Safran Aircraft Engines

motoriste français

Safran Aircraft Engines, anciennement S.N.E.C.M.A. société nationale d'étude et de construction de moteurs d'aviation puis Snecma, est une société française du groupe Safran, spécialisée dans l'étude et la fabrication de moteurs pour l'industrie aéronautique et spatiale. Motoriste de premier rang, Safran Aircraft Engines conçoit, développe, produit et commercialise, seul ou en coopération, des moteurs pour avions avions civils et militaires, pour lanceurs spatiaux et satellites. Safran Aircraft Engines équipe l'ensemble des avions de chasse français comme le Rafale avec son moteur M88 ou le Mirage 2000 avec son moteur M53. Avec General Electric, Safran Aircraft Engines a créé la coentreprise CFM International qui motorise aussi bien les avions Airbus que les avions Boeing.

Safran Aircraft Engines
logo de Safran Aircraft Engines
illustration de Safran Aircraft Engines

Création (nationalisation de Gnome et Rhône)
Dates clés 2005 : Snecma Moteurs redevient « Snecma »
2016 : Snecma devient
« Safran Aircraft Engines »
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social Évry-Courcouronnes
Drapeau de la France France
Direction Depuis  : Jean-Paul Alary
Activité Construction aéronautique et spatiale
Produits Propulsion aéronautique - Moteurs aéronautiques et spatiaux
Société mère SafranVoir et modifier les données sur Wikidata
Sociétés sœurs Safran Helicopter Engines
Filiales CFM International
Effectif 13 037 au - effectif moyen annuel
SIREN 414815217[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
TVA européenne FR71414815217[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.safran-aircraft-engines.comVoir et modifier les données sur Wikidata

Fonds propres 1 330 701 000 euros au
Chiffre d'affaires 8 959 269 000 euros au
Résultat net 669 079 000 euros au
Société précédente Société européenne de propulsionVoir et modifier les données sur Wikidata

Historique modifier

La Société nationale d'étude et de construction de moteurs d'aviation (S.N.E.C.M.A.) est créée le par la nationalisation de la société Gnome et Rhône[3],[4],[5]. La société dispose alors d'usines à Paris (boulevard Kellermann), Gennevilliers, Arnage, Argenteuil (ex Lorraine-Dietrich), auxquels s'ajoutent les usines de Boulogne-Billancourt des Ateliers aéronautiques de Billancourt , d'Issy-les-Moulineaux des Avions Voisin et de Suresnes du Groupe d'études de moteurs à huile lourde.

Cette nationalisation n'avait pu intervenir avant la guerre, faute de crédits suffisants, mais est intervenue dès la Libération, compte tenu du fait que Gnome et Rhône avait largement travaillé pour la machine de guerre allemande. En 1946, la division moteur de Caudron-Renault est rattachée à la SNECMA à la suite de la nationalisation de Renault. La SNECMA était alors jugée peu efficace et peu moderne et devra, étonnamment, sa modernisation post-guerre à un ingénieur allemand, Hermann Östrich[6]. La SNECMA récupère également l'usine de Boulogne-Billancourt (anciennement usine Farman puis SNCAC) en partie détruite par des bombardements américains en 1943[7].

Une des premières activités de la SNECMA est la production de moteurs à pistons développés par Gnome et Rhône et par l'Allemagne durant la guerre. Le SNECMA 12S est notamment issue de l'Argus As 411, et déstiné au Breguet 892 et au Dassault Flamant. Toutefois l'échec commercial du SNECMA 14R entraîna la fermeture de l'usine d’Argenteuil en 1949, rachetée conjointement en 1951 par Potez et Dassault[8],[9]..

 
Le Dassault Mystère IIB, premier avion à être équipé du réacteur Atar.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que les États-Unis lancent l'opération Lusty et les Britanniques l'opération Backfire visant à récupérer la technologie aéronautique allemandes, la France récupère une centaine de techniciens et ingénieurs allemands ayant travaillé sur le développement du BMW 003. Une unité (l'Atelier technique aéronautique de Rickenbach), basé à Lindau dans la zone d'occupation française est formée. En 1946, ils sont installés à Decize avec leurs familles. En 1950, les premiers essais en vol finalisent le développement du réacteur Atar, premier turboréacteur entièrement français (les réacteurs Hispano-Suiza Nene et Verdon étant conçus par Rolls-Royce et fabriqués sous licence).

De 1961 à 1968, un vaste programme de déménagement du site parisien du boulevard Kellermann est lancé, notamment vers la nouvelle usine de Corbeil. En 1970, Snecma acquiert Hispano-Suiza, le concurrent français historique.

 
Rolls-Royce/Snecma Olympus 593, pour le Concorde.

Le fut signé l'accord pour le développement franco-britannique du Concorde. Bristol Aero Engines (racheté par Rolls-Royce en 1966) et Snecma furent chargé de développer le turboréacteur dérivé du Bristol Olympus 593.

 
Les présidents Nixon et Pompidou à Reykjavik en .

En 1973, lors du sommet franco-américain à Reykjavik, les présidents Richard Nixon et Georges Pompidou annoncent la création d'une coentreprise (CFM International) qui permettra la conception commune entre General Electric et Snecma du réacteur civil CFM56. En 1975, la SOCHATA, filiale d'Hispano-Suiza, est regroupée avec la division réparation de Snecma localisée à Boulogne-Billancourt au sein d'une filiale nommée Sochata-Snecma.

Dans les années 1980, différents désaccords entravent la conception d'un avion de chasse européen. Ils conduiront au développement du Dassault Rafale équipé du Snecma M88 en France et de l'Eurofighter Typhoon équipé de l'Eurojet EJ200 réunissant le Royaume-Uni, l'Allemagne de l'Ouest, l'Espagne et l'Italie.

En 1990, l'usine de Boulogne-Billancourt est fermée et transférée à Saint-Quentin-en-Yvelines. À la suite de mauvais résultats financiers en 1994, un vaste plan de réorganisation est mis en place. L'usine de Suresnes, où se localisait la division électronique de Snecma dite ELECMA, est fermée et l'activité transférée à Villaroche[10]. Le site historique de la filiale Hispano-Suiza à Bois-Colombes est également transféré à Gennevilliers et Colombes.

Snecma construit aussi des moteurs pour des lanceurs et des satellites, entre 1997 (date de l'absorption de la Société européenne de propulsion) et 2015 (date de la création d'ArianeGroup). La propulsion des satellites fait encore partie de Safran en 2017.

En 2000, une structure de holding prenant le nom de Groupe Snecma est mise en place pour gérer l'ensemble des participations dans ces diverses entités. La société prend alors le nom de Snecma Moteurs. Elle reprendra son nom de Snecma lors de la fusion du Groupe Snecma avec Sagem en 2005 pour donner Safran.

En 2008, un nouvel accord, sur le modèle du CFM56, lance le développement du nouveau réacteur LEAP en collaboration avec General Electric.

Le , Snecma et Snecma Services réunissent leurs activités. Snecma Services devient la division MRO de Snecma. L’entité Systèmes de régulation moteurs est transférée d’Hispano-Suiza (Groupe Safran) vers Snecma.

Le , Snecma est renommé Safran Aircraft Engines[11]. En 2018, SMA Engines qui produit le moteur à piston SR305-230E fusionne au sein de SAE.

Le , Safran Aircraft Engines et le motoriste allemand MTU Aero Engines signent un accord de coopération pour le développement de nouveaux moteurs à réaction pour le futur avion (SCAF)[12].


Produits et services modifier

En 2006, le secteur civil représente 78,2 % du chiffre d'affaires, le militaire 12,5 % et le spatial 6,4 % (divers : 2,9 %).

Safran Aircraft Engines a une activité très internationale puisque le marché français ne représente que 31,5 % de ses ventes. Le reste se répartit entre l'Europe (hors France) 23,5 %, les États-Unis 27 %, l'Asie 7 % et le reste du monde 11 %. Les implantations industrielles se répartissent dans seize pays. Depuis les années 1970-1980, Snecma maintient un partenariat solide avec General Electric dans le secteur des moteurs pour avions civils : Coopération via CFM International pour le programme CFM56, et en sous-traitance pour le programme General Electric GE90 (moteur à forte puissance). Snecma a de nombreuses filiales à l'étranger et notamment en pays émergents (Snecma India, Snecma China, Snecma Morocco, etc.).

Sa clientèle est constituée de nombreux constructeurs aéronautiques, parmi lesquels tous les plus grands, et de plus de cinq cents compagnies aériennes pour la motorisation de leurs appareils.

Moteurs civils modifier

 
Silvercrest.
 
CFM International LEAP-X.

Safran Aircraft Engines développe, produit et commercialise la famille des CFM56, moteurs civils les plus vendus au monde, au sein de CFM International (détenue à 50/50 avec GE). CFM a développé le LEAP, moteur de nouvelle génération, qui équipera l'A320neo d'Airbus, le C919 de Comac et le Boeing 737 MAX (pour lequel il est le moteur exclusif). 8 900 commandes ont été passées pour le LEAP en 2015 alors que sa production en série est prévue pour 2016. Dans cette association avec GE, Safran Aircraft Engines est responsable des modules « Fan et Booster », « Turbine basse pression » et « Transmission de puissance ».

Safran Aircraft Engines produit le SaM146, au sein de PowerJet, pour l'aviation régionale et prépare le Silvercrest, destiné au marché de l'aviation d'affaires.

Moteurs aéronautiques civils, classés par ordre croissant de poussée

Safran Aircraft Engines est également partenaire de GE pour les moteurs de forte puissance :

Depuis la création de la société, d'autres réacteurs ont également vu leur production s'arrêter en raison de leur obsolescence :

Moteurs militaires modifier

 
Snecma M88.

Safran Aircraft Engines conçoit, développe, produit et commercialise des moteurs pour 20 types d'avions de combat, d'entraînement et de transport militaire au service des armées de plus de 40 pays.

SAE produit ou a produit également des moteurs militaires dont la conception est antérieure à la société ou sous licence :

Moteurs spatiaux modifier

 
Moteur Vulcain produit aujourd'hui par ArianeGroup.
 
PPS-1350.

Turbines à gaz industrielles modifier

  • LM6000, turbine à gaz industrielle, dérivée du moteur General Electric CF6. Participation de Safran Aircraft Engines aux moteurs PA, PB, PC, PD, PF, PG, PH & PH+. Part de Safran Aircraft Engines : 12 %)

Services modifier

Via son réseau international, Safran Aircraft Engines propose aux compagnies aériennes, aux forces armées et aux opérateurs d'avions une gamme complète de services : maintenance de moteurs, réparation de composants et distribution de pièces de rechange.

Présidents-directeurs généraux modifier

Établissements de Safran Aircraft Engines en France modifier

 
L'usine de Colombes, dans le port de Gennevilliers
Site Effectif Activité
Évry-Courcouronnes 100 Siège
Bordeaux 15 Soutien client sur les Moteurs Militaires (création en 2015) [13]
Châtellerault 680 Maintenance et réparation des moteurs militaires
Évry - Corbeil 2900 Usinage pièces tournantes, aubes de compresseur, corps haute pression, unités opérationnelles et fonctionnelles
Gennevilliers 1800 Forge pièces tournantes, fabrication aubes FAN, fonderie et usinage aubes de turbine
Istres 90 Essais au sol et en vol des réacteurs
Kourou 30 Assistance technique aux vols spatiaux
Le Creusot 200 Usinage disques de turbines basse pression
Montereau-sur-le-Jard 620 Support après vente et assistance technique, pilotage des activités de maintenance et réparation, pilotage des rechanges, école de formation
Saint-Quentin-en-Yvelines 690 Maintenance et réparation des moteurs civils
Vernon 100 Conception et production de moteurs-fusées à ergols liquides
Villaroche 4000 Assemblage et tests moteurs civils et militaires, Conception, Marketing, Vente
Localisation des sites en France
Agrandissement de la « grande couronne »

Anciens sites :

Filiales et sites internationaux modifier

Établissements de Safran Aircraft Engines - Branche service modifier

Safran Aircraft Engine Services (anciennement Snecma Services) :

Filiales et coentreprises modifier

  • Safran Aircraft Engines Poland ; HAL Aerospace ; Mexico ; Suzhou ; Guiyang
  • Airfoils Advanced Solutions - Rosult : coentreprise avec Air France Industries
  • Ceramic Coating Center - Châtellerault : coentreprise avec MTU Aero Engines
  • Fabrications Mécaniques de l'Atlantique (FAMAT) - Saint-Nazaire : coentreprise avec GE Aviation
  • CFAN - San Marcos : coentreprise avec GE Aviation
  • CFM International : coentreprise avec GE Aviation
  • Lisi Aerospace Creuzet Polska - Sędziszów Małopolski : coentreprise avec Lisi Aerospace
  • Europrop International - Munich : consortium
  • Propulsion Technologies International (PTI) - Miramar : coentreprise avec GE Aviation
  • Safran Aéro Composite - Commercy, Mexico, Rochester : filiale
  • Smartec - Moscou, Samara : coentreprise avec UEC-Saturn
  • Sichuan Services Aero Engine Maintenance Company (SSAMC) - Chengdu : coentreprise avec Air China
  • Tarmac Aerosave - Tarbes : filiale
  • VolgAero - Moscou : coentreprise avec UEC-Saturn

Notes et références modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données) 
  2. « https://amadeus.bvdinfo.com/version-2019829/ », sous le nom SAFRAN AIRCRAFT ENGINES (consulté le )
  3. Valérie Lefèvre-Seguin et Marie-Hélène Reynaud, « Le moteur Gnôme… le génie des frères Seguin (Laurent, Louis et Augustin) : dans cahier consacré aux savants et ingénieurs d'Ardèche », Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, no 95,‎
  4. Création de la Snecma sur le site du Musée SAFRAN.
  5. Histoire de la Snecma sur le site de SAFRAN Groupe.
  6. La nationalisation de Snecma. Pierre Sparaco / Matthieu Maury in Usine Nouvelle et Snecma les moteurs du ciel
  7. Naissance d’un géant - Le bilan mitigé de décembre 1946
  8. Histoire du site d’Argenteuil
  9. Naissance d’un géant - 1949, la remise à plat bénéfique
  10. aéronautique : 2000personnes déplacées par Snecma
  11. « Safran groups companies under a single brand », sur Snecma, (consulté le ).
  12. Véronique Guillermard, « L'avion de combat franco-allemand franchit une nouvelle étape », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  13. « Snecma inaugure son nouvel établissement de Bordeaux », (consulté le ).
  14. Fusion Sagem-Snecma : Les craintes des travailleurs
  15. HISTORIQUE DE LA MARQUE Talbot
  16. Les moteurs Clerget
  17. Gabriel et Charles Voisin à Issy
  18. Gabriel Voisin, l'homme qui savait conduire un crayon

Liens externes modifier