Sophie Goedefroit, née le [1], est une anthropologue et archéologue française. Elle est actuellement[Quand ?] professeur à l’université de Paris (France)[Laquelle ?], professeur conseiller à l’université Tongji (Shanghai, Chine) et docteur honoris causa de l’université d’Antananarivo (Madagascar).

Sophie Goedefroit
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Ses recherches portent sur plusieurs domaines de l’anthropologie sociale et ont pour terrain de référence Madagascar avec des ouvertures vers le monde austronésien, notamment les Hauts-Plateaux du Vietnam (Jaraï et Edê) et le Vanuatu (Tanna).

|L’anthropologie appliquée aux thématiques du développement et plus particulièrement à conceptualisation des modèles de développement (processus de transfert) et aux réactions induites (transformations sociales et économiques, processus d’innovation, d’emprunt et de transmission) chez les populations concernées par ce type d’intervention extérieure. L’anthropologie de la parenté avec un accent porté sur le traitement informatique des corpus et les mécanismes de renchaînement. L’anthropologie de la symbolique, des objets et des rites abordés comme mode d’expression des phénomènes de transformation sociale. L’ensemble de ces thématiques conduit à une réflexion théorique sur le devenir de l’anthropologie, ses alliances avec les autres disciplines, ses nouveaux objets et ses rapports aux terrains (approches et méthodes).

Parcours modifier

Sophie Goedefroit est née en 1965 en Belgique. Elle poursuit des études d’archéologie et d’anthropologie à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et soutient un mémoire de master consacré aux rituels funéraires chez les Sakalava de Madagascar, sous la direction de Luc de Heusch en 1990. Ce mémoire recevra le prix de la communauté française de Belgique. Elle complète ensuite sa formation à la London School of Economics (LES) auprès de Maurice Bloch et à l’INALCO où elle soutient un mémoire de DEA, sur articles, en 1991. Allocataire de recherche à l’ORSTOM de 1990 à 1996, elle entreprend un terrain de recherche de plus de 3 ans chez les Sakalava de la côte Ouest de Madagascar qui aboutira à une thèse de doctorat en anthropologie, sous la direction de Jean-François Baré, soutenue à l’Université Panthéon Sorbonne en 1997. Cette thèse obtiendra le prix de la fondation Singer-Polignac pour la recherche scientifique et fera l’objet d’un premier ouvrage publié en 1998 (réédition en 2000).

Après plusieurs expériences de recherches contractuelles et d’enseignements universitaires, elle obtient une bourse d’excellence du Gouvernement du Québec complétée par une bourse postdoctorale du fonds facultaire d’enseignement et de recherche de l’Université de Laval à Québec (1998). Elle obtient également des financements de l’Union Européenne et de l’AFD pour créer une cellule de recherche en anthropologie au sein d’un vaste programme scientifique pluridisciplinaire consacré à la pêche crevettière à Madagascar, sous tutelle scientifique de l’IRD. Elle y consacrera deux nouvelles années (1998-2000) de terrain de recherche dans le Nord-Ouest malgache.

Elle décide ensuite de rejoindre la France où elle est nommée maître de conférences en anthropologie à l’Université de Lille 1 (USTL) et membre du laboratoire CLERSE (UMR 8019) en . Dans ce nouvel environnement, Sophie Goedefroit va diversifier ses activités en s’engageant dans des enseignements innovants (audiovisuel) et des responsabilités collectives.

En 2001, elle remporte un financement attribué par l’Institut Français de la Biodiversité́ (IFB) pour un programme de deux ans intitulé Enjeux sociaux et économiques de la biodiversité dans un contexte de grande pauvreté : la côte Ouest de Madagascar pour lequel elle effectue de nombreuses missions de terrain. Elle fonde avec M.C. Cormier Salem l’UMR PATTER dont elle sera membre du conseil scientifique. Dans ce cadre, elle crée de nombreux partenariats internationaux, parvient à lever d’importants financements et obtention de bourses pour les doctorants français et étrangers. Elle réalise des expertises pour la coopération internationale et des cabinets d’expertise ainsi que pour d’importants musées. Elle est également nommée dans différentes instances, en qualité d’expert et sollicitée comme référé pour des revues comme pour l’examen des dossiers de financement de projets scientifiques.

En 2003, elle soutient une HDR intitulée Transfert et détournement. Les sociétés de la côte ouest de Madagascar dans différents contextes de mutation : discours, pratiques et innovations, sous la direction de M. Izard. A la suite de cette soutenance, Sophie Goedefroit est détachée à nouveau à l’IRD (2003/2004), en expatriation à Tananarive, afin de mettre en place le chantier « Stratégies locales dans la construction de patrimoines naturels et de territoires » et de créer à l’université de Tananarive un DEA en anthropologie appliquée au développement. Elle devient directrice d’un projet en partenariat avec le CIRAD, l’IRD et l’université de Tananarive intitulé Évaluation et perspectives des transferts de gestion des ressources naturelles dans le cadre du programme environnemental 3, doté d’importants financements.

Elle mettra fin à son détachement à l’IRD et à son expatriation à Madagascar en 2004, à la suite de sa nomination en qualité de Professeur des universités à l’université de Lille 1 (USTL). Dès son retour, elle prend la direction d’un institut existant et fonde l’ISA « Institut de sociologie et d’anthropologie ». Elle rejoint la même année l’équipe du programme ANR Traitement informatique des phénomènes de parenté en anthropologie et en histoire : une approche intégrée (EPHE-CNRS- université Paris 4). Un programme qui aboutira à la création d’un logiciel (PUCK) et de bases de données (corpus généalogiques).

Nommée professeur à l’université Paris Descartes en , elle intègre l’UMR 8099 (CNRS- Université Paris Descartes, Langes Musiques, Sociétés). Elle publie l’année suivante deux ouvrages. Le premier dont elle est coéditeur scientifique est intitulé « Quel développement à Madagascar ? Transfert et détournement- biodiversité et ressources naturelles – conservation, investissement et pratiques locales » sera suivi de la tenue d’un important colloque international (5 pays, 7 institutions) à la Sorbonne enregistré dans les archives audiovisuelles de la recherche. Il donnera lieu à une couverture médiatique en France et à l’étranger. Le second ouvrage, Andolo. L’art funéraire sakalava (Madagascar) fera l’objet de présentations tant en France qu’à l’étranger ou encore d’émissions radiophoniques (France culture, RFI, …)

En 2008, elle est nommée représentante de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) pour Madagascar et les autres États insulaires de l’Océan Indien (Comores, Maurice, Seychelles, Maldives), et sera basée à Antananarivo[2]. Elle effectuera deux mandats, tout en poursuivant des activités de recherche notamment dans le cadre d’un programme régional « Patrimoine et premiers peuplements dans l’Océan Indien » (2011- 2014) dont elle assurera la co-direction ou encore, en collaboration avec l’université Laval à Québec, où elle sera invitée en qualité de conférencière d’ouverture au Forum EDS du congrès de l’ACFAS (en ligne).

En 2014, Sophie Goedefroit quitte Madagascar pour prendre la direction du bureau régional de l’Agence Universitaire de la francophonie (AUF) pour l’Asie et le Pacifique.

En , après 10 ans d’expatriation et d’investissement dans les responsabilités collectives, Sophie Goedefroit rentre en France, assure quelque temps la fonction de chargée de mission/conseillère auprès de la direction générale de l’enseignement et de l’insertion professionnel (DGESIP) du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI), avant de rejoindre son université d’origine : l’Université de Paris où elle a repris ses activités d’enseignement et de recherche.

Prix et distinctions modifier

  • Prix de la Fondation Singer-Polignac pour la recherche scientifique, en 1997.
  • Doctorat Honoris Causa, Université d'Antananarivo depuis 2014
  • Officier de l’ordre national malgache depuis 2013
  • Chevalier de l’ordre du mérite de la République de Madagascar depuis 2011

Publications modifier

Ouvrages modifier

  • A l’Ouest de Madagascar. Les Sakalava du Menabe, Paris, ORSTOM-Karthala, 529 pages, 1998. 2e édition : .
  • et al. (dir) La ruée vers l’or rose. Regards croisés sur la pêche crevettière traditionnelle à Madagascar. Paris, PNRC/DID/IRD, coll Latitudes 23, 229 pages, 2002.
  • et al. (dir) Quel développement à Madagascar ? Transfert et détournement. biodiversité et ressources naturelles – conservation, investissement et pratiques locales, Double numéro spécial de la revue Études Rurales , n° 178. Paris, Laboratoire d’anthropologie sociale, Collège de France/EHESS, 2006 (sortie effective )
  • et al. Andolo. L’art funéraire sakalava (Madagascar), Paris, IRD/Adam Biro, 2007, 239 pages.

Chapitres d’ouvrage modifier

  • « L’identité de terre et de territoire chez les sakalava du Menabe (Madagascar) », in Hommage à Joël Bonnemaison. Le voyage inachevé, dir. D. Guillaud et al, Paris, ORSTOM-PRODIG,  : 107-132.
  • « Dynamique des transformations sociales et organisation des communautés de pêcheurs de crevettes sur la côte Ouest de Madagascar », in Annale de l’atelier sur la pêche crevettière. Tananarive le 17,18 et , dir. E. Ranaivoson & Z. Kasprzyk, Rome, FAO eds., 1999 : 127-135.
  • «La ruée vers l'or rose : stratégie d'accès et conflit d'usage de la ressource crevettière chez les pêcheurs traditionnels à Madagascar», in : Gascuel D., Chavance, P., Bez N. et Biseau A. (dir.), Les espaces de l'halieutique, Paris : IRD, 2000, p. 413-425.
  • « Stratégie d’accès et conflit d’usage de la ressource crevettière par les pêcheurs traditionnels de Madagascar », in Les espaces halieutiques, dir. D. Gascuel et al., Paris, IRD, 2000: 413-425.
  • « Stratégies patrimoniales au paradis de la nature. Conservation de la biodiversité, développement et revendications locales à Madagascar », in Patrimonialiser la nature tropicale. Dynamiques locales, enjeux internationaux, dir. M.-C. Cormier-Salem, D. Juhé-Beaulaton, J. Boutrais, B. Roussel, Paris, IRD/CRA/MNHN, 2002 : 67-108.
  • « Par le jeu des alliances : quand les preneurs d’épouses deviennent les donneurs », in La ruée vers l’or rose, dir. S. Goedefroit et al., Paris, PNRC/DID/IRD, coll. Latitudes 23, 2002 : 91-100.
  • et al. « Migrants et pêcheurs à Madagascar », in La ruée vers l’or rose, dir. S. Goedefroit et al., Paris, PNRC/DID/IRD, coll. Latitudes 23, 2002: 101-116.
  • et al. , « Chronique d’un front pionnier de la pêche crevettière. (Avril à ) » in La ruée vers l’or rose, dir. S. Goedefroit et al., Paris, PNRC/DID/IRD, coll. Latitudes 23, 2002: 117-128.
  • et al. , « L’argent de la crevette et son usage au quotidien », in La ruée vers l’or rose, dir. S. Goedefroit et al., Paris, PNRC/DID/IRD, coll. Latitudes 23, 2002: 143-157.
  • et al. « Souveraineté royale et gestion des ressources naturelles », in La ruée vers l’or rose, dir. S. Goedefroit et al., Paris, PNRC/DID/IRD, coll. Latitudes 23, 2002 : 165-178.
  • et al., « ONG, associations et syndicats : nouveaux acteurs et nouvelles stratégies dans le domaine de la pêche traditionnelle malgache ?. », in La ruée vers l’or rose, dir. S. Goedefroit et al., Paris, PNRC/DID/IRD, coll. Latitudes 23, 2002: 189-206.
  • et al. « Interactions entre pauvreté et dynamique de la biodiversité marine et littorale dans le sud-ouest de Madagascar », in Dynamique de la biodiversité et modalité d’accès aux milieux et aux ressources. Actes du séminaire de l’IFB, Fréjus du 7 au , 2005 : 80-84.
  • « La restitution du droit à la parole », in Quel développement pour Madagascar ?, dir. S. Goedefroit et J-P. Revéret, Études Rurales , n° 178 (2006) : 39-64.
  • « Le cercle vertueux du développement. Regard anthropologique sur les mouvements de la pensée dans le monde du développement », in Anthropologues et économistes face à la globalisation, dir. L. Bazin et al.,

Références modifier

  1. (BNF 13191374)
  2. RAW, « Institut de Recherche pour le Développement - Le Pr. Sophie Goedefroit, nouvelle représentante », Madagascar-Tribune.com,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier