L’Union dans l’Action

L'écu se blasonne ainsi :

De gueules à croix grecque d’azur en point du chef, flanquée d’un segment de roue dentée d’argent à dextre et d’un segment de roue dentée d’or à sénestre, renfermant une peau de cuir tendue d’or en dextre et une épinette d’argent en sénestre, surmontant des montagnes de sable posées sur une terrasse d’or chargée d’une rivière d’azur.

Démographie modifier

Évolution démographique
1849 1861 1991 1996 2001 2006
130[17]967[18]2 6542 5553 8453 826
2011 2016 2021 - - -
3 8803 6733 672---

Selon le recensement de 2006:

  • La population de Saint-Tite était de 3 826 habitants en 2006 et 3 845 en 2001, soit en baisse de 0,5 % en 5 ans[19].
 
Affichage des rues.
  • La presque totalité de la population a le français comme langue maternelle[20].
  • Moins de 1 % de la population est immigrante.
  • 31 % de la population de plus de 15 ans n'a aucun diplôme.
  • 7 % de la population de plus de 15 ans a un diplôme d'étude universitaire ou supérieur.
  • 60,2 % de la population de Saint-Tite est urbaine[21]. La région urbaine de Saint-Tite, a une population de 2 306 habitants et une superficie de 2,58 km2 en 2006, soit une densité de 893,8 hab./km2[22].

Administration modifier

Les élections municipales se font en bloc et suivant un découpage de six districts[23].

Saint-Tite
Maires depuis 2003
Élection Maire Qualité Résultat
2003 Reynald Périgny Voir
2005 Voir
2009 André Léveillé Voir
2013 Voir
2017 Annie Pronovost Voir
2021 Voir
Élection partielle en italique
Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises

Économie modifier

Dès 1912, la production de la ville s'est spécialisée dans le tannage du cuir et la production de botte de cuir. Cela valu à la ville les surnoms de Ville du gant et Ville du cuir du Québec[1].

En 1910, lors de la séparation de la municipalité, le Conseil de Ville avait pour but d'« attirer de nouvelles industries ». En trois ans, il a implanté quatre entreprises : Union Jewelry, Dominion Cutlery, Acme Shoe Pack et Acme Gloves Works. Ces deux dernières entreprises formeront le début de l'industrie du cuir à Saint-Tite[24].

Culture modifier

Saint-Tite est le théâtre d'une partie importante du roman Les Filles de Caleb, écrit par la romancière Arlette Cousture. La trame de fond de ce roman est basée sur la vie de l'institutrice Émilie Bordeleau qui a enseigné et vécu avec ses enfants dans des écoles de rang.

Tourisme modifier

Saint-Tite est particulièrement connu pour son festival western depuis 1967. Il se tient chaque année à la deuxième fin de semaine du mois de septembre d'une durée de dix jours. Le festival a été développé à partir d'un rodéo inauguré en 1967 pour promouvoir l'industrie du cuir. Avec 600 000 visiteurs, il constitue la plus grande attraction western de l'Est du Canada.

Depuis 1999, le rodéo du festival est primé comme le « Meilleur rodéo extérieur en Amérique du Nord ». Il comporte une foule d'activités qui se déroulent au rythme des cavaliers et cavalières, au son de la musique country et dans un décor Western. Les cavaliers et cavalières peuvent participer à divers épreuves d'habileté de la monte de chevaux sauvages (avec ou sans selle) ou de taureaux sauvages, à des épreuves de vitesse ou des épreuves d'habileté. De plus, le festival a présenté un spectacle de Bull jumping.

En 2008, le festival a attiré 585 581 visiteurs[25].

L'école d'Émilie Bordeleau, qui a inspiré les romans d'Arlette Cousture Les Filles de Caleb, se trouve à Saint-Tite.

Le territoire de Saint-Tite comporte plusieurs fermes d'élevage de chevaux et d'équitation. Il y a aussi plusieurs commerces fournissant du matériel ou de l'équipement relativement à l'industrie chevaline.

Photos modifier


Personnalités modifier

  • Georges-Alidor Boulet (1892-1961), homme d'affaires ayant créé en 1933 l'entreprise G.A. Boulet Inc., ensuite reprise par trois de ses fils (Roger, Reynald et Robert) au début des années 1960.
  • Blanche Pronovost, (1908-1994) infirmière
  • Julie Boulet (1959- ), députée du comté de Laviolette et ministre de l'Assemblée nationale du Québec pour le Parti libéral[29].
  • Gratien Gélinas (1909-1999), dramaturge et comédien.
  • Joseph St-Amant, entrepreneur forestier.
  • Cindy Bédard (1987- ), auteure-compositrice-interprète et animatrice radio.

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Commission de Toponymie Québec, Gouvernement du Québec, « Saint-Tite », (consulté le )
  2. René Hardy, « Tavibois. 1951-2009. L'héritage d'Albert Tessier aux filles de Jésus » [PDF], Les éditions du Septentrion, (consulté le ), p. 13 de 22
  3. Sylvie LeBel, « Trois facettes de la coexistence entre les populations autochtones et canadienne en Mauricie (1870-1910) : Recherches amérindiennes au Québec » [PDF], (consulté le ), p. 6 de 13
  4. Répertoire du patrimoine culturel du Québec, « Église de Saint-Tite : Informations historiques » (consulté le )
  5. a et b Via Rail Canada, « Gare de Saint-Tite », (consulté le ) : « Arrêt sur demande »
  6. a b et c René Verrette, « Entre le rêve et la réalité : L'implantation du réseau ferroviaire Mauricien », Cap-aux-Diamants, La revue d'histoire du Québec, (consulté le )
  7. a et b Mékinac en Mauricie, « Club des Ainés St-Tite », (consulté le ) : « Salle de réception, cuisine. »
  8. Communauté chrétienne de la paroisse de Saint-Tite, « Semainier paroissial - Feuillet paroissial » [PDF], Lithographie St-Paul Ltée, (consulté le ) : « Pour connaître les dernières nouvelles de la paroisse »
  9. Radio Canada, Croyances et religions, « À la découverte de l’eau de Pâques dans les années 1980 », (consulté le )
  10. Carte géologique du Québec : Édition 2002, Ministère des Ressources naturelles, (ISBN 2-551-21646-X, lire en ligne)
  11. Marie-Ève Bourget-Boulanger, biol. M. env, chargée de projet, « Plan régional des milieux humides et hydriques - MRC de Mékinac » [PDF], Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan (SAMBBA), (consulté le ) : « En suivant les rivières des Envies et Pierre-Paul », p. 50 de 67
  12. Marie-Ève Bourget-Boulanger, biol. M. env., Chargée de proJRT, « Plan régional des milieux humides et hydriques - MRC de Mékinac » [PDF], Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan (SAMBBA), (consulté le ) : « Les milieux humides sont des milieux sensibles », p. 201 de de 269
  13. Andrée-Ann Cloutier, « MRC de Mékinac - Plan régional des milieux humides et hydriques : Portrait environnemental - document de travail » [PDF], sur Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan (SAMBBA, OBV Batiscan-Champlain), (consulté le ), p. 31 de 67
  14. « Ville de Saint-Tite : Logo et armoiries », sur Ville de Saint-Tite, (consulté le )
  15. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Saint-Tite, V » (consulté le )
  16. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Saint-Tite, V » (consulté le )
  17. Selon un rapport du curé Côté de Sainte-Geneviève.
  18. Selon une étude d'André Miville, étudiant à l'Université du Québec à Trois-Rivières.
  19. a et b « Profils des communautés de 2006: Saint-Tite », sur Statistique Canada (consulté le )
  20. Statistiques Canada, « Langue parlée le plus souvent à la maison : Recensement du Canada de 2006 », sur Statistique Canada (consulté le )
  21. « Chiffres de population, Canada, provinces et territoires, divisions de recensement et subdivisions de recensement (municipalités), selon les régions urbaines et rurales, Recensement de 2006 - Données intégrales », sur Statistique Canada (consulté le )
  22. « Chiffres de population et des logements, Canada, provinces et territoires, et régions urbaines, recensements de 2006 et 2001 - Données intégrales », sur Statistique Canada (consulté le )
  23. « Liste des municipalités divisées en districts électoraux », sur DGEQ (consulté en )
  24. LeBrun 1984, chap. IV, p. 227
  25. Paule Vermot-Desroches, « « Ça roule, ça roule », les affaires », Le Nouvelliste, vol. LXXXIX, no 268,‎ , p. 4-5 (lire en ligne)
  26. a b c et d Ministère des Transports et de la Mobilité durable, « Inventaire et inspection des structures » [aspx], (consulté le ) : « Localisation et description de l’état des ponts, ponceaux, murs de soutènement et tunnels »
  27. a et b Bernard Lepage, « René Brouillette: barbier depuis 56 ans », L'Hebdo Mékinac/Des Chenaux, (consulté le )
  28. (en) Find a grave, « Cimetière de Saint-Tite : Trouver un monument », (consulté le )
  29. Assemblée nationale du Québec, « Julie Boulet, biographie », sur Gouvernement du Québec, (consulté le )

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Dominique Campagna, Répertoire des mariages de la paroisse Saint-Tite de Champlain: 1859-1959, Cap-de-la-Madeleine, s.n., 1968. 186 p.
  • Jacques Délisle, Répertoire des naissances et des baptêmes de Saint-Tite de Champlain 1859-1940.
  • Jacques Délisle, Répertoire des décès et des sépultures de Saint-Tite de Champlain 1859-1940, 135 pages.
  • Raymonde R. LeBrun et al., Histoire de Saint-Tite 1833-1984, t. 1, Comité historique, Éditions Souvenance Inc., coll. « Saint-Tite », , 471 p.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier