Soudeur

métier de celui qui réalise l'opération de sougage
Soudeur
Un soudeur à l'arc travaillant sur un chantier naval. Combustion Engineering Company, Chattanooga, Tennessee en 1942
Présentation
Forme féminine
Soudeuse
Secteur
Métiers voisins
Compétences
Compétences requises
Dextérité, Sens du détail, Concentration, notion de Math, notion de Lecture de plan, Avoir des CACES
Diplômes requis
Fonction
Salaire
France : 2 000 €[1] Salaires nets mensuels moyens en EQTP[2]
Contraintes
Déplacements.
Pénibilité
Manutention, Posture pénible, Agent chimique dangereux, Température extrêmes, Bruit, Travail répétitif[3]
Horaires
De chantier.
Risques
Fumée de soudure, gaz toxiques ou cancérogènes, électrisation, brûlures, rayonnements lumineux, port de charges lourdes.
Codes
CITP
7212
ROME (France)
H2913

Un soudeur ou une soudeuse est une personne qui fusionne des matériaux. Le terme soudeur fait référence à l'opérateur, la machine est appelée poste à souder . Les matériaux à assembler peuvent être des métaux (tels que l'acier, l'aluminium, le laiton, l'acier inoxydable, etc.) ou des variétés de plastique ou de polymère. Les soudeurs doivent généralement avoir une bonne dextérité et attention aux détails, ainsi que des connaissances techniques sur les matériaux à assembler et les meilleures pratiques dans le domaine[4].

Des soudeuses de la compagnie Ingalls à Pascagoula, dans le Mississippi aux États-Unis[Note 1].

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Histoire modifier

Activités modifier

Équipements modifier

Des problèmes de sécurité modifier

Le soudage, sans les précautions appropriées au processus, peut être une pratique dangereuse (à court ou à long terme). Cependant, grâce à l’utilisation de nouvelles technologies et à une protection adéquate, les risques de blessures et de décès associés au soudage peuvent être considérablement réduits.

Brûlures modifier

Étant donné que de nombreux procédés de soudage courants impliquent un arc électrique ouvert ou une flamme nue (qui n'est pas confinée), le risque de brûlure est important.

Pour les éviter, les soudeurs portent un équipement de protection individuelle sous la forme de gants en cuir épais et de vestes de protection à manches longues pour éviter toute exposition à une chaleur extrême, aux flammes, et aux projections de métal en fusion.

Rayonnement modifier

La zone de soudure dégage souvent une forte luminosité, notamment dans les rayonnements de l'arc électrique (soudage à l'arc). Les rayonnements peuvent être de plusieurs types, selon leur longueur d'onde :

  • Les rayonnements UV brûlent certaines matières organiques, ils désintègrent les tissus de coton, une brève exposition peut provoquer un érythème de la peau caractérisé par des brûlures pouvant atteindre le troisième degré. Leur action sur l'œil est particulièrement nocive, ils provoquent la conjonctivite, communément appelée « coup d'arc » et peuvent entraîner une pathologie appelée photokératite dans laquelle la lumière ultraviolette provoque une inflammation de la cornée et peut brûler la rétine des yeux.
  • Les rayonnements infrarouges provoquent l'opacité du cristallin (cuisson de l'œil à froid) et à terme, la cataracte.
  • Les rayonnements situés dans le spectre visible provoquent un éblouissement suivi d'une période de fatigue visuelle. Ces rayonnements sont beaucoup plus intenses dans les procédés de soudage à arc nu sans laitier de protection comme dans les procédés TIG et MIG par exemple. Les rayonnements réfléchis sont aussi dangereux et plus insidieux que les rayonnements directs de sorte que les personnes situées aux alentours du poste de soudage peuvent être impactées.

Des casques de soudage intégraux avec des plaques frontales sombres sont portés pour éviter cette exposition, et des modèles de casques ont été produits avec une plaque frontale qui s'assombrit automatiquement lors d'une exposition à de grandes quantités de lumière UV.

Pour protéger les personnes présentes, des rideaux de soudage opaques entourent souvent la zone de soudage. Ces rideaux, constitués d'un film plastique en chlorure de polyvinyle, protègent les travailleurs à proximité de l'exposition aux rayons UV de l'arc électrique, mais ne doivent pas être utilisés pour remplacer le verre filtrant utilisé dans les casques[5],[6].

Gaz et fumées modifier

  • Inhalation de gaz et fumées

Les soudeurs peuvent être exposés à l'inhalation de particules et de gaz dangereux, tels que l'ozone, les oxydes d'azote et les fumées de soudage (vapeurs métalliques, micro et nanoparticules de métal). Ainsi des processus tels que le « fil-fourré » et le soudage à l'arc produisent de la fumée contenant des particules de divers types d'oxydes, et de nombreux procédés de soudage produisent des fumées et divers gaz, le plus souvent du dioxyde de carbone et de l'ozone.

L'inhalation des fumées peut entraîner des problèmes médicaux comme la fièvre des fondeurs. La taille des particules en question a tendance à influencer la toxicité des fumées, les particules plus petites présentant un plus grand danger. Les métaux en particulier peuvent pénétrer dans les poumons et de là passer dans le sang. Cela peut provoquer de graves troubles de la santé si des moyens efficaces de ventilation et d'aspiration des fumées et des gaz ne sont pas mis en place[7]. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les fumées de soudage dans le groupe 1 des agents cancérogènes avéré pour l'homme depuis 2017. De fait un certain nombre de composés cancérogènes ont été mis en évidence lors des opérations de soudage, en particulier le chrome hexavalent lors du soudage d'alliages inoxydables contenant une forte quantité de chrome[8].

On a aussi constaté[9] que les gaz et fumées de soudage pouvaient affecter le système olfactif ; dans une étude faite par des chercheurs de l’université de Pennsylvanie publiée début 2008 dans la revue américaine Neurology, lors d'un test de reconnaissance des odeurs, 88 % de 43 soudeurs (employés à la maintenance des ponts de la région de San Francisco) ont obtenu des scores très inférieurs à ceux des sujets « témoin ». 7 % avaient même totalement perdu leur odorat. Près de 50 % des salariés testés n'avaient pas même remarqué qu'ils avaient perdu une partie de leur capacité olfactive, bien que celle-ci soit aussi souvent accompagnée d'une perte du sens du goût. Ceci est un danger supplémentaire pour des professionnels qui ne réagissent plus (ou mal) à l'odeur des incendies, émanations de fumée, moisissures ou fuite de gaz ou de polluants toxiques.

Après l’ingestion d’un produit toxique, ou après l'inhalation de fumées dégagées pendant une opération de soudage, il a pu être conseillé, dans le passé, de boire du lait. Cette pratique est fortement déconseillée car elle aggrave l'intoxication, par exemple en faisant descendre dans l'estomac les éventuels dépôts toxiques présents sur les muqueuses. En cas d'ingestion ou d'inhalation de produits ou de fumées toxiques, il ne faut pas boire de lait ou d’eau. En cas de symptômes graves, il faut appeler le centre antipoison le plus proche[réf. souhaitée].

  • Risque d'explosion en milieu confiné

De plus, étant donné que l'utilisation de gaz comprimés et de flammes dans de nombreux procédés de soudage présente un risque d'explosion et d'incendie, certaines précautions courantes consistent à limiter la quantité d'oxygène dans l'air et à éloigner les matériaux combustibles du lieu de travail[5]. Les soudeurs possédant une expertise dans le soudage de cuves sous pression, notamment les coques de sous-marins, les chaudières industrielles et les échangeurs de chaleur et les chaudières des centrales électriques, sont généralement appelés chaudronniers-soudeurs[10].

Électrisation modifier

De nombreux soudeurs subissent de petites décharges électriques provenant de leur équipement. Parfois, les soudeurs peuvent travailler dans des environnements humides et surpeuplés et ils considèrent que cela fait « partie du travail ». Les soudeurs peuvent être électrocutés par des conditions défectueuses dans le circuit de soudage ou, par la pince du fil de travail, par un outil électrique mis à la terre qui se trouve sur l'établi (la pièce à travailler ou l'électrode).

Tous ces types de chocs proviennent de la borne de l’électrode de soudage. Ces chocs sont souvent mineurs et sont diagnostiqués à tort comme étant un problème lié à un outil électrique ou à l'alimentation électrique de la zone du soudeur. Cependant, la cause la plus probable est un courant de soudage vagabond qui se produit lorsque le courant provenant des câbles de soudage s'échappe dans la zone de travail du soudeur. Souvent, ce n'est pas un problème grave, mais dans certaines circonstances, cela peut être fatal au soudeur ou à toute autre personne se trouvant dans la zone de travail. Lorsqu'un soudeur ressent un choc, il doit prendre une minute pour inspecter les câbles de soudage et s'assurer qu'ils sont propres et secs et qu'il n'y a pas de fissures ou de rainures dans l'enveloppe en caoutchouc autour du fil. Ces précautions peuvent sauver la vie des soudeurs[11].

Position modifier

 
"Poste de travail" d'un soudeur sur un chantier naval (ici, construction du HMS Queen Elizabeth (R08) )

Soudeurs et soudeuses notables modifier

 
Les premières femmes à obtenir le niveau de Soudeuse Electrique 3ème classe furent Alyce R. Sawyers (à gauche) et Josephine L. (à droite)

Personnes notables qui sont ou ont été soudeurs ou soudeuses :

Métiers apparentés modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Parmi ces soudeuses de la compagnie Ingalls à Pascagoula se trouvent des championnes d'un concours de soudure qui les a rendues aussi renommées que Rosie la riveteuse.

Références modifier

  1. Insee, « Salaires nets mensuels moyens en EQTP d' un Soudeur (industrie), ouvrier qualifié », sur insee.fr, (consulté le ).
  2. Insee, « Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l'année, quel que soit le volume de travail effectif. », sur insee.fr, (consulté le ).
  3. ASSOCIATION INTERPROFESSIONNELLE DES SERVICES MÉDICAUX DU TRAVAIL, « Comment renseigner la fiche de pénibilité ? Exemple du poste de SOUDEUR. », sur aismtcai.com, (consulté le ).
  4. Weman, Klas (2003). Welding processes handbook. New York: CRC Press LLC. (ISBN 0-8493-1773-8).
  5. a et b Cary, Howard B. and Scott C. Helzer (2005). Modern Welding Technology. Upper Saddle River, New Jersey: Pearson Education. (ISBN 0-13-113029-3).
  6. Blunt, Jane and Nigel C. Balchin (2002). Health and Safety in Welding and Allied Processes. Cambridge: Woodhead. (ISBN 1-85573-538-5).
  7. « Document INRS Guide de ventilation n°7 : Opérations de soudage à l'arc et de coupage », sur INRS, (consulté le )
  8. « Document INRS : Fiche d'aide au repérage de cancérogène. Soudage et brasage des métaux », sur inrs.fr le site de l'INRS, (consulté le )
  9. Marcelo B. Antunes et coll., San Francisco/Oakland Bay Bridge Welder Study : Olfactory Function, vol. 69 n°12, Neurology, , p. 1278-1284
  10. The International Brotherhood of Boilermakers, Iron Ship Builders, Blacksmiths, Forgers, and Helpers official website www.boilermakers.org
  11. (en) Hisey David A. S., « Welding electrical hazards: an update », Weld World, vol. 58,‎ , p. 171-191 (lire en ligne [PDF])
  12. « Edith Kent, wartime welder and the first woman to receive equal pay, turns 100 », The Times, London,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. https://www.oxforddnb.com/display/10.1093/ref:odnb/9780198614128.001.0001/odnb-9780198614128-e-53976
  14. « Репина Любовь Степановна », sur www-warheroes-ru.translate.goog (consulté le ).
  15. (en) « https://www.graphic.com.gh/news/general-news/ghanaian-named-in-bbc-list-of-100-most-influential-women-of-2018.html »

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Lectures complémentaires modifier