Thomas Owen

écrivain belge
(Redirigé depuis Stéphane Rey)
Thomas Owen
Nom de naissance Gérald François Fernand Bertot
Alias
Stéphane Rey
Naissance
Louvain, Drapeau de la Belgique Belgique
Décès (à 91 ans)
Etterbeek, Drapeau de la Belgique Belgique
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Œuvres principales

  • La Cave aux crapauds (1945)
  • Pitié pour les ombres (1961)
  • Cérémonial nocturne (1966)

Thomas Owen, de son vrai nom[note 1] Gérald Bertot, né le à Louvain et mort le [1] à Etterbeek (Bruxelles), est un écrivain belge francophone contemporain.

Biographie modifier

Gérald François Fernand Bertot est né à Louvain[note 2] le 22 juillet 1910. Son père, Arthur Bertot, d'une famille originaire de l'Ardenne[note 3], était avocat et sa mère, Elisabeth Schueremans, d'origine louvaniste[note 4], était femme au foyer. Ceux-ci s'étaient mariés à Louvain[note 5] le 11 août 1908.

Il passait ses vacances à Lacuisine, chez sa grand-mère[note 6] et ce rude environnement ardennais influencera son œuvre[note 7].

Il ira d'abord effectuer ses études primaires chez les Frères des écoles chrétiennes, à la rue Rue Royale Sainte-Marie à Schaerbeek, puis ses humanités gréco-latines au Collège Saint-Michel à Etterbeek. Il se destine d'abord au droit et il effectue ses candidatures en droit aux Facultés Saint-Louis, puis son doctorat en droit à l’Université catholique de Louvain[2].

En 1932, il effectue son service militaire aux 1ers Guides à cheval à Bourg-Léopold. Il sera sous-lieutenant.

En , il épouse Juliette Ardies. Ils auront deux enfants, Colette née en 1936 et Jean-Gérald, né en 1939, qui résidera à Maffe [3].

Ses études de droit terminées, et après quelques mois de barreau, il entre en 1933, à la demande de son grand-oncle et parrain Fernand Charlier, comme juriste dans une meunerie dont celui-ci est le directeur, le Moulin des Trois Fontaines, à Vilvorde, une meunerie dont il sera lui-même ensuite le directeur pendant quarante-trois ans. Il sera également président général des Meuneries belges, puis du Groupement des Associations meunières de la CEE.

Attiré par le surréalisme, il devient critique d'art pour La Libre Belgique et L'Écho sous le pseudonyme de Stéphane Rey.

Mobilisé en 1939, il échappe en mai 1940 à la captivité qui suit la capitulation de l'armée belge.

Sa rencontre avec Stanislas-André Steeman sert de déclencheur à sa carrière d'écrivain. Ce dernier l'encourage à écrire des romans policiers, genre peu disponible à l'époque. Il publie de 1941 à 1943 plusieurs nouvelles et romans policiers, caractérisés par « un humour assez féroce », qui attirèrent sur lui l'attention de la critique.

Il participe également, après la seconde guerre mondiale, au film de Gaston Schoukens, Les Invités de huit heures, dont il a écrit le scénario.

Il se tourne ensuite vers la littérature fantastique, en faisant paraître les Chemins étranges. C'est de ce genre particulier, contes et récits d'épouvante, que lui viendra la reconnaissance du grand public. Ses nouvelles fantastiques nous plongent dans un univers en perpétuelle collision avec l'horreur et l'irrationnel.

Ami de Jean Ray, qu'il met en scène avec lui dans une de ses nouvelles (Au cimetière de Bernkastel), il écrira plusieurs articles sur lui, notamment dans la revue Bizarre ().

Il est élu à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1976.

Point de vue modifier

« Thomas Owen, en ses récits, procure cette sensation montante d'angoisse, de mystère insoutenable pour souvent dans les dernières lignes produire une chute à vous couper le souffle. Mêlant adroitement les figures de mort aux figures de sensualité, ses histoires se savourent comme autant de plaisirs sans cesse renouvelés. Ne délaissant pas une certaine pointe d'humour (Le petit fantôme, in Cérémonial Nocturne), il nous invite surtout à entrer dans un monde d'effroi au décor horriblement réel. Ses contes commencent toujours ou presque par une mise en situation troublante de réalité, des récits en "je" qui renforce ce sentiment de lecture d'histoire véridique et une description minutieuse du cadre. La situation posée, la rencontre avec vampires, ombres, revenants se glisse imperceptiblement et nous entraîne vers des conclusions généralement incomplètes, laissant au lecteur la suite de l'intrigue ou le devenir des personnages. »

— Christophe Van De Ponseele[4]

Œuvre modifier

Sous le pseudonyme de Stéphane Rey modifier

  • 1941 : Gordon Oliver mène l'enquête (Les Heures bleues N°13)
  • 1941 : Ce soir, 8 heures (A. Beirnaerdt - Le Jury N°16)

Sous le pseudonyme de Thomas Owen modifier

  • 1942 : Destination Inconnue (A. Beirnaerdt - Le Jury N°28)
  • 1942 : Un crime "swing (A. Beirnaerdt - Le Jury N°36)
  • 1942 : Le Nez de Cléopâtre (A. Beirnaerdt - Le Jury N°42)
  • 1942 : Duplicité, avec Elie Lanotte (Le Sphinx)
  • 1942 : L'Initiation à la peur (Les Auteurs Associés)
  • 1943 : Les Espalard (De Kogge)
  • 1943 : Les Chemins étranges (De Kogge) - (NéO, 1985) - (Lefrancq, 1996)
  • 1943 : Hötel meublé (Les Auteurs Associés) - (Walter Beckers, 1973)
  • 1944 : Le Livre Interdit (De Kogge) - (Le Cri Vander, 1982)
  • 1945 : Les Invités de 8 heures (Meddens & Co)
  • 1945 : La Cave aux crapauds (La Boétie) - (Marabout, 1963 et 1974) - (NéO, 1986) - (Lefrancq, 1997) - (La Renaissance du Livre, 2000)
  • 1948 : Portrait d'une dame de qualité (Les Argonautes)
  • 1950 : Le Jeu secret (La Renaissance du Livre) - (La Renaissance du Livre, 2000) - (Luc Pire/Espace Nord, 2008)
  • 1958 : Le Coffret (L'Atelier du Livre)
  • 1961 : Pitié pour les ombres (La Renaissance du livre) - (Marabout, 1973) - (Lefrancq, 1996)
  • 1966 : Cérémonial nocturne (Marabout) - (NéO, 1986) - (Lefrancq, 1996)
  • 1970 : La Truie (Marabout) - (Labor, 1987)
  • 1975 : Le Rat Kavar (Marabout, 1975)
  • 1976 : Bogaert et les Maisons suspectes[note 8] (Éditions Jacques Antoine) - (Marabout, 1978)
  • 1980 : Le Livre noir des merveilles (Casterman)
  • 1982 : Les Grandes personnes (La Rose de Chêne) - (La Renaissance du Livre, 2000)
  • 1983 : Les Chambres secrètes (Éditions Delta)
  • 1984 : Les Fruits de l'orage (Éditions Lorelei)
  • 1984 : Les Sept péchés capitaux (Éditions Jacques Antoine)
  • 1990 : Carla hurla (La Rose de Chêne)
  • 1990 : Le Tétrastome (Lefebvre & Gillet, 1988) - (Bernard Gilson/Pré aux sources, 1990) - (La Renaissance du Livre, 2000)
  • 1994 : La Ténèbre (Lefrancq)
  • 1998 : Contes à l'encre de la nuit (Labor)
  • 2011 : La Porte oblique et autres secrets (Murmure des soirs)

Préfaces modifier

Adaptations de ses œuvres modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Il utilisera aussi le nom de plume Stéphane Rey parfois simplement orthographié ST-Rey.
  2. Louvain, acte de naissance n° 483 du 25 juillet 1910. La déclaration de naissance est effectuée par le père de l'enfant, François Gustave Arthur Bertot, 31 ans, avocat, né à Lacuisine, et domicilié à Saint-Josse-ten-Noode. L'enfant est né à onze heures du matin, au n° 61 de la rue de Tirlemont. La mère de l'enfant est Elisabeth Albertine Jeanne Schueremans, 23 ans, née à Louvain et domiciliée à Saint-Josse-ten-Noode. Les témoins étaient Jules Robert, 60 ans, professeur de musique, domicilié à Louvain, et Joseph Vandenput, 35 ans, restaurateur, domicilié à Louvain.
  3. Le père d'Arthur Bertot, Joseph François Bertot ou Berthot, mais dont le nom s'écrit plutôt Berthot, était originaire d'Hatrival, où il était né en 1838, et il avait épousé en 1878 à Lacuisine Sophie Elisabeth Fontaine, née à Lacuisine, mais dont le père était de Chassepierre.
  4. Son père, Auguste Schueremans, né le 27 septembre 1860 à Louvain, résidant à Louvain, était boucher à Louvain, et le fils d'Antoine Joseph Schueremans, mort le 1er mai 1872 à Louvain, et d'Elisabeth Schoeters, fermière, résidant à Herent. Sa mère, Jeannette Colette Emérence Charlier, née à Louvain le 27 mai 1864 et résidant à Louvain, était la fille de Jean Baptiste Désiré Charlier, mort à Louvain le 12 février 1885, et de Catherine Françoise Verviers, morte à Louvain le 31 décembre 1868.
  5. François Gustave Arthur Bertot, sans profession, né le 11 mai 1879 à Lacuisine, âgé de 29 ans, et domicilié à Saint-Josse-ten-Noode, était le fils de Joseph François Bertot, résidant à Lacuisine, entrepreneur de travaux, et de Sophie Elisabeth Fontaine, résidant à Lacuisine, sans profession, et qui avait donné son consentement au mariage par acte du notaire Mernier à Florenville le 4 août 1908. Elisabeth Albertine Jeanne Schueremans, sans profession, née à Louvain le 25 mai 1887, âgée de 21 ans, résidant à Louvain, était la fille d'Auguste Schueremans, mort à Louvain le 28 mai 1896, et de Jeannette Colette Emerence Charlier, négociante, résidant à Louvain, qui avait donné son consentement au mariage par acte du notaire Peeters à Louvain, le 4 août 1908. Les témoins étaient : Jacques Smets, âgé de 29 ans, résidant à Bruges, professeur de musique, et Fernand Charlier, oncle d'Elisabeth Schueremans, âgé de 37 ans, résidant à Vilvorde, agent comptable de profession.
  6. Sophie Fontaine, grand-mère paternelle du futur Thomas Owen, vivait à Lacuisine, village sur la Semois. Elle y était née en 1853 et mourra en 1927, âgée de 74 ans.
  7. Il dira plus tard qu'il racontait à ses amis des histoires terribles qu'il inventait : Mais cette passion est surtout due au fait que je passais mes vacances chez ma grand-mère dans un petit village, La Cuisine (sic), au bord de la Semois. Nous nous réunissions le soir dans le grenier à foin, à la lueur d’une lampe tempête, car, à cette époque, il n’y avait pas encore d’électricité dans la maison – et la très faible clarté prodiguée par cette lampe créait une ambiance extraordinaire qui permettait de développer de terribles anxiétés. Voyez la biographie écrite par Jacques Franck dans la Nouvelle Biographie Nationale ci-dessous.
  8. 15 contes illustrés par Gaston Bogaert

Références modifier

  1. Le Monde, « Mort de Thomas Owen, un maître de la littérature fantastique », Le Monde,‎ (lire en ligne  , consulté le ).
  2. Jacques Franck, Bertot Gérald, dans la Nouvelle Biographie Nationale, tome 14, Académie royale de Belgique, 2018, pages 28 et suiv., à lire en ligne sous le lien : [1].
  3. Michel Motte, « Jean Bertot, le Bruxellois qui n’a plus quitté Maffe », dans L'Avenir, 6 mai 2021 (page consultée le 31 décembre 2023).
  4. « lefantastique.net/litterature/… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier